Le dilemme royal de Djigui : entre fierté dynastique et réalité coloniale

2-3 Le dilemme du roi Djigui :

A l’instar de Fama, Djigui avait, lui aussi, un alter ego qui bousillait son choix. Après avoir été réhabilité autorité suprême de Soba en guise de récompense de sa contribution à l’effort de guerre, il renonça au poste de député pour des motifs fantaisistes. Il s’agissait pour chaque colonie de se faire représenter par un élu local à l’assemblée constituante qui conseillera désormais le général De Gaulle. Pour une des rares fois, Béma, son fils lui fait honneur en lui demandant de se représenter pour barrer la route du pouvoir à d’autres personnes que des Keita, la réaction de Djigui à la proposition est la suivante :

La députation pourrait être une cause pour les autres chefs, elle ne sera jamais pour un Keita : le sabre de parade des uns n’est que le coupe-coupe à défricher des autres. Il ne conviendra jamais à un Keita d’être courtisan dans la cour d’un mécréant, quand même celui-ci serait le grand victorieux général de Gaulle. Tu te trompes, mon fils, quand tu viens souhaiter les bénédictions, les sacrifices et les soutiens de ton père pour une aventure de rapetissement de notre dynastie 56 . (P : 223)

Dans l’extrait ci-dessus, nous remarquons une certaine fierté du roi pour la dynastie des Keita. Il ne juge pas la députation mauvaise, mais la trouve insignifiante pour quelqu’un de sa dimension. Il était lui-même chef d’une zone qui commandait tous et toutes, ayant à ses services griots pour rapporter ses messages, sbires pour exécuter ses ordres et conseillers pour l’aider à prendre des sages décisions. Comment se peut-il qu’il aille faire la courbette chez un autre chef, même s’il s’agissait du vaillant général De Gaulle ; telle est la question qui hantait l’esprit du centenaire.

Mieux encore, il ira même jusqu’à se référer à des adages pour argumenter « le sabre de parade des uns n’est que le coupe-coupe à défricher des autres » 57 .Ici le roi veut nous faire comprendre qu’une chose peut avoir d’inestimable valeur pour l’un en fonction de sa classe sociale et d’être futile pour l’autre en raison de la place qu’il occupe dans la société. Il est hors de question pour lui d’être le subalterne d’un non-croyant. Selon lui, siéger dans la cour d’un mécréant ne sied pas à un Keita ; ce serait de la bassesse et du déshonneur à leur dynastie.

Mais ce jugement du roi est anachronique. Il prétend se glorifier de la suprématie d’une dynastie qui est déjà reléguée au second au profit de nouvelles structures étatiques. Si ses propos étaient antérieurs à la colonisation ou s’il les avait tenus avant que son royaume ne soit totalement subjugué ; ils auraient été avalés facilement. Seulement que Soba avait connu plusieurs maîtres en dehors des Keita depuis la pénétration coloniale jusqu’à l’indépendance.

56 Op.cit., Monnè, Outrages et Défis, p :223.

Pendant cette longue période, tous les habitants étaient devenus des sujets du Blanc, y compris les Keita. Ce qui signifie que leur domination avait été abolie et n’a jamais réellement été restituée même si ça a été parfois dit. Toutefois, le fait qu’il tienne ce discours malgré l’évidence du déclin de sa dynastie dénote de sa rupture avec la réalité. Consciemment ou non, ce décalage du roi avec les circonstances actuelles lui a fait prendre la décision de ne pas se lancer dans la course à la députation.

Par ailleurs, ce poste aurait permis au centenaire d’élargir son autorité parce que les questions concernant la ville de Soba seraient directement abordées avec lui et surtout de lui éviter d’avoir une force égale. L’alternative était de siéger lui-même à l’assemblée ou de laisser les autres lui couper les herbes sous les pieds. Le premier choix le rabaissera, se dit-il. Donc il opta pour le boycott du poste.

