Maire de Paris : décisions, mises en œuvre et politiques et l’Etat

Maire de Paris : décisions, mises en œuvre et politiques et l’Etat

III) L’établissement des politiques

A. Le cadre des décisions

1) L’enjeu RH ?

La Mairie de Paris a pour objectif non plus de gérer le personnel mais les ressources humaines. Il y a le désir de passer à une gestion plus qualitative et plus intégrante de l’humain. Cela doit se faire en mettant l’accent sur la prévision.

Pour arriver à ce résultat, la modernisation doit se faire en intégrant d’une façon performante les outils électroniques.

On peut ainsi compter dans ce domaine comme action:

  • Rendre plus simples les procédures
  • Traiter l’ensemble des dossiers plus rapidement
  • Etablir des pratiques identiques partout pour traiter chacun de la même manière
  • Bien définir le rôle du personnel de façon simple
  • Professionnaliser davantage le personnel des ressources humaines (Laval F. et Thierno Diallo, A. 2007)

2) Quels sont les défis à relever ?

Anne Hidalgo a comme défi de changer la gouvernance pour permettre que la ville soit attractive à l’échelle mondiale. Elle souhaite construire un cadre qui permettent de mener à bien les projets, d’assurer l’échange avec les citoyens et d’apporter à tous un environnement permettant la prospérité.

Paris est une ville résolument tournée vers l’internationale. La ville représente à elle seule les défis du siècle mais elle les accroit aussi.

Ces défis sont principalement « le nouveau modele de développement, la révolution numérique, l’accueil des réfugiés climatiques, politique et économique, la lutte contre les ségrégations sociales, ethnique ou raciale, la nouvelle urbanité, les nouveaux modes de travail, la place des enfants et celle des seniors, la ville dense et les immeubles de grandes hauteurs, les véhicules électriques et les nouveaux modes de déplacement, la sécurité, la propreté, la mobilité, la biodiversité, la participation des citoyens aux décisions qui les concernent, le pilotage des grands projets d’aménagement, la construction métropolitaine ».

Dans les années qui viennent selon la Maire de Paris, il faudra agir sur les transports, sur les logements notamment pour les jeunes et les classes moyennes, s’engager dans la voie de la transition énergétique, assurer l’action en matière de numérique, créer un environnement propice à l’épanouissement des familles, assurer le vivre ensemble et enfin appliquer a promesse républicaine. (Hidalgo A. 2013)

Il est intéressant de revenir un instant en arrière pour énoncer des propos énoncés par Jacques Chirac en tant que Maire de Paris. Les défis et les débats sont restés à peu près les mêmes.

Le Maire insistait alors sur la construction de logements pour limiter l’essor de l’activité automobile et favoriser la création d’espaces pour les piétons. (Chirac J., 1994)

Il faut vraiment souligner aussi la place du travail sur l’international dans les défis. La volonté de renforcer la ville dans le peloton de tête des villes mondiales et ville monde ne relève pas que de l’intérêt de la Mairie mais aussi implique le national dans son ensemble.

Le territoire national a tout intérêt en effet d’une voiture de tête performante pour entrainer le reste du territoire dans la prospérité. (L’équipe de la Fondation iFRAP., 2013)

Paris au final est une ville unique. Le fait qu’elle soit la capitale lui donne un statut particulier. La ville est très puissante et influente en comparaison aux autres villes du monde. Les acteurs avec lesquelles elle est en relation la font évoluer dans un cadre qui dépasse largement le local ou même le régional.

C’est ainsi que ses défis sont complexes puisqu’il faut à la fois prendre en compte la spécificité de Paris, prendre en compte le local et le large horizon global. Il faut noter qu’elle ne peut posséder les mêmes défis que d’autres métropoles mondiales étant donné sa forte spécificité. (Gilli F. et Offner J.M., 2009)

B. Le choix des décisions

1) Comment est intégré le local par l’administration dans le processus décisionnel ?

