L’organisation des élections libre, transparent et démocratique

L’organisation des élections libre, transparent et démocratique

Section 4. Problèmes d’organisation des élections libre, transparent et démocratique

En Africain, peu de gens peuvent payer le prix d’une place de cinéma. La politique est le seul spectacle gratuit, le seul divertissement qu’on peut regarder sans payer. Les élections deviennent des foires, de la rigolade, car chacun sait qu’elles sont faussées, réglées d’avance. Au Congo, en RDC, au TCHAD, Sénégal, au Mali, au Gabon. . .

Durant la période des élections, les libertés fondamentales des citoyens sont fortement violées. Le faite que les élections soient organisées en Afrique dans un climat d’absence de liberté, il devient difficile de croire à la transparence et au caractère démocratique de ces élections.

La présente section tournera autour de trois axes : les problèmes des élections libre en Afrique ; les problèmes d’organisation des élections transparente et enfin les problèmes l’organisation des élections démocratiques.

§1 Les problèmes des élections libre en Afrique

Quintessence de la démocratie moderne, l’élection est par essence indissolublement liée à la liberté, assise indispensable de tout régime politique qui se veut démocratique.

Il n’y a pas de vraies élections démocratiques dans un pays aujourd’hui, là où il n’y a pas possibilité de choisir personnellement entre plusieurs partis rivaux, plusieurs candidats entre qui choisir, plusieurs programmes d’action et idéologies, plusieurs Project de société.

Et il n’y a pas du tout de choix, c’est une banalité de le dire, la où il n’y a pas de liberté, quand on est obligé de mettre dans l’urne un bulletin de vote donné, de voter pour tel ou tel candidat, quand on est soumis à une contrainte physique ou morale.

Ainsi, la liberté du peuple de choisir ses représentants qui vont exercer en son nom le pouvoir exige nécessairement que soit assurées les libertés individuelles fondamentales, d’opinion, de presse et de discussion370.

370 TSHITAMBAL A MULANG IRUNG, « La question des élections démocratiques en question » in MBEGU, Numéro Spécial, janvier 2005, pp. 14-15

Ce bref, rappel nous permet de palper au bout de doigts la réalité des élections organisées en Afrique, qui du reste ne répondent pas à l’exigence de la liberté. Au Congo, en RDC, au TCHAD, Sénégal, au Mali, au Gabon. . .

Durant la période des élections, les libertés fondamentales des citoyens sont fortement violées, et entrainent par conséquence une dénaturation de l’image d’une élection démocratique dans les vrais sens du mot.

C’est ainsi qu’on a pu voir des élections organisé un peu partout en Afrique avant l’ouverture démocratique, conduisant à des tensions graves des compagnes électorales et à des contestations des résultats des urnes.

Patrick QUANTIN rapporte à sujet que « la tension des campagnes électorales et la contestation du verdict des urnes ont débouché dans de nombreux cas sur des violences, voire de guerres civiles comme Congo BRAZZAVILLE à partir de 1993.

Echouant à apaiser des conflits dont les causes sont bien antérieures à la restauration du multipartisme, le passage à la démocratique électorale a été accusé de déstabiliser des états faibles et de raviver des conflits ethniques371».

Actuellement encore nous observons une intense montée des violations des libertés de citoyens durant les périodes électorales. On assiste encore en Afrique à des tueries sommaires. Le cas le plus récent est celui des massacres ayant eu lieu en Guinée Conakry avec près de 150 morts.

Une boucherie orchestrée par l’armée contre des populations qui manifestaient contre la candidature de Moussa Dadis CAMARA à la prochaine élection présidentielle.

Cette lecture propre à la Guinée Conakry est le reflet de l’ensemble des pays africains comme l’explique Achille Mbembe : « dans la plupart des cas les africains ne sont toujours pas à même de choisir librement leurs dirigeants. Trop de pays sont toujours à la merci de satrapes dont l’objectif unique est de rester au pouvoir à vie. Du coup la plupart des élections sont truquées372».

