Comparaison fascinante : conjugaison en français et kifuliiru


CHAPITRE III : LE SYSTEME DE CONJUGAISON DU FRANÇAIS ET DU KIFULIIRU

Le dernier chapitre de notre travail porte sur le système de conjugaison du français et du kifuliiru. Il sera alors question d’examiner les éléments de conjugaison, notamment les modes, les temps, l’aspect dans chacune de ces deux langues afin de relever les ressemblances et les différences.

2.1. LA MORPHOLOGIE VERBALE EN FRANÇAIS

Sous cette section, nous allons focaliser notre attention sur les éléments de conjugaison du français comme les modes, les temps et l’aspect.

3.1.1. Les modes

Le mode du verbe est l’adaptation de sa signification de base en fonction de ce que le scripteur ou locuteur veut dire dans une situation donnée (Marc Bosequart, Nouvelle grammaire française , 1998, p. 270). Il y a les modes personnels et les modes impersonnels.

3.1.1.1. Les modes personnels

En français, quatre (4) modes sont dits personnels, en ce sens qu’ils permettent des variations de forme selon les personnes grammaticales : l’indicatif, le conditionnel, l’impératif et le subjonctif.

3.1.1.1.1. L’indicatif

L’indicatif est le mode dont on se sert habituellement pour exprimer la réalité (que celle-ci soit positive, négative ou qu’elle fasse l’objet d’une interrogation). L’indicatif est donc le mode dominant dans la conversation courante et dans la plupart des formes d’écriture, notamment dans le récit et le roman. Il prend simplement le sens du verbe pour ce qu’il est (Marc Bosquart, 1998 : 309).

Exemple : Je peins un paysage.

Etant un mode de l’action considérée dans sa réalité, l’indicatif comprend dix temps dont cinq temps simples et cinq autres temps composés.

Le présent

L’indicatif présent sert principalement à deux choses : à déclarer qu’un fait a lieu au moment de sa transposition dans le langage ou affirmer simplement qu’il est toujours vrai (Marc Bosquart, 1998 : 310).

Exemples :

J’ écris au tableau.

Nous allons à l’école.

Particulièrement, l’indicatif présent est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer un fait habituel ou répété : Exemples :

Chaque jour, il se réveille à 8 heures, se baigne puis va au service.

Il ne fait jamais rien de méchant.

Pour exprimer un fait situé dans un futur proche (ou, plus rarement dans un passé récent) :

Exemples :

Reste ici, Jules, je viens dans une minute.

Il vient de partir.

Pour exprimer un fait passé, mais qu’on veut rendre actuel, comme s’il était entrain de se produire au moment même du récit (c’est le « présent historique », très fréquemment utilisé en français).

Exemples :

Le 16 janvier 2011, Laurent Désiré Kabila meurt .

Nous marchions, une fusillade éclate .

Pour exprimer un fait futur qui serait la conséquence directe d’un autre fait futur éventuel.

Exemples :

Pas un geste, Marie, ou je tire.

Un pas de plus, tu es morte !

Pour exprimer un ordre ou un conseil à la 2 ème personne du singulier ou du pluriel (il équivaut, dans ce cas, à une forme adoucie de l’impératif présent).

Exemples :

Toi, tu restes là !

Vous deux, vous venez ici.

Pour exprimer un fait futur, dans les substances de condition introduite par si.

Exemples :

Si tu ouvres ta bouche, je te frappe.

Si vous partez demain, je vous suivrai.

Une idée généralement connue de tous (c’est le présent qu’on trouve dans les proverbes, les adages, des maximes).

Exemples :

Qui va à la chasse perd sa place.

Qui veut voyager loin ménage sa monture.

La terre tourne autour du soleil.

L’imparfait

En français, l’indicatif imparfait sert principalement à exprimer un fait qui est entrain de se dérouler dans le passé (et, notamment à rapporter un fait prolongé pendant lequel s’est produit un autre fait plus bref) (Marc Bosquart, 1998 : 311).

