Homme politique, une vocation

Homme politique, une vocation

2ème Partie : Application : Les cas JUPPÉ & SARKOZY

JUPPÉSARKOZY

Introduction

Nous sommes à présent au faîte des techniques incontournables de nos hommes politiques. Ce qui nous amène à reposer la problématique : « le marketing crée-t-il l’homme politique ? ».

Autrement dit, l’homme politique moderne peut-il exister sans marketing ? Son identité peut- elle encore être sans une image qui soit un minimum médiatisé ? Mais d’ailleurs, qu’est-ce qui fait l’homme politique ? L’appât du gain, du pouvoir, le désir de promouvoir ses idées ? Le marketing ? C’est à ces questions que nous essaierons de répondre en nous basant sur les parcours d’Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy.

Dans une première partie, nous présenterons brièvement les raisons qui ont poussé les deux hommes à s’engager en politique.

Nous consacrerons ensuite deux parties distinctes sur chacun d’entre eux. Notre analyse sera basée sur leur carrière ministérielle. Cette période est en effet celle où l’homme politique est le plus exposé et le plus impliqué dans le monde de l’information et de la communication.

Le dirigeant politique étant en effet souvent cité par les médias en même temps qu’il communique lui-même sur son action.

Notre objectif sera moins de critiquer les mesures prises par les deux anciens ministres que la méthode utilisée pour imposer ces mesures au peuple, en même temps que l’éventuel désir d’imposer leur personnalité sur la scène politique nationale voire internationale.

Pour cela, nous analyserons la relation entre leurs actes politiques et leur méthode. La presse et les biographies seront nos outils principaux pour mener à bien notre recherche. C’est ainsi que nous pourrons quantifier l’importance du marketing dans la politique moderne et répondre à notre problématique.

I. Homme politique, une vocation

Afin de se faire une idée précise du parcours de nos deux sujets d’investigation, nous dresserons tout d’abord une biographie sélective. On constate ainsi deux approches différentes.

Alain Juppé a fréquenté les Grandes Ecoles avant de devenir haut fonctionnaire et de passer sous l’aile protectrice de Jacques Chirac qui l’aidera à atteindre les postes de Premier Ministre et de Président du RPR (puis de l’UMP).

Nicolas Sarkozy a réussi des études de droit avant de devenir avocat en même temps qu’il gravissait, petit à petit, les échelons militants et électoraux jusqu’à être Ministre d’Etat et Président de l’UMP.

Homme politique, une vocationHomme politique, une vocation

S’il y a bien une raison de débuter une carrière politique, c’est avant tout par désir de faire changer les choses. Nicolas Sarkozy dit ainsi que « la première fonction du politique est de montrer le chemin afin d’imaginer ce que sera ou du moins ce que devrait être l’avenir.

Parler, imaginer, faire partager. Telles sont bien nos priorités, la justification même de notre utilité. » En cela, l’homme politique se différencie du citoyen par « des qualités de volonté, d’anticipation, d’idéal et d’ambition hors la norme ». 20

Alain Juppé, quant à lui, a peut-être moins trouvé un moyen d’action collective que de développement personnel. A peine majeur, il confiait déjà son ambition à son ami Jérôme

20 Sarkozy N, Libre, Paris, 2001

Clément, actuel PDG d’Arte : « Je ferai Normale Supérieure, ensuite l’ENA, puis j’irai au ministère des Finances et je ferai de la politique. » 21

Parfois, l’engagement politique se fait aussi par suivisme. Les deux hommes citent ainsi le gaullisme comme mouvement capable de « transcender une foule disparate au travers d’une tâche et d’une ambition qui la dépassent ». 22

21 Edwards-Vuillet C, Le Joker, Paris, 2001
22 Sarkozy N, Libre, Paris, 2001

Mais ces seuls facteurs ne suffisent plus à devenir un homme politique populaire. Depuis les années 1960, le métier s’est complexifié. L’homme politique doit d’abord jongler entre ses opinions personnelles et les désirs de ses électeurs.

Plus généralement, la politique s’est enrichie en compétences, en fonctions. Elle s’est mise au diapason avec une demande de transparence de la part de l’opinion publique. Les hommes politiques doivent rendre des comptes sur leur travail.

La communication est devenue un outil de travail, un moyen de faire connaître son action. Un moyen de se faire connaître ? Une fin ? C’est ce à quoi nous nous attacherons de répondre au travers des paragraphes suivants.

Homme politique, une vocation

  • Comment devenir homme politique ?

Cette question, appliquée à la politique française, implique une spécificité nationale ; celle de passer par les Grandes Ecoles : Ecole Normale Supérieure (ENS), Institut d’Etudes Politiques ou encore l’Ecole Nationale d’Administration (ENA)…

Même si aujourd’hui c’est moins le cas, l’homme politique français a longtemps été énarque. Diplôme en poche, l’énarque a ainsi été parachuté à des postes de haut fonctionnaire puis de ministre. C’est le cas d’Alain Juppé qui a travaillé pour Jacques Chirac avant d’être promu ministre.

A l’opposé, d’autres comme Nicolas Sarkozy ont fait leur propre chemin. Celui-ci a ainsi épuisé tous les rôles de militant au RPR, avant de diriger ce même parti, une première fois en intérim (1999), une deuxième fois pour une durée indéterminée : il est élu président de l’UMP en 2004.

Mais pour l’homme politique en général, au-delà de sa propre volonté d’être un élu du peuple, c’est toujours ce dernier qui a le dernier mot. Quid de l’offre et de la demande ?

  • Chacun pour soi !

Aussi altruistes et solidaires les hommes politiques soient-ils, leur objectif premier est bien souvent personnel. Le couple Juppé-Sarkozy n’échappe pas à la règle.

Extrait des assises du RPR à Villepinte (29/09/2002) : « Nous avons un Ministre de l’Intérieur qui nous fascine, clame Juppé, qui me fascine.

Et permets moi d’ajouter, cher Nicolas, d’ajouter à cette « fascination »… mon amitié. »-« Alain, le temps de la compétition viendra. Quand ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que la France joue bien souvent des tours à ceux qui croient trop bien la connaître ! » 23

23 Darmon M, Sarko Star, Paris, 2004

  • Homme politique, lessivier ?

Quand la demande en politique n’est pas suffisante, l’homme politique peut en offrir plus. C’est de ce postulat que part le marketing politique. Cette pratique étant répandue en France depuis les années 1980, on devine dès lors le caractère naturel de la chose pour nos jeunes dirigeants actuels, tels que Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.

Homme politique, nouveau marketeur ? Pour illustrer cette question, nous procéderons à une analyse chronologique : cela permettra une lecture plus aisée et mettra en valeur les effets d’agenda. Notre analyse sera basée sur les périodes ministérielles de nos deux sujets.

A ces moments-là, la communication militante, éprouvée, laisse en effet place à un marketing de dimension supérieure. Un marketing qui joue principalement avec les médias et les relais d’opinion.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Le marketing crée-t-il l'homme politique ?
Université 🏫: Université Robert Schuman Strasbourg
Auteur·trice·s 🎓:
Cédric PUISNEY

Cédric PUISNEY
Année de soutenance 📅: Diplôme de Formation Internationale à la Gestion - 2004-2005
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