Les réseaux sociaux et la conservation des savoirs locaux

Les réseaux sociaux et la conservation des savoirs locaux

École supérieure du professorat et de l’éducation ESPE

Académie de versailles

École supérieure du professorat et de l'éducation ESPE

Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture

The International UNESCO UNITWIN Network on Gender, Media and ICTs

The International UNESCO UNITWIN Network on Gender, Media and ICTs

MASTER 2 RECHERCHE TECHNOLOGIE L’EDUCATION

Apport des réseaux sociaux à la conservation des savoirs locaux au Burkina Faso : Cas de la parenté à plaisanterie sur Facebook
*

Apport des réseaux sociaux à la conservation des savoirs locaux au Burkina Faso :

Cas de la parenté à plaisanterie sur Facebook

Sous la direction de :

Pr. Béatrice MABILON-BONFILS

Présenté par :

SOGOBA Seydou

* « After Market » (« Après le marché ») par Tijay Mohammed, peintre Ghanéen.

A Mes enfants

« Sur le chemin de la recherche du savoir, aucune difficulté ne devra entamer votre volonté d’atteindre le sommet. Aidez-vous de quelques sacrifices en affranchissant de temps à autre des Gourmantchés, des Bissas et des Samos, vos biens intarissables   »

Résumé

Cette recherche est une étude exploratoire sur la pratique de la parenté à plaisanterie(PAP) sur Facebook(FB). Pratique traditionnelle profondément ancrée dans la société Burkinabé, il lui est attribué la capacité de rapprocher les peuples pour un mieux vivre ensemble.

Dans un contexte de modernité fait parfois de remise en cause des valeurs endogènes, nous avons voulu comprendre comment cette pratique fondée sur l’humour aux origines ancestrales peut résister encore en s’exportant sur FB.

Pour y parvenir nous avons procédé par une recherche documentaire, effectué des entretiens et analysé des fils de discussions des réseaux de PAP sur FB. Les résultats obtenus révèlent une présence effective de la pratique sur FB marqué par une multitude de groupes et un engouement certain.

FB se présente donc comme une grande opportunité pour promouvoir et conserver la pratique. Cependant le numérique en plus de ne pas être accessible à tous, n’est pas à mesure de traduire toute la substance de ce phénomène social qui pour être efficace se fonde sur l’oralité et l’expression corporelle.

Les perspectives pourtant laissent à croire que la contribution de Facebook à l’essor de la PAP ira en croissant. Et ce à travers les ponts que les praticiens essaient de tisser entre les partages sur la toile et les activités en temps réel.

Mots clés : Facebook, Parenté à Plaisanterie, réseaux sociaux numériques.

ABSTRACT

This research conducted as part of the Master 2 in Educational Technology at Cergy Pontoise University is an exploratory study on the practice of joking kinship (PAP) on Facebook (FB). Traditional practice deeply rooted in Burkinabé society, it is attributed to it the ability to bring people together for a better life together. In a context of modernity sometimes questioning the endogenous values, we wanted under the direction of Professor Béatrice Mabilon Bonfils

to understand how this practice based on humor with ancestral origins can still resist by exporting to FB.

To achieve this, we conducted a literature search, conducted interviews and analyzed threads of PAP networks on FB. The results obtained reveal an effective presence of the practice on FB marked by a multitude of groups and a certain craze of practitioners.

Facebookis therefore a great opportunity to promote and keep the practice. However, digital technology, in addition to not being accessible to all, is not able to translate all the substance of this social phenomenon which, to be effective, is based on orality and bodily expression. Prospects, however, suggest that FB’s contribution to the growth of the PAP will grow. And this through the bridges that practitioners try to weave between web sharing and real-time activities.

Keywords: Facebook, Joking relationship, digital social networks.

Remerciements

Au terme de cette recherche qui constitue à ce jour une des meilleures expériences de ma vie, il me plaît d’exprimer toute ma reconnaissance et mes sincères remerciements au professeur Mabilon-Bonfils qui, en dépit de ses multiples occupations, a accepté de diriger ce mémoire. Sa disponibilité et son expérience m’ont permis de ne pas renoncer à des moments où les difficultés semblaient prendre le dessus sur mes ambitions.

