L’industrialisation et le respect de l’environnement Côte d’Ivoire

L’industrialisation et le respect de l’environnement Côte d’Ivoire

Chapitre IV : L’industrialisation et le respect de l’environnement en Côte d’Ivoire

L’industrialisation de la Côte d’Ivoire doit se faire dans le respect des objectifs du développement durable. L’industrie ivoirienne doit avoir donc de nouveaux objectifs pour un bon développement durable, c’est dans cette optique que nous parlerons des nouveaux objectifs des industries en section I et de leurs degré d’adéquation avec ces objectifs en section II.

Section I : Les nouveaux objectifs des industries

Afin de parvenir à un bon contrôle de la pollution, notre industrie doit se fixer de nouveaux objectifs de production. De ce fait en 1.1 on parlera « Méthodes de prévention des nouvelles industries qui polluent moins » et en 1.2 » des industries qui ont pour objectif le recyclage et la protection de l’environnement »

1.1Méthodes de prévention des nouvelles industries qui polluent moins

Les principales méthodes de prévention sont:

• Éliminer ou supprimer certains produits chimiques dangereux.
• Substituer des facteurs de production, il faut utiliser une autre substance non toxique ou moins nocive pour remplacer les substances toxiques ou dangereuses.
• Dans certaines applications, l’huile minérale est fabriquée à partir d’huile végétale. Des exemples d’alternatives non chimiques comprennent le nettoyage par grenaillage13, l’utilisation de systèmes d’eau chaude à haute pression au lieu d’un nettoyage caustique.14

De toutes les manières, nous devrons effectuer une bonne analyse pour être sure que les substituts sont effectivement plus sûrs que les substitués.

Ce type d’initiative relève généralement du bon sens, au mieux, des techniques d’évaluation des risques pourront être appliquées à la substance chimique à remplacer et substance chimique substitue.

• Changer les composantes ou la composition des produits : lors de l’utilisation du produit final, utiliser, rejeter ou éliminer des produits non toxiques ou moins toxiques.

Bien que l’objectif des méthodes alternatives soit d’utiliser des matières premières et des additifs tôt dans le processus, du point de vue du produit final, changer la composition peut résoudre le problème.

Les plans généraux de production de produits plus respectueux de l’environnement sont des exemples de «transformation économique».

Des exemples de changement de composition de produit comprennent la production de piles rechargeables par rapport aux piles jetables, ou l’utilisation de peintures à base d’eau au lieu de solvants organiques.

De même, l’analyse de substitution est essentielle pour s’assurer que le produit de composition modifiée présente un avantage environnemental net plus important que le produit précédemment utilisé. La modernisation de l’unité de production lui permet d’utiliser moins de produits chimiques ou moins de substances toxiques.

• Améliorer le fonctionnement et l’entretien des unités de production et des méthodes de fabrications, s’assurer de la propreté et de l’ordre des locaux, contrôler la qualité de manière plus efficace et une inspection du processus de production dans les usines de fabrications.
• Réduire la quantité de matériaux utilisés et élargir la portée de la réutilisation de certains d’entre eux. Souvent, on a parfois tendance à augmenter inutilement la dose des produits les opérations de dégraissage. Vous pouvez également utiliser moins de produits chimiques à chaque opération. Les liquides de dégivrage constituent un autre exemple de réutilisation possible.
• Adopter la méthode en boucle fermée et le processus de récupération.

À proprement parler, le processus en boucle fermée est un processus qui ne pollue pas l’environnement du travail et l’environnement extérieur, il évite de rejeter les eaux usées dans les eaux de surface et n’émet pas de dioxyde de carbone dans l’air ainsi que dans l’atmosphère.

Mais rejette uniquement les produits finis et les déchets inertes ou non toxiques. En pratique, l’approche en boucle fermée élimine certains rejets dangereux, mais pas tous. Dans d’autres cas ou d’autres processus, il peut être considéré comme un exemple de recyclage dans le processus de production.

