Exploration de l’impact de la digitalisation sur la performance bancaire en afrique subsaharienne

Université de Yaoundé II
Faculté des sciences économiques et de gestion

Département de mathématiques appliquées aux sciences sociales
PO.BOX : 1365 Yaoundé-Cameroon

Mémoire rédigé et présenté en vue de l’obtention d’un Master II Professionnel en Gouvernance Financière,
Option : Métiers de la Banque
Digitalisation et performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne
Digitalisation et performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne

Par :
BOURDANNE SOBDIBE CHERIF
Titulaire d’une Licence en Sciences Economiques

Sous l’encadrement de :
Dr ELOMO ZOGO Thérèse

Chargé de cours Université de Yaoundé II

Année académique
2021-2022

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : DIGITALISATION ET PERFORMANCE SOCIALE DES BANQUES DANS LES PAYS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE 9
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE 10
CHAPITRE I : DIGITALISATION ET PERFORMANCE SOCIALE : UNE ANALYSE THEORIQUE 11
Section 1 : Les fondements théoriques et une présentation des modalités de mesure 11
Section 2 : Canaux de transmission de la digitalisation sur la performance sociale 21
CHAPITRE 2 : EFFETS DE LA DIGITALISATION SUR LA PERFORMANCE SOCIALE DES BANQUES DANS LES PAYS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE : UNE MISE EN EVIDENCE EMPIRIQUE 31
Section 1 : Digitalisation et performance sociale : une analyse des faits stylisés 31
Section 2 : Modélisation économétrique de la relation entre la digitalisation et la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne 36
DEUXIEME PARTIE : DIGITALISATION ET PERFORMANCE FINANCIERE DES BANQUES DANS LES PAYS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE 43
CHAPITRE 3 : DIGITALISATION ET PERFORMANCE FINANCIERE DES BANQUES DANS LES PAYS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE : UNE ANALYSE THEORIQUE 45
Section 1 : les fondements théoriques et une présentation des modalités de mesure 45
Section 2 : Digitalisation et performance financière un examen des canaux de transmission
CHAPITRE 4 : EFFET DE LA DIGITALISATION SUR LA PERFORMANCE FINANCIERE DES BANQUES DANS LES PAYS D’AFRIQUES SUBSAHARIENNE 63
Section 1 : Digitalisation et performance financière des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne : faits stylisés et cadre méthodologique 63
Section 2 : Modélisation économétrique de la relation entre la digitalisation et la performance financière des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne 68
CONCLUSION GENERALE 75

DEDICACE

Je dédie ce travail à la famille BOURDANNE.

AVERTISSEMENT

« L’université de Yaoundé II (Soa) n’entend donner aucune approbation ni improbation, aux opinions émises dans ce document. Ces opinions doivent être considérés

comme propres à l’auteur »

REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements et exprimer ma gratitude à mon encadreur Dr ELOMO ZOGO Thérèse pour avoir supervisé ce travail ainsi que pour ses précieux conseils.

Je tiens à remercier chaleureusement ma famille N’DARI MADANG qui m’a aidé à surmonter tous les obstacles.

A mon père BOURDANNE N’DARI qui sans lui ce travail ne serait pas aussi riche, sa patience, son soutien et sa disponibilité.

A ma mère IGNERA MARIAM pour son amour inestimable, son soutien indéfectible et tous ses encouragements. Un grand merci pour toutes les valeurs qu’ils ont su m’inculquer.

Merci également à mes frères et mes sœurs pour leur tendresse, leur attention et leur patience.

A tous les enseignants et professeurs qui m’ont éclairé pendant toutes mes années d’études et à tous ceux qui ont participé directement ou indirectement à la mise en œuvre de cette humble production.

Mes remerciements les plus cordiaux vont aussi à tous mes camarades de Master 2 pour leur présence dans les moments difficiles et les bons moments.

LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS

ASS : Afrique subsaharienne

CEMAC : Communauté Economique et monétaire de l’Afrique Centrale

CNE : coefficient d’exploitation

ETI : Ecobank Transnational Intercorporeated

GSMAssociation (GSMA ou Global System for Mobile Communication)

ROE : Return On Equity

ROI : Return On Investment

RSE : Responsabilité Sociale de l’Entreprise

UEMOA : Union Economique et monétaire Ouest Afrique

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : statistique descriptive de l’effet d la digitalisation sur la performance sociale35
Tableau 2 : Matrice de corrélation de l’effet de la digitalisation sur la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne36
Tableau 3 : régression linéaire de notre modèle linéaire40
Tableau 4 : régression linéaire BUDFORMS40
Tableau 7 : Statistiques descriptives performance financière67
Tableau 8 : matrice de corrélation (performance financière) sous stata 201768
Tableau 9 : régression des données de la performance financière (ROA, ROE, CN_E)73

LISTE DES GRAPHIQUES

Figure 1 : Effet de la digitalisation (OUV_COM_LING, AP_MO_BAN, AC_COM_LING, MONETIQUE) sur la performance sociale (BUDFORMS)32
Figure 2 : Effet de la digitalisation sur la performance sociale en zone CEMAC33
Figure 3 : Effet de la digitalisation sur la performance sociale dans l’UEMOA34
Figure 4 : état des lieux de l’évolution de la digitalisation et de la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne35
Figure 5 : digitalisation (OUV_COM_LIG, AP_MO_BAN, AC_COM_LIG, MONETIQUE) et performance financière (ROA, ROE, CN_E)64
Figure 6 : effet de la digitalisation sur la performance financière des banques en zone CEMAC
Figure 7 : effet de la digitalisation sur la performance financière des banques dans la zone UEMOA65
Figure 8 : Etats des lieux de l’évolution de la digitalisation et de la performance financière dans les pays d’Afrique subsaharienne66

Résumé

L’objectif de ce travail est d’évaluer l’effet de la digitalisation sur la performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne sur un échantillon de 6 grands groupes de banques. De manière spécifique, il est question d’évaluer l’effet de la digitalisation sur la performance sociale des banques dans un premier temps et dans un second temps, d’évaluer l’effet de la digitalisation sur la performance financière. Pour ce faire, l’analyse est faite à partir de la méthode des moindres carrés.

Les différentes estimations aboutissent à deux résultats. D’abord, la digitalisation captée par ses différentes dimensions (ouverture des comptes en ligne, application mobile Banking, accès aux comptes en ligne) améliore la performance sociale des banques. Ensuite, la digitalisation stimule la performance financière des banques.

De nos résultats, nous avons formuler les recommandations suivantes : La digitalisation permet d’offrir des services multiples aux clients via une application mobile ou implanter des sites web interactifs permet à la banque de gagner en efficacité et d’assurer une relation durable avec ses clients. C’est une pratique qui favorise une meilleure organisation du métier et le développement d’une relation durable avec la clientèle, il n’en demeure pas moins que ses enjeux sociaux et financiers restent très appréciables.

Mots clés : performance, digitalisation, performance sociale, performance financière, rentabilité, bilan social, Afrique subsaharienne.

Absract

The objective of this work is to assess the effect of digitalization on the performance of banks in sub-Saharan African countries on a sample of 6 major banking groups. Specifically, it is a question of evaluating the effect of digitalization on the social performance of banks in a first step and secondly, to evaluate the effect of digitalization on financial performance.

To do this, the analysis is made using the least squares method. The different estimates lead to two results. First, digitization captured by its different dimensions (opening of online accounts, mobile banking application, access to online accounts) improves the social performance of banks.

Secondly, digitization stimulates the financial performance of banks. From our results, we have formulated the following recommendations: Digitization makes it possible to offer multiple services to customers via a mobile application or to set up interactive websites allows the bank to gain in efficiency and to ensure a lasting relationship with its customers.