Je salue et remercie les professeurs, l’ensemble des tuteurs et le personnel administratif pour la qualité de l’encadrement et l’attention.

Je voudrais de façon singulière remercier, Mme Violaine Caporassi, M. René Tiénin et Dr. Idrissa Goubgou pour leurs conseils et encouragements.

A mon épouse, mes enfants, mes frères, mes amis, et aux promotionnaires, j’exprime mes vives reconnaissances pour les encouragements.

Acronymes

CNRST : Centre national de la recherche scientifique et technologique

FAO : fond des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

RSN : Réseaux Socio Numériques

FB : Facebook

PAP : Parenté à Plaisanterie

TAR : Théorie de l’analyse des réseaux sociaux

TCI : Théorie des Comportements Interpersonnels

TIC : Technologie de l’information et de la Communication

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture

Liste des tableaux

Tableau 1 : récapitulatif de l’échantillon choisi Tableau 2 : typologies de la parenté à plaisanterie Tableau 3 : rôle et fonctions de la parenté à plaisanterie

Tableau 4 : terminologie consacrée à la pratique sur Facebook

Tableau 5 : éléments de comparaison pratique en présence versus pratique sur Facebook

Liste des captures d’écran

Capture 1 : entête d’une page FB de Parenté à plaisanterie

Capture 2 : début d’un fil de dsicussion,message principal suivi de quelques commentaires

Capture3 : groupe Yaadces vs Gulmantche, message texte d’un gulmantche

Capture 4 : groupe gourounsi vs bissa, message texte d’un bissa

Liste des annexes

Annexe 1 : tableau exhaustif des alliés à plaisanterie au Burkina Faso

Annexe 2 : listes des sites recensés sur internet

Annexe 3 : Guide d’entretien

Introduction :

Au Burkina Faso comme dans plusieurs autres pays de l’Afrique, la parenté à plaisanterie(PAP) est une pratique traditionnelle profondément ancrée dans les mœurs.

Connue pour sa capacité à rassembler les hommes et à donner du sens à la diversité, la parenté à plaisanterie semble avec la modernité perdre son lustre d’antan. Pire l’avènement des nouvelles technologies a ravivé les inquiétudes des détenteurs de la tradition quant à la disparition de cette valeur culturelle.

En effet l’attachement tout azimut de la jeunesse à internet et de façon singulière aux réseaux sociaux numériques(RSN) donne à croire que le cordon sera rompu entre la génération future et les savoirs locaux, symboles de son appartenance culturelle.

La réalité des réseaux sociaux, notamment celle de Facebook(FB) avec sa grande capacité de rassemblement et ses outils de partages semble relativiser les inquiétudes quant à la survie de la PAP dans la modernité.

Les milliers d’individus qui visitent quotidiennement FB se contentent ils du plaisir qu’il offre sans y exporter des aspects de leurs cultures ? A cette étape déjà nous pensons pouvoir postuler que non ! C’est du reste ce que nous tenterons de vérifier en initiant cette investigation sur le rapport qui existe entre Facebook et la pratique de la Parenté à plaisanterie. A cet effet notre sujet s’intitule ainsi qu’il suit : Apport des réseaux sociaux à la conservation des savoirs locaux au Burkina Faso : Cas de la parenté à plaisanterie sur Facebook.

La restitution de notre travail de recherche comporte principalement deux parties :

  1. La première se constitue des aspects théoriques à savoir la revue de littérature, la problématique, le cadre théorique, et le cadre méthodologique ;
  2. La seconde partie se compose de l’analyse et de l’interprétation des résultats, suivies des perspectives sur lesquelles s’ouvre l’étude.

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

La première partie du mémoire est composée de la revue de la littérature, de la problématique, des fondements théoriques de la recherche et de la méthodologie suivie.

CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE

En vue de nous faire une idée de l’état des connaissances sur notre thème de recherche, nous avons effectué des lectures dont nous rendons compte dans cette rubrique. Notre revue de littérature est constituée de la présentation de Facebook, d’une description du concept de savoir locaux et celui de parenté à plaisanterie.

