Les drogues : définition et zoom sur le marché en France

Sorbonne Université

Master TLTE (Transports, Logistiques, Territoires & Environnements)

Travail de mémoire
La logistique des stupéfiants : Zoom sur la distribution finale et le dernier kilomètre Un travail au travers de l’agglomération de Rouen
La logistique des stupéfiants : Zoom sur la distribution finale et le dernier kilomètre
Un travail au travers de l’agglomération de Rouen

réalisé par
Julien Magana

Sous la direction de
Anne-Cécile Mermet

Jun 2022
2021-2022

Résumé

La logistique des stupéfiants : Zoom sur la distribution finale et le dernier kilomètre, un travail au travers de l’agglomération de Rouen

Français

Ce mémoire traite de la logistique des stupéfiants sur l’axe de la distribution et du dernier kilomètre, particulièrement de 4 drogues qui sont le cannabis, la cocaïne, l’héroïne et l’ecstasy. Les questions de recherche de ce travail sont sur le fonctionnement de la distribution et du dernier kilomètre des drogues, sur l’organisation face aux méthodes restrictives, sur les canaux empruntés, sur les similarités avec le monde de l’entreprise classique et sur les solutions alternatives qui peuvent être proposées.

L’argumentaire de ce mémoire s’organise autour d’un état de l’art, d’entretiens avec des acteurs du monde des drogues, de productions graphiques (carte de chaleurs, systèmes de flux, cartes, théorie des graphes et coefficients de risques), de groupes de paroles ainsi que d’ethnographie par observation participante.

Ce sujet répond à une demande de recherche sur les drogues et particulièrement sur le dernier kilomètre et la distribution, il est pertinent car il offre un descriptif concret et un travail de recherche orienté terrain sur les méthodes utilisées pour le trafic de stupéfiants.

Mots clés : logistique, transport, drogues, stupéfiants, méthodes, distribution, dernier kilomètre, illégal, réseaux, antimondes.

English

This thesis focuses on the logistics of drugs on the axis of distribution and the last mile, with a focus on four drugs: cannabis, cocaine, heroin, and ecstasy. This work’s research questions concern the operation of drug distribution and the last mile, the organization of restrictive methods, the channels used, the similarities with the traditional business world, and the alternative solutions that could be proposed.

The argument of this thesis is organized around a state of the art, interviews with drug world actors, graphic productions (heat map, flow systems, maps, graph theory, and risk coefficients), focus groups, and participant observation ethnography.

This topic responds to a demand for drug research and is relevant because it provides a concrete description and field-oriented research on the methods used for drug trafficking, with a focus on the last mile and distribution.

Key words: logistics, transport, drugs, methods, distribution, last mile, illegal, networks, anti-world.

 

  1. Rotterdam, 19 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Au coeur du port de Rotterdam, 2 bateaux portes-conteneurs en plein déchargement, illustration du commerce international et de l’utilisation par les drogues des échanges comme support.
  2. Rotterdam, 19 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Paneaux de direction indiquant l’Europort de Rotterdam, à un croisement de plusieurs axes routiers, illustrant la complexité des réseaux de transport.
  3. Rotterdam, 20 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Compteur éléctronique du véhicule lors d’un go-fast Rotterdam Lille, vitesse à 191 km/h, ilustrant un méthode de transport de drogues, le «Go-Fast».
  4. Rotterdam, 20 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Panneaux d’autoroute, direction de Rotterdam après départ du Port. Illustration des modes de transports empruntés par le trafic de drogues (mode routier).
  5. Rouen, 22 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Deux acteurs questionnés pour ce mémoire, «Vhydra» et «Big B» dans un parking de l’agglomération Rouennaise. Illustration des acteurs et de leurs positions de force dans un domaine spécifique.
  6. Rotterdam, 19 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Un acteur rencontré pour ce mémoire, «Ycharon», coffre de voiture pour illustrer l’utilisation du mode routier, rencontre sur le Port de Rotterdam pour la connection Rotterdam Lille d’un acteur indépendant.
  7. Rouen, 22 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    «Vhydra» et «Big B» en contre plongé, illustration de petits acteurs et trafiquants qui se sentent grands dans une industrie.
  8. Rotterdam, 19 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Plaquette de résine de cannabis découpée et montrée par «Ycharon», illustration d’une unité de transport et d’un type de conditionnement propre à une drogue : le cannabis.
  9. Rotterdam, 19 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Plusieurs conteneurs de plusieurs couleurs, paralèle à la plaquette de résine de cannabis, une unité de transport indivisible et un conditionnement utilisé pour le transport de marchandises conventionnelles.
  10. Rotterdam, 19 décembre 2021, photo prise par Julien Magana.
    Voiture de police rencontrée sur le port de Rotterdam, illustration de l’illégalité du marché des drogues et de sa sensibilité par rapport aux forces de l’ordre.

