Le problème de la gouvernance politique

Le problème de la gouvernance politique

Section 5 : Le problème de la gouvernance politique

Le pouvoir en Afrique est « sacré » et la pensée ou la conception que l’on donne à un chef en Afrique ne peut en un jour s’effacer malgré la nouvelle configuration de la politique qui place l’état au sommet de toute la société.

Il se fait malheureusement que cette idée de pouvoir sacré a été exploitée et est exploitée par les dirigeants des états africains postcoloniaux pour satisfaire leur désir de longévité au pouvoir. Bien plus, nulle personne ne peut contredire que depuis 1960 jusqu’à nos jours, les dirigeants africains qui incarne le pouvoir, incarne aussi la loi.

Les constitutions des pays africains pour la plupart sont élaborées sur la mesure du président de la République. Ce dernier n’est pas concerner en pratique par les sanctions prévues dans les cadres juridiques.

Lorsqu’il commet une infraction criante et qu’il faut vraiment appliquer la loi, il signe une ordonnance modifiant cette loi qui le frappe et légalise sa turpitude. Ainsi cette section traitera de la personnalisation du pouvoir et le non-respect des textes légaux.

§1 le pouvoir personnalisé

Depuis plusieurs années, les Africains ne parviennent pas à définir les institutions politiques qui s’adaptent au système démocratique pluraliste. Nous observons cette situation dans la quasi-totalité du continent africain.

On prétend d’ailleurs que le pouvoir en Afrique est « sacré » et la pensée ou la conception que l’on donne à un chef en Afrique ne peut en un jour s’effacer malgré la nouvelle configuration de la politique qui place l’état au sommet de toute la société.

Il se fait malheureusement que cette idée de pouvoir sacré a été exploitée et est exploitée par les dirigeants des états africains postcoloniaux, notamment en RDC, au Congo Brazzaville, au Tchad, en Côte d’ivoire, etc.

Avant les années 1970, l’Afrique nous a offert le pire de drame qui puisse se présenté dans l’histoire moderne des Etats. On a vu des dirigeants africain à l’instar de Mobutu Seseko, de Bokassa etc. incarnaient eux même le pouvoir. De cette manière le pouvoir n’était plus dans la logique normale de « pouvoir-institution » mais devenait alors pouvoir- personnel ou pouvoir-individu.

Conséquence fatale, les dirigeants étaient confondus à l’institution ou à l’Etat, et à sa mort le pouvoir de l’état disparaissait. Ce phénomène antidémocratique de personnification du pouvoir n’a pas connu une fin avec l’avènement de la démocratie en Afrique.

En effet, la personnification du pouvoir continue encore à faire rage dans bon nombre des pays africains postcoloniaux ; mêmes si la démocratie est venue masquer certains aspects de cette personnification du pouvoir par l’organisation des élections.

Celles-ci sont organisées dans les conditions qui permettent la fraude afin de favoriser « l’homme- pouvoir » dans son embussions de pérennisation du pouvoir.

C’est ainsi qu’on remarque curieusement que malgré le départ de certains dictateurs, la même population qui offrait le culte de la personnalité aux anciens dirigeants, manifeste aujourd’hui les mêmes attitudes.

Les génériques montés avant les informations, les images de l’« individu-Etat » dans tous les coins et bureaux, les insignes portés sur la tenue, son effigie sur les places publiques, les extraits de son discours ou ses discours avant les informations télévisé… une façon pure et simple de pérenniser le pouvoir et d’occuper par-là « la conscience de la vie du peuple » en effaçant l’existence des autres à son profit.

Dans le passé des dirigeants comme Nkrumah, Kenyatta, voire Sékou TOURE, on parlé tout simplement pour dire « non ». Nous savions bien qu’ils étaient nus, ces empereurs- là, mais nous voulions nous laisser prendre au jeu, car ils avaient du style, de la dignité, le sens de la cérémonie.

La démagogie de Gamal Abdel Nasser nous hypnotisait, les appels à l’unité de Nkrumah, empreints d’idéalisme, nous captivaient ; et bien que les paroles de Sékou Touré n’eussent pas grand-chose à voir avec la réalité de Conakry, elles nous ébranlaient, c’était une autre époque et nous étions pleins d’émotion382.

382 TUMA, H. , op. cit. , p. 35

Nos dirigeants « africains » actuels sont d’un ennui tel que n’importe quel bavard parait brillant à cote d’eux. S’attendre à quelque subtilité dans les paroles de Paul Kagamé, d’un Meles Zenawi, d’un Laurent Désiré Kabila, d’un Diouf, c’est comme cherché de la tolérance chez le Taliban.