1. Facebook, qu’est-ce que c’est ?

Les réseaux sociaux sont devenus grâce à internet, partie intégrante de la vie des êtres humains. Un site de réseau social est un système de «services qui permettent aux individus de construire un réseau public ou semi-public au sein d’un système lié ; de définir une liste d’autres utilisateurs avec lesquels ils partagent une connexion; d’afficher et parcourir la liste de leurs connexions et celles faites par d’autres au sein du système » (Caroline Vallet, 2012, p5).

Leur influence aujourd’hui touchent tous les domaines d’activités (politique, économie, stratégie militaire…). Les réseaux sociaux sont nombreux avec des activités diverses mais leur ambition commune est de réunir des personnes humaines autour d’intérêt individuel et collectif (Caroline Vallet, 2012, p4).

Parmi ces réseaux, Facebook se distingue par sa popularité et le nombre de ses visiteurs. Selon Caroline Vallet (2012, p4), Facebook est le site le plus populaire, qui connaît une incr o yable ascension (devant My Space). En effet, ce sont plus d e 400 millions d’usagers actifs, do nt 70% se trouvent hors des États-Unis d’Amérique.

Ce sont environ 60 millions de statuts mis à jour quotidiennement. En moyenne, un utilisateur compte environ 130 amis sur son profil et envoie près de 8 demandes d’amis par mois.

Le profil selon (Alexandre Coutant, Thomas Stenger, 2010. p.5) est « une narration par laquelle on présente sa face et dont le vocabulaire et la syntaxe sont constitués par les activités en ligne. Cette construction commence dès l’inscription au moment où l’individu remplit les quelques renseignements qui apparaitront dans la partie «infos». Elle ne fait ensuite que se développer à chaque nouvelle action de l’individu qui vient allonger le fil d’actualité (mini-feed). Ainsi s’illustre parfaitement l’aspect processuel, multi-facette et narratif de l’identité »

Ces chiffres qui datent de 2012 sont sans cesse en évolution et s’expliquent par le fait que Facebook est ouvert à tout le monde sans exception, et sans coût supp lé me nt a ir e , sinon le prix d’une connexion Internet.

Au regard de son palmarès, on peut dire que Facebook est la vedette des réseaux sociaux des temps modernes. Mais selon certains auteurs, l’histoire de Facebook pourrait être rattachée à des origines anciennes.

En effet dans son article « le poids du prestige », Brigitte Munier(2011) fait un rapprochement du réseau avec le Kula1. L’auteur part d’abord du postulat que sur la toile, l’expression et la promotion du moi exigent un public, aussi l’interaction conditionne-t- elle l’existence de la civilité numérique2. Elle essaie ensuite de montrer que Facebook constitue un exemple privilégié de la dialectique articulant l’individualisme au communautarisme en une dynamique rappelant le kula.

Pour elle, « comparer une plateforme plébiscitée par quinze millions de français en 2010 à des échanges rituels intertribaux contribuera à souligner sa capacité à répondre à des besoins socio-culturels anthropologiquement attestés ».

Elle parvient à la conclusion que le Kula et Facebook ont en commun de constituer un amplificateur du statut social de leurs membres et un moteur de leur construction identitaire puisque chaque sujet, soucieux de son mana ou de sa réputation, veille à la qualité de ce qu’il offre ou expose.

Le don appelle un contre don supérieur selon une dynamique de surenchère qui constitue le fondement de ce type de sociabilité, car il permet de situer le rang ou l’aura de chacun selon une forme d’ajustement. Rapprocher ces deux phénomènes souligne l’ancienneté de la volonté de l’homme de se faire valoir par sa présence.

Parler de Facebook revient généralement à s’interroger sur la façon concrète de construire sa présence en ligne. Antonio.A.Casili(2012) en donne la réponse. Sur la base d’une analyse théorique et d’une expérience conduite sur Facebook, ce sociologue montre comment la structure des communautés sur internet et les pratiques de leurs membres évoluent conjointement.

