Déceptions post-indépendance : le désenchantement des héros africains

Troisième partie : désillusion :

Cette partie s’articulera autour de la notion de désillusion. C’est un autre point commun entre les personnages principaux des deux romans ; tous les deux ont combattu la colonisation pour obtenir la liberté c’est-à-dire l’indépendance. Après avoir obtenu gain de cause, les indépendances ont eu des effets néfastes sur les personnes qui s’étaient battues pour elles d’où leurs déceptions.

Nous y aborderons les circonstances et les évènements qui ont conduit à cet état des choses ainsi que la part de culpabilité des personnages du mauvais dénouement de leurs sorts. Il sera aussi questions entre autres des affres engendrées par les indépendances notamment le bouleversement socio-économique et la genèse des guerres tribales ; les compromis des personnages qui ont mal terminé. Et en dernière position le déphasage des personnages avec la réalité, l’entêtement de Fama à vouloir tout faire tourner selon son instinct et le dilemme cornélien du roi Djigui de se présenter ou pas à la députation.

Chapitre I : Les affres des indépendances :

A l’instar de la colonisation, les indépendances ont aussi laissé de mauvais souvenirs aux africains. Annoncées en grande pompe, elles ont déçu bon nombres de personnes tant elles apportèrent plus de malheurs que de bonheurs aux indigènes. L’espoir d’une vie meilleure s’est dissipé aussi vite quand les autorités de la première ère des indépendances ont accaparé le pouvoir avec des nouvelles structures étatiques qui mettront fin à la suprématie féodale. Ce changement pour lequel les dignitaires se sont battus a été pour eux un vrai désenchantement.

1-1 Le bouleversement socio-économique :

Parmi les nombreuses conséquences des indépendances sur les personnages principaux, il y a la transgression de l’ordre socio-économique. Au fait, l’ancienne structure faisait en sorte que toute activité rapporte aux chefs féodaux, mais avec les indépendances ; ces privilèges iront désormais aux caisses des partis uniques pour ne pas dire dans la poche de son président et les autres membres hauts placés. L’auteur commence le roman Les soleils des indépendances par attirer l’attention du lecteur sur le sort réservé à Fama par les indépendances comme l’illustre le passage suivant : « les indépendances, tombées sur l’Afrique comme une nuée de sauterelles, ne lui ont laissé en poche que la carte d’identité nationale et celle du parti unique ; à d’autres les plus viandés et gras morceaux » 40 .

Tout laisse voir ici que le prince héritier a été relégué au second plan puisque à la répartition, il n’avait qu’une carte du parti unique. Il était un simple membre figurant qui ne décidait en rien bien vrai qu’il s’était battu contre vents et marées pour une nouvelle ère où les travaux forcés, les impôts, les taxes, l’esclavage et l’injustice seront bannis pour que règnent la liberté, l’égalité, et la justice pour tous. Alors que pour concrétiser ses ambitions, il devait être au centre de l’action, tel n’a pas été le cas de Fama qui n’était malheureusement qu’un spectateur de la mauvaise tournure des évènements d’où sa désillusion.

Au-delà de la fiction romanesque, le personnage de Fama symbolise le bas-peuple africain qui pensait avoir atteint le bout du tunnel avec l’avènement des indépendances. Mais les cartes ont été mal redistribuées, l’élite africaine donna priorité à l’intérêt individuel qu’à celui du collectif. Au lieu d’améliorer les conditions de vie des africains, nous avons assisté à leur régression parce que les nouvelles autorités ont délivré une copie parfaite des colonisateurs au point de se faire ironiquement appelées les commis du « Blanc ».

40Op.cit., Les soleils des indépendances, p :

Comme il a été dit précédemment, Fama Doumbouya était l’un de ceux qui ont combattu la colonisation au profit des indépendances.