Remerciements

Sommaire

Introduction générale1019
PARTIE 1 : LA RECHERCHE THEORIQUE SUR LE SUJET
Etat de l’art : La logistique des drogues20 43
Etat des lieux général : Les 4 drogues de ce mémoire44 – 55
Une méthodologie essentiellement qualitative56 – 69
PARTIE 2 : RETOUR DU TRAVAIL DE TERRAIN ET APPLICATION PRATIQUE DU SUJET
L’identification des acteurs, des étapes, des techniques de la chaîne d’approvisionnement des drogues 70 90
Une étude de cas territorialisée de la livraison du dernier kilomètre des stupéfiants à travers l’exemple de l’agglomération de Rouen 91 – 102
Une modélisation de l’organisation globale des réseaux et des similarités avec la logistique classique 103 – 109
Conclusion de ce travail de mémoire : Les solutions alternatives, les résultats et un reflet sur la problématique 110– 115
Annexes116 – 147
Table des matières148 – 150

Index des sigles

Tous les sigles de ce mémoire classé par ordre alphabétique

CPT: Carriage Paid To
DDP: Delivered Duty Paid
DEA: Drug Enforcement Administration
EMCDDA: European Monitoring Centre for Drugs and Drugs Addiction
EXW: Ex Works
FOB: Free on Board
IHEMI : Institut des Hautes Etudes du Ministère de l’Intérieur
INCOTERMS: International Commercial Terms
MDMA: 3,4-Methylenedioxymethamphetamine
OFDT : Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives
UNODC: United Nations Office on Drugs and Crime
WACD: West African Commission on Drugs

Lexique

En noir les mots connus, en gris les mots issus du terrain, en bleu les descriptions

Argent / Billets : Kichta, kich, khalis, caillasse, mapessas

Boloss / ienclis, pigeons : clients (parfois) de classes sociales élevées, parfois naïfs et craintifs et donc facile à escroquer.

Cannabis : Weed, Beuh, Herbe, Ganja, Zaza, Verte, Cetelem, peuf, shit, te-shi, teuch, chocolat, caramel, moula, barrette, plaquette, olivette, pochon, meujs, tosma, savonnette…

Charbonneur : celui qui vend le produit, généralement dans un four, celui qui « charbonne », qui revient au terme de travailler dur.

Cocaïne : Poudre, blanche, neige, poussière, coke, cess, cc, zipette, pette-zi, kew, coco, c, Caroline, Céline…

Coffrer : Dissimuler dans son rectum.

Guetteur, chouf : celui qui va s’assurer que la police n’est pas a proximité, où qu’un danger éventuel n’est pas présent et qui le cas contraire va alerter le charbonneur et/ou le reste du terrain.

Héroïne : Maline, rabla, schnouf, héro, cheval, junk, brune, blanche…

La tchatche : Savoir bien parler, bien vendre, parler beaucoup.

Le fait d’acheter : Toucher, pécho, chopper

MDMA / Ecstasy: Taz, exta, MD, yaba

Police / Gendarmerie : Condé, shmit, hendek, flics, keufs, hnoucha, hnouch

Pookie, poukave, snitchs : une personne qui va dévoiler des informations compromettantes.

Racoleurs : celui qui à pour tâche de rendre visible / accessible le point de vente, d’informer, de réaliser de la « publicité », de réaliser de la communication autour de l’offre pour créer de la demande éventuelle.

Tailles / Unités : Meujs : grammes, plaquette, barrette, valise, galette, pochon, pochtard

Voiture : Gova, vago, gamos, coco : carburant

La logistique des stupéfiants : Zoom sur la distribution finale et le dernier kilomètre Un travail au travers de l’agglomération de Rouen

Lecture de ce mémoire

Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour la lecture et la bonne compréhension de ce mémoire :

Les productions personnelles de ce mémoire ont une légende en couleur magenta, les autres en bleu.