Quelques-uns, cependant brillent des feux de jadis. A la radio de Bunia RDC par exemple, on pouvait entendre ces conseils, le 8 Aout 2000 : « ouvrez grands vos yeux, et ceux d’entre nous qui vivez le long de la route, sautez sur le gens à nez long, les gens minces dont le désir est de vous dominer » Avouez qu’on entend rarement des paroles franche et direct comme celles de cette radio383.

Malheureusement, les dirigeants actuels n’ont pas le courage de dire ce qu’ils pensent. Kabila 1 ne disait pas « longue vie à la dictature » comme il le devrait, mais chantait les louanges de la démocratie tout en jetant en prison ses dissidents et concurrents ; « Museveni n’ose pas comme le faisait Sékou TOURE.

Chanter les mérites du système à parti unique : il déblatère sur la démocratie sans parti mais avec les mouvements, tous azimuts384 ». Kabila 2 n’a pas le courage d’exprimé ses désirs de longévité au pouvoir en suppriment purement tous les partis politiques pour ne resté qu’avec le P. P. R. D.

Au moment où, partout ailleurs, le mandant est limité au plus à deux ans, on trouve encore en Afrique des présidents qui ont totalisés entre 20 et plus de 40 ans de pouvoir en dépit de l’ouverture à la démocratie des années 1990. Le cas de Kadhafi est éloquent : à son accession au pouvoir, Barak OBAMA n’avait que 8 ans.

A ce phénomène est venu s’ajouté celui des fils qui succèdent aux pères, c’est le cas de Faure Gnassingbé, joseph Kabila, Ali ben Bongo et d’autres fils de président sur le starting-block pour remplacer leurs géniteurs : les fils Kadhafi, Moubarak, Bozize, Obiang Nguema, Wade, etc. de fois sans compétences.

Pour ce faire, nulle personne ne peut contredire que depuis 1960 jusqu’à nos jours, les dirigeants africains qui incarne le pouvoir, incarne aussi la loi. Ils deviennent par conséquent des hommes- loi.

Car les constitutions des pays africains pour la plupart sont élaborées sur la mesure du président de la république. Ce dernier n’est pas concerner en pratique par les sanctions prévues dans les cadres juridiques.

383 TUMA, H. , op. cit. , p. 35-36
384 Ibidem

Le problème de la gouvernance politique

§2. Le nom respect des lois et règlements par les dirigeants

La personnification du pouvoir pose des problèmes qui se rapportent d’abord au stade de l’élaboration des règles de droit : constitution, lois, arrêtés, ordonnances ou règlements, ainsi que la jurisprudence et la coutume juridique. Ce phénomène se rencontre ensuite au stade de l’exécution et de l’application de ces règles de droit.

L’élaboration des règles de droit doit respecter certains principes dont le législateur ou tout autre organe compétant à édicter les lois, ne peut s’en passé. Les principes sont généralement tracés dans la loi fondamentale, la loi suprême nous citons : la constitution.

Cependant cette constitution qui organise l’appareil étatique tout en organisant la puissance publique, prévoit aussi les modalités pour sa révision et éventuellement sa fin cas de la loi fondamentale de la RDC de 1960. 385

En Afrique malheureusement les dirigeants avant et après l’ouverture démocratique sont caractérisé tous par une tare, un virus mortel qui les poussent à toujours adopter une attitude de violation et de nom respect des lois mêmes quand les lois sont édictés par eux-mêmes.

Les révisions constitutionnelles se font sans tenir compte des procédures constitutionnelles préétablit. Cette manière et attitude à vouloir toujours violé la loi se répercute même dans les échelons les plus bas. Nous pouvons déjà comprendre la cause fondamentale qui justifie l’anarchie administrative et institutionnelle dans la majeure partie des pays qui compose ce beau continent.

Cette anarchie se traduit par l’empiétement de fonction, l’usurpation et les immixtions. On ne sait plus qui diriges ou qui décide lorsque nous sommes dans les services de l’Etat en Afrique, il se forme alors un phénomène qu’il convient d’appelé le poncepilatisme.

Ce dans cette logique de pensé que MANDE sabin affirme que

« l’individualisation du pouvoir en Afrique amène le détenteur de celui-ci à être considéré comme intouchable. Pour dire que la loi en telle ou telle autre matière ne le concerne pas.

Quand bien même il tomberait sous l’emprise de la loi, les privilèges et divers immunités dont il jouit, ne facilitent pas l’’application de la loi de fond prévue en la matière. Si la situation de sa perversité est criante et qu’il faut vraiment appliquer la loi, il signe une ordonnance modifiant cette loi qui le frappe et légalise sa turpitude. 386

385 MANDE, S. , op. cit. , pp. 40-41
386 MANDE, S. , op. cit. , p. 44

Mazamesso WELLA renchéri en affirmant que « les dirigeants Africains en s’appuyant sur un parlement muselé ; acquis à leur cause font des textes électoraux peu favorable à la démocratie ou au jeu démocratique387.