C’est ainsi que les mesures répressives l’avaient acculé en exil dans la capitale de la cote des Ebènes et il gagnait sa vie dans le négoce avant que les indépendances ne viennent défavoriser son commerce par les coopératives. Cette nouvelle aventure du prince n’aboutit pas pour la simple raison que le passage suivant dépeint un mauvais tableau de la vie du prince dans la capitale :

Comme toute cérémonie funéraire rapporte, on comprend que les griots malinkés, les vieux malinkés, ceux qui ne vendent plus parce que ruinés par les indépendances (et Allah seul peut compter le nombre de vieux marchands ruinés par les indépendances dans la capitale !) « travaillent » tous dans les obsèques et les funérailles {…} Matin et soir ils marchent de quartier en quartier pour assister à toutes les cérémonies. 41

Après l’usurpation de son trône par l’administration coloniale, le dernier et légitime Doumbouya s’élance dans la principale activité économique des malinkés, le négoce. C’est le comble de l’ironie, celui qui est né dans l’or et préfère l’or à l’or était obligé de transpirer sous le soleil pour gagner sa vie, mais il le faisait dans la dignité avant que les indépendances ne viennent bouleverser l’ordre des évènements. Elles ont fait péricliter les activités commerciales au grand désarroi de Fama et de tous les vieux malinkés de la capitale qui ne devaient leurs survies qu’au négoce.

Donc, ne pouvant plus retourner au village pour travailler dans les champs parce que n’ayant plus les reins durs et solides à cause de la vieillesse, ils furent obligés d’adopter la manière la moins honorable de se nourrir. Ils se promenaient de cérémonie en cérémonie pour participer à tous les obsèques, funérailles et baptêmes de la communauté malinké de la capitale afin de gagner leurs pains quotidiens. Voilà le sort réservé au prince héritier par les indépendances pourtant, il s’est bien battu pour leur avènement

Maintenant, avec la nouvelle ère, celle des indépendances, la donne a changé avec à la clé une redistribution des cartes dans la gestion de la société. La chefferie traditionnelle ne comptait pas beaucoup dans les affaires politiques du village à cause « des soleils de la politique ». Donc pour faire entendre sa voix, il fallait faire la politique. Cette nouvelle organisation abolira les privilèges accordés à certains clans au détriment des autres ; tous les habitants d’une même tribu : descendant de roi, d’esclave et consorts jouissaient les mêmes

droits et avaient les mêmes devoirs à accomplir. C’est ce que nous appelons la liberté et l’égalité ; sauf que personne n’était égal au chef du parti unique.

Cependant, il faut rappeler que le pouvoir politique était entre les mains des indigènes après les indépendances, et c’était le président du parti unique qui se taillait la part du lion. Les autres postes à pourvoir étaient : la présidence du comité, la direction d’une sous-section ou d’une coopérative. La quête de ces postes va créer des concurrences et des rivalités entre les habitants du royaume du Horodougou parce que chaque tribu voulait que l’un de leurs soit élu. Les anciens dignitaires à l’instar de Fama ne voulaient pas se laisser prendre le dessus par ceux qui étaient leurs sujets.

C’est dans cette optique que le prince déchu du Horodougou va prendre l’audace de se présenter à l’élection du président du comité après restitution de son autorité traditionnelle ; pourtant, il avait été mis en garde de mêler sa bouche à celles des gens du comité. Peine perdue pour les conseillers de Fama, celui-ci n’en tient qu’à sa tête.

