5 stratégies pour une diplomatie numérique efficace au Togo

DEUXIEME PARTIE : LA QUESTION DE L’EFFECTIVITE DE LA DIPLOMATIE NUMERIQUE OU DIGITALE

Dans un contexte où la diplomatie numérique opère une influence considérable sur la conduite de la politique étrangère, il semble pertinent de se pencher sur l’influence réelle des réseaux sociaux et de leur impact sur la communication des États. Lorsqu’on observe aujourd’hui l’utilisation généralisée de ces nouveaux médias par les chefs d’État et leurs pays respectifs, il est devenu évident que l’utilisation des réseaux sociaux a profondément transformé la manière de faire de la diplomatie. Il s’agit certes d’un instrument efficace, mais qui comporte également des limites et des risques importants. Dans certains pays africains et en particulier le Togo, son effectivité est relative (Chapitre 1) et donc nous devons nous tourner vers une diplomatie digitale ou numérique plus effective (Chapitre 2).

CHAPITRE PREMIER : UNE PRATIQUE A RELATIVISER

La diplomatie numérique a pour objectif de promouvoir l’identité 116 et les intérêts de l’État 117 sur la scène internationale. Les guerres d’influence 118 et de pouvoir entre les gouvernements se transposent en ligne alors que l’image et les valeurs qu’ils projettent via l’internet deviennent une source importante de puissance. Les réseaux sociaux permettent aux gouvernements de communiquer directement un message au public, et ce, sans filtre médiatique. Ils sont devenus un outil puissant pour mobiliser l’appui de l’opinion publique et pour gagner de l’influence. Dans le contexte togolais, cette pratique de la diplomatie numérique n’est pas assez efficace et effective. Car elle est confrontée a d’énormes difficultés (Section 1) et face a cette situation, la primauté est accordée à la pratique traditionnelle de la diplomatie (Section 2).

116 Hajjat ABDELLALI Les frontières de «l’identité nationale ». L’injonction à l’assimilation en France métropolitaine et coloniale, La Découverte, Paris, 2012. Voir »

117 ; Dans Section 1 : Les limites à la diplomatie numérique togolaise

La diplomatie numérique togolaise fait face à d’importants manquements même si l’utilisation des médias digitaux dans la conduite de la politique étrangère est devenue un outil de communication incontournable de diplomatie pour les États.119. En l’espèce nous aborderons les obstacles à la diplomatie numérique (Paragraphe 1) et l’inexistence des outils nécessaires afin d’aboutir à une véritable diplomatie numérique au Togo (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les obstacles réels à la diplomatie numérique

Aujourd’hui, on remarque qu’il y a une différence entre ce qui se passe dans la diplomatie numérique virtuelle et la réalité dans les rapports entre Etats. Cette situation est due à l’absence d’une véritable retombée de la diplomatie numérique au Togo (A) et à une absence réelle d’un ambassadeur numérique au Togo comme c’est le cas en France et dans beaucoup des pays a travers le monde (B).

A- L’absence d’une véritable retombée de la diplomatie numérique au Togo

Certes, l’utilisation des médias digitaux dans la conduite de la politique étrangère est devenue un outil de communication incontournable de diplomatie pour les États et en particulier le Togo. Spécialiste des affaires étrangères et auteur du Nation Brands Index, Simon Anholt120

119 Tout comme pour beaucoup d’autres choses, les réseaux sociaux doivent être utilisés de manière responsable si l’on ne veut pas s’exposer aux risques éventuels que comporte leur utilisation. Les risques éventuels de l’utilisation de réseaux sociaux sont les suivants : exposition à du contenu non désiré comme des messages haineux et de la violence; cyber-harcèlement; perte de vie privée en raison d’une perte de contrôle sur des informations personnelles. Étant donné que les réseaux sociaux sont construits sur la base du principe de l’autoreprésentation, impliquant que les utilisateurs eux-mêmes y révèlent des informations personnelles, on leur reproche souvent de comporter des risques pour la vie privée de leurs utilisateurs. On peut faire une distinction entre les risques pour la vie privée liés aux atteintes à l’identité et à l’image et ceux qui sont liés à ce que les publicitaires, les autorités et les services de renseignement font des informations personnelles. Une mauvaise gestion des paramètres de confidentialité entraîne en effet un effacement de la limite entre informations privées et publiques. Si vous ne réglez pas ces paramètres sur un niveau de sécurité suffisamment élevé, vous prenez le risque que de parfaits inconnus puissent obtenir un très large aperçu de votre vie privée. Imaginez par exemple que de telles personnes aient libre accès à vos photos de vacances, à votre liste d’amis, qu’ils sachent quels sont vos centres d’intérêt, vos hobbys. Hormis la gestion des paramètres de confidentialité, la publication réfléchie d’informations personnelles est aussi très importante : Réfléchissez avant de publier. Les jeunes n’ont souvent pas conscience de la portée qu’ont les réseaux sociaux (ce qu’on appelle le public invisible) et du fait que les informations mises en ligne sont souvent conservées de manière permanente (tous ceux qui ont accès à leur profil peuvent télécharger leurs photos et les enregistrer ou les partager ailleurs, ce qui a pour effet que soudain, beaucoup plus de personnes ont accès à vos informations personnelles).