Ce mauvais choix aura des conséquences désastreuses : les étrangers se sont rapprochés du pouvoir, une guerre fratricide naquit dans la famille de Djigui. Ses enfants Kèlètigui et Béma partent en duel farouche pour la conquête du pouvoir. C’est de là qu’est née la prétention au pouvoir de ses enfants ; s’il s’était porté lui-même candidat, aucun de ses fils n’oserait se confronter à lui, à fortiori un candidat non autochtone. Sa résistance à la tentation et son soutien à un candidat étranger feront révolter Béma qui se lança dans la course contre la volonté et les candidats de son père. Et d’ailleurs c’est sur pied de guerre qu’il se porta candidat en martelant :

Quand on annonça à Béma que son père, le patriarche, soutenait la candidature de l’ex-cycliste, il se rebella. – C’est ce que le vieillard a décidé. Il ne veut pas qu’un autre soit ce qu’il fut, possède ce qu’il a eu. La députation est bien une cause pour un chef. Houphouët et Touboug ne sont-ils pas des chefs ? Moi, Béma, je me présenterai avec ou sans le soutien de mon père 58 .

Dans ce fragment, la rupture entre le vieillard et son fils était un secret de polichinelle puisque Béma a ouvertement déclaré la guerre à son géniteur. Or, en regardant sous un autre angle, c’est le vieux qui est le premier coupable de cette mésentente. S’il avait accepté la proposition de son fils, ils auraient évité le statu quo.

Mais, non seulement, il n’avait pas fait de concessions devant ce dernier, mais s’est avéré partial et moins crédible aux yeux des observateurs. Son retrait a laissé un boulevard électoral aux nombreux prétendants dont son fils Béma qui voulait, à tout prix, représenter Soba auprès

du général De Gaulle. Ce choix non réfléchi du centenaire entrainera ses enfants dans la délinquance pour parvenir à leur fin.

3-3 La prétention juvénile :

Cette partie est consacrée à la culpabilité des enfants du roi dans son malheur c’est pourquoi nous l’avons sous-titrée ainsi. La liberté donnée par les indépendances a affaibli l’autorité parentale chez les villageois.

Les jeunes n’étaient plus dans l’obligation de suivre l’opinion des aînés, pareil pour les enfants et leurs pères. L’abolition de cette organisation traditionnelle a offert un boulevard de libertinage à la jeune génération de ne plus respecter à la lettre la volonté des vieux. C’est cette tentation et la ferme volonté de s’imposer qui ont suscité une guerre dévastatrice dans la famille royale dont le principal catalyseur est Béma qui voulait une revanche contre les siens, son père et son frère.

Le camouflet subi à la première députation ne fera pas reculer Béma dans son projet de reconquérir le pouvoir. Il continua de côtoyer le commandant civil blanc dont il avait gagné la confiance et l’amitié en le servant d’homme de main.

L’insolent fils multipliait les rencontres et les mobilisations de ses partisans autour de son projet de reprise du pouvoir aux mains des députés nouvellement élus. Ce qui laisse place à une guerre de deux camps à Soba : celui du député Touboug-Mariam-Kèlètigui contre celui de Béma, épaulé par le nouveau commandant civil, Lefort, remplaçant de Héraud.

Ainsi, la ville était au bord de la guerre civile, les partisans de chaque camp s’en prenaient à ceux de l’autre ; les meurtres et les disparitions devenaient de plus en plus fréquents. Pour ne pas perdre le contrôle de la situation, le commandant civil avait déployé les forces armées pour apaiser la tension. Celles-ci avaient commis l’irréparable erreur de réprimer certains partisans de Béma lors d’un affrontement et les journaux en avaient fait les échos jusqu’en France.