Malgré sa méconnaissance du champ politique, Fama tentera sa chance contre Babou (fils d’ancien esclave) à la présidence du comité. Comble de déshonneur et de la bassesse, le puissant Fama, dernier et légitime descendant de la dynastie Doumbouya, va se rabaisser au niveau d’un descendant d’esclave pour la conquête de la présidence du comité. La seule réponse plausible est que les indépendances ont mis le monde à l’envers. Réussira-t-il ce bras de fer contre le descendant d’esclave ? Le passage suivant nous en dira un peu plus sur ce duel et sur le sort de Fama à l’issue :

Mais alors, pourquoi ? pourquoi chacun préparait-il une confrontation brutale une sorte de combat de taureaux ? […] on assemblait les boubous, on déchaussait les babouches pour s’asseoir dans le palabre de Fama. […] Fama allait leur hurler leur vérité, quand même le parti unique croquerait et

avalerait. « Le président du comité : un fils d’esclave. Où a-t-on vu un fils d’esclave commander ? » vite on retournait dans le palabre du comité pour rapporter et écouter le président exposer : « Fama ! il ne pesait plus lourd qu’un duvet d’anus de poule. Un vaurien, un margouillat, un vautour, un vidé et stérile. Un réactionnaire, un révolutionnaire. 42

Ayant déjà reconquéri ce qui lui revenait de droit, c’est-à-dire la chefferie traditionnelle, le prince héritier s’est laissé trainer par la tentation de la politique. Ainsi donc, il part en concurrence avec Babou, fils d’ancien esclave, qui se connait un peu en politique. Pendant ce

duel politique, Fama n’avait d’autres arguments offensifs que d’évoquer le passé esclavagiste de celui-ci et en clamant son appartenance à la dynastie dominante Doumbouya.

Toutefois le prince oublie que le temps de classification sociale était révolu sinon pourquoi il aurait en face de lui un descendant d’esclave pour conquérir la présidence du comité du parti dans le Horodougou. Par contre, chaque fois que Babou prenait la parole contre Fama, il l’attaquait sur des faits que tout le monde connait de lui : sa stérilité, son manque de poids politiques. Dès l’entrée en diatribe l’un contre l’autre, Babou, le fils d’esclave semble prendre de l’avant sur le prince et le passage suivant donne le présage :

[…] des intonations variées et des proverbes, s’accompagnait d’autres regards, de mouvements de la tête et des mains et d’autres proverbes, l’assistance exultait et buvait. Elle n’en demandait pas plus : le palabre pour le palabre ! Babou, le fils d’esclave, avait conquis les villageois par la parole.

On passa le palabre à Fama. Il ne se fatigue même pas à prononcer trois mots ! Un Doumbouya- convenez-en-ne pouvait pas se rapetisser parler longuement au pied d’un comité de fils d’esclaves. 43

Après plusieurs duels des mots entre Babou et Fama lors des palabres, les villageois se sont penchés vers le coté de Babou, descendant d’esclave. L’humiliation et la chute en enfer continuaient pour le prince héritier à cause de sa naïveté devant les évènements. Chaque fois qu’il prenait la parole pour convaincre l’assistance, il ne trouvait pas de mots justes pour se faire apprécier et cela était dû à son immaturité politique. Par ailleurs il ne se fatiguait jamais d’évoquer l’esclavage de l’ascendance de Babou et enfin se flatte d’être trop important pour se mettre sur la même table que des fils d’esclave à discuter. Il renoncera même de parler et demande à Djamourou de s’en occuper.

C’est d’ailleurs ce comportement qui lui a fait perdre la compassion des villages qui ont vu en lui un homme dépassé par les évènements, incapable de convaincre par les mots. Il avait la posture d’un homme égocentrique qui refusait de voir la réalité en face de lui. Et à la fin, c’est le fils d’esclave qui sera élu président du comité devant Fama tout nouvellement intronisé roi du Horodougou. En plus de sa spoliation par le Blanc, il vient, une fois de plus, d’être éjecté par les siens, les indigènes, mais à cause des « soleils des indépendances » qui ne cesseront guerre de le trimballer. La déception du prince va crescendo au fur à mesure qu’il tente de retrouver un nouveau repère. Après cet énième revers à cause de son imprudence, il songe à un retour dans la capitale.