120 ANHOLT SIMON est un conseiller politique indépendant qui a travaillé à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies pour un engagement économique, politique et culturel accru avec d’autres pays. PETER STAIME, Climat : 30 questions pour comprendre la Conférence de Paris, Paris, Éditions .fr, 29 mai 2015 ( []. In Proceedings of the 49th Annual Meeting of the Association for Computational Linguistics: Human Langage Technologies: short papers-Volume 2 (pp. 581–586). Association for Computational Linguistics.

précédent sur la scène internationale, particulièrement en matière d’environnement. Or, le Canada conserve officiellement les cibles de son prédécesseur en matière de climat et il semble évident que le pays ne remplira pas ses engagements en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Ce qui pousse certains observateurs à affirmer que l’utilisation des réseaux sociaux par Justin TRUDEAU et son gouvernement sert principalement à promouvoir la marque «  Justin Trudeau  » plutôt que les politiques du Canada. Effectivement, le lien avec le branding peut sembler évident alors que le premier ministre canadien est reconnu pour ses selfie124, son sexappeal et son style branché. À quel point cette distorsion entre les messages véhiculés sur les réseaux sociaux et les actions réelles entreprises par les États peut avoir un impact négatif sur la crédibilité et la réputation du pays et de son chef ? Actuellement, il semble impossible de répondre à cette question considérant la nouveauté du phénomène. Il n’en demeure pas moins que l’efficacité de la diplomatie numérique pousse les États à exploiter les limites de cet instrument alors que les conséquences liées à ces nouveaux outils sont encore mal connues. Les réseaux sociaux comportent des risques et ils doivent être pris en considération par les chefs d’État et les équipes de communication.

Tous ces parcours reflètent l’inexistence des conséquences positives liées à la diplomatique numérique. Au Togo, il reste beaucoup pour passer de la diplomatie traditionnelle à une diplomatie numérique virtuelle avec des implications réelles dans la vie diplomatique. Pour aboutir aussi à une véritable diplomatie numérique il faudrait envisager la mise en place d’un ambassadeur numérique comme c’est le cas en France.

B- Absence d’un ambassadeur numérique

L’Afrique est la région du monde qui a le plus à gagner de la révolution numérique125. Les nouvelles technologies peuvent en effet permettre aux pays africains et en particulier le Togo, objet de nos recherches, de s’affranchir du processus de développement traditionnel pour sauter des étapes et accélérer leur croissance économique, mais aussi de gérer leurs ressources plus efficacement et d’étendre l’accès aux services essentiels.

124 Stéphane Paccoud, Sylvie Lecoq-Ramond et Dorit Schäfer (catalogue du musée des beaux-arts de Lyon, (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_des_beaux-arts_de_Lyon) de la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe (https://fr.wikipedia.org/wiki/Staatliche_Kunsthalle_Karlsruhe) et de la galerie nationale d’Écosse (https://fr.wikipedia.org/wiki/Galerie_nationale_d%27%C3%89cosse)), Autoportraits : de Rembrandt au selfie, Cologne, Éditions Snoeck, (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ditions_Snoeck) 2016, 288 p. (ISBN (https://fr.wikipedia.org/wiki/International_Standard_Book_Number)978-3-86442-140-2 et 3864421403, OCLC (https://fr.wikipedia.org/wiki/Online_Computer_Library_Center)949942630 (https://worldcat.org/oclc/949942630%26lang%3Dfr)).