En conséquence, Héraud fut banni et chassé de Soba sur ordre du gouverneur de la colonie. Béma remporta le bras de fer dans ce muni-guerre civil et mena une chasse à l’homme contre tous ses adversaires politiques à savoir son demi-frère Kèlètigui qu’il emprisonna et expulsa Mariam, excepté Touboug qui réussit à s’échapper. Le fils belliqueux fonda son parti unique qu’il nomma PREP (parti progressiste), régna en maitre absolu sur Soba tout en ignorant complètement son père.

Quand arriva une nouvelle députation, Béma porta sa candidature et entra en grande pompe en campagne électorale malgré qu’un boulevard s’ouvrait devant lui à défaut d’avoir de concurrents de taille. Quant à son frère prisonnier politique, Kèlètigui n’attend pas laisser la main libre à son frère, depuis sa cellule, il fait parvenir aux habitants de Soba, à travers un

tract, que Djigui leur demandait de boycotter les réunions politiques de Béma et de s’abstenir de le voter à la députation prochaine. Dans un premier temps, Béma n’accordait pas d’importance au tract de son frère et le qualifiait de l’œuvre d’un raté politique.

Néanmoins, l’emprisonnement de Kèlètigui lui avait fait gagné la compassion des habitants de Soba qui suivirent son mot d’ordre. Un autre duel fraternel est né et c’est l’aîné qui a ouvert la boite de pandore. Le prétentieux du pouvoir était en train de perdre la cote et sa victoire fut remise en cause. Pour pallier ce problème, il doit obtenir de son père un démenti formel des allégations du prisonnier. A la recherche d’un démenti du mensonge de son frère prisonnier, Béma ira s’agenouiller devant son père et lui demande de participer à sa prochaine rencontre politique en lieu et place de démenti à la supercherie et aux manipilations de Kèlètigui ou de signer une déclaration de démenti officiel à défaut de le soutenir ouvertement. Le vieillard refusa de participer aux jeux de son fils.

Et pourtant avec cette occasion, le père avait l’opportunité d’éviter un nouveau conflit familial et de réparer son erreur d’impartialité du passé non pas en soutenant Béma, mais de réfuter des propos qui lui sont attribués à tort. Il ne fut pas sage. Il est rancunier envers son fils et s’expose d’avantage aux ripostes de ce dernier. Il n’en fait pas ses oignons et trouva des excuses pour justifier son refus :

[…], je n’irai pas à votre chose, à votre réunion. Je suis trop vieux pour le faire, on m’a trop entendu dire ceci pour m’écouter dire cela ; on m’a trop vu ici (Bolloda) pour me trouver là-bas. […] que vaut une trace de mes doigts sur ton papier ? Que peut-elle ? Que change-t-elle ? Les gens continueront toujours à répéter ce qu’ils croient. Alors que se trouvent déjà gravés chez Allah d’une encre indélébile tous mes actes. C’est pourquoi je ne signerai pas ton papier 59 .

Le centenaire aurait pu démentir les propos n’émanant pas de lui à défaut de soutenir la candidature de son fils, mais il s’abstient de toute réaction. Il se lança dans des propos superstitieux qui, aux yeux de Béma, n’ont pas beaucoup d’importance. Selon Djigui, un démenti ne changerait rien du contenu de ses actes qui resteront comme ils sont chez Dieu, tels qu’ils ont été faits. Béma prend congé de son père sans satisfaction et ira tourner de veste contre son père ; il assena un coup fatal à son père auquel un homme ne peut survivre.

59Ibid., p :265.

Un jour, lorsque le vieillard observait sa retraite au Bolloda, il reçut la visite surprise du commandant Lefort qui lui annonça la nouvelle suivante :

« Je viens, moi le commandant Lefort, comme commissaire du gouverneur de la colonie vous féliciter et vous remercier au nom de la France. La signature de la déclaration, votre démission du parti anti- français sont des actes hautement sages et courageux. » 60

Suite à son refus d’apporter son soutien à Béma, non pas par se présenter sur les lieux de réunion, mais de recadrer Kèlètigui qui lui a attribué des paroles à tort; le centenaire subira le plus grand affront de sa vie. Comme le père s’entêtait de ne pas sortir pour redresser la barre, Béma l’engage à claquer la porte de son parti à son insu dans l’optique de se venger de son manque d’équité. L’insolent fils écrira une déclaration au nom du roi dans laquelle il démissionne du parti communiste au profit du parti du monde libre. A travers cet acte, le fils entre en guerre ouverte contre le père à cause de la partialité de celui-ci.

