La digitalisation de la fonction RH : définition et historique

Chapitre II : la digitalisation de la fonction RH

Introduction

La digitalisation est le procédé qui vise à transformer un objet, un outil, un processus ou un métier en un code informatique afin de le remplacer et le rendre plus performant.

Selon BAUDOIN.E et al (2019) : la transformation digitale de la fonction RH consiste à utiliser le potentiel offert par le numérique pour améliorer, compléter, changer la manière d’effectuer les tâches constitutives des processus RH (recrutement, formation, rémunération, paie…)

L’objectif de ce chapitre est une parfaite compréhension de la digitalisation de la fonction ressources humaines, pour cela nous allons diviser notre recherche en trois sections.

  1. La première portera sur la généralité de la digitalisation;
  2. la seconde sur la digitalisation de la fonction RH et
  3. la troisième sur un détail de la digitalisation de la pratique recrutement.

Section 1 : généralité sur la digitalisation de la fonction ressources humaines

Cette première section commencera par une définition et l’évolution du concept digitalisation. Suite à cela nous parcourrons les chantiers, étapes et outils de cette digitalisation. En s’appuyant sur ses objectifs nous présenterons ses impacts sur l’entreprise.

1.1 Définition et historique

1.1.1 Définition de la digitalisation de la fonction ressources humaines

DUDEZERT.A (2016) définit la transformation digitale comme « une transformation volontaire menée par les entreprises pour exploiter les nouvelles opportunités offertes par ces technologies digitales ».

Elle explique également que la transformation digitale est caractérisée par deux élément : les technologies digitales sont accessibles à tous et elles conduisent aussi des flux d’informations qui jusque maintenant n’étaient pas utilisées.

Pour définir cette opération, on peut dire qu’il s’agit d’un procédé qui vise à transformer des processus traditionnels, des objets, des outils ou encore des professions par le biais de technologies digitales afin de les rendre plus performants.

Elle a commencé dès les débuts d’internet, le courrier a été remplacé par les emails, les salons par des forums web, les magasins par des sites e-commerce. Désormais nous connaissons une digitalisation plus large et plus performante comme les caisses automatiques, les répondeurs automatisés, la communication via les réseaux sociaux.

La digitalisation est devenue un phénomène naturel qui combine l’apparition d’internet et les avancées quotidiennes informatiques.

Les TIC : l’historique, les caractéristiques et les types

Le cabinet de conseil Deloitte, spécialiste de l’audit et du consulting aux entreprises, et très actif sur le sujet de la digitalisation, écrit sur son blog : « la transformation digitale se réfère aux changements liés à la mise en œuvre des technologies digitales dans toutes les strates de l’entreprise. Toute société, de la TPE au grand groupe. ».

La transformation digitale :

Digitalisation est souvent considérée un synonyme de transformation numérique ou digitale.

La notion de « transformation digitale ou numérique » est récente, elle vient petit à petit se substituer à la notion de digitalisation.

Cette dernière est utilisée depuis 2004 et a longtemps été associée au terme « numérisation » qui fait référence aux dernières révolutions technologiques. Le terme « transformation digitale va au-delà de ça et s’associe pleinement à la dimension de l’entreprise en prenant en compte à la fois les innovations technologiques mais également les dimensions stratégiques et humaines.

Le terme digitalisation s’applique à un périmètre bien défini, tel qu’un marché, un processus, ou un métier, on parle alors de la digitalisation d’un marché, ou encore de la digitalisation d’un métier, ou d’un processus.

La transformation digitale, quant à elle, s’applique davantage aux organisations systémiques telles que les entreprises, les pays ou les sociétés où la transformation s’opère profondément; on mute vers un nouveau paradigme, on challenge les croyances, l’organisation, et les pratiques jusqu’alors établies.

La transformation digitale est la conséquence ultime de la digitalisation. Tout comme la digitalisation découle de la numérisation, la transformation digitale découle de la digitalisation.