125 Phénomène global, la révolution numérique a atteint le continent africain tardivement. Elle s’y déploie néanmoins avec rapidité et vigueur suivant des modalités singulières, en sautant des étapes. L’Afrique apparaît encore dans le bas des classements mondiaux en matière de développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’exploitation de leur potentiel. Cependant, la diffusion des TIC sur le continent, qui date de la fin des années 1990, s’est fortement accélérée au cours des dernières années. Avec un taux de croissance moyen annuel supérieur à 6% selon la GSM Association (rapport sur l’économie du secteur mobile en Afrique subsaharienne de 2017), la téléphonie mobile connaît, en Afrique, la progression la plus forte au monde. Elle y a littéralement submergé la téléphonie fixe dont le développement a été avorté. L’Afrique subsaharienne comptait à elle seule 420 millions d’abonnés uniques en 2016, soit un taux de pénétration de 43%. Selon les projections, ce taux atteindra les 50% en 2020, avec 535 millions d’abonnés en Afrique subsaharienne et 725 millions pour tout le continent. L’Afrique deviendra alors le deuxième marché mondial en nombre d’usagers. Entre

Il est primordial aujourd’hui de nommer un ambassadeur au numérique à la manière française. En France par exemple, suite à sa prise de fonctions le 15 décembre 2018, l’ambassadeur pour le numérique s’est vu attribuer un périmètre d’action clairement défini dans une lettre de mission signée par le ministre et validée en interministériel le 3 juin 2019. Sont mentionnés les 4 domaines d’action de diplomatie numérique : Garantir la sécurité internationale du cyberespace, à travers la promotion de la stabilité et de la sécurité internationale dans le cyberespace et la régulation des contenus diffusés sur l’internet; Contribuer à la gouvernance de l’internet en renforçant son caractère ouvert et diversifié, tout en renforçant la confiance dans son utilisation;

Promouvoir les droits humains, les valeurs démocratiques et la langue française dans le monde numérique; Renforcer l’influence et l’attractivité des acteurs français du numérique. L’ambassadeur est notamment chargé de « coordonner l’élaboration des positions de la France sur les questions internationales touchant à cette transformation numérique, puis de les promouvoir auprès de nos partenaires internationaux comme auprès des autres acteurs publics et privés 126». Il coordonne donc sur les questions internationales touchant à la transformation digitale les activités des différents acteurs du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. L’ambassadeur est aussi en contact permanent avec les ambassades et représentations permanentes de la France à l’étranger, qui sont confrontées de manière de plus en plus régulière à ces problématiques.

Il agit également en étroite concertation avec les autres administrations compétentes, en particulier le secrétaire d’État chargé du Numérique, le secrétariat général pour les Affaires européennes 127 , le secrétariat général pour la Défense et la Sécurité nationale, l’Agence 2005 et 2015, le nombre d’appareils utilisés sur le continent est passé de 130 à 900 millions. Sur ces 900 millions d’appareils, on comptait moins de 200 millions de smartphones. Selon les estimations de GSMA, ce chiffre devrait atteindre 500 millions d’ici à 2020. Une grande partie des usagers possédant plusieurs téléphones et plusieurs cartes SIM (Subscriber Identity Module). À ce rythme, les communications ont explosé ces dernières années.

Le nombre de connexions par carte SIM s’est élevé à 772 millions en 2016 et on devrait dépasser le milliard d’ici à 2020. La progression pour l’ensemble de l’Afrique a été de 344% en dix ans. Dans le même temps, le nombre de connexions dans le reste du monde passait de 3,2 à 6,6 milliards, soit une progression de seulement 107%. nationale de la sécurité des systèmes d’information128 ainsi que la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication, les ministères de la Justice, des Armées, de l’Économie et des Finances, de la Culture et de l’Intérieur.

126 Jean-Yves Le Drian, la diplomatie numérique de la France , extrait du discours du 15 décembre 2017

127 Anne DULPHY et Christine MANIGAND, « Le Secrétariat général du Comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne », Histoire et Politique, (https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire%40Politique) no 8, 2009, p. 88–88

La fonction est actuellement occupée par l’ambassadeur Henri Verdier, ancien entrepreneur, ancien directeur interministériel du numérique et des systèmes d’information et de communication de l’État et administrateur général des données. Cela reste un avantage énorme pour la France.