Pendant une période de cinquante jours, l’auteur observe la manière dont diverses modalités de présence dans un profil d’utilisateur finissent par influencer de manière différente les structures sociales reliées à ce profil. Facebook est choisi comme terrain pour l’expérience à cause de son caractère de médium généraliste.

L’article de Casili fait l’historique de Facebook en évoquant sa création en 2004 comme “trombinoscope virtuel” pour les étudiants de Harvard et les transformations subies du point de vue de la participation des usagers que de la diversification des fonctionnalités. Mais un aspect est resté inchangé, l’algorithme appelé Edge Rank qui classe et interconnecte des profils.

Chaque utilisateur a une fiche personnelle contenant une adresse électronique, une photo, une liste d’amis et une courte description de ses goûts et activités. L’algorithme de Facebook permet de connecter le profil de chacun de ses membres à celui de personnes proches, de collègues, de vieilles connaissances perdues de vue et, parle un intermédiaire, de former de nouveaux liens avec des inconnus.

Dans ce contexte, un« ami» n’est qu’un usager auquel on accorde l’accès à des contenus spéciaux (textes, liens internet, musiques), afin d’améliorer sa position structurale.

On peut donc s’accorder avec Caroline Vallet (2012) pour en déduire que les amis Facebook ne représentent pas forcément le cercle d’amis conventionnel d’une personne. Plus il aura accès à davantage d’informations, plus il sera influent, plus ses actions auront un poids plus important. On en déduit donc qu’en « améliorant sa présence via son profil, un utilisateur pourrait maximiser son capital social».

A l’issue de cette expérience sur Facebook, l’auteur abouti à la double dynamique qu’il nomme «co- évolution» et selon laquelle la structure des réseaux s’adapte aux membres et les membres s’adaptent aux changements de la structure.

Un autre auteur qui s’est intéressé à l’histoire de Facebook est Franck Rebillard. Il tente de faire la genèse d’un projet dont la progression fulgurante trahie les conditions dans lesquelles il est né.

En effet lorsque Mark Zuckerberg, à peine diplômé de Harvard met sur pied une version numérique du «trombinoscope» de son université en 2003-2004, rien ne présageait, que Facebook qui rassembla au départ des étudiants d’un même établissement, verra son succès grandir aussi rapidement pour l’amener à s’étendre au monde entier. Selon l’auteur, les opérateurs justifieront cette ouverture par la nécessité du partage entre les usagers.

Ainsi Facebook se présente désormais comme un espace d’échange et de mise en commun pour les internautes. C’est du reste ce que laisse apparaitre Mark Zuckerberg lui-même dans le bilan de l’année 2009 en ces termes : «Ce fut une grande année pour l’ouverture et l’interconnexion du monde. Merci pour votre aide, plus de 350 millions de personnes utilisent Facebook à travers le monde afin de partager leurs existences en ligne.».

Pourtant le plus fort était à venir et c’est ce qui ressortira des propos de Caroline Vallet(2012) qui soutient que par la multiplicité des informations qu’il possède sur d’innombrables personnes, le site Facebook possède un trésor économique et politique inimaginable et inestimable. C’est à juste raison que certains considèrent qu’il constitue le quatrième pouvoir sur la planète.

Etsil’ons’entient à cette thématique du partage et à la rhétorique de l’ouverture et de l’interconnexion, qu’elle légitime, on peut s’aventurer dans la recherche d’un sens à l’attachement que, la frange la plus active de la population(les adolescents) voue à Facebook.

* Facebook et les adolescents

Si le réseau Facebook a conquis le monde et ravis la vedette à d’autres systèmes semblables, son influence sur les adolescents semble être le plus marqué. Michel Marcoccia (2012.p.5), soutenant que l’usage majoritaire de l’internet par les adolescents est communicationnel, à travers l’utilisation de dispositifs de sites de réseaux sociaux, indique que la messagerie instantanée intégrée à Facebook est utilisée par 90 % des lycéens et 60 % des collégiens.

