Les énergies renouvelables et l’offshoring au Maroc

Les énergies renouvelables et l’offshoring au Maroc

4- Secteur secondaire : énergies renouvelables

Vue sa situation géographique favorable, le Maroc dispose d’un potentiel énergétique important : solaire, éolien et hydraulique essentiellement.

Le secteur de l’énergie contribue à hauteur de 2,2% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 7,4% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017.

Il emploie directement plus de 44.7 milliers de personnes en 2016, soit 0.4% de la population active occupée.77 Estimant réduire la dépendance énergétique nationale, le Maroc a opté pour les énergies renouvelables en lançant officiellement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI « le Plan Solaire Marocain », le 02 novembre 2009 à Ouarzazate, « le Programme Marocain Intégré de l’Energie Eolienne » le 28 juin 2010 à Tanger ; et bien d’autres programmes en matière d’énergie hydraulique et de biomasse

77 Hassane Zouiri et Hassan Elmessaoudi ; Energies renouvelables et développement durable au Maroc 2018 ; P : 2

  • Thermique

La principale centrale est une centrale à charbon dans la zone industrielle du port de Jorf Lasfar, à 20 Km d’El Jadida, par Jorf Lasfar Energy Company, fondée en 1997 et devenue depuis Taqa Morocco.

Sa capacité atteint 2 056 MW et elle brule 6 millions de tonnes de charbon par an. En 2018, elle produit 14 773 GWh, soit 43.4% de la production nationale d’électricité.

Quant à elle la société Énergie Électrique de Tahaddart (EET), fondée en 2002 et mise en service en 2005 est la première centrale fonctionnant au gaz naturel au Mar oc. La centrale a une puissance de 384 MW et produit près de 9 % de l’électricité du pays.

Le capital d’EET est détenu à hauteur de 48 % par l’ONEE, 32 % par Endesa Generación et 20 % par Siemens Project Ventures.

En 2018, elle a produit 2 234 GWh, soit 6,6 % de la production nationale d’électricité. Alors que la centrale à cycle combiné au gaz naturel d’Ain Béni Mathar a produit 2 964 GWh en 2018, soit 8,7 % de la production nationale d’électricité.78

  • Solaire

Grace à son climat, le Maroc bénéficie potentiel solaire considérable. Le rayonnement solaire incident moyen est de 5,5 kWh/m²/j avec un nombre d’heures d’ensoleillement qui varie de 2800 heures par an dans le Nord du Maroc à plus de 3500 heures par an dans le Sud (Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, fin 2012).79

L’agence internationale de l’énergie estime la part de la production marocaine d’électricité solaire photovoltaïque à 0,6 % de la production totale d’électricité du pays fin 2019 (moyenne mondiale : 3 % ; moyenne européenne : 4,9 %).80

Cet indicateur place le pays au 2ème rang en Afrique derrière l’Afrique du Sud (2,6 %). Le Maroc a installé 200 MW en 2019.

Il est indispensable de souligner qu’un projet très ambitieux a été lancé, intitulé « Le projet de développement intégré » et qui vise la mise en place en 2020 d’une capacité de production électrique à partir de l’énergie solaire d’une capacité totale de 2 000 MW sur cinq sites : Ouarzazzate, Ain Béni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah.81

  • Eolien

Par sa situation géographique favorable avec plus de 3500 Km de côtes, le Maroc possède un potentiel éolien important, estimé à près de 25 000 MW sur l’ensemble du territoire.82

Quant au programme éolien qui vise l’installation de 2.000 MW à l’horizon 2020, et suite au déploiement des efforts de taille dans ce domaine, le Maroc a occupé, en 2017, la deuxième place sur le continent africain et la région MENA (après l’Afrique du Sud) en termes de capacité électrique installée à base d’énergie éolienne.