Carte 1 : Flux de cocaïnes

Carte 2 : Routes suivies par les flux dhéroïne en Europe de lEst

Introduction générale

Mettre en lumière La logistique des drogues

Une contextualisation sur les drogues

Un zoom sur le marché des drogues

Selon un rapport de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) , selon un rapport on compte en France plus de 1,4 million de consommateurs réguliers de cannabis et environ 45% de la population totale qui a déjà expérimenté cette drogue, soit environ une personne sur deux (OFDT,2020).

Le cannabis est pourtant illégal en France, ce qui n’empêche pas d’avoir une demande.

Cette drogue ne fait qu’une partie d’un ensemble de drogues certes moins consommées mais pas pour le moins inexistantes.

Que ce soit pour la cocaïne, expérimentées par 5,6% des Français et avec 650 000 usagers réguliers, chiffre en hausse selon l’OFDT (OFDT,2020), l’ecstasy ou encore l’héroïne (moins chiffrées), une réelle demande est présente sur le territoire français.

L’OFDT indique des quantités de produits consommées à hauteur de 475 tonnes pour le cannabis (résine et herbe) ainsi qu’approximativement 25 tonnes de cocaïnes consommées par an sur le territoire Français (OFDT,2020).

Cette importante demande pose donc la question de l’offre, car pour les drogues, la puissance de l’offre permet d’expliquer celle de la demande (Gandilhon, 2016, p. 32).

Les quantités consommées devant être acheminées, gérées, l’offre est donc créée et maintenue par le biais d’un trafic illégal, informel mais bien organisé.

Un trafic en évolution qui depuis 2010 à augmenter son chiffre d’affaires annuel (toutes drogues comprises) de 38%, arrivant aujourd’hui entre 3 et 4 milliards d’euros (Andrieux,2020).

Le trafic de stupéfiants est offre soutenue par le biais de nombreux acteurs, l’OFDT en compte environ 236 000 qui vivent directement ou indirectement de l’argent de la drogue en France ainsi que 20 000 qui ne vivent que de ça (OFDT,2019).

La circulation de drogues sur le territoire français est de ce fait bien organisée, dynamique et avec un chiffre d’affaires important, le trafic de stupéfiant est cependant illégal et « combattu », par le biais de divers programmes à plusieurs échelles, que ce soient des luttes contre les drogues visant les consommateurs ou les trafiquants, localement, nationalement ou internationalement.

Toutefois, malgré les efforts fournis pour combattre le trafic, la « guerre à la drogue » est aujourd’hui décrite comme un échec ou du moins comme une solution insuffisante, « Il est raisonnable d’affirmer que le bilan global de la prohibition est négatif, les politiques et actions antidrogues mises en place durant des décennies pour interdire la production, le trafic et l’usage de drogues n’ayant permis de supprimer ni les productions illégales dans les divers pays producteurs, ni les échanges commerciaux entre régions de production et régions de consommation » (Chouvy, 2009).

Alors pourquoi les politiques et actions antidrogues ne sont pas efficaces ?

Dans un premier temps, en se focalisant sur la demande « Les consommateurs de drogues sont des « clients très stables » » (Bergeron et al., 2021, p. 247), il est donc difficile d’arrêter ou de limiter leurs consommations pour limiter la demande en stupéfiants.

Il est donc difficile de contrôler les pratiques et la consommation de chaque individu consommateur.

Dans un second temps, en se focalisant sur l’offre. L’offre de stupéfiants est l’œuvre de plusieurs acteurs, que ce soient des « gros bonnets » ou des « petites mains du trafic », l’échec de la « guerre à la drogue » pourrait résider dans le cloisonnement des solutions alternatives proposées aux acteurs de l’offre.

Aujourd’hui un dealer, peu importe son âge va pouvoir gagner assez d’argent pour ne plus penser à d’autres solutions viables pour son avenir.

Aujourd’hui, un dealer peut gagner suffisamment d’argent pour gagner sa vie, comme le montre cet extrait d’un entretien conduit dans le cadre de ce mémoire:

« J’fais pas la victime, mais regarde, un petit là, il a 12 ans, il peut soit aller à l’école, pour apprendre un métier, le faire, peut-être même avoir des diplômes, et finalement il va faire quoi…2000 euros par mois ? Et il va être content de « bien gagner sa vie », alors qu’ici, les 2000 euros tu peux les faire en une semaine, voire plus si tu te tues à la tâche! » (Entretien Vhydra, décembre 2021).