Cette digitalisation de la fonction RH passe par :

  • la dématérialisation : remplacer les fichiers physiques (papiers, registres…) par des fichiers virtuels (documents sur PC, sur disques…)
  • l’automatisation : automatiser les tâches répétitives que faisaient les humains
  • désintermédiation : décharger les salariés des tâches administratives, les libérer des relations hiérarchiques

Qu’est ce que l’Internet ? Définition, historique et applications

1.1.2 Historique de la digitalisation

Selon CAZAL.F et CHEVALIER.F (2016) : La révolution digitale actuelle n’est pas la première dans nos sociétés et on ne pourrait parler de digitalisation de la fonction ressources humaines sans au préalable parler de TIC et internet.

Ces facteurs sont nécessaires pour pouvoir digitaliser ou numériser.

  • Les technologies d’information et de communication

Selon DELORME.P et DJELLALIL.J (2015, p.71) « Cela fait bien longtemps que nous entendons parler de nouvelles technologies alors que les technologies de l’information ont plus de 50 ans : premier ordinateur IBM en 1952, prémier mini-ordinateur en 1973, Apple II en 197, apparition de l’IBM PC en 1981, bouleversement avec le lancement du Macintosh par Apple en 1984, premier iPod fin 2001, premier iPhone Edge début 2007, première tablette iPad début 2010 ».

Le premier ordinateur électronique programmable, le Colossus est mis au point en Angleterre, durant la Deuxième guerre mondiale en 1943.

John Bardeen, Walter Brattain et William Shockley inventent le transistor aux Bell Laboratoires du New Jersey, en 1947. Le transistor fait le même travail que la lampe à vide des premiers ordinateurs mais il est infiniment plus petit, moins cher à fabriquer et beaucoup plus fiable.

Cependant, en raison de problèmes de production, ce n’est qu’à la fin des années 1950 que le transistor s’est répandu.

Le premier ordinateur à base de transistors, le Leprechaun, a été construit dans les laboratoires Bell en 1956.

Les années 1964 à 1975 ont vu l’arrivée de plusieurs mini-ordinateurs de différentes grandes compagnies. Ces ordinateurs dits de troisième génération sont caractérisés par l’utilisation massive de circuits intégrés.

La mise au point des microprocesseurs va entraîner la miniaturisation des composants d’ordinateurs et partant, l’apparition de deux nouveaux types d’ordinateurs : le super ordinateur et le micro-ordinateur ou ordinateur personnel.

Le tout premier système d’exploitation pour ordinateur a été mis au point par Gene Amdahl pour un gros ordinateur IBM 704 en 1954. Il s’agit du système d’exploitation : c’est l’ensemble des programmes de base d’une machine permettant d’utiliser tous les services disponibles et assurant en particulier la gestion des travaux, les opérations d’entrée-sortie sur les périphériques, l’affectation des ressources aux différents processus, l’accès aux bibliothèques de programmes et aux fichiers ainsi que la comptabilité des travaux (Larousse de l’informatique, 1981).

Le succès des micro-ordinateurs n’est venu que dans la mesure où on a développé pour eux des logiciels pour réaliser des applications utiles, particulièrement dans le monde des bureaux.

Ces applications seront d’abord des systèmes d’exploitation puis, des traitements de texte, des tableurs et des bases de données.

Il faut dire également que la plupart des logiciels de cette génération seront des produits originaux créés spécialement pour les micro-ordinateurs; certains types de logiciels n’existaient même pas avant l’arrivée des micro-ordinateurs.

  • Internet :

D’après CAZALS.F et CHEVALIER.F (2016,p.17)Le développement des réseaux et des télécommunications a été évolutif depuis 1940. Le 11 septembre 1940, George Stibitz de Bell Labs communique par téléscripteur à partir du Dartmouth College, New Hampshire, et fait fonctionner à distance, une machine à calculer à relais située à New York.

Au cœur de la guerre froide, en 1957, les Etats-Unis forment une entité en charge de développer des innovations militaires au sein du département de la défense : l’ARPA ( advanced research projects agency). Un des objectifs cruciaux de l’agence est de concevoir un réseau de communication décentralisé, capable de résister à une attaque nucléaire soviétique , afin de pouvoir mener la reposte , le cas échéant.