L’imparfait exprime une action passée, inachevée sans en indiquer ni le début ni la fin.

Exemples :

Le soir tombait .

La pluie venait .

C’ était en 1920, j’ avais vingt ans.

Particulièrement, l’indicatif imparfait est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer un fait habituel ou répété, situé dans le passé.

Exemple : Il rentrait chez lui à 17 heures, prenait ses repas, préparait ses leçons et dormait .

Pour exprimer un fait passé, dans un contexte historique ou narratif.

Exemple : Au commencement était la parole.

Pour exprimer un fait situé dans un passé récent (ou, parfois, dans un futur proche).

Exemple : Je pris courage : dans deux heures du renfort arrivait .

Pour exprimer un fait qui ne s’est pas produit dans le passé mais qui aurait été la conséquence d’un autre fait si celui-ci s’était produit.

Exemple : Un jour de plus, et je vous envoyais chercher.

Pour exprimer un fait présent dont on espère atténuer la réalité en se donnant l’air de le rejeter dans le passé.

Exemple : Je voulais te dire quelque chose pendant que nous sommes seuls.

Pour exprimer un fait présent ou futur, dans les subordonnées de condition introduites par un si à valeur potentielle ou irréelle.

Exemple : Si vous étiez malin, vous gagneriez ce trophée.

Le passé simple

Généralement, le passé simple exprime un fait passé, une action achevée à un moment précis du passé sans considération des liens qu’il peut avoir avec le présent.

Exemples :

Dix heures sonnèrent à l’horloge.

Elle plia les genoux et se trempa jusqu’aux épaules.

NB : Le passé simple est le temps le plus adapté à la narration. Il est surtout utilisé dans la langue parlée où il est presque toujours remplacé par le passé composé, principalement à la 3 ème personne du singulier et du pluriel (Marc Bosquart, 1998 : 312).

Le futur simple

Généralement, le futur simple sert principalement à rapporter un fait futur (considéré comme postérieur à un fait présent ou à un autre fait futur, exprimé ou non).

Exemples :

Demain, j’ irai à Paris.Je retrouverai mon père.

Il viendra ce soir.Nous finirons ce travail un jour.

Particulièrement, le futur simple est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer un ordre, une prière, un souhait dont on veut atténuer la force.

Exemples :

Tu resteras avec moi, dit Panda (Ousmane Sembène).

Vous voudriez bien m’écouter chers étudiants.

Pour exprimer un fait futur, habituel ou répété (par rapport à une

« information » présente ou passée).

Exemple : Question d’intérêt, diront certains.

Pour exprimer un fait passé, mais postérieur à d’autres faits passés (futur historique).

Exemple : Le jeune homme se mariera , se transformera en père de famille dévoué, en frère solidaire, en oncle responsable.

Pour exprimer un fait présent considéré comme une simple probabilité, ou bien comme une explication possible ou connu d’un autre fait présent.

Exemples :

Pierre n’est pas venu ? Il sera sans doute malade.

Ce sera Paul qui a pris mon stylo.

Pour exprimer un fait futur envisagé, avec indignation comme une conséquence probable d’un fait présent.

Exemple : Quoi ! Les gens se moqueront de moi !

Pour exprimer une idée générale et vraie dans tous les temps. C’est futur qu’on trouve dans les proverbes, les principes, …

Exemple : Qui vivra verra . Qui a bu boira .

Pour exprimer un futur proche ou immédiat exprimerpar « aller » (au présent ou à l’imparfait) + infinitif.

Exemple : Il va pleuvoir .

Le futur du passé

Le futur du passé et le futur antérieur du passé, deux temps de l’indicatif, doivent être distingués clairement des temps du conditionnel.

S’ils ont, en effet, exactement les mêmes formes que les conditionnels présent et passé, le futur du passé et le futur antérieur du passé n’ont cependant rien de conditionnel. Ils n’ont d’ailleurs qu’un seul usage, et s’emploient toujours dans des propositions subordonnées (Marc Bosquart, 1998 : 316).