Comment on l’a vu précédemment, le local à une place de choix dans le processus décisionnel.

On pourrait reprendre la formule de René Dubos, médecin français initiateur de l’organisation du premier sommet de la terre en 1972. Cette formule « act local, Think global » illustre bien que les deux aspects font fortement partie de l’univers de la mairie de Paris, de son quotidien et de la façon dont elle pense. (Hidalgo A., 2013)

L’administration parisienne est en ce moment et depuis quelques années dans un état d’apprentissage de l’attention portée au local. Cela fait penser aux processus à l’œuvre il y a plus longtemps durant la présidence de Mitterand pour lesquels les administrateurs centrales effectuaient un effort important lors des partages des services et de la réorganisation des niveaux.

Au sein de la Mairie de Paris, les acteurs à proximité du local s’engagent dans un dialogue et dans l’étude des perspectives et des priorités des actions qui vont modeler le paysage. Cependant, ces acteurs manquent bien souvent de pouvoir d’agir en la matière. Certains acteurs du local ont une volonté forte d’affirmation et de peser dans les décisions de leurs arrondissements.

Ils créent des entrevues avec les responsables des services déconcentrés alors qu’ils n’ont pas parfois l’autorité hiérarchique officielle. On arrive à Paris pour le local à une situation proche de celles en vigueur dans les autres collectivités locales. Les élus peuvent ainsi s’intéresser à leurs territoires et s’engager.

La complexité actuelle réside dans l’enchevêtrement des pouvoirs et actions des responsables des vingt mairies d’arrondissement. D’autant que les élus veulent séduire leurs électeurs et ne se trouvent pas forcément obligés vis à vis de l’administration. et ont chacun la volonté que leurs projets particuliers aboutissent. (Spitz, P.E., 2004)

Une décision majeure en faveur du local fut celle issue des délibérations de 2009 qui établit les mairies d’arrondissement comme des organismes à pouvoir probant. Les mairies peuvent alors compter sur 71M€ de crédits d’entretien et de petit aménagement.

A cela s’ajoute que ces crédits vont devoir être déversé éventuellement aux budgets participatifs d’arrondissement. L’inspection générale recommande ainsi l’utilisation des crédits affecté aux « équipements de proximité » pour les affecter en partie à « l’espace public ».

Une réforme a favorisé par ailleurs le soutien financier des associations d’intérêt local par les mairies d’arrondissement. Il en a débouché une meilleure compréhension des actions des associations Les maires ont désormais une assise plus solide avec les informations acquises pour pleinement coopérer. (Inspection Générale., 2014-2015)

2) Comment est influencée la gouvernance ?

La gouvernance parisienne subit les changements institutionnels et l’état actuel de superposition. Mais cette influence n’a pas assez de limites. Cependant, il faudrait que les citoyens aient une plus grande influence sur la Mairie. (Hidalgo A., 2013)

3) Comment sont prises les décisions ?

L’ancien maire de Paris évoquait en 1994 la difficulté de prendre les décisions. Pour lui le problème n’était pas tant social mais administratif. Ce problème administratif empêchait en effet une pleine conception des politiques ainsi qu’une bonne mise en oeuvre. (Chirac J., 1994)

La nouvelle maire, Anne Hidalgo s’exprime sur ce processus de décisions. Pour elle, les villes mondiales comme Paris connaissent de grands changements en leurs sein. Du fait de ces changements, il y a nécessité de penser le décider d’une nouvelle manière.

La gouvernance et les décisions doivent ainsi engager plus d’échanges et de compréhension des parties et moins de rigidité. Comme on l’a vu précédemment, la mairie prenant ses décisions doit avoir l’esprit bien ouvert aux avis des acteurs locaux. (Hidalgo A., 2013)

On peut voir ici un schéma montrant bien la phase préparation, la phase de vote, le contrôle et la mise en oeuvre.

