Gestion de la douleur lors des pansements

Gestion de la douleur lors des pansements

7 Illustration

Ce cas clinique est extrait du programme de lutte contre la douleur.

Il est intéressant car illustre bien le thème de la douleur lors du pansement d’ulcère.

Cas clinique n°5 : Un pansement difficile.

Madame Z. 78 ans présente depuis 2 semaines un ulcère variqueux de la jambe droite. Tous les trois jours, l’infirmière vient à domicile refaire le pansement. Madame Z. redoute beaucoup ces pansements, particulièrement le nettoyage de la plaie. La qualité de son sommeil s’est nettement dégradée, elle mange très mal.

Elle n’a, jusqu’à présent, exprimé aucune plainte concernant ses soins ; néanmoins l’infirmière libérale ayant bien compris la sévérité de la douleur de Madame Z. demande au médecin traitant un traitement antalgique ; une forte dose de paracétamol initialement prescrite, une heure avant le soin sera insuffisante pour calmer la douleur provoquée par le soin et la douleur résiduelle.

Grâce à l’insistance de l’infirmière, un morphinique faible (palier 2) associé à l’application locale d’une crème anesthésiante sera donnée 30mn avant le soin, cette nouvelle prescription va radicalement transformé les conditions de réalisation des soins. Madame Z. récupère très vite son humeur conviviale, la cicatrisation est complète au bout de 10 jours.

La lecture de ce cas met en lumière plusieurs aspects :

  • L’anxiété de la patiente.
  • La douleur liée au nettoyage.
  • La perte d’appétit, le sommeil perturbé.
  • L’absence de plainte de la patiente.
  • La clairvoyance de l’infirmière qui a su déceler cette douleur non exprimée.
  • L’importance de la relation de qualité entre l’infirmière et le médecin : celui-ci a entendu son évaluation et a adapté le traitement antalgique.
  • Le changement radical qui a suivi l’adaptation de la prise en charge.

Gestion de la douleur lors des pansements

8 Fiche pratique : Gestion de la douleur lors des pansements

Avant :

  • s’assurer que le patient dispose d’un traitement antalgique. 1 1
  • Vérifier avec lui l’horaire de la prise en fonction de l’heure du soin. 2 2
  • Disposer d’un temps suffisant pour éviter la précipitation. 3 3
  • Expliquer le déroulement du soin. 4 2
  • Evaluer la douleur avant le soin.
  • Installer le patient confortablement. 5

Pendant

  • Effectuer des soins précis, en douceur, avec des instruments entretenus.
  • Maintenir un lien avec le patient, le rassurer, répondre à ses interrogations.
  • Savoir déceler des attitudes révélatrices de douleur. 6
  • Evaluer la douleur.
  • S’alerter si la douleur évoque un problème sous-jacent. 7
  • Savoir interrompre un soin insupportable. 8
  • Choisir un pansement adapté à l’exsudat, préservant la peau, non compressif. 9

Après

  • Vérifier que le pansement soit confortable.
  • Evaluer la douleur. 10
  • Envisager un réajustement du traitement antalgique s’il était insuffisant. 11
  • Permettre au patient d’évoquer son vécu du soin.

9 Conclusion

« Toute douleur qui n’aide personne est absurde »

André Malraux

Loin d’une vision utopique des choses, il est important d’admettre que la réfection d’un pansement sera toujours douloureuse, dans une certaine mesure, mais nombre de possibilités s’offrent au soignant pour limiter cette douleur.

Le soulagement de la douleur repose sur les compétences du soignant. Sa formation est une obligation légale de plus en plus soulignée par les pouvoirs publics.

Les moyens médicamenteux ou non dont il dispose sont un élément déterminant.

La prise en charge de la douleur a beaucoup évolué ces dernières années, tout comme le maintien à domicile des populations âgées.

Permettre aux praticiens de ville d’accéder à des traitements jusque là réservés au milieu hospitalier serait une adaptation et une évolution positive pour le patient.

Le travail en réseau est un aspect capital lors d’une prise en charge à domicile.

Il s’agit d’un travail d’équipe et la communication entre praticiens hospitaliers, libéraux et intervenants proches du patient est essentielle.

L’ouverture d’esprit, la disponibilité, la volonté et la compétence de chacun sont des valeurs nécessaires.

Mais la réussite de la prise en charge repose aussi et surtout, sur la qualité de la relation instaurée avec le patient et tous les intervenants.

Chacun influant à sa manière, de par son identité, son vécu, ses valeurs dans cette relation toujours unique.

Le patient peut crier, dire, chuchoter ou taire sa douleur pour tant de raison.

A l’inverse le soignant peut entendre, croire, noter ou nier cette plainte selon l’intérêt qu’il lui porte, le malaise qu’elle lui procure, ou encore sa compétence ou non a la prendre en charge efficacement.

Chaque rencontre humaine étant l’interaction de deux entités uniques, chaque prise en charge sera différente et le rôle de l’infirmière est d’une richesse qui dépasse largement celle d’un simple acte technique sans autre dimension.

Bibliographi & Annexes

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Douleur et pansement d’ulcère A domicile
Université 🏫: Université Joseph Fourier - Faculté de Médecine de Grenoble
Auteur·trice·s 🎓:
Isabelle Gaillard

Isabelle Gaillard
Année de soutenance 📅: Diplôme universitaire plaies et cicatrisation - Promotion 2006-2007
Infirmière libérale .
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