Au fur et à mesure, les entreprises numériques deviennent de plus en plus puissantes. Il faudrait dans une certaine mesure nommer un responsable du numérique. La faiblesse de l’Etat, s’agissant du numérique, c’est l’absence d’un cadre chargé de contrôler la gestion du numérique. Il ya un désordre qui s’installe de plus en plus concernant les réseaux sociaux. Non seulement il y a une absence d’un ambassadeur au numérique, mais il y a aussi il faut le noter l’inexistence des outils numériques c’est les moyens de surveillance permettant le contrôle des réseaux sociaux.

Paragraphe 2 : L’inexistence des moyens

La diplomatique du numérique occupe une place importante dans la diplomatie traditionnelle. Il est aujourd’hui judicieux de mettre en place des moyens colossaux pour permettre une bonne utilisation de cette nouvelle diplomatie qui est, il faut le noter différente de l’ancienne. Des moyens techniques doivent être mis en place pour traquer les manipulations et les infox (A) et mettre aussi en place des moyens financiers et matériels afin d’éviter une crise diplomatique (B).

A- Absence de moyens de lutte contre les manipulations numériques

Au Togo, il y a insuffisance des outils de lutte contre les mauvaises informations. Les entreprises du numérique ont décidé d’elles-mêmes de prendre les choses en main avec la pression des Etats européens. Début juin, Facebook a fermé 446 pages, 96 groupes et plus de 200 comptes Instagram administrés par la société franco-tunisienne URéputation. Celle-ci aurait cherché à influencer, par la diffusion de fausses informations, des élections en Afrique francophone. Laboratoire mondial des manipulations numériques, le continent développe plusieurs types de riposte. Les élections démocratiques se sont répandues en Afrique au cours

128 B- Absence des moyens techniques et juridiques

L’une des faiblesses de la diplomatie135 numérique togolaise est notamment l’absence des moyens pouvant intervenir pour sanctionner certains comportements jugés contraires aux règles de la diplomatie numérique du Togo. Il y a manque d’outils pour sanctionner par exemple le phénomène des arnaques sur les réseaux sociaux. Même si les textes juridiques existent en la matière, ils sont très récents. La diplomatique numérique n’est rien d’autre que la discipline qui analyse et critique toutes les facettes d’un document (fichier, groupe de données) numérique pour déterminer son authenticité, sa véracité, sa fiabilité, dans une perspective de preuve ou dans un but de réutilisation des contenus. La gouvernance de l’Internet est donc un des enjeux de cette diplomatie du numérique.

N’oublions pas aussi qu’il y en a d’autres. La question de la propriété intellectuelle par exemple. Elle est désormais au cœur des grands accords internationaux C’est dans cette dynamique que le TAFTA, l’accord commercial transatlantique, est en ce moment même en train d’être négocié entre les Etats-Unis et l’Union Européenne (certes, la France ne négocie pas directement, mais on peut espérer qu’elle ait un avis). La protection de la vie privée est un autre enjeux de cette diplomatie, pas contre les désirs de surveillance de leurs citoyens par les

135 La diplomatie est la science qui étudie la tradition, la forme et la genèse des actes écrits, en vue de faire leur critique, de juger de leur sincérité, de déterminer la qualité de leur texte, d’apprécier leur valeur exacte en les replaçant dans la filière dont ils sont issus, de dégager de la gangue des formules tous les éléments susceptibles d’être exploités par l’historien, de les dater s’ils ne le sont pas, enfin de les éditer. Science autonome, elle est aussi et avant tout, une des sciences auxiliaires de l’histoire et constitue en même temps un des supports de travail de l’archiviste. Pendant longtemps, on a vu en elle essentiellement une technique permettant d’étudier les documents du Moyen Age, et même plus spécialement les chartes ( actes écrits contenant sous une forme plus ou moins solennelle un acte juridique ), et d’en faire la critique de sincérité en portant sur celle -ci un jugement de valeur ( forgerie, falsification, interpolation ) Aujourd’hui, on insiste davantage sur le fait qu’elle donne connaissance des règles de forme qui président à l’élaboration et à la rédaction des documents, qu’elle que soit leur date.

Etats mais peut-être protection de la vie privée136 contre des géants de l’Internet qui font leurs choux gras de l’usage des données personnelles des Internautes. Parmi les autres dossiers, on comptera la fiscalité. Bref, il y a une diplomatie du numérique, ses enjeux sont hautement stratégiques et nous concernent directement137.