2-1 La genèse des guerres tribales :

Outre le changement organisationnel social opéré par les indépendances, elles ont également donné naissance aux guerres tribales. Après l’obtention des indépendances, les indigènes ont confondu liberté et libertinage, deux concepts proches mais différents. Ils s’adonnent au non-respect des règles de la bonne conduite dans la société parce que personne n’avait de compte à rendre à personne.

Les gens naissaient et demeuraient égaux en droit et en devoir, personne n’avait le droit d’imposer sa volonté à une autre. L’envie de venger des décennies de domination vient à l’esprit des anciens esclaves qui gardaient toujours une dent contre l’ancien maitre. Mais les grandes rivalités entre différentes tribus vont voir le jour quand il fut demandé aux états satellitaires d’élire un représentant pour l’assemblée constituante.

L’exemple palpable du cas est celui de Soba du roi Djigui. En effet, ce royaume a connu un peu de désordre après l’octroi de l’indépendance par le général de Gaulle en guise de récompense de leur contribution pour la reconquête du territoire français des mains des allemands. Bien avant les indépendances, Djigui se heurtait déjà à l’opposition de son fils Béma qui voulait usurper son pouvoir en connivence avec le commandant, l’ennemi juré de son père.

Le nouveau vent soufflé en Afrique a offert un boulevard de contestation à tous ceux qui en voulaient au roi. Sans oublier que celui-ci s’était fait beaucoup d’ennemis pour avoir cautionné les besognes du colonisateur à la première ère. Les séquelles des travaux forcés et des impôts rendaient le roi vulnérable. Mais l’élément déclencheur de l’anarchie à Soba nait du conflit d’égo et d’intérêt entre le centenaire et son prétentieux fils, Béma. Et la concurrence pour le poste de député a constitué le véritable élément déclencheur des hostilités.

En dépit des différents points de divergence entre le roi et son fils Béma, celui-ci approcha son père dans l’optique de faire front commun contre un étranger qui risque de prendre le pouvoir politique. Ce dernier c’était Touboug, un ancien instituteur qui avait fini par se naturaliser et était en alliance avec Houphouët, membre d’une autre tribu. Avec cette occasion, le roi avait l’opportunité d’étendre sa suprématie au-delà de Soba puisque, non seulement, il est chef traditionnel et légitime du royaume et serait également nouveau chef politique de la colonie et cela aurait pu éviter un partage de pouvoir dans son royaume. Il pouvait aussi en profiter pour éteindre le torchon qui brulait entre lui et son fils.

Mais le monde dans lequel vit le centenaire le met toujours en face des choses insaisissables et incompréhensibles. Il n’a pas sauté sur cette occasion ; ce qui fera l’objet d’un nouveau bras de fer avec son prétentieux fils, Béma. Touboug, à son tour, vient solliciter l’aide de Djigui pour appuyer sa candidature ; il la lui accorda. En plus d’avoir l’aval du roi, le colistier d’Houphouët du RDA avait un autre soutien de taille, celui de Kèlètigui, l’ainé des fils Djigui qui aurait légitimement succédé à son père n’eut été les sortilèges de la mère de Béma. Dès lors, nous assistons au début d’une guerre fratricide dans la famille royale ; les fils djigui s’apprêtaient à se lancer dans des hostilités l’un contre l’autre.

Bien vrai que les personnages aient subi beaucoup de désagréments à cause de nombreux faits indépendants de leurs volontés, mais leurs erreurs d’analyse et des mauvais choix ont parfois aggravé leur supplice. Et cela est valable dans les deux romans, face à la colonisation ou encore à l’époque des indépendances.

Donc, dans Monnè , outrages et défis, l’impertinence du père d’avoir accordé son soutien à un fils alors qu’il l’avait refusé à l’autre dans un premier temps, remet en cause sa sagesse et engendra une guerre d’ego et fraternelle chez les Keita. Il a lui-même provoqué la mésentente dans son foyer et semé la zizanie dans la ville dont il est autorité traditionnelle. Les habitants étaient partagés d’avis entre la tendance Béma et celle Kèlètigui selon les convictions. Les affrontements des deux camps étaient récurrents dans le royaume.