La digitalisation de la fonction ressources humaines

Douze années plus tard, le projet se concrétise effectivement. Une société de service informatique du Massachussetts, BBN(Bolt Beranet et Newman), et quatre grands centres universitaires américains(l’université de Californie à Los Angeles, l’institut de recherche de Stamford, l’université de Californie à santa Barbara et l’université de l’Utah) créent l’ARPANET, premier ancêtre de notre internet contemporain .

En 1971,Ray Tomlinson de BBN invente le courrier électronique et choisit l’arobase ( le fameux glyphe « @ ») comme séparateur pour les adresses électroniques. Que contenait le premier email ? Ray Tomlinson pense que c’était « QWERTYUIOP », la première rangée d’un clavier qwerty anglo-saxon…

En 1973 est développé le protocole TCP/IP(transmission control protocol over internet protocol) , sous la houlette de Vince cerf, de l’université de Stanfort, et de Bob kahn, de la DARPA( le nouveau nom de l’ARPA. Cette gouvernementale existe toujours aujourd’hui).

En 1983, le DNS(Domain Name System) est inventé. C’est une base de données accessible à tous, qui permet la gestion locale des noms de domaines. Elle permet de faire le lien entre un nom de domaine d’une machine (distriforce.fr) et une adresse IP(213.186.33.5).

En 1984 apparaissent les TLD (Top Level Domains), c’est à dire les extensions bien connues .com, .net, .org.

Le 13 mars 1989, un informaticien de CERN (conseil européen pour le nucléaire), Tim Bernes-Lee, propose un nouveau système innovant de diffusion interne à base de liens hypertextes. Le premier logiciel de navigation dans le système apparait : le WorldWideWeb.

Le 6 août 1991, le projet est rendu public : c’est la naissance officielle du web »

La digitalisation a pris naissance dans les années 2000 avec l’apparition de l’ordinateur et d’Internet. Puis ce phénomène s’est nettement accéléré en 2007 avec l’apparition du Smartphone.

Le Smartphone concentre tout ce que la technologie numérique nous a apporté : numérisation du son, des images du texte, stockage, communication intuitive et instantanée de toutes ces informations.

Aujourd’hui certains spécialistes s’accordent à dire que plus de 50 pour cent de notre communication passe directement par internet (E-mail, WhatsApp, Slack, Face time). 55 pour cent des Français naviguent directement depuis leur smartphone contre 45 pour cent depuis leur ordinateur.

Dès lors le constat est sans appel : le Smartphone est devenu le support incontournable de la digitalisation de la fonction ressources humaines.

Il est donc primordial de l’intégrer dans votre transformation digitale en en faisant un véritable outil de travail. Quel que soit, le lieu où vous vous trouvez, le Smartphone vous permet de diffuser, consulter, enregistrer, partager et de communiquer des informations de façon simple et rapide.

La notion de « transformation digitale » (ou numérique) est récente, les premières mentions datent en France de 2014. En fait, c’est parce qu’elle se substitue de plus en plus à la notion de digitalisation qui, elle, est beaucoup plus ancienne.

La digitalisation de la fonction ressources humaines a en effet commencé par les nouveaux canaux de communication et les sites web mis en place par les entreprises pour leurs clients.

Ensuite, pour gérer ces nouveaux médias de plus en plus d’objets ont été numérisés, pour aboutir aujourd’hui à la numérisation d’humains pour accomplir certaines tâches, tels que les assistants virtuels.

Comme le montre le schéma ci-dessous, la transformation digitale peut être considérée comme une nouvelle ère au même titre que le taylorisme, l’émergence de l’informatique ou celle de la nouvelle économie.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Audit du degré de digitalisation de la fonction RH : cas de la SAA
Université 🏫: Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou - Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion - Département des Sciences de Gestion
Auteur·trice·s 🎓:
Mlle Coulibaly Kadidiatou & Mlle Sanogo Bintou K

Mlle Coulibaly Kadidiatou & Mlle Sanogo Bintou K
Année de soutenance 📅: Filière des Sciences Financières et Comptabilité - Spécialité : Audit & Contrôle de Gestion - Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Master - 2020/2028
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