Cette avis est soutenu par Dominique Pasquier(2010.p1) qui reconnait que l’adolescence étant marqué par le diktat des apparences, la norme du groupe ou l’appartenance à une culture, l’adolescent voit en internet un moyen de communication privilégié pour échanger, partager, s’exprimer, exister librement . ». Cette préoccupation est partagée par Johann Chaulet (2009) qui a mené des enquêtes sur les usages adolescents des tics.

A l’issue d’une analyse des usages adolescents d’internet, l’auteur présente un point de vue personnel, reposant sur une expérience et une analyse approfondie préalables qui justifient les prises de position à l’égard d’un objet complexe et multiforme. Il essai de montrer comment ces usages articulent une volonté d’autonomie à l’égard des parents et un désir de créer du lien et de faire groupe avec les pairs.

Cette perspective lui permet de questionner certains éléments importants du lien social des plus jeunes à l’heure de la médiatisation grandissante des pratiques de communication. Il parvient à la conclusion selon laquelle si l’adolescence pose problème dans ce qu’il ya de complexe dans son attachement à internet, cette relation est également le lieu privilégié d’observation de formes de sociabilité intensives et polymorphes.

Les outils de la communication à distance occupent, un rôle considérable dans le quotidien des adolescents, pour lesquels la communication figure en bonne place parmi les activités extrascolaires. Et les adultes qui jouent un rôle légitime de régulation devraient le faire avec modération car dit-il « l’exploration et le hasard jouent un rôle important dans les nouvelles formes de compétences et de connaissances auxquelles ces technologies offrent accè » (Johann Chaulet, 2009, p10). Cette idée est soutenue aussi par Alexandre Coutant, Thomas Stenger (2010).

Ce qui nous permet de postuler que Facebook peut offrir des possibilités d’appropriation de connaissances.

* Facebook et développement de compétences

Les réseaux sociaux peuvent s’avérer dangereux pour les adolescents mais cette situation ne devrait pas nous pousser à « jeter le bébé avec l’eau de bain », car soutien (Johann Chaulet, 2009, p10) «…. Il semble en effet qu’un certain nombre des compétences sociales que nous attendons de nos enfants, et qu’il leur faudra détenir, sont apprises en ligne par l’expérimentation, le jeu et le contact avec les pairs. »

Dans un dossier intitulé le “Web.2 à l’école” le site “cahiers pédagogiques” publie l’enquête de Audrey Guilbaud-Varachaud, professeure documentaliste sur les pratiques personnelles de ses élèves sur Facebook.

Partant de la question centrale peut-on trouver un intérêt pédagogique à Facebook ?, elle monte un projet mobilisant à la fois histoire et techniques documentaires. Ainsi en octobre 2009, un questionnaire est distribué à une classe de 3ème incluant la connaissance de Facebook, la possession d’un profil, la régularité de la consultation du réseau et des questions sur les paramètres de confidentialité.

Le projet consista pour les élèves, regroupés en binôme de recenser trois à cinq événements des plus marquants et des plus significatifs dans divers domaines qui se sont déroulés entre 1914 et 2001. Ils résument ensuite chaque événement, expliquent pourquoi ils l’ont retenu en illustrant par des textes, images et vidéos. Enfin ils insèrent le tout sur Facebook le jour de l’anniversaire de l’événement.

A noter que le projet est intégré dans le cadre du socle commun de connaissances et de compétences, et permet de travailler, en histoire, la compétence « Situer et connaitre les grandes périodes de l’histoire de l’humanité ».

Reconnaissant que d’autres travaux fussent nécessaires pour répondre efficacement à la question, y a-t-il un intérêt pédagogique à utiliser Facebook dans les apprentissages des élèves ?, l’auteur conclut tout de même par ces résultats :

  • – l’apprentissage des dates en histoire devient ludique, mais tout aussi efficace du fait que le support est plus attractif,
  • -la publication numérique permet de mettre en valeur le travail des élèves,
  • – en travaillant avec Facebook, l’on peut répondre aux objectifs du socle commun et donner du sens aux apprentissages,
  • – en travaillant sur l’écriture et la maîtrise de la langue, l’autonomie et la responsabilité du citoyen, la formation à l’esprit critique et au « e-réputation », on développe une réelle éducation à l’information et à une culture numérique.

