7 clés pour comprendre la digitalisation et la performance financière des banques 

B. Modalité de mesure de la digitalisation et de la performance financière des banques

Dans cette nous présentons les différentes modalités de mesure des concepts comme proposé dans la littérature.

Mesure de la performance financière des banques

La performance financière des banques, c’est-à-dire leur capacité à dégager des profits, représente l’objectif visé par chaque banque. Cette définition est applicable dans tous les champs de la gestion. Cependant elle n’intéresse pas que les établissements et leurs actionnaires

; elle revêt aussi un enjeu important pour la stabilité financière à moyen-long terme (Sienkiewicz 2017). Le rôle intrinsèque des fonds propres est d’amortir les chocs financiers en permettant l’absorption de pertes comptables de manière ponctuelle et l’enjeu actuel, dans un contexte de durcissement réglementaire, est de dégager un niveau de rentabilité qui permet aux banques d’accumuler les fonds propres nécessaires au maintien de leur activité. Est performante, l’entreprise qui atteints ses objectifs.

Selon (Sidibe 2018), le ROE traduit la santé financière de la banque et correspond à la part des bénéfices reçus par les actionnaires. Une amélioration du ratio de la rentabilité des capitaux propres peut provenir d’une faible capitalisation structurelle de la banque se traduisant par un faible niveau des fonds propres. Donc une augmentation des capitaux peut affaiblir et diminuer le ROE, c’est pour cela les dirigeants sont en mesure de garantir un rendement important pour les actionnaires afin d’éviter une augmentation des capitaux propres. Malgré son utilité notable au niveau du calcul de la performance financière des capitaux propres apportés à la banque, la Banque Centrale Européenne adresse des critiques à l’utilisation de cet indicateur dans son rapport « Beyond ROE – How To Measure Bank Performance » en 2010.

Comme nous l’avons constaté, dans le domaine bancaire les indicateurs de performance financières les plus fréquemment utilisés sont : le ROA, le ROE et coefficient d’exploitation.

Coefficient de rentabilité des actifs (ROA)

Le coefficient de rentabilité (ou Return On Assets) meure le rapport entre le résultat net (outil permettant de savoir si l’entreprise est bénéficiaire ou déficitaire) et le total des actifs (ensemble des éléments générant des ressources). Le ROA est un ratio qui a pour objectif de mesurer l’efficacité avec laquelle les actifs sont employés. Il donne une mesure de la performance de l’ensemble de la banque car il prend en considération la totalité des moyens mis en œuvre et représente la capacité de la banque à créer du profit à partir de sa base d’actifs. Le ROA renseigne sur le taux de rendement de l’actif investi. Cela signifie qu’il indique si les ressources de l’entreprise sont correctement utilisées, de façon à générer des bénéfices :

Le ROA es basé sur la marge nette (rentabilité finale de l’entreprise) et la rotation des actifs (ratio obtenu en divisant le chiffre d’affaire total par le nombre d’actifs, pour calculer la rentabilité de chaque actif) ;

Il est insensible à l’effet de levier, lequel permet de générer un bénéfice par le biais de l’endettement. En effet, les données permettant de calculer le ROA ne prennent pas en compte la notion de l’endettement.

Plus ce ratio est élevé, plus la banque est performante.

𝐑𝐎𝐀 =

𝐑é𝐬𝐮𝐥𝐭𝐚𝐭 𝐍𝐞𝐭

𝐓𝐨𝐭𝐚𝐥 𝐁𝐢𝐥𝐚𝐧

C’est le ratio le plus utilisé pour évaluer les performances d’un établissement de crédit. Mais son interprétation doit être faite avec prudence car il est très influencé par la politique de provisions de l’établissement de crédit puisque le Résultat Net incorpore le coût du risque et que les actifs nets figurent dans provisions le bilan bancaire.

Résultat net : Le résultat net, c’est la différence entre les produits et les charges après paiement de l’impôt. En fait, il existe trois types de résultats nets :

Le résultat d’exploitation, qui correspond à l’activité économique de l’entreprise ;

Le résultat financier, égal à la différence entre le produits financiers (intérêts courus, trésorerie, etc.) et les charges financières (intérêts d’emprunts, pertes de change, escompte, etc.) ;

Le résultat exceptionnel, représentatif des opérations de gestion (remboursement d’une dette, par exemple) ou des opérations en capital (par exemple, argent généré par la vente d’une partie de l’entreprise).

Total bilan : Le total du bilan ou actifs nets regroupent l’ensemble des ressources d’une entreprise, une fois qu’on y a soustrait les dettes que celle-ci a à rembourser.

