Découvrez 5 méthodes clés pour l’analyse linguistique contrastive

CADRE METHODOLOGIQUE

Dans cette partie, il est question de présenter les méthodes et techniques que nous avons mises en œuvre pour la collecte des données du corpus et les méthodes qui sont utilisées pour l’analyse de données.

DE LA COLLECTE DES DONNEES

En ce qui concerne la méthodologie relative à la récolte des données, nous avons utilisé les méthodes suivantes :

L’observation

L’observation est une méthode qui consiste à récolter les données en observant attentivement un phénomène donné. Dans le cadre de notre recherche, il a été question d’observer le phénomène linguistique, notamment les formes verbales du français et du kifuliiru afin de dégager leurs structures.

Types d’observations :

Il existe plusieurs types d’observations entre autres :

L’observation directe : Est celle par laquelle le chercheur procède directement au recueil des informations sans s’adresser au sujet concerné, c’est-à-dire que les sujets observés n’interviennent pas dans la reformulation des informations recherchées.

L’observation indirecte : Est celle par laquelle le chercheur s’adresse au sujet pour obtenir les informations recherchées, c’est-à-dire que le sujet intervient dans la formulation des données.

En tenant compte de la situation de l’observateur, l’observation peut être :

Ouverte : Lorsque l’observateur observe une situation en ne cachant pas sa présence. Ici, le chercheur est appelé « spectateur ».

Dissimilée : Lorsque le chercheur observe le fait ou la situation en dissimilant sa présence à ce qui est observé. Le chercheur est appelé à ce niveau « observateur caché ».

Participante : Lorsque le chercheur prend part au fait qu’il observe. On lui conseille à vivre la vie du groupe qu’il étudie et partager le plus possible leur activité pour mieux comprendre leur vision du monde. Il est à ce niveau acteur (NAMUNENE Joël, Notes du cours de techniques et

méthodes de recherche en linguistique et en littérature, L1 FLA, 2018, ISI/UVIRA).

Quant à ce qui nous concerne, de tous ces types d’observations, nous avons utilisé l’observation directe qui nous a aidéà réunir les éléments de notre corpus.

La méthode d’enquête

L’enquête est une méthode de collecte des données par laquelle le chercheur effectue une descente sur terrain en vue de poser des questions aux informateurs.

L’enquête peut être :

Directe : Lorsque le chercheur lui-même est en contact avec des informateurs. Cette enquête met face à face le chercheur et sa source d’information.

Indirecte : Lorsque le chercheur récolte les informations par l’entremise d’une tierce personne.

Dans le cadre de notre travail, l’enquête directe a complété l’observation directe pour quelques informations qui ont nécessairement nécessité notre descente sur terrain qui consistait à poser des questions auprès des informateurs.

DE L’ANALYSE DES DONNEES

Pour ce qui concerne l’analyse des formes verbales du kifuliiru et du français, nous avons utilisé deux approches méthodologiques suivantes : l’approche structuraliste (structuralisme) et l’approche contractive.

Le structuralisme

Le structuralisme est une doctrine ou courant linguistique mais aussi une approche.

Comme approche linguistique, le structuralisme est une approche qui considère un ensemble (tout) comme étant constitué de plusieurs unités données de façon que si l’on change une unité donnée, il y a transformation de l’ensemble (RUHEKENYA JUMAPILI, La Morphosynthaxe du kifuliiru, thèse de doctorat, 2010, UNILU, p.4).

Cela revient à dire que le structuralisme, en tant que courant linguistique, prône que les parties de la phrase (d’un tout) n’ont des fonctions que si elles prennent en compte ses autres éléments (de la phrase). Il y a donc interaction d’une part, entre les différents constituants (éléments) de la phrase et, d’autre part, entre les différents morphèmes qui constituent un mot.