Se « tuer à la tâche », c’est ce qui est également appelé dans la rue « charbonner », « Le choix du trafic pour certains individus n’exclut pas une certaine éthique de la besogne, aspect que l’on retrouve dans le vocable « charbonner ». » (Lalam, 2017, p. 4), cette force de travail qui se combinant à la spécificité des produits viens créer une organisation complexe et maitrisée bien qu’informelle.

Drug dealers know more about running a business than 90% of college professors.” Ou “Les dealers de drogues savent mieux gérer une entreprise que 90% des professeurs » (Elon Musk, 2021).

Cette phrase caractérise bien la mentalité des acteurs que j’ai eu la chance de rencontrer, et donc montre une organisation solide des réseaux avec une forte logique entrepreneuriale .

Pour caractériser l’organisation des réseaux et des trafiquant s, une phrase de Tim Morris, directeur général des services de police qui dit que « L’approvisionnement en stupéfiants illicites aux quatre coins du monde est plus abondant, plus complexe et plus diversifié que jamais. » amène donc à la question large de recherche de ce mémoire :

La question large de recherche de ce mémoire

Ce mémoire s’inscrit dans l’analyse de la logistique et du transport de drogues, plus précisément, il s’intéressera à la distribution des drogues, avec un intérêt à la logistique du dernier kilomètre en France.

Pour essayer de comprendre la complexité des réseaux de distributions et de transport de drogues, leurs diversifications et les méthodes employées.

Pourquoi est-il important de s’intéresser à la logistique des drogues ?

Il est intéressant et important de s’intéresser à la logistique des drogues car c’est un monde peu connu, qui malgré sa méconnaissance engendre un capital très important mais qui coûte également beaucoup à être combattu et fait partie désormais de plus en plus de politiques et de débats.

Il est donc important de mieux comprendre la logistique des drogues pour mieux l’appréhender et le réguler, pour pouvoir offrir des solutions viables et pas uniquement restrictives, en pensées décloisonnées et qui prennent en compte un ensemble de critères et de variables.

Dans la recherche, il y a une réelle demande, que ce soit sur des drogues en particulier comme le cannabis :

« As a result, a “truly glaring gap on cannabis production, distribution, and consumption” exists in the geographic literature on drug commodities1 » (Chouvy, 2019, p. 1) ou bien sur des domaines précis :

« Il y a beaucoup de domaines dans lesquels un approfondissement des travaux de recherche permettrait d’acquérir une bien meilleure compréhension générale de différents aspects du problème de la drogue » (UNODOC, 2020, p.21).

Il y a également des demande sur la recherche visant le marché de manière globale : « Des travaux de recherche supplémentaires doivent être menés pour mieux appréhender les marchés de la drogue dans toute leur complexité » (UNODOC, 2020, p.21).

1 En résultat, une «lacune vraiment flagrante sur la production, la distribution et la consommation de cannabis» existe dans la littérature géographique sur les produits de base des drogues

L’importance de toutes ces demandes en recherche étant l’aspect de terrain : « Comprendre ce qui se passe sur le terrain, définir des priorités claires qui soient négociées avec tous les acteurs, évaluer les résultats, effets et impacts de l’action publique : la voie du changement est étroite, mais pour le moment il n’y en a pas d’autre.» (Coppel, 2013, p. 63) .

Il est cependant nécessaire d’avoir certains éléments contextuels pour faciliter la compréhension du travail de ce mémoire, son intérêt et ses objectifs , quelques définitions sont donc nécessaires pour comprendre d’une part le sujet traité : la logistique et d’une autre part le produit : les drogues.

Ces définitions sont nécessaires car les drogues peuvent être définies de différentes manières, les processus logistiques sont propres à des logiques d’entreprises qui peuvent ne pas être connues et comprises d’un premier abord.

La définition d’une drogue

Il est complexe de définir la notion de drogues. Une drogue, c’est selon le dictionnaire Larousse une « Substance psychotrope naturelle ou synthétique, généralement nuisible pour la santé, susceptible de provoquer une toxicomanie, et consommée en dehors d’une prescription médicale ».

Une drogue, peut avoir plusieurs signification s, Larousse décrit également une drogue comme une « Substance dont l’usage excessif est toxique en raison aussi de la dépendance qu’il crée chez l’utilisateur : « Sa drogue, c’est le café » ou encore comme une « Chose qui grise, intoxique l’esprit ou dont on ne saurait psychologiquement se passer : Le jeu était pour lui une drogue indispensable ».