À fin 2019, le Maroc dispose d’une capacité installée de 1 207 MW et d’une capacité engagée de 1 320 MW.83

78 Partenariat énergétique Maroco Allemand ; Les énergies renouvelables et l’éfficacité énergétique au Maroc 2017

79 Hassane Zouiri et Hassan Elmessaoudi ; Energies renouvelables et développement durable au Maroc 2018 ; P : 6

80 International energy agency photovoltaic power systems programme ; Snapshot of global PV markets 2020 ; P : 14

81 Hassane Zouiri et Hassan Elmessaoudi ; Energies renouvelables et développement durable au Maroc 2018 ; P : 6

82 Hassane Zouiri et Hassan Elmessaoudi ; Energies renouvelables et développement durable au Maroc 2018 ; P : 683 Développement durable, Navera un fleuron de la transition énergétique du Royaume 2019 ; https://lnt.ma/developpement-durable-nareva-fleuron-de-transition-energetique-royaume/

  • Hydroélectrique

Le Maroc a recours à deux technologies de production d’électricité d’origine hydraulique : La technologie « A réservoir » qui permet le stockage pendant de longues périodes particulièrement utile pour répondre au pic de consommation ; Et la technologie « STEP » (Station de Transfert d’Énergie par Pompage), qui est une technologie efficace de stockage qui contribue à maintenir l’équilibre entre production et consommation sur le réseau électrique.84

À fin 2019, le Maroc dispose d’une capacité installée de près de 1 770 MW d’origine hydraulique (10ème rang). La production hydroélectrique du Maroc a atteint 2,17 TWh en 2018,au 17ème rang en Afrique avec 1,6 % de la production africaine, derrière le Mozambique (14,4 TWh), la Zambie (13,65 TWh) et l’Égypte (13,1 TWh).

La puissance installée des centrales hydroélectriques marocaines totalisait 1 770 MW fin 2018, soit 4,9 % du total africain ; 26 % de cette puissance est constituée de centrales de pompage-turbinage : 464 MW (14 % du total africain).

Les énergies renouvelables et l’offshoring au Maroc

La plupart des centrales marocaines font partie de l’aménagement du fleuve Oum Errabiâ et de ses affluents.85

5- Secteur du transport et de la logistique

40 ports / 18 aéroports internationaux
73.5 km de tramway (Casablanca + rabat)
1839 km d’autoroute
2375 km de voies ferrées reliant les principales villes dont 200 km de ligne à grande vitesse86

Le Maroc a consenti d’importants efforts pour disposer d’infrastructures modernes, performantes et développées à même d’accompagner le pays dans son processus de développement économique en s’appuyant sur les différentes stratégies sectorielles à l’œuvre.

Le secteur de transport et de la logistique contribue à hauteur de 4% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 7% à celles relatives aux activités tertiaires entre 2008 et 2017. Ce secteur emploie près de 500.000 personnes en 2016, soit 4,6% de la population active occupée, dont 6,8% dans le milieu urbain.87

Le Maroc a été classé 50ème mondial en 2012 sur la base de l’indice de performance logistique (LPI) publié par la Banque Mondiale, au lieu du 94ème rang en 2007.88

Le Maroc a fait des efforts importants pour se doter d’infrastructures modernes, performantes et développée qui puissent accompagner le pays dans le processus de développement économique, en s’appuyant sur diverses stratégies sectorielles.

Grâce aux infrastructures construites jusque-là, le Maroc entend améliorer son intégration économique, tant régionale qu’internationale, et mobiliser pleinement son potentiel de hub régional au carrefour des principaux marchés continentaux.

Pour optimiser ses efforts d’infrastructures, le Maroc a mis en place une stratégie pour le développement de la compétitivité logistique à l’horizon 2030. Il aujourd’hui le 1er en Afrique du nord en terme d’infrastructures.89

84 Hassane Zouiri et Hassan Elmessaoudi ; Energies renouvelables et développement durable au Maroc 2018 ; P : 7

85 International hydropower association ; hydropower status report, sector trends and insights 2019 ; P : 71

86 Afraa Samid ; https://www.cfcim.org/fiches-marches/infrastructures-industrie

87 Harraou Khalid ; Tableau de bord sectoriel de l’économie marocaine 2019 ; P : 18

88 Flanders investment and trade ; Le secteur du transport et de la logistique au Maroc 2014 ; P :4

Compte tenu de l’importance du transport dans la chaîne logistique, le Maroc a renforcé le cadre global du réseau national en mettant en place des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, maritimes et aéroportuaires qui s’inscrivent dans le cadre d’une vision globale et à long terme.