Itis a practice that promotes a better organization of the profession and the development of a lasting relationship with the clientele, the fact remains that and financial stakes remain very appreciable.

Keywords : performance, digitalization, social performance, financial performance, profitability, social balance sheet, sub-saharan Africa.

INTRODUCTION GENERALE

Contexte

Dans un contexte des grandes mutations, la performance bancaire et ses déterminants deviennent un enjeu important. Ces mutations imposent la restructuration des systèmes bancaires qui fragilisent de nombreux établissements financiers. Généralement dans le monde de l’entreprise, la performance est définie comme : « le résultat d’une action, le succès de l’action, ou bien à partir des modes d’obtention du résultat ».

De façon générale, une entreprise est performante si elle génère de la valeur (Melchior 2013). Pendant longtemps, la performance a été assimilée à la minimisation ou la compression des coûts toutefois, actuellement cette conception est insuffisante pour appréhender la performance de l’organisation (Giraud 2005).

En effet, à l’ère de compétitivité où les entreprises cherchent à se démarquer sur tous les plans, la notion de performance ne concerne plus seulement l’aspect financier, mais plusieurs autres domaines d’où la performance globale (Renaud 2010). Elle a donc quatre dimensions :

La performance économique : Il s’agit de mesurer les composantes de la compétitivité de l’entreprise : la compétitivité-prix et la compétitivité-hors prix ;

La performance financière : Traditionnellement, d’après Alfred1, on mesure la performance financière à l’aide des indicateurs comme le ROA (Return On Asset), ROE (Return On Equity) et le CN_E (coefficient d’exploitation) ;

La performance organisationnelle : Il s’agit de mesurer la performance de l’entreprise au niveau de la qualité de la production, de la flexibilité, des délais…

La performance sociale : La performance sociale « c’est la résultante – positive ou négative – des interactions des salariés d’une organisation, dans l’atteinte des objectifs de celle-ci » (Bagio & Sutter, 2017 ; repris par Touate & Benouna, 2019). On mesure généralement dans le domaine bancaire, la performance sociale à l’aide du bilan social avec les mesures comme le budget formation/masse salariale et taux d’adéquation poste/profil.

Dans le domaine bancaire, la performance repose sur la recherche de la performance financière à travers la prise de risque et de la performance sociale à travers le bilan social. Selon (Nouy 1993), la rentabilité des établissements de crédit représente leurs aptitudes à produire de leurs exploitations un excédent suffisant et indispensable pour la continuité de leurs activités après la déduction des coûts nécessaires à cette exploitation.

1 Alfred Sloan (1875-1966) : Lorsqu’il était à la tête de General Motors, Sloan a introduit le « contrôle de gestion et tableau de bord traditionnel ». Il a fait de cet outil un élément essentiel dans la conduite de l’entreprise.

Plusieurs études menées sur le sujet mettent en évidence des variables qui selon les auteurs influencent la performance des banques. Toutefois sur certaines variables il y a un débat. Selon Athanasoglou et al. (2008) les points de vue différents ou contradictoires s’expliquent par le fait que les études sont menées dans des pays, des environnements et de périodes de temps qui diffèrent.

La performance sociale concerne le capital humain. En effet, les salariés d’une entreprise socialement performante sont motivés, compétents et fidèles. La performance sociale est donc née de la volonté de l’entreprise à améliorer le bien-être des salariés au travail et d’augmenter par la suite, leur efficacité (Baggio & Sutter, 2013).

Une entreprise est jugée socialement performante quand elle est apte à mettre en place une pratique de gestion des ressources humaines qui permette de déceler le rôle de chaque individu au sein de l’entreprise afin qu’il soit valorisé et que l’employé soit motivé et attaché à l’entreprise. (Bughin et Colot, 2008 ; repris par Guerraou & ElAmili, 2020). Dans le même sens, Le Louarn et Wils, (2001) considèrent la performance des ressources humaines comme l’influence des actes de gestion sur les personnes au travail, sur leurs attitudes et comportements.