Au Togo, il est bien vrai que la diplomatie numérique contribue énormément dans l’économie, mais l’absence des moyens de contrôle pose des problèmes. Certaines personnes sont confrontées aux multiples arnaques de différentes manières. Cela empêche la bonne utilisation de ces nouveaux outils de mondialisation. Le Togo a un rôle à jouer dans la nouvelle diplomatie numérique. La régulation reste un enjeu majeur pour éviter les scandales à l’américaine.

La révolution numérique bouleverse bien évidemment les relations internationales. Ce ne sont plus seulement les Etats qui s’affrontent dans un univers virtuel en développant des programmes et des armes d’un type nouveau, ce sont les acteurs sociaux qui sont impliqués dans nos sociétés démocratiques, mais aussi les dictateurs, les mafias, les talibans, les djihadistes de toutes sortes d’organisations qui nourrissent, informent ou déforment la toile au gré de leurs intérêts. En moins de 4 ans, deux chocs ont ébranlé l’ordre établi : Wikileaks fin 2010 et l’été dernier, les révélations d’Edward Snowden, cet informaticien américain toujours réfugié à Moscou, qui a démontré l’ampleur des systèmes de surveillance mis en place par les Etats-Unis.

136 Voir à ce sujet Berger (Vincent), Jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, 5e édition, éditions SIRET, chapitre III, “Le droit au respect de la vie privée”, p. 325 et suivantes. Voir Kayser (P.), Le Conseil Constitutionnel, protecteur de la vie privée à l’égard des lois, mélanges P. Raynaud 1985, p. 329 et suivantes. Un certain nombre de droits fondamentaux sont inséparables de la personnalité humaine. Ce sont notamment le droit au nom, le droit sur les lettres missives, le droit à l’intégrité physique, le droit moral de l’auteur et, dans le domaine qui nous intéresse, le droit à l’image, le droit à l’honneur ou le “droit au secret”. Ces droits auraient même une valeur constitutionnelle. Le Conseil constitutionnel considère qu’ils procèdent du “respect de la liberté individuelle”. Ont notamment été déclarés contraires à la constitution les lois qui violent la fouille des véhicules, les perquisitions fiscales, la publicité de certains éléments des déclarations d’impôts. De fait, c’est aussi une liberté fondamentale posée par l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi rédigé : « Nul ne fera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteinte à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes », et par la Convention européenne de sauvegarde des droits l’homme et des libertés fondamentales, selon laquelle en son article 8 alinéa 1er : « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ». Voir également Voir notamment Malaurie et Aynès Droit civil, les personnes, les incapacités, 94-95 Cujas n° 318 et suivants

137 Nous pouvons citer le cas des surnommés «les brouteurs d’Abidjan», des cyber escrocs séduisent leurs victimes, les poussent à se dénuder devant leur webcam avant de les faire chanter. Un business qui a rapporté 21 millions d’euros en 2010. En Côte d’Ivoire, le salaire moyen est de 300 euros par mois. Les brouteurs arrivent à gagner autant en une journée. Monde. (http://abonnes.lemonde.fr/vous/article/2012/07/10/les-pieges-de-l-amour-sont-aussi-numeriques_1731655_3238.html) Reste l’association Aven Europe, qui passe tous les jours au peigne fin les sites de partage de vidéos pour faire enlever les films volés. « J’en signale une cinquantaine par jour », raconte Annie Roser. Pour Thibault comme pour les autres victimes, tourner la page de la trahison et de la menace est difficile. « Je passe des heures et des heures à fouiller Internet pour voir si la vidéo n’est pas quelque part, confie l’homme. Depuis cette histoire, je vis dans l’angoisse ».

Les difficultés que rencontrent les Etats africains et en particulier le Togo liées au numérique, sont multiples. Ce qui reste aujourd’hui pour les Etats c’est d’accorder plus de la primauté à la pratique traditionnelle de la diplomatie. Ce qui constitue également une des limites de la diplomatie numérique togolaise.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La diplomatie togolaise a l’ère du numérique : enjeux et défis
Université 🏫:
Auteur·trice·s 🎓:
SANBENA Kanikatoma D.

SANBENA Kanikatoma D.
Année de soutenance 📅:
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