5 clés alimentaires pour une meilleure santé: Enquête à Ndjamena

CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION

III.1. RESULTATS D’ENQUETE ALIMENTAIRE

III.1.1. Caractéristiques de la population enquêtée

La Figure 2 présente la répartition des familles en fonction de la région, du type de personnes répondantes et de leur niveau d’étude et sociale.

fonction

fonction

Figure 2: Répartition des familles en fonction de la région, du type de personnes répondantes et en fonction de leur niveau d’étude et social.

MK: Mayo kebi (Est et Ouest), MC : Moyen Chari, Log : Logone (oriental et occidental), Mn : Mandoul, Autre :(Tandjile, Ndjamena ; Ouaddaï, Guera, Batha, Kanem, Hadjer Lamis, Wadi fira). Pè : Père, : Mère, Sup : Supérieur, Sec : Secondaire, Pri : Primaire, ille : illettré, Mèn : Ménagère, Com : Commerçant.

Il ressort de cette figure que les 100 familles rencontrées dans les différents quartiers de la ville de Ndjamena sont originaires des régions diverses dont les plus représentées sont : Mayo kebi (24%), Moyen Chari (16%), Logone oriental (13%), Logone occidental (09%), Mandoul(07%), Chari Baguirmi (06%) et autres qui regroupent la Tandjilé (05%), Ndjamena (05%), Ouaddaï (05%), Guera (04%), Batha (02%), Kanem (02%), Hadjer Lamis (01%), Wadi Fira (01%) qui sont très peu représentées. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les enquêtes ont été menées beaucoup plus dans le 7eme arrondissement de la ville de Ndjamena habitée beaucoup plus par les populations du sud du Tchad.

La faible représentation des autres régions notamment celles du centre, de l’Est et du Nord pourrait se justifier par cette même raison de répartition.

Il ressort aussi que les personnes répondantes varient d’une famille à une autre ainsi que leur niveau d’étude et social. Les mères étant les plus représentées (88 %), ce qui s’expliquerait par le fait que l’un des principaux rôles de la femme tchadienne dans un foyer est de s’occuper de son ménage. Les personnes répondantes ont également des niveaux d’étude divers allant du primaire au niveau supérieur avec un taux représentatif de 43 % pour le niveau primaire, 30% pour le secondaire et 10 % pour le niveau supérieur.

Ceci est en conformité avec les travaux antérieurs menés au Tchad, notamment les études statistiques sur le taux de scolarisation des filles et la représentation des femmes au niveau supérieur.

Ces résultats avaient clairement montré qu’il y a effectivement un nombre élevé des filles tchadiennes à l’école primaire, mais que ce nombre diminue au fur et à mesure que celles-ci avancent dans les Eudes et ce, à cause des maux tels que le mariage précoce, la pauvreté des parents, le déséquilibre social. Concernant le niveau social, la plupart des personnes répondantes 62 % sont des ménagères, 32 % des commerçantes rencontrées à proximité de leur domicile menant des petites activités commerciales.

Tableau VII: Fréquence de consommation et nomenclature locale (Arabe local) et scientifique des différentes denrées alimentaires.

Noms locaux Noms françaisNoms scientifiquesFamillesFréquences/

semaine

MassarMaïsZea MaysPoacéeGombo frais (13,34) ; gombo sec (10,66) ; oseille (2,66) ; corchorus (8,12) ; feuilles de haricot (1,33)
béré-béréMilSorghum .spPoacéeGombo frais (10,66) ; gombo sec (9,40) ; oseille (2,66) ; corchorus (6,80) ; feuilles de haricot (1,33)
RisseRizOriza OrifaPoacéeSauce rouge (10,66) ; oseille (2,66) ; moringa (2,66)
DarabaGomboHibiscus EsculentusMalvacéeMil ; maïs ; manioc
KarkandjiOseille de guinéeHibiscus SabdarifaMalvacéeMil ; maïs ; manioc ; riz
Mouloukhié Corète potagèreCorchorus OletoriusTiliacéeMil ; maïs ; manioc

Les nombres se trouvant entre parenthèse représentent les fréquences de consommation mensuelle

Les nombres se trouvant entre parenthèse représentent les fréquences de consommation mensuelle

.

III.1.2. Repas couramment consommés dans quelques quartiers de la ville de Ndjamena

A l’issue de l’enquête alimentaire, le dépouillement des fiches d’enquête a montré cinquante-deux (52) repas recensés au total dont dix (10) sont retenus comme couramment consommés. Il s’agit de la sauce de gombo frais + viande fraiche + boule de maïs dépulpé et de la sauce de gombo frais + viande fraiche + boule de maïs non dépulpé, la sauce de gombo frais + poisson fumé + boule de maïs dépulpé et la sauce de gombo frais + poisson fumé + boule de maïs non dépulpé, la sauce de gombo sec + poisson fumé + boule de maïs dépulpé, la sauce de gombo sec + viande fraiche + boule de maïs dépulpé , la sauce de corchorus oletorius + boule de mil (béré-béré), la sauce de gombo frais + poisson fumé + boule de mil (béré-béré), la sauce rouge à la viande fraiche accompagnée de riz cuit, et la sauce de feuille d’oseille de guinée au poisson fumé + le riz cuit .