En s’inspirant des travaux de (Huizinga 1999) ; (Cousin 2011) ; (Bahyaoumi 2017) ; sur les déterminants de la performance bancaire, nous avons retenu les facteurs qui nous semble pertinents et qui sont susceptibles d’impacter la performance des banques des pays d’Afrique subsaharienne.

Ces facteurs explicatifs de la performance sont généralement regroupés en deux groupes qui sont : Les facteurs internes (la capitalisation, la liquidité, l’efficacité opérationnelle, le contrôle, le montant des dépôts bancaires et le coût de financement) et les facteurs externes (la croissance du Produit Intérieur Brut).

A cela s’ajoute la digitalisation bancaire qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour développer des outils au service des clients ; celle-ci doit rester et demeurer un moyen de simplification dans la satisfaction des services bancaires et non une finalité en soi, combien même contribue-telle à réduire les charges d’exploitation (Halaissi, 2020)2.

En effet, un service réalisé auparavant sur un lieu physique peut aujourd’hui être accompli par un simple clic. « Le digital concerne toute utilisation des doigts, par extension, les supports virtuels qui requièrent l’utilisation des doigts ont été classés parmi les supports digitaux » (Notebaert 2018).

Cette digitalisation est devenue maitre mot des pratiques commerciales des entreprises. Assurer un service en ligne, développer une interactivité avec la clientèle et bénéficier des gains de temps remarquables permettent de renforcer son poids sur le marché, de dégager plus de rentabilité et de bénéficier des économies d’échelle.

2M’Fadel El Halaissi, « Les Limites de la Digitalisation Bancaire dans une économie émergent » ; Directeur Général Délégué ; BANK OF AFRICA

La transformation indique un cheminement qui sert à identifier, modifier et organiser les ressources pour partir d’un point pour aller à un autre. Elle est considérée également comme

« l’adoption des compétences technologiques facilement accessibles qui transforme la réactivité de l’organisation face aux changements du marché » (Bos 2018). Pour (David. 2018), « les transformations liées au numérique sont en première approche de trois ordres, l’automatisation pour la reproduction mécanique d’une séquence d’actions à l’aide d’un programme, la dématérialisation pour le remplacement des supports matériels par des fichiers informatiques et la désintermédiation pour la suppression des intermédiaires rendue possible avec le numérique ».

Il y a eu, l’Amérique, l’Europe … Aujourd’hui, les entreprises en général, et les banques en particulier, convoitent un nouvel eldorado géographique : l’Afrique dont l’économie croît de 5% en moyenne par an. Face au nombre considérable des clients attirés par les portefeuilles économiques, les banques africaines commencent à opter pour la digitalisation.

Cette solution permet d’effectuer diverses opérations bancaires à distance et en toute confiance, pour un gain de temps énorme et une réduction des coûts. Pour (Benhamdane 2020), les innovations technologiques (terminaux mobiles, tablettes, téléphones intelligents, réseaux sociaux, Big Data, Blockchain) ont investi tous les secteurs de l’économie, dont le secteur financier, favorisant ainsi la métamorphose de sa configuration et de son mode de fonctionnement.

Les services financiers numériques participent au développement du secteur financier et à l’inclusion financière en Afrique subsaharienne. La diffusion rapide de systèmes comme MPesa au Kenya et dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne a contribué à réduire le coût des transactions et à faciliter les transactions personnelles, tout en favorisant l’émergence de services d’intermédiation financière.

L’Afrique subsaharienne joue un rôle de précurseur dans le domaine de la banque mobile. En milieu rural, les intermédiaires bancaires classiques sont absents des zones à faible densité de population et le coût de leurs services est souvent prohibitif pour les ménages à faibles revenus et les petites entreprises. Le récent essor des services bancaires mobiles observé dans bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne a été facilité par le faible coût des transactions, les innovations de plus en plus nombreuses, et la forte croissance du nombre d’abonnés à la téléphonie mobile.