Les réformes constitutionnelles et institutionnelles indispensables à l’organisation d’un scrutin équitable sont donc bloquées ou faites à la mesure de la volonté des « dirigeants » et dans le souci de se maintenir au pouvoir.

C’est ce qui explique l’instabilité des textes et institutions africaines comme l’atteste les intempestives modifications constitutionnelles et institutionnelles observées sur le continent. 388

Cette pratique est couramment utilisée en République Démocratique du Congo. Bien des constitutions ont projetés une société congolaise idéale. Mais elles ont été sujettes des modifications unilatérales dont les inadéquations ont permis des manœuvres politiques souhaitées par les potentats.

Sous la seconde république, ce pays a connu un régime se caractérisant par le non-respect intégral des textes constitutionnels. L’on range, dans les mécanismes de l’inapplicabilité des textes constitutionnels pour le triomphe de la démocratie minoritaire, la non adoption et /ou la non promulgation de la loi sur l’organisation et le fonctionnement des partis politiques en RDC. 389

387 WELLA, M. , op. cit. , p. 41
388 IDEM, pp. 41-42
389 KAMBALE K. et KAKEZ, K. , art. cit. , p. 187

Conclusion partielle du cinquième chapitre

Ce chapitre se pencher sur l’analyse de la problématique de la démocratie en Afrique durant les 50 ans d’indépendances. Il en ressort de ce bilan de la démocratie en Afrique, le constat amer selon lequel la vie démocratique en Afrique postcoloniales est teintée de plusieurs problèmes, notamment les problèmes des droits de l’homme, les problèmes l’indépendance de la justice et du parlement, les problèmes de la politisation de l’armée, les problèmes d’organisation des élections libre, transparente et démocratique, et enfin les problèmes de la gouvernance politique.

Les problèmes susmentionnés ont fait l’objet d’étude chacun d’entre eux d’une section de ce chapitre. On note de manière succincte que l’Afrique post coloniale est domineren dépit de la démocratie par :

  • Les violations extrêmes des droits de l’homme le plus fondamentaux. Or, presque tous les Etats africains ont intégrés dans leurs constitution nationale les dispositions internationale relatives aux droits de l’homme ;
  • Les violations de principe de la séparation du pouvoir. Dans ce sens, on voit souvent que le parlement est au service de dirigent politique africains qui, en effet, procèdent par l’étouffement de l’opposition et, une fois que celui-ci est paralysée, le dirigeants trouvent à ce moment la latitude d’utilisé le parlement comme un instrument de satisfactions de leurs intérêts privés.

Il en de même de l’appareil judicaire en Afrique, il se considérablement éloigné de ses missions fondamentales en se subordonnant au pouvoir en place ;

  • La politisation de l’armée qui se traduit par l’existence d’une armée au service du pouvoir et une armée fortement tribalisée ;
  • Le non organisation des élections libre, transparente et démocratique. les élections deviennent en Afrique de foires, de la rigolade, car chacun sait quelles sont faussées, réglés d’avance. tout est dans le spectacle. bien évidement à quelques exception près, on peut dire que l’Afrique est passé maitre du processus électorale en « l’africanisant »
  • Et enfin, la mauvaise gouvernance politique traduite par le pouvoir personnalisé et le nom respect des lois et règlements par les dirigeants. L’Afrique à connu de dirigeants à l’instar de Mobutu Seseseko, de Bokassa etc. qui incarnaient eux même le pouvoir.

De la sorte, le pouvoir n’était plus dans la logique normale de pouvoir- institution mais devenait alors « pouvoir-personnel » ou « pouvoir- individu ». On remarque curieusement que malgré le départ de certains dictateurs, la même population qui offrait le culte de la personnalité aux anciens dirigeants, manifeste aujourd’hui les mêmes attitudes.

les dirigeants avant et après l’ouverture démocratique sont caractérisé tous par une tare, un virus qui les poussent à toujours adopter une attitude de violation et de nom respect des lois mêmes quand ces lois sont édictés par eux-mêmes.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Les États postcoloniaux et la problématique de la démocratie en Afrique
Université 🏫: Université de Lubumbashi - Faculté des Sciences Sociales
Auteur·trice·s 🎓:
Douceur Kadony

Douceur Kadony
Année de soutenance 📅: Politiques et Administratives. R. I. , juillet2013
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