Maire de Paris  décisions, mises en œuvre et politiques et l’Etat

(Mairie 14ème, 2015)

Lors de la prise de décision, la mise en place du budget a une place essentielle.

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(Mairie 14ème, 2015)

Les personnes jouant un rôle lors de la préparation et l’adoption du budget sont multiples. Pour la préparation, on compte les services opérationnels qui conçoivent le projet de budget et qui échangent avec les maires d’arrondissement et la direction des finances et des achats.

Les conceptions de projets des adjoints à la maire font aussi lieu d’un échange avec cette fois l’adjoint en charge des finances.

La maire de Paris arbitre et finalise le projet.

En ce qui concerne l’adoption du budget, ils passent par l’assemblée délibérante, c’est à dire le Conseil de Paris, pour parvenir à la fin dans les mains du préfet et du comptable public. Le préfet vérifie la légalité du budget. (Mairie 14ème, 2015)

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(Mairie 14ème, 2015)

On compte enfin un budget participatif de la mairie de Paris. Tous les parisiens ont la possibilité de proposer des projets. Ces projets peuvent concerner leurs arrondissements ou tout Paris. Les projets doivent relever de l’intérêt général. Ils doivent « entrer dans le champs de compétence de la Ville ou du département de Paris ».

Ils doivent être d’ « investissement dans l’espace public ou les équipements de proximité ». En 2018, le budget participatif s’élève à 100M€. Le schéma précédent explique comment le budget participatif est conçu. (Mairie 14ème, 2015)

C. Les mises en œuvre

1) Quelles sont les politiques menées ?

Pour la mairie de Paris, l’aspect économique a une place notable dans les politiques. Sa présence est très importante. L’accent est fortement est mis sur « les grandes infrastructures, les réseaux techniques efficaces, la politique immobilière, le prestige, la concurrence internationale ». Estèbe P. (2003)

Mais l’accent est aussi fortement mis sur la culture. La répartition des subventions allouées en témoigne. (L’équipe de la Fondation iFRAP, 2013) .

Selon la maire actuelle, la politique tournée vers la culture a favorisé la créativité, la venue d’idées et de conceptions différentes et a permis à tous quels que soient la condition de se mettre en lien avec l’art et la culture. Les libraires indépendants ont été protégés. Et des bibliothèques et des médiathèques ont été batties. (Hidalgo A., 2013)

Le social est une composante importante de la politique de la maire. On peut citer par exemple la rénovation de certains quartiers dans le 18e, 19e ou 20e arrondissement. « 70000 logements sociaux ont permis à plus de 200000 personnes de rester ou de revenir vivre dans Paris. » La maire souhaite que l’aide à tous soit vraiment vécue concrètement par ceux rencontrant des périodes dures.

Les moyens consacrés pour ces politiques sont importantes. Il y a une volonté forte de lutter contre l’exclusion et de permettre le retour au plein emploi.

Ces politiques sont accompagnées par entre autres « les bénévoles et salariés d’Emmaus, d’Aurore, des enfants du Canal, de Aux Captifs ». Au niveau social, l’égalité de l’accès à la santé revêt une importance capitale.

Un plan climat d’envergure est à l’oeuvre.

La problématique de la propreté mérite aussi de s’y pencher. La mairie a conçu une nouvelle manière d’appréhender la logistique des déchets. On trouve à présent les déchetteries à l’intérieur de la ville et non plus à l’extérieur comme auparavant.

Le dispositif créée « Paris dans ma rue » permet aux riverains de signaler les mobiliers urbains endommagés pour occasionner une réparation des agents de propreté. Cela montre bien la coopération possible entre agents et usagers. « C’est cela la cogestion de la Ville au quotidien. »

En terme d’environnement, de nombreuses mesures pour limiter la pollution ont été mises en place. Par exemple, on a l’établissement de zones sur la route limitées à 30kmH.