Cette grande fréquence de consommation de gombo et de la sauce rouge s’explique d’une part par la préférence des tchadiens au gombo ou de son coût moins cher et d’autre part par la disponibilité de la viande au Tchad par ce que pays à vocation agro pastorale et aussi la disponibilité de poisson en provenance du lac Tchad et les autres fleuves du pays. La disponibilité des légumes, céréales et légumineuses pourrait s’expliquer par le type de sol favorable et aussi par le fait que la population tchadienne dans son ensemble s’intéresse au maraichage tout au long des bordures de fleuves, lacs, marre etc.

III.1.3. Prévalence du SM dans les familles et du diabète dans les hôpitaux

III.1.3.1. Prévalence du SM dans les familles

L’observation du Tableau VIII révèle une prévalence générale de 4,97 % soit 2,32 % d’hommes et 2,65 % de femmes. Cette prévalence est d’autant plus élevée (3,64 %) chez les personnes d’âge avancé (compris entre 41 et 80 ans) que les plus jeunes (1,33%) dont l’âge est compris entre 21 et 40 ans. Pour ce qui est des moins de 20 ans, on note une prévalence de 0 %. Quant au régime alimentaire des malades, on remarque qu’en majorité les malades n’ont pratiquement pas un régime suivi par rapport à leur état. La prévalence relativement faible du SM dans cette population concernée par cette étude pourrait s’expliquer d’une part par leur habitude à consommer beaucoup plus les aliments riches en fibres alimentaires.

Ces observations sont similaires aux travaux de Brand-Miller et al. (2003) qui ont montré que les fibres contenues dans les légumes diminuent la cholestérolémie à jeun ainsi que la glycémie et l’insulinémie postprandiale.

D’autre part, cette population aurait fait preuve de la consommation des fruits et aliments acides (pH< 7) tels que le citron, le jus de lemon ,le jus d’oseille ou la consommation assez fréquente de la sauce de H.sabdariffa (oseille de guinée ), à l’origine de cette faible prévalence de SM car Pi Sunyer (2002) a démonté que les acides organiques diminuent la vitesse de digestion des glucides contenus dans le repas et de ce fait réduit son IG.

Par ailleurs, les travaux de Ganry (2006), ont démontré que la diminution de l’IG empêche l’apparition de plusieurs maladies dites non transmissibles telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains cancers.

Tableau VIII: Prévalence du SM dans un échantillon de familles vivant dans la ville de N’Djamena

SexeAgeNombreRégime du maladePourcentage %Prévalence %
Féminin00-2002,65
21-301Habituel0,33
31-401Habituel0,33
41-502Conseillé0,66
51-904Conseillé1,33
Masculin00-2002,32
21-301Habituel0,33
31-401Habituel0,33
41-502Conseillé0,66
51-903Conseillé0,99
Prévalence générale de la population 4,97

Une famille comprend au moins 3 individus (père, re et enfant), ce qui fait une population totale de 300 individus pour les 100 familles

Le régime resté habituel chez ces malades, pourrait s’expliquer d’une part par l’absence de connaissances sur le diabète et ses complications et d’autre part par l’absence d’une table d’IG des repas couramment consommés.

III.1.3.2. Prévalence du diabète dans les hôpitaux

Il ressort que de 2014 à Avril 2017, 853 diabétiques ont été enregistrés à l’hôpital union de Chagoua (tableau IXa) et 133 diabétiques au centre de santé revitalisé de Ndjari (tableau IXb), avec respectivement 64 cas de type 1 (soit 07,50 %) et 789 cas de type 2 (soit 92,50 %) pour l’hôpital union et 73 cas de type I (soit 54,89 %) et 60 cas de type II (soit 45,11 %) pour le centre revitalisé de Ndjari. Parmi ces malades, 511 hommes (59,91 %) et 342 femmes (40,09%) dont l’âge oscille entre 18 et 90 ans ont été enregistrés. 44 (08,61 %) hommes, dont l’âge est compris entre 18 et 40 ans, Souffrent du diabète de type1 et 467 (91,39 %), dont l’âge se situe entre 40 et 90 ans en souffrent du type 2.

