7 clés du diagnostic technique pour le développement de Douala 

SECTION 2 :

UN DIAGNOSTIC TECHNIQUE AU CŒUR DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNAUTE URBAINDE DE DOUALA

Dans cette section, nous verrons que la politique de développement de la Communauté Urbaine Douala s’élabore à partir d’un diagnostic technique (paragraphe 2). Pour cela, il convient tout d’abord de présenter ladite commune (paragraphe 1).

Paragraphe 1 : Présentation De La Communauté Urbaine De Douala

La Communauté Urbaine Douala est identifiable par sa situation géographique et administrative (A), et socio-économique (B).

A – Situation géographique et administrative

La Communauté Urbaine Douala est située au Cameroun, dans la région du Littoral, à l’intérieur du département du Wouri. Elle épouse exactement les limites du département du Wouri[1], et constitue, en même temps, le chef-lieu de ce département, et le chef-lieu du Littoral. D’une superficie de 923km²[2] dont 210 km² urbanisés, la Communauté Urbaine Douala est, selon l’observation que nous faisons sur la carte, limitrophe :

  • Au nord, du département du Moungo;
  • Au nord-est, du département du Nkam ;
  • A l’est, et au sud-est, du département de la Sanaga-Maritime ;
  • Au sud-ouest, de l’océan atlantique ;
  • Au nord-ouest, de la région du sud-ouest.

La CUD compte en tout 6 communes d’arrondissements :

  • Douala Ier : chef-lieu à Bonanjo, composée de 29 quartiers[3] ;
  • Douala IIe : chef-lieu à New Bell, composée de 16 quartiers[4];
  • Douala IIIème : chef-lieu à Logbaba, composée[5] de 49 quartiers[6] ;
  • Douala IVème : chef-lieu à Bonassama, composé de 09[7] quartiers ;
  • Douala Vème[8]: chef-lieu à Kotto, composé de 19 quartiers[9] ;
  • Douala VIème[10]: chef-lieu à Manoka, composé de 05 quartiers.

Cette communauté urbaine a été créée par le décret N° 87— 1366 du 24 septembre 1987 du PRC avec le statut de Communauté urbaine. Ce statut lui permet de jouir de l’autonomie administrative et financière. Cependant, il faut dire qu’en 1967, existait déjà une Commune de plein exercice sur le territoire actuel de la CUD. Cette commune évolua en commune urbaine de Douala en 1974[11].

La Communauté urbaine de Douala a été gouvernée successivement par plusieurs personnes[12] dont les 03 dernières sont : Edouard Etonde Ekoto de 2001 à 2006, Fritz Ntone Ntone de 2006 à 2020, Roger Mbassa Ndine, Maire de la Ville[13] depuis 2020. Ce dernier a été dévolu à la tête de l’entité après une élection survenue sous le modèle du CGCTD adopté en 2019 par l’Assemblée Nationale. Il est donc en poste en tant que Maire de la Ville de Douala, contrairement à son prédécesseur qui gouvernait en tant que Délégué du gouvernement nommé par décret auprès de la CUD.

[1] Article 1(2), décret n°87-1366 du 24 septembre 1987 portant création de la communauté urbaine de Douala.

[2]  Page : Présentation de la Communauté urbain de de Douala, récupéré sur le site officiel : https://www.douala.cm/article/295-presentation, consulté le 23 avril 2020.

[3] Bali, Bessengue, Bonadibong, Bonadouma, Bonadoumbè, Bonajinje, Bonalembe, Bonakouanmouang, Bonamikengue, Bonamoudourou, Bonamouti Deido, Bonamouti Akwa, Bonanjo, Bonapriso, Bonateki, Bonatene, Bonantone, Bonejang, Bonajang, Boneleke Akwa, Grand Moulin, Hydrocarbures, Joss, Koumassi, Ngodi, Nkongmondo, Nouvelle zone d’Akwa Nord, Nouvelle zone de New-Deido. Selon le décret n°87-1366 op.cit.

[4] Aéroport, Bacelone I, Bacelone II, Bonadouma, Congo, Kassalafam, Lagos Maket, Lycée de New-Bell, Mbam Ewondo, Ndjong-Mebi, Ngangue, Nkololoum, Prison, Sabenjongo, T.S.F. ibid.

[5] Après le transfert de 11 quartiers vers Douala Vème, nouvel arrondissement crée par le décret n°92/187 du 01 septembre 1992 portant création de nouveaux arrondissements et districts.

[6] Bepanda voirie, Bilongue I et II, Bonabeyike, Bonadiwoto, Bonangando, Bonanloka, Bonewonda, Brazzaville, Bwang, Cacao-Barry, Cité de la paix, Cité des enseignants, Dibom 1 et II, Japoma, Lendi,Logbaba, Logbessou, Logpom, Madagascar, Makepe IV, Makepe Maturité, Mbangue, Mboppi civil, Ndogbatti RNCFC, Ndogbatti SCDP, Ndoghem II, Ndogmbe, Ndogsimbi, Ndogpassi, Ndodi, Ngoma, Nyalla, Nylon, Oyack, P.K.8 ; P.K.12, P.K.14, P.K.17, P.K.19, P.K.21, P.K.27, P.K.J6, Soboum, Tergal, Yansoki, Yassa, Yatohika, Yonyong. Selon décret n°87-1366 et décret n°92/187 du 01 septembre 1992.

[7] Après le transfert du quartier Manoka vers Douala VIème crée par le décret n°2007/115 du 23 avril 2007 portant création de nouveaux arrondissements. Douala VIème est le nouveau nom du département de Manoka.

[8] Article 29, décret n°92/187 du 01 septembre 1992 portant création de nouveaux arrondissements et districts.