Des investissements colossaux ont été réalisés pour interconnecter les quatre coins du Royaume dans le but de fluidifier la circulation des marchandises et des passagers, ainsi que pour bien tirer profit de la situation géostratégique du Maroc au carrefour des quatre continents (Afrique Europe-Amérique-Asie).

En fait, ces investissements, notamment ceux liés aux transports routier, portuaire, ferroviaire et aérien, sont des facteurs importants d’amélioration des performances logistiques du Maroc.90

Le plan routier vise, à l’horizon 2035 :

  • La construction de 5500 km de routes classées qui s’ajouteront à un linéaire de 59.000 km existant actuellement, la sauvegarde du patrimoine routier, le désenclavement du monde rural et l’amélioration du niveau des services du réseau
  • 2100 km de voies express gratuites, ce qui augmenterait le patrimoine national en voies express à 3.077 km à l’horizon 2035
  • 30000 km de routes rurales contre un linéaire de 26000 km réalisé sur la période 1995-2015 dans le cadre des deux programmes des routes rurales.91

Ces dernières années, le secteur de la logistique au Maroc a connu une forte croissance et évolution. Compte tenu de son impact positif sur les plans économiques et sociaux et de sa contribution au développement durable du pays, il représente un enjeu capital.

A raison de l’importance majeure de ce secteur, le Maroc a lancé une stratégie nationale intégrée pour le développement de la compétitivité logistique à l’horizon 2030, dont l’objectif principal est de renforcer, soutenir et structurer le secteur logistique dans le pays.92

89 Invest in Morocco ; Le secteur de l’Outsourcing au Maroc 2016 ; P 6

90 Harraou Khalid ; Tableau de bord sectoriel de l’économie marocaine 2019 ; P : 19

91 Ministère de l’équipement, du transport et de la logistique, Stratégie et actions structurantes du secteur de l’équipement, du transport et de la logistique au Maroc 2014 ; Plan route à l’horizon 2035 P : 12-13

92 http://www.invest.gov.ma/?Id=27&lang=fr&RefCat=7&Ref=150

6- Secteur secondaire : industrie agroalimentaire

Selon le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie Verte et Numérique, l’agroalimentaire contribue à plus de 25 % du PIB industriel du Maroc. Cette industrie représente environ 27 % de l’ensemble des unités industrielles et emploie 153 000 personnes (22 % de la main d’œuvre industrielle totale).

Selon la Fédération Nationale de l’Agroalimentaire, elle représente plus de 2 000 entreprises, dont la grande majorité sont des TPE/PME. Il faut dire que les chiffres des dernières années ont été bons, notamment en termes d’exportations.

Ainsi, durant la campagne 2018- 2019, ces dernières ont atteint un volume de 3,1 millions de tonnes, soit une croissance de 9 % par rapport à la campagne précédente et de 57 % par rapport à celle de 2010-2011. En valeur, les exportations de produits agroalimentaires ont quasiment doublé entre 2010 et 2018, passant de 29,3 à 57,7 milliards de dirhams.

Cela représente une part d’environ 21 % dans l’ensemble des exportations du Maroc, d’après Morocco Foodex – l’Établissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations.93

7- Secteur tertiaire : Offshoring

Depuis la mise en place de l ‘ « Offre Maroc Offshore Outsourcing » en 2007, un certain nombre de plans ont été mis en œuvre pour placer le Maroc comme le pays émergent le plus dynamique dans le domaine de l’offshoring.

Pour l’essor de l’industrie, la stratégie offshore a été consolidée au niveau du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, et a été couronnée par la signature du Contrat de Performance Écosystème 2016-2020 en mai 2016.

Le secteur a montré une dynamique encourageante de création d’emplois depuis la mise en œuvre de ces plans. Selon le ministère de l’Industrie, entre 2014 et 2018, ce secteur a créé 69932 emplois directs.

Par ailleurs, les recettes d’exportation du secteur ont cumulé 11 milliards de dirhams en 2018 (+ 20,3% / an à partir de 2014), soit 61% de l’objectif fixé dans la stratégie pour 2020 (18 milliards de dirhams). A la fin 2019, le secteur représente 110 000 emplois et 13 milliards de DH à l’export.