Et au regard même de ces résultats, l’auteur est convaincu que « Facebook, outil de communication utilisé par les élèves avant tout dans le cadre de leurs pratiques personnelles, peut donc aussi être investi dans le cadre scolaire pour former à un usage raisonné des nouvelles technologies. » (Johann Chaulet, 2009, p15)

Cette étude bien qu’ayant un champ réduit (une classe) présente des résultats intéressant quant à l’utilisation de Facebook orientée vers l’acquisition de connaissances scolaires.

La revue de littérature nous a permis de découvrir le phénomène Facebook sur trois aspects essentiellement. Sa popularité en tant que réseau social, son rapport avec les adolescents et la possibilité qu’elle pourrait offrir en matière de mobilisation des connaissances. La popularité le succès et son l’influence sur les adolescents ne font l’objet d’aucun doute aujourd’hui. Que l’on soit dans les pays développés ou en Afrique on s’accorde à dire que Facebook est le réseau social le plus populaire.

Il est en pole position dans 127 pays sur 137 étudiés Ropars (2014) et dénombre plus de 900 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde (Fléchette 2015).

Chez les élèves en France on affirme que Facebook est le plus connu des collégiens. (Stéphanie Lambert 2012). Seulement, malgré cette présence planétaire, les données scientifiques accessibles sur le réseau sont celles recueillies en occident. En effet en Europe et en Amérique plusieurs études ont déjà fait l’Etat de la question sous plusieurs angles.

En plus des articles parcourus plus haut et à titre indicatif, on note Melle Faget Marie (2009) sur « réseaux sociaux et vie privée » ; Vaugeois (2006) qui traite de la dépendance ; (Anne Poux et al 2012) qui analyse les enjeux de Facebook et Flechette (2015) qui aborde l’usage. Par contre en Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso les recherches en la matière ne sont pas légions.

C’est du reste ce qui justifie en partie notre choix d’investiguer sur la thématique de Facebook dans un contexte de sous-développement, mais où les difficultés économiques ne semblent pas avoir d’influence sur la prospérité du réseau.

Table des matières :

Résumé 3

Remerciements 4

Acronymes 6

Liste des tableaux 7

Liste des captures d’écran 7

Liste des annexes 8

Introduction 9

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 10

CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE 10

1. Facebook, qu’est-ce que c’est ? 10

2. Les savoirs locaux 15

3. La parenté à plaisanterie, qu’est-ce que la littérature en dit ? 17

CHAPITRE 2 : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE 22

1. Problématique, hypothèses et objectifs de l’étude 22

1.1. De la problématique et des questions de recherche 22

1.2. Des hypothèses de la recherche 23

1.3. Des objectifs de l’étude 23

2. Fondements théoriques 23

3. Cadre Méthodologie 27

DEUXIEME PARTIE : TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES 32

CHAPITRE 3 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 32

1. Des données de la recherche documentaire 32

2. Des résultats de l’entretien 37

3. Des fils de discussions 40

4. Tableau comparatif entre la pratique en présence et celle sur FB 43

CHAPITRE 4 : DISCUSSION DES RESULTATS ET PERSPECTIVES DE L’ETUDE 45

1. DISCUSSIONS 45

2. LIMITES ET PERSPECTIVES DE L’ETUDE 47

CONCLUSION

_____________________________________

1 Le Kula (cercle en langue mélanésienne) décrit par Marcel Mauss est un système archaïque de dons et de contre-dons observé dans les îles Trobriand à l’ouest du Pacifique.

2 Tout internaute est invité à étiqueter (tagging), noter (rating), référencer ou commenter les productions des autres qui, en retour réagiront aux siennes.

3 http://www.burkinatourism.com/HISTOIRE-La-parente-a-plaisanterie-au-Burkina-Faso.html

4 « Alliances et parentés à plaisanterie au Burkina Faso. Mécanisme de fonctionnement et avenir »,2002

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