Selon Ferdinand de SAUSSURE, père du structuralisme, la langue apparaît comme une structure, c’est-à-dire un ensemble organisé d’éléments entretenant entre eux des rapports formels. D’où l’appellation de structuralisme et de linguistique structurale donnée à cette tendance (RUHEKENYA JUMAPILI, Notes du cours de Grands courants de la linguistique contemporaine, 2018, L1 FLA, ISP/UVIRA).

Saussure montre que toute langue doit être envisagée et décrite synchroniquement, comme un système d’éléments lexicaux, grammaticaux et phonologiques interdépendants, et non comme un agrégat d’entités autonome (qu’il compare à une simple nomenclature) (Robins R. H., Brève histoire de la linguistique de Platon à Chomsky, 1976, Ed. du Seuil, Paris, p.208).

En effet, quant à nous, la présente réflexion consiste essentiellement à prouver que le kifuliiru et le français, langues qui font l’objet de notre analyse, sont structurées car les éléments constitutifs des formes verbales sont liés les uns les autres.

Dans cet angle d’idées, l’approche structuraliste nous permettra de dégager et analyser les éléments interdépendants constituant les formes verbales du kifuliiru et du français.

L’approche contrastive

La contrastive est une approche comparative qui porte sur deux ou plusieurs langues non congénères, c’est-à-dire d’origine différente. L’approche contrastive remonte aux années 1950 aux Etats-Unis.

Dans le cadre de notre travail, l’approche contrastive nous aidera à dégager les ressemblances et les dissemblances entre les formes verbales du français et du kifuliiru, deux langues non apparentées ; la première est une langue romane et la seconde une langue bantu. Une fois les dissemblances dégagées, nous chercherons à comprendre leur impact sur l’apprentissage du français.

PRESENTATION DU CORPUS

Sous cette section, il sera question de présenter les formes verbales sur lesquelles portent nos analyses. Les formes verbales du français seront contrastées ou opposées à celles du kifuliiru et nous insisterons beaucoup plus sur les différences. Voici quelques verbes qui nous serviront de modèle dans le tableau ci-dessous :