13 Le nettoyage par grenaillage permet de supprimer la rouille et autres impuretés pour obtenir une surface finie

14 Le nettoyage caustique est un nettoyage qi se fait à base de soude pour déboucher et dégraisser les canalisations

1.2 Méthode de prévention : recyclage

En essayant de définir ce qu’est la prévention de la pollution, il y aura inévitablement de nombreuses «zones grises» 15dans lesquelles il est difficile de distinguer les mesures préventives des mesures visant à réduire les émissions de pollutions.

Par conséquent, pour être considérée comme une méthode ayant des caractères de préventions, une certaine étape du processus de fabrication doit être obligatoirement une composante de l’unité de production.

Certains procédés peuvent être éloignés du cœur de l’opération et semblent donc constituer une étape supplémentaire, ils ressemblent donc plus à des mesures de dépollution «en bout de chaîne» qu’à des méthodes préventives.

Le recyclage est un moyen efficace pour lutter contre la pollution de l’environnement dans notre cas on parlera seulement de trois types de recyclage.

On distingue trois types de recyclage:

• Recyclage dans le processus, tel que: filtrage du solvant de nettoyage à sec, lavage et séchage, puis réutilisation dans le même processus.
• Les déchets en dehors du processus de recyclage, mais doivent être réalisés en usine, par exemple, les déchets de production de pesticides sont nettoyés, puis réutilisés comme substances inertes dans un nouveau cycle de production
• Le recyclage hors processus et hors de l’usine.

De ces trois types de recyclage, le troisième ou dernier n’est généralement pas considéré comme une méthode de prévention de la pollution : plus le lieu de recyclage est éloigné du lieu de production, moins il est certain que le produit recyclé peut effectivement être réutilisé.

Il y a aussi le risque de transporter des déchets pour le recyclage et l’incertitude de leur valeur marchande finale. On peut dire que bien que le degré soit faible, il peut être recyclé hors ligne mais en usine il existe possibilité que les déchets ne soient pas recyclés et cela est à revoir.

Dans la stratégie de prévention initiale des années 1980, le recyclage était exclu du site, mais il a été éliminé car il n’était pas pris comme une vraie mesure de préventive. Certaines personnes craignent que si le recyclage est surestimé, les résultats d’un plan efficace de prévention de la pollution seront compromis ou le plan perdra de son efficacité.

Depuis le milieu des années 90, certains décideurs politiques ont accepté le recyclage en cours et en cours de fabrication comme une méthode préventive légitime. En effet, il existe une véritable «zone grise» entre la lutte contre la pollution et la prévention de la pollution.

En effet, certains types de recyclage sur site répondent aux attentes, même s’ils ne sont pas considérés techniquement comme une mesure préventive.

Section II : Le degré d’adéquation avec les nouveaux objectifs

Apres avoir montré les nouveaux objectifs que doivent se fixer les industries ivoiriennes pour une bonne industrialisation dans un développement durable. Il serait bien de vérifier si effectivement ces industries respectent les méthodes proposées pour éviter tous cas de pollution.

2.1Vérification de la pollution industrielle en Côte d’Ivoire

Les pollutions engendrées par les industries à Abidjan sont de natures diverses. Elles peuvent être soit atmosphériques (68%) par dégagement d’odeur après dégradation des matières organiques des effluents, soit tellurique (2%) par infiltration dans le sol, soit hydrique (30%) par contamination du réceptacle.

Les pollutions hydriques ont pour conséquences des manifestations atmosphériques. Les eaux usées dégagent des odeurs nauséabondes.

Les dégagements gazeux confèrent aux zones industrielles, des odeurs piquantes à 48%, asphyxiantes à 28%, nauséabondes à 24% et agréables à 7% de Coloration des eaux usées Depuis la crise du 19 Septembre 2002, Abidjan abrite plus de 85% des entreprises installées en Côte d’Ivoire, seul 1% des industries d’Abidjan, dispose des stations de traitement des eaux usées.

Lorsque le réseau de drainage est accidentellement bouché, l’eau usée coule dans la nature à l’air libre, constituant ainsi un danger pour les travailleurs et les populations riveraines des zones industrielles.

Les unités industrielles dans leurs fonctionnements utilisent beaucoup d’eau, non seulement dans le processus de transformation mais aussi pour le nettoyage des installations et des outils après la production.