Lors que le vieux apprit que son fils est le forfaitaire, il tomba vacante dans l’une de ses colères à laquelle il ne se remet qu’après avoir mordu l’auriculaire du protagoniste. Ses courtisans ont donc sollicité Béma pour qu’il vienne sauver la vie de son père en donnant son doigt pour être mordu. Celui-ci était trop arrogant pour rendre de tel service à quelqu’un qui a refusé de lui en rendre pareil quand il était dans le besoin. Sous l’effet de cet affront, Djigui décide d’effectuer la fameuse entrée définitive à Toukoro, chose qui rendra illégitime et désacralisera l’autorité de son fils à Soba. Il avait été prédit que le jour qu’un patriarche des Keita entrera à Toukoro, peu importe les motifs, ce sera la fin du règne de la dynastie des Keita.

En connaissance de cause, le centenaire entreprit de faire le voyage maléfique sur le lieu de l’origine de ses ancêtres pour sceller le sort de son fils sans oublier que toute la dynastie en payera les frais. Il monte sur son cheval et se dirige vers Toukoro. Les habitants attristés du sort de leur « massa » le suivirent dans sa marche suicidaire vers sa fin. Ils criaient et suppliaient le roi pour qu’il renonce à cette mission, mais celui-ci n’accéda point à la dernière demande de son peuple.

Arrivée à la limite de la ville, sa monture refuse de quitter le territoire de Soba pour mettre le pied à Toukoro connaissant, sans doute, le sens de ce voyage pour son maitre. Djigui ne digéra point cet acte de Sogbè (nom de sa monture) et le qualifie d’une autre humiliation. Il se saisit de la sagaie d’un courtisan et l’enfonce dans sa gorge. Les gens accoururent envers lui pour le secourir, mais ses jours étaient finis.

60Ibid., pp :265-266.

C’est de cette façon qu’il laissa Soba sans autorité légitime. La ville est en proie aux guerres civiles puisque les habitants furieux, désignèrent Béma comme coupable de la mort tragique de leur vénérable roi. Les tensions montèrent contre lui et le commandant Lefort ; ils furent saisis et lynchés par la population. La ville plonge dans l’anarchie totale ; les règlements de compte et les rivalités entre tribus naquirent dans tout Soba.

En faisant une analyse de l’itinéraire qui a abouti à cette tragédie de Djigui, il semble subir le coup de la fatalité. Ses propres actes ont eu des effets boomerang sur lui comme ça a été le cas pour Fama. Son entêtement à s’ingérer injustement dans le conflit de ses enfants qui a eu des conséquences néfastes et l’autoritarisme dans lequel il se vautre pour ne pas faire de concession font de lui artisan du désenchantement survenu.

Enfin de cette partie consacrée à la thématique de désillusion chez les personnages principaux, il ressort que les indépendances occupent une place plausible dans leur désenchantement. Après plusieurs années de domination, elles sont venues sanctionner la lutte de ceux qui ont combattu la colonisation, mais cette lueur d’espoir s’éteint quand les citoyens ont remarqué la mauvaise posture des indépendantistes. Elles ont, en quelque sorte, réinitialisé les sociétés et implanté ses systèmes qui n’arrangeaient pas les indigènes et qui ont fait naitre autant de problème dans la société, d’où la déception.