On comprend clairement qu’en Afrique « la liberté-autonomie, celle dont s’est initialement inspirée la démocratie, considérée comme une prérogative inhérente à tout être humain et grâce à laquelle il doit être en mesure d’assurer son destin.

Cette liberté qui se traduit par l’absence de contrainte, par le sentiment d’une indépendance tant physique que spirituelle373 » pose encore d’énorme problème d’application et reste par conséquent vide de sens dans plusieurs pays cinquantenaire d’Afrique.

Le faite que les élections soient organisées en Afrique dans un climat d’absence de liberté, il devient difficile de croire à la transparence de ces élections.

371 QUATIN, P. , Les élections en Afrique : entre rejet et institutionnalisation, hdhohtdomt
372 Internet : http://www. udps. org
373 Internet : http://www. udps. org

§2. Les problèmes d’organisations des élections transparente

Sur le continent Africain, peu de gens peuvent payer le prix d’une place de cinéma. La politique est le seul spectacle gratuit, le seul divertissement qu’on peut regarder sans payer. Les élections deviennent des foires de la rigolade, car chacun sait qu’elles sont faussées, réglées d’avance.

Tout est dans le spectacle, nous voulons voir nos dirigeants danser, rouler dans des Mercedes ou des Ralls, s’habiller classe, épouser des vierges, nationaliser les sorciers, s’identifier à des traditions qui laissent pantoise la terre entière.

Cette absence d’organisation des élections transparentes s’observent déjà pendant les périodes qui ont suivis l’accession à l’indépendance de ces Etats. A la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, il existait des groupements politiques en Afrique qui achetaient leurs programmes politiques auprès d’un avocat libanais de Beyrouth qui en vendaient de tout faits, pour toutes tendances.

Pourquoi rédiger quand on peut acheter ? Tout ce que l’habile avocat libanais devait savoir c’était votre choix : capitaliste, communiste, modéré ? Réforme agraire ou propriété privée ? Nom du pays ou des dirigeants à condamner. 374

Bien entendu, tout cela peut paraitre superflu dans le contexte africain. A quelques exceptions près, on peut dire que l’Afrique est passé maitre du processus électoral en l’Africanisant. C’est un processus ouvert à tous. Véritable programme ou discours démagogiques, quel importance ? Le résultat est le même, les gagnants sont connu d’avance.

L’opposition est tellement marginales qu’elle n’a pas la moindre chance au pire, le prétendant ou rival sera incarcéré ou fusillé375. C’est cela le super mardi africain.

« On n’organise pas les élections pour perdre » disait le président Dennis SASSOU NGUESSOU. Tel est le principe qui guide l’organisation des élections en Afrique. En effet, depuis le retour de la démocratie au début des années 1990, les élections multipartites ont cours sur le continent noir. C’est généralement par la voie des urnes que les chefs d’Etats sont au

374 TUMA, H. , L’Afrique politiquement incorrect, paris, L’Harmattan, 2001, p. 109
375 Internet : http://www. chutte du mur. sciences-po. fr/

pouvoir. Quand bien même ils prennent le pouvoir par des putschs, ils sont contrains d’organiser des élections pour se donner une certaine légitimité au plan international. 376

Mais les élections sont émaillées des fraudes à tout les niveaux du processus électoral à tel point que l’issu de processus électoral en Afrique est devenu la contestation des résultats des urnes. Le Sénégal, la Cote Ivoire, le Togo, le Madagascar, la RD Congo, ont été secoués par des violentes émeutes postélectorales ces deux dernières décennies.

Les élections sont donc de véritables mascarades savamment orchestrées. Le Cameroun en est un exemple, la dernière présidentielle de 2004 a laissé voir de cas des fraudes : des charters d’électeurs organisés à l’ouest, des retentions de résultats, des encres délébiles, des électeurs corrompus, etc. De même les élections législatives et municipales de 2007 n’ont pas échappé à la fraude devenu institutionnelle.