VERBES EN FRANÇAISVERBES EN KIFULIIRUANALYSE SEGMENTAIRE
01AimerKúsiimaku – si:m – a
02ChanterKúyimbaku – yimb – a
03DanserKúkinaku – kin – a
04PréférerKúkundaku – kund – a
05AcheterKúgulaku – gul – a
06MarcherKúzaataku – za:t – a
07TerminerKúmalaku – mal – a
08EnvoyerKútumaku – tum – a
09CouperKútolaku – tol – a
10CultiverKúhingaku – hing – a
11TuerKúyitaku – yit – a
12DéshabillerKúhogolaku – hog-ol – a
13DésespérerKúheburaku –heb -ur – a
14DécevoirKúhebuzaku –heb -uz – a
15LaverKúshuka, kúkarabaku –shuk – a /Ku-kar-ab-a
16Se laverKúyikarabaku –yi-kar-ab – a
17CacherKúbishaku –bish – a
18Se cacherKúyibishaku –yi-bish – a
19DoterKúgondaku –gond – a
20HériterKúhyanaku –hyan – a
21FermerKúyigalaku –yig-al – a
22TromperKúhendaku –hend – a
23EpouserKúyangaku – yang – a
24PlierKúbungaku – bung – a
25DéplierKúbungulaku – bung -ùl – a
26FinirKúmalaku – mal – a
27ObéirKúsimbahaku – simb -ah – a
28RéfléchirKúsaliraku – sal -ir – a
29PartirKúgendaku – gend – a
30MourirKúfwaku – fu – a
31MentirKúbeeshaku – be:sh – a
32FuirKútibitaku – tib -it – a
33RéussirKúlongaku – long – a
34DormirKúgwejeraku – gwej -er – a
35BénirKúgashaniraku – gash-an -ir – a
36MaudireKúdakaku – dak – a
37VoirKúbonaku – bon – a
38RecevoirKúpokeraku – pok -er – a
39SavoirKúmenyaku – meny – a
40FaireKúgiraku – gir – a
41VendreKúgulisaku – gul -is – a
42PrendreKúyabiraku –yab-ir – a
43SouffrirKúlibukaku – lib -uk– a
44EntendreKúyuvwaku – yuvu – a
45AttendreKúlindiraku – lind -ir – a
46PleuvoirKútonyaku – tony –a
47DescendreKúmanukaku – man -uk – a
48VaincreKúhimaku – him – a
49MordreKúlumaku – lum – a
50PondreKúteera (Bunyuni)ku – te:r – a
51MangerKύlyakύ-li-a
52TraireKύkamakύ-kam-a
53CoifferKύmwakύ- mu-a
54EnvoyerKύtumakύ –tum –a
55TravaillerKύkolakύ –kol –a
56GarderKύlángakύ –láng –a
57LouerKύyivuga/kύhimbazakύ-yivug-a
58TomberKύgwakύ-gu-a
59TuerKύyíta/kύnigakύ-yit-a
60SaignerKύdwakύ-du-a
61LaverKύshuka/kύkarabakύ-shuk-a
62DésespérerKύhebuurakύ-hebu-ur-a
63PartagerKύgabakύ –gab-a
64MaltraiterKύlibuza/kύtesakύ-lib-uz-a
65SucerKύyongakύ-yong-a
66EntrerKύyingirakύ-ying-ir-a
67PiégerKύtegakύ-teg-a
68BaptiserKύshukulakύ-shuk-ul-a
69AiderKύtabalakύ-tab-al-a
70RespecterKύsimbahakύ-simb-ah-a
71FrapperKύshulikakύ-shul-ik-a
72PourrirKύbolakύ-bol-a
73AtterrirKύtwakύ-tu-a
74GrossirKύhamakύ-ham-a
75MaigrirKύjambakύ-jamb-a
76EnrichirKύgazakύ-gaza-a
77AppauvrirKύkenakύ –ken-a
78S’appauvrirKύyikenesakύ-yi-ken-is-a
79S’enrichirKύyigazakύ-yi-gaz-a
80VieillirKύshaajakύ-sha:j-a
81RajeunirKύsorekakύ-sor-ik-a
82DisparaitreKύnyerera/kύzimirakύ-nyer-er-a
83RireKύshekakύ-shek-a
84ConcevoirKύyambashirakύ- yambash-ir-a
85InstruireKύyigirizaKύ-yigir-iz-a
86ConstruireKύyubakakύ-yub-ak-a
87DétruireKύhongolakύ-hong-ol-a
88ConduireKύsholerakύ-shol-er-a
89CroireKύyemerakύ-yem-er-a
90ApprendreKύyigakύ-yig-a
91ConnaitreKύmenyakύ-meny-a
92EcrireKύsaranga/kύyandikakύ-sarang-a
93TraduireKύsobaanurakύ-soba:n-ur-a
94BattreKύbudikakύ-budik-a
95GuérirKύkirakύ-kir-a
96VomirKύshalakύ-shal-a
97MédireKύgambaku-gamb-a
98CourirKύtibitakύ-tib-it-a
99VivreKurambakύ-ramb-a
100VaincreKύhimakύ-him-a

N.B : Certains verbes constituant notre corpus ont été tirés du dictionnaire du kifuliiru intitulé « Sobaanura ».

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre intitulé « Cadre théorique et méthodologique, nous avons défini les termes clés du sujet, notamment l’analyse,l’analyse contrastive, la linguistique contrastive, les verbes.

Nous avons aussi présenté les deux langues d’étude, le français et le kifuliiru et les méthodes qui nous servirons à récolter et analyser les formes verbales du français et du kifuliiru. Ces méthodes sont l’observation, la méthode d’enquête, le structuralisme et l’approche contrastive. Nous avons enfin clôturé ce chapitre par la présentation du corpus.

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