Selon Emma Wincup , chercheuse sur la pauvreté et le crime, une drogue peut être définie de manière large ou étroite, la définition étroite indiquant des substances interdites par la lois (drogues illégales comme le cannabis, l’héroïne, la cocaïne…), ce qu’elle décrit comme étant évolutif en fonction des lois et juridictions (comme le cannabis par exemple), la définition large ajoutant d’autres substances, légales, mais qui engendre des usages « illicites » ou « abusifs » (tabac, alcool, solvants…) (Wincup, 2006).

La définition donnée par le programme français anti-drogue MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives) est que « toute substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central (sensations, perceptions, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états de conscience ».

Il n’est donc pas là question d’illégalité contrairement à la définition donnée par Emma Wincup mais bien la même notion de toxicité et de perturbation donnée par la définition du Larousse.

La MILDECA va encore plus loin dans la définition et classifie les drogues par leurs effets, que ce soit apaisant, stimulant ou qui provoque des hallucinations ou encore par leur origines naturelles ou synthétiques. (MIDLECA, 2022).

Tous les auteurs ne sont donc pas en accord pour définir les drogues, de plus, ces dernières peuvent être classifiées de manière internationale en fonction de leur effets et de leur dangerosité.

Un rapport de la « Global Commission on Drugs Policy » de 2019 vient synthétiser les drogues par type :

Figure 1 : Les différentes drogues psychoactives, La classification des substances psychoactives : GCDP, 2019

Les différentes drogues psychoactives, La classification des substances psychoactives

Mais également par dangerosité :

Figure 2 : Notes pondérées de la nocivité des drogues, La classification des substances psychoactives : GCDP, 2019

Notes pondérées de la nocivité des drogues, La classification des substances psychoactives : GCDP, 2019

La définition des drogues est donc difficile car elle relève de plusieurs critères pour être définie, que ce soit de dangerosité, de type, de statut législatif ou encore de type d’utilisation.

 

Ainsi, un téléphone ou du café peuvent être perçus comme des drogues alors qu’ils ne rentrent pas dans des critères de statut législatifs, à l’inverse, les champignons ne présentent pas de dangerosité particulière mais sont considérées comme des drogues.

Pour ce mémoire, la définition retenue sera la définition étroite d’Emma Wincup, que les drogues sont des substances interdites par la loi, ces substances dans le cadre du mémoire seront le cannabis, la cocaïne, l’ecstasy et l’héroïne.

Un mémoire sur la logistique de 4 substances

Les drogues qui seront traitées dans ce mémoire seront le cannabis, la cocaïne, l’ecstasy ainsi que l’héroïne.

Ce sont les drogues les plus évoquées lors du travail de terrain, des entretiens qui sont également les plus consommées en France et qui présente donc un volume plus important que ce soit dans les ressources documentaires ou dans la littérature grise, de plus, ce sont des drogues que j’ai déjà été amené à manipuler lors de mon observation participante, je connais donc leurs textures, leurs prix et les méthodes qui correspondent à chacune d’entre elles.

Le choix d’un nombre limité de drogues vise à avoir certain cadrage, il y a beaucoup de drogues présentes, il est difficile de traiter de toutes les drogues « répertoriées ».

Pourquoi alors prendre plusieurs drogues et ne pas se focaliser sur une seule (cannabis par exemple) ?

Car les 4 drogues qui seront étudiées dans ce mémoire présente toutes des spécificités dans leurs méthodes de transport et dans leur logistique.

Que ce soit aux étapes de productions, des routes empruntées, des méthodes utilisées pour le transport, du conditionnement ainsi que des méthodes de distribution, clientèles et contextes de distribution, toutes ces drogues présentent des méthodes et des logistiques propres.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La logistique des stupéfiants : Zoom sur la distribution finale et le dernier kilomètre
Université 🏫: Sorbonne Université - Master TLTE
Auteur·trice·s 🎓:
Julien Magana

Julien Magana
Année de soutenance 📅: Travail de mémoire de Master (Transports, Logistiques, Territoires & Environnements) - Jun 2022
Student in second year of Master GAED specialized in Transport Logistics Territories and Environment . searching for an intersting PhD program that would meet my mindset and curiosity
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