Ces eaux industrielles résiduaires ou usées sont rejetées parfois dans le réceptacle naturel qui est la lagune Ebrié ou en haute mer à 1200 m des rives, dans l’océan atlantique sans traitement préalable. Les eaux résiduaires sont très souvent fortement chargées en matières organiques et chimiques.

Elles présentent souvent un large spectre de polluants chimiques: à l’état solide ou dissous, minéraux, métaux, hydrocarbures, solvants et matières organiques (polymères, huiles, graisses, sels, etc.), à divers niveaux de toxicité. Pour faire face aux problèmes environnementaux, la Côte d’Ivoire a ratifié plusieurs traités et conventions.

Elle a de même adopté des lois relatives à la protection de l’environnement (eau, air, sols, etc.), auxquelles les activités industrielles sont soumises.

Cependant selon le site du ministère de l’environnement et du développement durable et de l’initiative de l’Agence Nationale de l’Environnement (ANDE)16, un séminaire d’information et de sensibilisation a été organisé à l’endroit du secteur de l’industrie sur les outils d’évaluation environnementale et sur la mise en place du Système d’Information Environnementale (SIE)17 de l’ANDE.

La rencontre a pris ses quartiers à la Chambre de Commerce et d’Industrie au Plateau le mardi 1er septembre 2020.

La relance du monde industriel a fait de l’industrie un secteur pourvoyeur d’emploi et capital du développement de la Côte d’Ivoire. Cette croissance a causé une dégradation accentuée de l’environnement.

De ce fait, l’ANDE, principal guichet unique des évaluations environnementales s’est engagé à accompagner les industriels dans la gestion environnementale de leurs activités sur la procédure d’étude d’impact environnemental et sur le système d’information environnemental.

Ce programme vise à long terme à créer un cadre d’échange en vue de protéger et préserver l’environnement. » A expliqué Madeleine Acko Sopie, Directrice de l’ANDE.

Œuvrant dans la même veine, le ministère du Commerce et de l’Industrie, représenté par TRA Bi Emmanuel Directeur Général de l’Industrie a indiqué qu’un cadre règlementaire de sécurité industrielle à l’intention des entreprises industrielles est en train d’être mis en place en vue de les outiller sur les normes environnementales.

C’est pour cela il a salué ce séminaire de renforcement des capacités favorisant la collaboration entre les deux ministères.

2.2Recommandations : Industries basées sur les ressources renouvelables

Les industries ayant basées leurs fonctionnements sur les ressources renouvelables ont un impact sur les questions de réduction de la pauvreté, d’augmentation de la santé, ainsi que la stabilité du potentiel économique.

Le gouvernement ivoirien doit prendre des mesures pour faire profiter la Côte d’Ivoire du développement des industries basées sur les ressources renouvelables.

16 Agence Nationale de l’Environnement

17 Système d’Information Environnementale

a) La recherche d’information sur le fonctionnement des nouvelles technologies

• Créer une base de données rassemblant les résultats des évaluations de technologies de substitution moins polluantes spécifiques au secteur ainsi que les meilleures pratiques ivoiriennes en matière de consommation et production durables
• Encourager le réseau des industries à demander aux partenaires de partager leur système d’information et expériences.
• Promouvoir la création de fonds de garantie des emprunts pour les transactions commerciales qui comportent des aspects favorables à la prévention de la pollution et à l’efficacité dans l’utilisation des ressources. Pour cela, il convient :
• D’organiser une réunion avec les acteurs nationaux et les organismes de coopération ainsi que les bailleurs de fonds internationaux pour que les entreprises du pays puissent bénéficier de conditions similaires à celles dont disposent leurs concurrents des pays développés.
• De s’employer activement à faire en sorte que de tels fonds se mettent en place et même, au besoin, de promouvoir la modification des plans de financement et des réglementations nationaux.
• D’encourager les centres nationaux pour une production plus propre et les autres membres à jouer auprès des entreprises demandeuses de crédit le rôle d’intermédiaires et de prestataires de services d’appui technique.

b).Etudier la possibilité de transformation et développement des produits agricoles