Coefficient de rentabilité financière (ROE)

Le coefficient de rentabilité (ou le Return On Equity) est un ratio essentiel à prendre en compte lors de l’analyse financière d’une entreprise ou d’un projet. Et pour cause, le ROE fait partie des principaux ratios de rentabilité à calculer lorsqu’il est question de retour sur investissement.

C’est un ratio financier ayant pour but de mesurer l’aptitude d’une organisation à créer du bénéfice par rapport aux fonds propres mis à disposition. Le ROE permet donc d’apprécier l’efficacité d’une organisation à utiliser les fonds propres apportés par les actionnaires.

Le ROE est le plus utilisé par les analystes financiers et a inspiré les premiers ratios de mesure de performance mis en place par les grandes entreprises. Il est défini comme la possibilité d’une entreprise à rémunérer, à partir de son exploitation et d’une manière adéquate et permanente les fonds propres, tout en assurant sa stabilité financière. Il permet de calculer le rendement des Fonds Propres, de comparer les performances de l’entreprise à la rentabilité attendue par les actionnaires, et d’apprécier son attractivité financière. Ce ratio, appelé également coefficient de rentabilité et qui permet de mesurer la rentabilité du capital investi on le calcule moyennant le ratio suivant :

𝐑𝐎𝐄 =

𝐑é𝐬𝐮𝐥𝐭𝐚𝐭 𝐍𝐞𝐭

𝐅𝐨𝐧𝐝𝐬 𝐏𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞𝐬

Fonds propres : Egalement appelé capitaux propres, les fonds propres regroupent à la fois l’ensemble des capitaux apportés par les actionnaires lors de la création de la société et à l’occasion d’une augmentation de capital mais aussi les fonds acquis par une entreprise en raison de son activité.

Les banques et les entreprises d’investissements ont des exigences en matière de fonds propres. C’est le règlement COBAC qui les impose les établissements bancaires à provisionner suffisamment de fonds propres pour pouvoir couvrir les pertes inattendues et rester solvables en cas de crise. Le principe de base veut que le montant des fonds propres requis dépende du risque lié aux actifs de chaque banque. Pour résumer, les actifs plus sûr doivent être couverts par moins de fonds propres, et inversement pour les actifs plus risqués.

Comme le ROA, cet indicateur est parmi les indicateurs comptables les plus appropriés pour mesurer la performance financière des banques. L’inconvénient du ROE, c’est qu’il peut être gonflé en augmentant le niveau du levier financier, car le ROE peut être une sortie de la relation (ROA x multiplicateur de levier). Généralement il s’agit de la relation entre le ROE et le ROA (Habis Almustafa. 2017).

Le coefficient d’exploitation

Le coefficient d’exploitation est un indicateur de rentabilité d’exploitation qui indique la part de Produit Net Bancaire absorbée par les frais généraux (coûts fixes), qui reflète la marge dégagée par la banque sur l’ensemble de ses activités avec ses trois composantes (les intérêts, les commissions et les plus ou moins-values), consommées par les frais généraux. Il est déterminé à travers l’indicateur suivant :

𝐂𝐨𝐞𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐝’𝐞𝐱𝐩𝐥𝐨𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 =

𝐅𝐫𝐚𝐢𝐬 𝐠é𝐧é𝐫𝐚𝐮𝐱

𝐏𝐫𝐨𝐝𝐮𝐢𝐭 𝐍𝐞𝐭 𝐁𝐚𝐧𝐜𝐚𝐢𝐫𝐞

C’est un ratio très significatif de la rigueur de la gestion de la banque et il est souvent calculé, notamment dans une optique comparative. Un coefficient d’exploitation supérieur à 70% est jugé élevé et inférieur à 65% convenable. Un ratio élevé signifie soit des frais généraux excessifs compte tenu du volume des opérations réalisées, soit comme étant la conséquence d’une contraction du produit net bancaire, à moyens inchangés. Les banques ont comme objectif de réduire ce coefficient au maximum en adoptant une logique d’économie qui réduit toutes les dépenses et notamment les dépenses liées au capital humains.

Pour être performante, une banque doit à la fois faire les bons choix et biens faire ces choix. Mais bien qu’il soit relativement aisé sur le plan théorique, de déterminer les conditions à remplir pour qu’elle figure parmi les « meilleures », il demeure beaucoup plus difficile, sur le plan pratique de quantifier la manière d’y parvenir et de chiffrer de façon satisfaisante les écarts de performance entre les banques. En fait, plusieurs études ont été élaborées concernant l’évaluation des banques en se basant sur les concepts d’efficacité et/ou d’efficience. À ce sujet, il s’avère nécessaire de bien les distinguer (Berger 2006).