Les recettes de l’offshoring ont été dominés durant la même période de près de 60% par l’activité des centres d’appels et du BPO des outsourcés (business process outsourcing).94

Le Maroc a réussi à attirer les dix premières entreprises mondiales engagées dans les services d’ingénierie informatique (SSII) et les références mondiales de l’ESO (Engineering Service Outsourcing) comme Altran, Alten ou Lear à travers la structure des cinq écosystèmes identifiés dans le plan de performance du secteur.

Et a été élu meilleure destination de l’offshoring pour l’année 2012 par l’Association européenne de l’outsourcing (EOA) et la 3ème destination africaine et 30ème destination mondiale pour l’Outsourcing selon le Global Servises Location Index.95

Les écosystèmes offshoring (Customer Relationship Management – Business Process Outsourcing – Information Technology Outsourcing – Engineering Service Outsourcing – Knowledge Process Outsourcing) permettront la montée en gamme du secteur à travers l’amélioration de la compétitivité des acteurs et le ciblage de nouvelles filières à haute valeur ajoutée.96

8- Secteur tertiaire : Tourisme

Au cours des deux dernières décennies et en raison de l’adoption de deux vagues de réformes stratégiques (vision 2010 et 2020), le secteur du tourisme a fait l’objet d’une attention particulière, et a permis de consolider les performances de ce secteur, environnement international marqué par des crises d’urgence et de forte fréquence (crise économique mondiale, printemps arabe, etc).

Grâce aux investissements, la capacité hôtelière du Maroc a presque triplé depuis 1999 et a dépassé les 270 000 lits en 2019.

Le nombre de touristes en 2019 a atteint 13 millions, soit une augmentation de 6,3% par rapport à 1999, faisant du Maroc la destination majeure en Afrique, la deuxième du monde arabe après l’Arabie Saoudite et il se fraye une place dans le top 30 mondial derrière la France, l’Espagne, la Grèce, la Turquie…

En outre, les recettes touristiques ont atteint un maximum de 73,2 milliards de dirhams (augmentées de 7,3% depuis 1999). Ces résultats positifs reflètent largement les efforts déployés par les pouvoirs publics pour soutenir le développement du tourisme.

De ce fait entre 2000 et 2018, les entreprises et établissements publiques ont investi près de 14 milliards de Dirhams dans le secteur de tourisme.

Ceci à travers Ithmar al Mawarid, la mobilisation du foncier de l’Etat en faveur des projets touristiques, l’octroi des incitations fiscales, la mobilisation de l’épargne institutionnelle, le soutien à la rénovation et la modernisation hôtelière, la densification de la connectivité aérienne à travers la signature de l’accord de l’Open Sky … 97

94 Ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration ; Rapport économique et financier 2020 ; P: 42

95 Invest in Morocco ; Le secteur de l’Outsourcing au Maroc 2016 ; P : 3-4

96 Moulay Hafid Elalamy Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique

97 Ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration ; Rapport économique et financier 2020 ; P: 43-4493 Conjoncture N° 1023 – 15 mars – 15 avril 2020 ; Agroalimentaire au Maroc : Vers un développement des filières aval ; P : 24 – 25

Le secteur touristique constitue un élément essentiel à la bonne santé de notre économie nationale, elle participe fortement dans la génération d’emploi et dans la croissance économique.

Contributeur important au PIB national et important créateur d’emplois le tourisme est sans aucun doute une source de richesse, représentant environ 7% du PIB.

De plus, c’est aussi un excellent pourvoyeur d’emplois, en 2019 il offre 550 000 emplois directs, représentant près de 5% de l’ensemble de l’économie.

Le secteur continue à drainer des recettes importantes évaluées à 69,7 milliards de dirhams, et à attirer 11,35 millions de touristes, soit 14,6% plus de 22millions de nuitées dans les hôtels classés en 2017.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Le Nouveau Modèle de Développement du Maroc
Université 🏫: Université Mohammed V de Rabat
Auteur·trice·s 🎓:
SADDOUGUI BTISSAM

SADDOUGUI BTISSAM
Année de soutenance 📅: Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales - Agdal - Année 2021
Première année Doctorat Etudes juridiques, politiques et internationales . Diplôme de Master en droit public et sciences politiques option gestion administrative et financière
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