Les nouveaux bâtiments feront l’objet d’un contrôle de la part de la mairie et ne dépasseront pas les 50kWh d’énergie primaire par mètres Carrés. Enfin, on peut constater l’installation de 25000 mètres carrés de panneaux solaires.

Enfin, des mesures ont été lancées en matière d’Open Data. Ainsi, la ville met en ligne gratuitement des informations sur l’évolution des politiques et des mises en oeuvres. La maire de Paris prévoit que les données financières et budgétaires seront dans le futur aussi à disposition de tous.

Les citoyens pourront aussi s’impliquer fortement sur des projets avec des commentaires numériques ainsi que des notes développées et géolocalisées. Cette mise en ligne d’informations favorise la démocratie et les feedbacks. Le site internet de la mairie est très utilisé. (Hidalgo A., 2013)

2) Quels sont les grands changements en terme de manière d’agir ?

Les grands changements en terme d’agir ne sont pas uniquement ceux concernant le physique mais aussi les changements politiques. Ceux ci sont profonds.

Les problèmes ne se résolvent pas grâce uniquement à des changements sur les crédits mais aussi sur les structures. Il y a nécessité d’un remodèllement de la structure de l’administration. Il faut penser la manière d’agir. Il faut réfléchir sur les processus et bien avoir à l’esprit le but ultime qui est le service public.

Il faut mettre à l’honneur les tâches de conception et de recherche. Dans un cadre traditionnel comme la ville de Paris, il ne s’agit pas le plus souvent d’inventer mais de redécouvrir. (Savitch H.V., 1988)

D. Les politiques et l’Etat

1) Quelle est l’influence de la ville sur l’Etat ? Et inversement quelles sont les politiques publiques/ mesures favorisant la ville ?

Il y a toujours eu la difficulté pour les divers gouvernements a adopter la bonne mesure concernant la capitale. D’un coté, il faut que la volonté parisienne s’exprime. D’un autre coté, il faut que le pouvoir d’Etat ne soit pas remis en cause par Paris. Dans les fait, cela fut toujours le second qui l’emporta sur le premier.

La ville de Paris ne possède pas assez de pouvoir politique pour être rayonnante à la fois sur le global et le local. Elle a ainsi besoin du support de l’Etat dans certaines situations d’envergure.

La proximité notamment géographique avec l’Etat et les autres centres de pouvoirs lui font avoir une grande influence sur le gouvernement ou le parlement.

Au final, l’Etat et la ville de Paris se ressemblent et s’imitent. (Renaud J.P., 1993)

L’effet de la décentralisation sur la prise de décision

S’engager d’une mauvaise manière dans la décentralisation, se « balkaniser » risque de faire perdre à Paris et à son instance dirigeante son identité. Il faut par ailleurs se déconcentrer pour accroitre l’expression du local qui est demande par les parisiens à l’occasion des rencontres. .(Spitz, P.E., 2004)

Les relations avec le privé dans les décisions

La mairie entretient de solides relations avec le privé.

En témoigne, la politique logement où il y a nécessité de créer des relations avec des investisseurs et promoteurs privés. Ils seront à même de répondre aux nouveaux besoins d’innovations et et d’adaptation.

L’intervention publique en faveur du logement en France

La mairie encourage l’entrepreneuriat social. Paris est un endroit prospère et accueillant pour le développement des entreprises. Le potentiel d’action de la ville pour ces entreprises est majeur.

Anne Hidalgo veut répandre le modèle des clauses sociales dans les appels d’offres de la ville. Pour la mairie, la recherche et la création d’entreprise sont étroitement mêlées.

100000 mètres carrés d’incubateurs ont été créés au final. (Hidalgo A., 2013)

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Kedge Business School
Auteur·trice·s 🎓:
Jean Rosset

Jean Rosset
Année de soutenance 📅: Mémoire de Master 2 Programme Grande Ecole promotion 2022
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