Chez les femmes 20(5,85 %) dont l’âge est compris entre 18 et 40 ans souffrent du diabète de types 1 et 322 soit (94,15%) dont leur âge oscille entre 40 et 90 ans en souffrent du type 2 pour l’hôpital union de Chagoua. 41 hommes (30,83 %) et 92 femmes (69,17%) dont l’âge oscille entre 18 et 90 ans ont été enregistrés. 12 (29,27 %) hommes, dont l’âge est compris entre 18 et 40 ans, souffrent du diabète de type1 et 29 (70,73 %), dont l’âge se situe entre 40 et 90 ans en souffrent du type 2. Chez les femmes 61(66,30 %) dont l’âge est compris entre 18 et 40 ans souffrent du diabète de types 1 et 31 soit 33,70 % dont leur âge oscille entre 40 et 90 ans en souffrent du type 2 pour le centre revitalisé de Ndjari.

La prévalence élevée du diabète de type 2 par rapport au type 1 à l’hôpital union de chagoua concorde avec les travaux de Dominique et al. (2010) qui avaient montré que le diabète de type 2 représentait plus de 90 % de l’ensemble des diabètes à l’échelle de la planète, prouvant ainsi la prédominance du diabète de type 2.

Par contre, au centre de santé revitalisé de Ndjari (centre hospitalier instauré par l’état tchadien pour suivre gratuitement les femmes en grossesse, pendant la consultation prénatale jusqu’à l’accouchement afin de répondre au slogan politique : a: Prévalence du diabète dans les hôpitaux ; cas de l’hôpital de l’union de chagoua

AnnéeLes diabétiquesSexeAgeType

diabete

Nombre des

cas par tranche d’Age

Pourcentage %
2014-2015350Masculin18-40

40-90

I

II

20

200

2,34

22,86

Féminin18-40

40-90

I

II

10

120

1,17

14,07

2015-2016296Masculin18-40

40-90

I

II

16

160

1,88

18,76

Féminin18-40

40-90

I

II

06

114

0,70

13,36

2016-2017207Masculin18-40

40-90

I

II

08

107

0,94

12,54

Féminin18-40

40-90

I

II

04

88

0,47

10,32

Total :853I6407,50
II78992,50

Tableau IXb: cas de centre de santé revitalisé de Ndjari

AnnéeNombre des diabétiquesSexeAgeType

du diabete

Nombre des

cas par tranche d’Age

Pourcentage %
2014-201552Masculin18-40

40-90

I

II

05

11

2,34

22,86

Féminin18-40

40-90

I

II

26

10

1,17

14,07

2015-201654Masculin18-40

40-90

I

II

04

12

1,88

18,76

Féminin18-40

40-90

I

II

22

16

0,70

13,36

2016-201727Masculin18-40

40-90

I

II

03

06

0,94

12,54

Féminin18-40

40-90

I

II

13

05

0,47

10,32

I 73 54,89

Total : 133 II 60 45,11

III.2. INDEX GLYCEMIQUE DES REPAS

III.2.1. Paramètres anthropométriques des sujets

Dans le but de sélectionner les sujets répondants aux critères normaux du test, les paramètres anthropométriques ont été pris (Figure 3).

Ainsi, l’âge, la taille, le poids et la tension artérielle des sujets ont été relevés. Les données sur le poids et la taille ont permis de calculer l’indice de masse corporelle (IMC).

Figure 3: Répartition des moyennes des paramètres anthropométriques des sujets.

IMC = indice de masse corporelle, Ps = pression systolique, Pd = pression diastolique, Po = pouls.

La population d’étude est constituée de jeunes tchadiens, filles et garçons d’âges compris entre 18 et 27 ans, de taille moyenne 171 cm, de masse moyenne 62 kg et l’IMC moyen qui est de kg/m². L’observation de ces valeurs montre que l’IMC moyen des sujets respecte la norme, selon les critères de NCEP-ATP III (2001 et 2005) et IDF (2005) où l’obésité est définie pour un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m².

De même, les valeurs moyennes des pressions systoliques et diastoliques au sein de la population d’étude respectent les critères de l’OMS (2010) qui définit l’hypertension pour des valeurs de pression systolique supérieure à 140 mm Hg et de pression diastolique supérieure à 90 mm Hg. Ces résultats sont le fruit de la sélection des sujets et le respect des critères d’exclusion des paramètres anthropométriques.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Détermination de l’index glycémique de quelques repas couramment consommés dans la ville de Ndjamena
Université 🏫: Université de Maroua - Ecole Normale Supérieure - Département des Sciences de la Vie et de la Terre
Auteur·trice·s 🎓:
GUEDEUNGBE Zoufane

GUEDEUNGBE Zoufane
Année de soutenance 📅: Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme de Master recherche en Biologie des Organismes Animaux - 2017-2018
Field Engineer general upstream chemicals .
Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top