Pire encore est la situation électorale de la RDC en 2006, le président Joseph KABILA et le Savant président de la CEI commission électorale indépendante, ont bien organisé la fraude électorale par la création des centres de vote fictif, la manipulation des électeurs en usant du trafic d’influence, par les bourrages des urnes, les coupures intempestive du courant électricité, des bureaux des votes sans observateurs de l’opposition etc.

Cette lecture propre de la situation électorale du Cameroun et de la RDC est l’image ou le

« reflet » de l’ensemble des pays postcoloniaux africains. Cependant, lorsqu’il est établi qu’il y a absence de liberté et de transparence dans le processus électoral, on se demande alors si ces élections sont véritablement démocratiques ? Ce pourquoi le prochain paragraphe traite de l’organisation des élections démocratiques en Afrique.

L’organisation des élections libre, transparent et démocratique

§3 les problèmes d’organisations des élections démocratique.

L’Afrique semble ne pas être au pas avec la démocratie et les élections. Au Sénégal, avant la configuration générale tant redoutée, le vieux Wade à vite compris que les temps ont changé. Au Mali, le président ATT qui jouait à son petit jeu a trouvé sur son chemin la junte. Le général a pris le large en escaladant les blocs de cailloux de la colline. Le ridicule ne tue plus en Afrique. 377

376 TUMA, H. , op. cit. , p. 110

C’est à croire que les expériences démocratiques en cours, ici et là, en Afrique seraient des succès seulement si on les soulageait de leur charge risquée d’élections. Ce qui ferait de l’Afrique la patrie des démocraties sans élections. Ce qui ferait de l’africains une race de démocrates qui accèdent au pouvoir et exercent le pouvoir sans l’aval de leur peuple.

Une démocratie sans élections, des démocrates sans l’onction du peuple. Qui accepterait de cautionner une telle absurdité? Assurément les africains le cautionnerais, car tous ces qui peut être considères comme insolite ailleurs et normale en Afrique.

La quasi-totalité des élections qui s’organisent sur le continent Africain, tous pays confondus et à quelques exceptions près, posent plus de problèmes qu’elles n’apportent de réponses à nos interrogations angoissées. L’Afrique serait-elle peuplée de gens à part? L’Afrique n’aurait-elle pas pleine capacité pour s’inscrire dans un vrai processus démocratique?

Trois questions qui appellent trois réponses, aussi brutales que sincères, pour libérer de ce qui commence à prendre les allures d’une tare. Pourquoi les élections dans nos pays provoquent-elles une panne générale, une sorte de délestage qui met à mal le développement dans toute l’acception du mot? Parce que tout gravite autour d’une seule donnée essentielle, le pouvoir.

Le pouvoir à conquérir à tout prix et à n’importe quel prix. Le pouvoir pour s’assurer d’être dans la proximité de la plus grande source de puissance et d’enrichissement: l’Etat. Le pouvoir pour se sentir en situation de transcender sa condition humaine et de se hisser au rang d’un demi-dieu parmi les créatures de Dieu. Ce n’est pas pour rien que le pouvoir rend plus fou en Afrique qu’ailleurs. 378

Aussi ne va-t-on pas aux élections dans nos pays, pour proposer une vision, affirmer une ambition, partager avec les siens ses quelques idées et certitudes d’espérances? Aussi ne va-t-on pas aux élections avec l’idée de servir le pays, de se sacrifier pour le pays? Aller au pouvoir pour prendre sa part, c’est être déterminé à ne rien lâcher.

Il se révèle alors que, dans la pratique, l’élection libre et honnête semble démentie dans nombres de pays d’Afrique noire francophone.

377 GNIMADI, D. , « La démocratie et les élections en Afrique ». Internet: http//www. maliweb. net/news/armée/2012/04/24/article ,62250. html. 378 GNIMADI, D. , Art. cit.