Par exemple dans la CEMAC aussi, la numérisation des services financiers prend de plus en plus corps par la voie, notamment, de la modernisation des moyens de paiement (transactions électroniques, cartes magnétiques, etc.), de l’interopérabilité monétique, puis du lancement, par les grandes banques de la zone, de solutions bancaires mobiles (BGFIMobile pour BGFIBank et NetFirst pour Afriland First Bank).

Cette évolution reste tout de même encore limitée en raison du coût de transformation élevé et du déficit d’infrastructures. Dès lors, l’expansion de la numérique demeure restreinte et de nombreux habitants de la zone ne disposent toujours pas d’un compte bancaire.

En effet, le taux de bancarisation se situerait aux alentours de 15 %, contre 43 % pour l’Afrique subsaharienne. Cette mutation, à laquelle le secteur financier régional ne saurait se soustraire, est porteuse d’avantages importants pour les établissements bancaires de la zone, notamment en matière de réduction des coûts d’exploitation, de dématérialisation des services bancaires, d’amélioration de la productivité et de développement commercial.

Problématique

La relation entre la digitalisation et la performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne pose un certain nombre de questionnements. La digitalisation touche tous les types d’entreprises, qu’elles soient grandes, petites où même très petites. Plusieurs études indiquent que la transformation digitale favorise l’émergence de nouvelles opportunités pour les clients mais aussi pour la banque en termes de performance. Il y a une controverse quant à l’effet de la digitalisation sur la performance. Par intuition, nous avons relevé deux tendances.

La digitalisation permet de mieux gérer les rendez-vous. Pour (Fayon & Tarta, 2014), la transformation digitale reflète beaucoup plus les pratiques des utilisateurs et ce n’est guère un fait technologique. Dans cette logique (Amahzoune 2022), la transformation digitale est donc pour une banque une condition incontournable pour améliorer ses performances, augmenter sa productivité, et renforcer sa compétitivité.

Elle permet notamment de mieux gérer les rendez- vous clients, et de mieux connaître sa base clientèle. Les banques doivent faire confiance aux innovations technologiques pour répondre efficacement aux attentes des clients. Cela permet d’améliorer davantage la qualité de leur service3. Cette dernière est fondamentale car elle permet de faire face aux exigences du monde moderne et de la pression du marché.

3 https://www.gtechnologies.ch : « les innovations bancaires alimentées par la technologie » en 2021

Pour d’autres auteurs comme (Halaissi 2019), la digitalisation et ses collatéraux sont inévitables, liés essentiellement à la désintermédiation, à la dématérialisation et enfin, à la déshumanisation de certaines activités bancaires. De même pour (Couturier 2016), la digitalisation expose les banques aux risques de sécurité SI : la sécurisation des données et des outils.

Pour apprécier réellement ses avantages, il faut attendre que des modèles de transformations digitales soient standardisés et pensé dans le but d’augmenter la productivité. Il faut parfois plusieurs années avant d’obtenir une stabilité. Il faut donc tenir compte de la relative nouveauté du phénomène et de son acceptation par l’ensemble des parties prenantes.

Dans certaines situations, le simple chevauchement des procédures numériques par rapport aux procédures analogiques qui animent actuellement le secteur administratif n’est pas suffisant et nécessite une refonte totale des modes de fonctionnement qui est difficile à accepter4. Dans un monde digitalisé, les données peuvent être volatiles passant d’un outil à un autre facilement (emails, outils collaboratifs, applications mobiles, etc.).

L’avènement de la digitalisation change profondément l’environnement des institutions financières (banques de détail et sociétés d’assurances vie et non-vie) dans le monde, en termes de profil de compétences des salariés et d’organisation des équipes du front au back office.