Mesure de la digitalisation

Pour mesurer l’impact de la digitalisation sur la performance financière, nous utilisons les indicateurs tels que l’ouverture de comptes en ligne (OUV_COM_LIG), l’accès aux comptes en lignes (AC_COM_LIG) et l’utilisation de l’application mobile Banking (AP_MOB_BAN).

Depuis la création de l’OUV_COM_LIG, les banques en lignes rivalisent de promotions pour attirer les prospects. Les offrent de bienvenue des banques sur internet motivent des milliers de clients à tester une expérience bancaire digitale. Aussi les services en lignes des banques permettent d’ouvrir un compte en quelques minutes et de discuter avec un conseiller à distance.

Ensuite, l’accès aux comptes en ligne (AC_COM_LIG) qui est un service que la banque propose aux clients qui leur permet ensuite de consulter le solde et les derniers mouvements des comptes sur internet, d’émettre des virements en ligne ou encore de commander un chéquier. Ce service est parfois payant pour certaines banques. Les banques offrent de plus en plus à leurs clients qui utilisent les services de banque à distance et les banques en ligne font de gros efforts pour offrir des services novateurs et originaux13. En effet, avec la mondialisation des économies

13 www.banque.meilleurtaux.com (http://www.banque.meilleurtaux.com/)

où la concurrence s’accroit, les banques cherchent à offrirent davantage de services aux clients, l’information est de plus en plus une variable stratégique essentielle (Djamila 2010).

De même, l’utilisation de l’application mobile Banking (où mobile Banking) est service proposé par les opérateurs de téléphonies qui permet de consulter le solde d’un compte, de transférer des sommes d’argent, de faire des paiements en ligne et régler des factures. Les Mobiles Banking sont plus qu’une expérience bancaire car elle réunit le meilleur de la gestion financière personnelle, des paiements et des styles de vie.

OU_COM_LIG : les banques en ligne proposent beaucoup sur le site web avec des offres promotionnelles régulières. Mais pour bénéficier de sésame de 80 à 130 XAF ou XOF il faut bien entendu montrer patte blanche, ou plutôt patte dorée…. Les banques n’hésitent pas à sacrifier 1 à 2 ans de rentabilité pour attirer les internautes : une prime à l’ouverture du compte, une carte bancaire gratuite, un découverte d’office, une tarification très basse ou presque nulle, une prime pour l’ouverture d’un produit d’épargne. Les banques en lignes séduisent de plus en plus de clients ce qui leur permet d’enregistrer une activité à la hausse. Pour ouvrir un compte en ligne avec une carte bancaire gratuite la plupart de banques exigent du client un niveau de revenus minimum selon l’accès à l’offre standard.

AC_COM_LIG : dans le domaine de services, et en particulier dans le secteur bancaire, on note ces dernières années un engagement pour l’usage des technologies de l’information (TIC) et particulièrement d’internet pour l’accès aux comptes bancaires en ligne. De même les services bancaires ont fondamentalement changé du fait l’usage de ces technologies (Johns, 2014). Ceci permet de mesurer le taux de bancarisation malgré le faible développement du secteur de TIC. Le taux de bancarisation désigne le pourcentage de la population qui dispose d’au moins un compte bancaire.

AP_MOB_BAN : la plupart des grandes banques ont aussi les applications bancaires pour smartphone (application unique ou plusieurs applications distinctes). Les applications bancaires permettent de réaliser tout ce dont on a besoin sur le site internet de la banque à distance : consultation du compte, suivi budgétaire, gestion de sa carte bancaire, transactions, contact avec son conseiller ou sa banque. Pratique et simple, les applications peuvent même permettre de vérifier, selon les banques, évaluer ses impôts, etc.

 

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Digitalisation et performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne
Université 🏫: Université de Yaoundé II - Faculté des sciences économiques et de gestion - Département de mathématiques appliquées aux sciences sociales
Auteur·trice·s 🎓:
BOURDANNE SOBDIBE CHERIF

BOURDANNE SOBDIBE CHERIF
Année de soutenance 📅: Mémoire rédigé et présenté en vue de l’obtention d’un Master II Professionnel en Gouvernance Financière, Option : Métiers de la Banque - 2021-2022
Master 2 en GOUVRNANCE FINANCIERE .
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