[9] Bojongo, Bonamatoumbe, Bonamikano, Bonassama, Bonendale I, Bonendale II, Djebale I, Djebale II, Bonambappé. Selon décret n°87-1366, le décret n°92/187, et le décret n°2007/115 op.cit.

[10] Le décret n°2007/115 du 23 avril 2007 portant création de nouveaux arrondissements remplace l’arrondissement de Manoka, par Douala VIème.

[11] Communauté urbaine de Douala, Rapport du diagnostic qualité approfondi définitif, Cahiers de la CUD, n°009, avril 2017, p.45.

[12] Rodolph Tokoto Essome (1956 à 1967), Nicolas Epee Mpondo (1967), Jacques Bebey (1967 à 1969), Christian Tobie Kouoh (1982 à 1989), Joseph Pokossy Ndoumbe Dipita (1989 à 1996), Tobbo Eyoum (1996 à 2001). Page web – La Ville de Douala : https://www.osidimbea.cm/collectivites/littoral/douala-communauté-urbaine/, consulté le 24 juin2020 à 16H05.

[13] Après les élections de 2020 institués par le CGCTD de 2019.

image2

Figure 2: Situation géographique de la Ville de Douala

(Source : Site officiel ECRCOM (Editions & Communications Régionales) : (consulté le 9 mai 2020))

B – Situation socio-économique : PAD, commerce, agriculture et élevage

La situation socio-économique de Douala est celle d’une ville marquée par une économie diversifiée soutenue par le Port Autonome de Douala (PAD). En 2019, on estimait la population de la Communauté urbaine de Douala à 3 049 034 habitants. Contrairement à Bangangté, ici, on compte un peu moins de femmes (49,79%) que d’hommes (50,21%), et une majorité de jeune. 74,5% de la population active travaille dans le secteur informel, 18,8% travaille dans le secteur privé formel, et 6,6% travaille dans le secteur public en 2014.

Le tissu économique de Douala compte des entreprises dans les 3 principaux secteurs économiques. Dans le secteur primaire, on retrouve 106 établissements :

Dans l’activité agricole : 17 entreprises ;

Dans l’activité pastorale : 57 entreprises ;

Dans l’activité forestière : 31 entreprises ;

Dans l’activité piscicole et halieutique : 1 entreprise.

Dans le secteur secondaire, on retrouve 9 824 sociétés dont :

Dans l’activité extractive : 29 entreprises ;

Dans l’activité alimentaire : 640 entreprises ;

Dans l’activité des manufactures : 8 715 entreprises ;

Dans le domaine de l’eau/gaz/électricité : 74 entreprises ;

Dans le domaine de la construction : 366 entreprises.

Dans le secteur tertiaire, on retrouve 60 152 entreprises dont :

Dans l’activité commerciale : 35 619 entreprises ;

Dans l’activité du transport : 780 entreprises ;

Dans l’activité hébergement/restauration : 2 794 entreprises ;

Dans l’activité bancaire et financière : 775 entreprises ;

Dans le domaine de la télécommunication : 279 entreprises ;

Dans le domaine des services aux entreprises : 290 entreprises.

Le secteur des services et du commerce compte la majorité des travailleurs : 43,3% d’entre eux se compte dans les services, 31,4% dans le commerce. L’industrie regroupe 22,4% des travailleurs à Douala. Sur le plan agricole, la CUD (Assimilé au département du Wouri) compte 51 hectares de bananes pour 2 895 tonnes de production, 266 hectares de céréales pour 642 tonnes de production, 101 hectares de fruits pour 3 120 tonnes de production, 62 hectares de légumes & fleurs pour 149 tonnes de production, et 160 hectares de produits agricoles à tubercule pour 1 707 tonnes de production en 2018. Cette production de 8 513 tonnes est relativement faible pour cette commune qui se confond au département du Wouri et ses 92 300 hectares. En comparaison, le département de la Sanaga-Maritime seul possède 6 700 hectares de bananes, pour une production de 99 850 tonnes de cette denrée.

Sur le plan de l’élevage et de la pêche, la CUD a les meilleurs chiffres de la région du Littoral. En 2018, le territoire a produit 105 135 têtes de bovins, et jusqu’à 919 732 têtes de volaille. Ce qui est équivaut à 67,3% de la volaille, et 92,1% des bovins de toute la région. Un ratio similaire est visible sur le plan de la pêche. En 2018, le territoire a produit 13 169,6 tonnes de poissons, et 749 tonnes de crustacés. Ce qui équivaut respectivement à 96,457% et à 81,14% de la production de la région.

Toute cette économie profite aussi de la proximité du Port Autonome de Douala. Ce port est la principale voie d’entrée des marchandises au Cameroun. Ces marchandises sont destinées aussi bien au marché local camerounais, qu’au Tchad, et à la Centrafrique. Les principales activités liées au PAD sont les suivantes : huileries, brasseries, savonneries, atelier de textile, stockage de bois, stockage d’hydrocarbures. On retrouve aussi des ateliers de transformation du cacao et du café. Durant l’année 2018, 8 173 206 tonnes de marchandise ont été importées à partir du PAD, pour un montant d’environ 3 304 milliards de FCFA. Au niveau de l’exportation, ce sont principalement les matières premières. On note pour 2 904 295 tonnes d’huiles brutes de pétroles, et 1 718 185 tonnes de bois. Ce qui a permis au pays d’enregistrer des entrées respectivement d’environ 862 milliards de FCFA, et 307 milliards de FCFA. En tout, les exportations ont produit 2 112 milliards de FCFA. Grâce à cette structure économique, Douala produit 33% du PIB du pays.

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