• Mettre au point une campagne de sensibilisation destinée aux associations de producteurs
• Faire établir par les organismes de normalisation nationaux et régionaux un rapport identifiant les besoins institutionnels et autres, afin de promouvoir le respect des normes.
  • • Des études pour prospecter les débouchés possibles en ce qui concerne :
• La production de plastiques biodégradables grâce aux sous-produits agricoles.
• Le développement des utilisations industrielles du manioc
• Les sources potentielles de biodiesel et d’éthanol ainsi que le potentiel du marché régional
• L’élaboration de matériaux de construction à partir de sous-produits agricoles
• L’utilisation de la noix de coco à des fins industrielles
• La fabrication d’engrais organiques en Côte d’Ivoire
• Le potentiel pharmacologique des plantes comme celles qui servent à traiter le paludisme

c) Recherche de développement de technologies plus propres et transfert de technologies.

• Etablir une étude sur la législation et les pratiques en matière de brevets et la commercialisation des résultats de la recherche industrielle en Côte d’Ivoire.
• Faire des recommandations à l’intention du gouvernement sur les moyens d’améliorer les incitations à la recherche et la protection juridique des résultats de recherches.
• Etudier les possibilités de récompenser les institutions et leurs chercheurs pour les projets réussis dans le cadre de l’industrialisation et le développement durable
• Etudier les possibilités de partenariats différentes permettant de promouvoir la coopération dans le cadre des recherches entre les universités ainsi que les institutions de recherche de nouvelles technologies et le secteur industriel ivoirien au niveau national qu’international.
• Etudier le potentiel des parcs technologiques et de recherche pour la Côte d’Ivoire
• Entreprendre un programme de formation aux négociations en matière de technologie avec l’appui de l’ONUDI.

Conclusion

Au terme de notre analyse nous pouvons dire que, pour une bonne industrialisation et un développement durable, il est important pour la Côte d’Ivoire de respecter les facteurs du développement durable car le développement durable implique de prendre des mesures pour changer le mode de production et de consommation afin que la croissance économique ne se fasse pas au détriment des dommages environnementaux et sociaux, aussi bien qu’en préservant l’environnement et l’équité social sur le long terme.

La Côte d’Ivoire est un pays qui est doté d’une petite industrie qui est confronté à des problèmes structurels et environnementaux .Toute son industrie se concentre dans les zones industrielles de Yopougon, Marcory, Treichville, Vridi et certaines se trouvent dans les villes d’Agboville et Bouaké .

Son industrie ne couvre pas tout le territoire national. En ce qui concerne les problèmes environnementaux, elle est confrontée à des pollutions dans les zones industrielles ainsi que dans les zones non industrielles.

Les pollutions industrielle de la Cote d’ivoire sont de natures diverses elles sont plus atmosphériques que toutes les autres pollutions.

Cependant des mesures ont étés prises pour une réduction de la pollution industrielle en Côte d’Ivoire par le ministère de l’environnement et du développement durable. Le ministère veille à ce que toute les normes du respect de l’environnement soit prisent et respecté par les industries.

Concernant les solutions et recommandations pour une bonne industrialisation et un développement durable il faut opter pour la politique de recyclage ainsi que la réduction des substances toxiques pour la production et moins de déchets industrielles.

Pour une industrie nouvelle et durable il faut innover, faire des études approfondis de terrains, se doter de technologie nouvelle et durable moins polluantes, financer les projets de nos jeunes chercheurs dans le cadre de l’industrialisation en respectant toujours les normes de développement durable.

Mais il est bon de savoir que l’industrie ivoirienne est de nos jours une industrie prometteuse qui pourra bien se développer dans les années à venir sur tout le territoire national, mais il est primordial de ne pas oublier les facteurs du développement durable dans la création de nouvelle industrie car c’est la base de tout bon développement.

Toutefois il est bien de noter que notre étude comme tout autre a des limites. Elle n’est pas exhaustive car elle n’a pas permis de saisir la totalité des conditions d’industrialisation ainsi que ceux du développement durable, ni d’analyser toutes les contraintes liées à l’industrialisation de la cote d’ivoire.

De ce fait des études ultérieures devront porter plus l’accent sur l’écologie et les problèmes sectoriels ainsi que structurels pour une bonne industrialisation dans le développement durable.

Bibliographie