En plus, les deux protagonistes avaient entrepris beaucoup de compromis avec les envahisseurs dans l’optique d’élargir leurs gloires. Certes, ils ne devaient restés bras croisés devant leurs destins se jouer, mais l’idée de faire un partenariat gagnant avec celui qui a parcouru des kilomètres pour venir t’imposer ses lois relevait de l’utopie. Ces faux partenariats ont abouti à des désolations. Et enfin, le déphasage des personnages avec le monde qui les entoure a été un facteur déterminant au dénouement. Ils sont devenus des individus hybrides à la recherche du repère perdu par leur incommodité avec la réalité.

Conclusion :

D’abord « Chute » et « désillusion » comme nous pouvons le constater dans la première partie du présent document, ont été abordés différemment par les chercheurs suscités. Le premier terme peut être, en nous référant aux études mentionnées, lié à la fatalité qui est résultante des conséquences des actes de l’homme.

Ce phénomène a deux variantes : d’une part, une modalité fondamentale de l’être humain parce que celui y est obligé de suivre un itinéraire tracé par son créateur, Dieu. Ici la chute est une période de rédemption de l’homme quand il découvre qu’il a laissé un vide, cela va de pair avec cette citation de Georges Bernanos : « c’est du sentiment de sa propre impuissance que l’enfant tire humblement le principe même de sa joie » 61 .

Et d’autre part, une formalité dans la vie de l’homme lorsqu’elle découle directement des mauvaises actions de l’homme. Cette deuxième conception, contrairement à la première qui est religieuse, est rationnelle. Et correspond au cas des deux personnages évoqués dans le présent mémoire parce qu’il est de constater que les protagonistes ont involontairement contribué à leurs propres chutes.

En outre, le deuxième terme est l’opposition de la réalité à l’aspiration. C’est l’état de l’homme qui assiste passivement à la tournure contre volonté des évènements d’où la désillusion. Mais l’Homme se révèle aussi acteur de ce désagrément s’il nourrit des ambitions délirantes –c’est-à-dire- entreprendre des projets utopiques. C’est le cas quand si l’Homme refuse de se rendre compte de la réalité et n’agit qu’en suivant son instinct. Ce bref aperçu sur la revue littéraire du thème nous a permis de bien situer et cerner notre sujet. Donc au vu du comportement de Fama et Djigui, ils avaient des aspirations dépassant la réalité.

Ensuite, « Chute et désillusion dans Les soleils des indépendances et Monnè , outrages et défis d’Ahmadou Kourouma », la colonisation est l’élément déclencheur de cette disgrâce des protagonistes, Fama et Djigui. Cette mission du Blanc était censée civiliser les indigènes d’Afrique et d’améliorer leurs conditions de vie, mais au fil du temps le voile s’est levé et le manège du colonisateur a été découvert. Malgré cet éveil des consciences, l’attitude des deux dignitaires pour faire face à l’imposteur a eu un effet boomerang. Du conformisme de Fama à l’intransigeance de Djigui, aucun des personnages n’est sorti indemne de cettetragédie.

61George Bernanos, (cité dans De la chute dans l’existence à l’existence dans la chute), in revue Rue Descartes/2 numéro :34 pp :60-68.

En revanche, il est important de noter ce point ; face à l’entreprise coloniale, les deux concernés ont réagi différemment. Si Fama n’a jamais côtoyé le Blanc et cautionné ses projets, Djigui l’a quand même fait pour enfin avoir le même dénouement tragique que le prince héritier du Horodougou. Ce qui relance le débat autour de la fatalité de cette « chute », si les personnages ne suivaient indépendamment pas un itinéraire menant à leurs fins ?

Et enfin, les indépendances ont ajouté leurs lots de déception aux personnes qui avaient usé de tous leurs moyens pour se débraser du colonialisme. Tout comme période de domination occidentale, les indépendances aussi ont laissé de mauvais souvenirs à cause de ses affres engendrées. De l’abolition du système féodal, la dictature des partis uniques et la naissance des guerres tribales, les indépendances n’ont apporté que la désillusion dans les anciennes colonies.