Elle constitue également un canal de transaction de plus en plus utilisé dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne, et présente de nombreux avantages comparatifs aussi bien pour les consommateurs que pour les institutions financières en termes d’accessibilité et de coûts de transaction. Le nombre d’agences d’institutions financières et de points d’accueil des clients aura sans doute tendance à diminuer dans les prochaines années, étant entendu que les clients réaliseront certaines opérations à distance ou sur des machines automatiques et « intelligentes ».

L’appréciation des performances implique des notions et des conditions de mesure. Elle nécessite aussi la mise en place d’un système de motivation pour le personnel. La mesure de performance est donc : le processus pour lequel les dirigeants s’assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité et efficience pour réaliser les objectifs de l’entité, elle s’appuie sur un système d’information et elle est conçue pour maitriser la gestion d’une entité, c’est-à-dire pouvoir mesurer et contrôler les risques et les performances analysés dans un environnement soumis à l’incertitude.

4 https://www.votre-it-facile.fr : « Qu’est-ce que la digitalisation : avantage et inconvénients » en 2020

Ainsi, au regard de ce qi précède, il est donc important de se poser la question de savoir : Quel est l’effet de la digitalisation sur la performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne.

De manière spécifique :

Q1 : Quel est l’effet de la digitalisation sur la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne ?

Q2 : Quel est l’effet de la digitalisation sur la performance financière des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne ?

Objectifs

L’objectif général est d’analyser l’effet de la digitalisation sur la performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne.

De manière spécifique, il s’agit :

D’analyser l’effet de la digitalisation sur la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne ;

D’analyser l’effet de la digitalisation sur la performance financière des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne.

Hypothèses

L’analyse de l’impact de la digitalisation sur la performance bancaire se développe en Afrique subsaharienne vu l’importance des mutations que subissent les banques. Comme hypothèse principale nous avons : la digitalisation impacte statistiquement la performance bancaire dans les pays d’Afrique subsaharienne.

H1 : La digitalisation améliore la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne.

H2 : La digitalisation stimule la performance financière des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne.

Intérêt de la recherche

Notre travail porte des intérêts sur le plan de politique économique et actuelle.

En terme de politique économique, la digitalisation des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne va permettre de provoquer une restructuration de nombreux secteurs dans l’économie autour de nouveaux modèles économiques et organisationnels. Elle est également à l’origine de nouveaux secteurs innovant.

En matière de politique actuelle, la digitalisation permet aux entreprises quelques soit le secteur d’activité, de gagner un temps considérable dans leur organisation. En effet, grâce à la communication digitale rapide et simplifiée entre les différents métiers, la banque parvient à optimiser son taux de production.

Données et méthodologie

Pour atteindre notre objectif, nous nous inspirons des travaux sur la performance de Short (1979), Demirgüç-Kunt (1999), Goddar et al. (2004) et Salva (éà&è), dans un échantillon de 6 groupe de banques dans les pays d’Afrique subsaharienne allant de la période de 2014-2020.

En se basant sur les enseignements de (Renaud 2010), nous utiliserons deux variables de la performance à savoir ; la performance sociale et la performance financière.

Notre analyse est faite sur des données secondaires provenant des sources tels que : CEMAC, UEMOA, UBA, ORABANK, ECOBANK, NIGERIA.

Pour capter l’effet de la digitalisation sur la performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne, notre étude utilisera la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO).

Plan du travail

Pour répondre à notre question de recherche formulée plus haut, le présent travail s’articule autour de deux grandes parties. La première partie traite la relation entre la digitalisation et la performance sociale et contient deux chapitres.

Le premier chapitre détail l’existence de d’un lien théorique entre les deux concepts tandis que le deuxième chapitre fait une analyse empirique de ce lien.

La seconde partie quant à elle, étudie la relation entre la digitalisation et la performance financière des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne et contient deux chapitres.

Le troisième chapitre montre le lien théorique entre les concepts, tandis que le quatrième chapitre fait une analyse empirique. Puis, vient la conclusion générale qui récapitule le travail effectué et présente quelques indications de politique économique et actuelle.

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