En fin de compte, c’est la tendance Kèlètigui, fils aîné du roi, qui est sorti vainqueur de l’élection en raison de la notoriété des candidats Touboug et Houphouët. Ils avaient gagné le cœur des électeurs en leur promettant qu’une fois élu, ils supprimeront les travaux forcés, les prestations et l’impôt de capitation.

Mais Béma n’était pas un vaincu qui lâchait prise facilement, en mauvais perdant, il étale les risques de l’élection d’un étranger à la tête de la ville. Il insinue que Touboug et Houphouët finiront par mépriser Soba car ils n’ont rien de sensible à Soba. Ses quatre vérités quand bien personne n’accordait du crédit, Béma l’a dit aux malinkés de Soba de la plus belle des manières comme l’illustre le passage suivant :

Malinkés, quelque chose qui n’a pas de dents vous mordra. […] le député, c’est le pouvoir et la force, c’est le guide et cela ne s’offre jamais à un étranger : même les lycaons ne suivent qu’un autre lycaon ;

l’étranger qu’on fait roi méprise ceux qui l’ont fait monter et enlève aussitôt l’échelle par laquelle il a été hissé au sommet. 44

A la surprise de Djigui et de tous ses électeurs, Touboug oublia Soba et se consacra uniquement au développement de sa tribu. Ces dires de Béma, bien qu’ils soient prétentieux et jaloux, est une triste réalité ; beaucoup d’élus oublient leur base électorale pour se consacrer à son seul lieu de naissance. Les représentants de Soba à l’Assemblée constituante n’en ont pas fait exception ; ils laissèrent le roi Djigui et son Soba aux oubliettes et s’occupèrent du développement des siens. Cela se justifie par le comportement et les dires du député dans le passage suivant :

Touboug, une fois député, se préoccupa de sauver du sous-développement ceux de sa famille, de son village et de sa tribu. Dans le parti unique, il soutint que ceux de Soba ne méritaient pas la liberté de vote parce qu’ils ne savaient pas départir de la solidarité tribale, n’arrivaient pas à transcender leur appartenance tribale. 45

Voilà la récompense de ceux de Soba qui ont voté Touboug au détriment de leur frère Béma. Le tout nouveau député a orienté tous ses projets de développement vers sa tribu et laissé ses électeurs plongés dans les remords. Ils ne peuvent le reprocher à personne d’autre que leur chef suprême qui avait refusé le poste et, par la suite, apporté son soutien à un ingrat. Ce dernier ne s’était pas contenté d’ignorer les habitants de Soba, il les fustigeait aussi, les reprochait leur manque de solidarité tribale. Par-là, il critique le vote sanction contre Béma par les proches de ce dernier même si cela lui a valu la victoire.

Par conséquent, la grande désillusion s’installe chez le roi ; tous ses projets entrepris le trahissent. Les beaux jours promis par ses candidats soutenus se concrétiseront dans une autre contrée loin des terres de Soba. La prophétie du candidat malheureux s’est réalisée et le centenaire ne peut en vouloir qu’à lui-même d’avoir refusé de se présenter et d’apporter son soutien à un étranger au détriment des siens. Le chef aurait dû porter un peu d’attention aux critiques de son fils, même si elles sortaient de la bouche d’un enfant désobéissant.

44Op.cit., Monnè, outrages et défis, p :236.

45Ibid., p :237.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Chute et désillusion dans Les Soleils des Indépendances et Monnè, outrages et défis d’Ahmadou Kourouma
Université 🏫: Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako - Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du Langage FLSL
Auteur·trice·s 🎓:
Fousseyni Mallé

Fousseyni Mallé
Année de soutenance 📅: Mémoire de Master - Littératures et civilisations - Littérature africaine - 2021-2022
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