Donc, que ce soit à l’époque colonialiste ou l’avènement des indépendances, Fama et Djigui, à l’instar de tous les colonisés, n’ont pas vécu la vie qu’ils attendaient, c’est même presque le contraire que l’on a assisté. A la problématique que nous nous sommes donnés, qu’est-ce qui a causé cette chute et désillusion chez les personnages, il ressort que c’est de leurs naïvetés face aux colonisateurs et leurs déphasages avec la réalité durant les soleils des indépendances qu’est né leur désagrément. Cette hypothèse que nous avons voulu confirmer ravive le débat sur la responsabilité active ou passive de certains souverains africains dans certains mauvais actes des colonisateurs et de la réussite ou l’échec des indépendances en Afrique. Autant de sujets qui méritent d’être débattus auquel la présente étude n’a pas abordé.

Bibliographie :

Œuvre du corpus :

Kourouma , A. (1990), Monnè,OutragesetDéfis , Paris,Seuil Kourouma, A. (1970), LesSoleilsdesIndépendances , Paris , Seuil

Articles :

Borgomano , M. (2004), « écrire, c’est répondre à un défi » Ahmadou Kourouma : l’héritage. In Notre librairie. In Revue des littératures du Sud. N°155-156. Identités littéraires. Juillet- décembre.Diop, D. (2011), « la conquête territoriale de l’Afrique par les Européens dans Monnè, Outrages et Défis d’Ahmadou Kourouma » Littératures africainesetterritoires, Editions Karthala, pp.141-154François, L.(1985)« Illusion et désillusion dans l’Emigré de Sénac de Meilhan » in revue Dix-huitième Siècle , numéro 18 pp : 367- 375 https://doi.org/10.3406/dhs.1985.1564 ,consulté le 16/05/2018 Guedalla, O. (mai 2015), « L’itinéraire spatial de Fama dans Les Soleils des Indépendances » les cahiers du GRELCEF .

https://doi.org/10.3971/presa.9551.0133

La table des matières

Dédicace
Remerciement
Introduction 1-10
Première partie : la revue de la littérature et la présentation du corpus
Chapitre I : Revue de la littérature
1 : Chute :
1 : fatalité ou une modalité fondamentale de l’homme 13-15
1-2 : une formalité p : 16
2 : Désillusion : 17-19
2-1 : l’opposition des aspirations à la réalité – p : 18
2-2 : nourrir des convictions délirantes 18-19
Chapitre II : Présentation du corpus 20-23
1 : Les soleils des indépendances – 20-21
2 : Monnè, outrages et défis 22-22
Deuxième partie : Chute 24-49
Chapitre I : Les actions pernicieuses de la colonisation 26-32
1 : l’ingérence dans les affaires locales 26-27
2 : la manipulation 28-32
Chapitre II : Le conformisme de Fama 33-40
1 : l’inadaptation au monde nouveau 33-35
2 : le voyage maléfique 36-40
Chapitre III : L’intransigeance du roi Djigui – 41-49
1 : un roi orgueilleux 41-44
2 : la générosité démesurée 45-49
Troisième partie : Désillusion 50-75
Chapitre I : Les affres des indépendances 52-58
1 : le bouleversement socio-économique 52-55
2 : la genèse des guerres tribales 56-58
Chapitre II : Les mauvais compromis : 59-62
Chapitre III : Le déphasage des personnages avec la réalité : 63-75
1 : l’entêtement de Fama 63-68
2 : le dilemme de Djigui- 69-71
3 : la prétention juvénile : 72-75
Conclusion : 76-77
Bibliographie : 77-79

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Chute et désillusion dans Les Soleils des Indépendances et Monnè, outrages et défis d’Ahmadou Kourouma
Université 🏫: Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako - Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du Langage FLSL
Auteur·trice·s 🎓:
Fousseyni Mallé

Fousseyni Mallé
Année de soutenance 📅: Mémoire de Master - Littératures et civilisations - Littérature africaine - 2021-2022
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