Malgré l’avancé normative et sur le plan pratique dans une moindre mesure, il existe un écart avec la réalité. A y voir de près, les élections organisées en Afrique noire francophones ne revêtent pas les mêmes aspects que celles des grandes Nations démocratiques.

Faites d’irrégularités et de fraudes, les élections en Afrique ne constituent pas un moyen crédible de promotion des alternances démocratiques et politiques. 379

Dans les pays cinquantenaires, a y voir de plus près, les élections organisées n’ont pas les caractères démocratiques, les consultations électorales se soldent généralement par des contestations parfois violentes que l’on justifie par des lacunes qui auraient entachées leurs déroulement.

N’avons-nous pas entendu çà et là des acteurs politiques ou sociétés civiles s’écrier : « c’est la mascarade électorale », « il y a tripatouillage », « C’est la pagaille, on a volé nos voix, notre victoire », « c’est un holdup électoral », « ce sont des élections en trompe-l’œil », et cette situation proviendraient certainement des irrégularités et fraudes savamment orchestrées par le pouvoir en place pour faire échec à l’alternance par les urnes.

Cette situation à amener certains penseurs à affirmer que « les élections apportent la mort et la désolation en Afrique ; et l’Afrique a tort de recourir à la démocratie à l’occident alors que la démocratie africaine continue de faire ses preuves dans nos villages, notamment à l’occasion de la passation de pouvoir, et la misère en Afrique est causés par la démocratie et les élections380.

Pour certains spécialistes de la science politique, la démocratie prodigue ses biens faits dès l’instant ou des scrutins oxygènent périodiquement l’Assemblée législative et la présidence.

Il nous semble intéressant de constater que dans le cas des « pays cinquantenaires », le critère relève d’un automatisme paresseux et magique : Pour peu que l’on vote dans ces pays, la démocratie, tel un automate docile à l’appel, répond-elle présent ? Raccourci grossier et pourtant courant.

Certes, le scrutin est exigible et constitue une catégorie analytique de la respiration démocratique, mais il ne saurait résumer à lui seul l’idée de démocratie. Lorsque le RDPC de Paul BIYA triomphe au rituel électoral pendant près de vingt- cinq ans, la méfiance élémentaire conclura que les dés sont pipés et la démocratie mise en veille381

Parmi les critères dont la convergence démontre la santé démocratique d’un pays, l’égalité des chances entre les options s’impose d’emblée. La liberté de choix constitue en effet un passage obligé pour la vitalité de la démocratie, mais cette faculté n’est qu’hypocrisie si les voies ne sont pas aussi équilibrées les unes que les autres.

En effet, au Congo , en RDC , Cameroun, Gabon, et dans le reste des pays cinquantenaires l’observation révèle que le parti des homme au pouvoir jouissent d’avantages financiers , militaires, médiatiques ou publicitaires refuser aux candidats rivaux.

379 WELLA, M. , Processus électoral en Afrique noir francophone, DEA en droit public, Université de Lomé, 2011, pp. 6-7
380DJOKO, H. , « Démocratie et élections en Afrique », internet : http://www. legrand soir. info/démocratie-et- élection-en -Afrique
381 MUSOKO, H. , « Elections : A quoi est du l’échec démocratique en Afrique ? » internet : http:// Afrique. Kango times. Info /Afrique/3240-Kabila-élections-échec-démocratique-Afrique –Bemba-europe. html

D’ou les déséquilibres profonds entre les candidats lors de la publication de résultat des urnes.

Il en résulte de cette mauvaise organisation des élections en Afrique, la personnalisation du pouvoir et les non respect de textes légaux par les dirigeants africains. Ce qu’il convient de qualifier en un seul vocable par : les problèmes de la gouvernance politique.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Les États postcoloniaux et la problématique de la démocratie en Afrique
Université 🏫: Université de Lubumbashi - Faculté des Sciences Sociales
Auteur·trice·s 🎓:
Douceur Kadony

Douceur Kadony
Année de soutenance 📅: Politiques et Administratives. R. I. , juillet2013
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