Le futur du passé est utilisé pour exprimer un fait futur par rapport à un fait passé.

Exemples :

Jean m’avait promis que nous serions parmi les licenciés.

Le président déclara qu’il améliorerait les conditions de vie des congolais.

Le passé composé

Le passé composé sert généralement à rapporter un fait passé, achevé à un moment précis ou imprécis du passé.

Exemples :

Nous avons travaillé ce matin.

Nous avons fait les études supérieures à l’ISP-Uvira.

Particulièrement, le passé composé est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer un fait général, vérifié dans le passé, et donc considéré comme devant être vrai dans le présent également.

Exemple : Tu as toujours fait ce que tu as voulu .

Pour exprimer un fait habituel ou répété, dans les subordonnées de temps. Exemple : Quand on a mangé le salé, on ne peut plus manger sans sel.

Pour exprimer un fait futur, dans les subordonnées de conditions introduites par si .

Exemple : Si dans deux heures, la fièvre a monté , vous me rappellerez.

Le plus-que-parfait

Le plus-que-parfait de l’indicatif sert généralement à rapporter un fait passé qui s’est produit avant un autre fait passé exprimé à l’imparfait (parfois au passé simple ou au passé composé).

Exemples :

J’aime mon ami, il m’ avait donné de bons conseils quand j’étais malade.

Je connaissais l’air, on me l’ avait joué (Louis – Ferdinand Céline).

Particulièrement, le plus-que-parfait est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer un fait passé ou présent dont on espère atténuer la réalité en se donnant l’air de le reculer dans le passé.

Exemple : J’ étais venu te demander un service.

Dans les subordonnées de temps, pour exprimer un fait passé, habituel ou répété, mais antérieur à un autre fait tout aussi habituel ou répété (toujours exprimé à l’imparfait).

Exemple : Il n’arrêtait plus de se lamenter quand il avait bu .

Pour exprimer un fait passé ou présent (voire futur, mais rarement), dans les subordonnées de condition introduite par si à valeur potentielle ou irréelle.

Exemple : Si demain j’ avais fini les travaux, je partirais pour Bukavu.

Le passé antérieur

Le passé antérieur sert principalement (dans les subordonnées de temps) à rapporter un fait passé qui s’est produit avant un autre fait passé exprimé au passé simple (parfois à l’imparfait, au passé composé ou au plus-que-parfait).

Exemples :

Quand il eut terminé son travail, il sortit.

Dès que l’inconnu l’ eut approchée , la femme pleura.

Le futur antérieur

Le futur antérieur sert principalement à rapporter un fait futur qui sera produit avant un autre fait futur ou avant un fait considéré comme achevé dans le futur.

Exemples :

Il récoltera ce qu’il aura semé.

Quand nous aurons lutté contre la corruption, le Congo ira de l’avant.

Particulièrement, le futur antérieur est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer un fait passé, considéré comme une explication possible d’un fait présent, ou comme une simple probabilité.

Exemple : Mes yeux […] recensent les détails qui auront échappé au souvenir.

Pour exprimer un fait passé qui n’a pas, dans le présent, les résultats escomptés.

Exemple : J’ aurai vraiment tout fait pour lui ! Mais il nous quitte demain.

Pour exprimer un fait présent, composé à d’autres faits passés. Exemple : Vraiment, on aura tout vu !

Pour exprimer un fait passé dont on espère atténuer la réalité en se donnant l’air de le reporter dans le futur.

Exemple : Vous vous serez trompé encore une fois.

Le futur antérieur du passé

Comme nous l’avons déjà dit, le futur antérieur du passé comme le futur du passé, deux temps de l’indicatif doivent être distingués clairement des temps du conditionnel.

Le futur antérieur du passé est utilisé pour exprimer un fait futur par rapport à un fait passé, mais antérieur à un autre fait futur.

Exemples :

Jules affirma qu’il partirait pour l’Europe quand il aurait fini les études.

Rémi m’a téléphoné pour me dire qu’il s’occuperait de l’affaire aussitôt qu’il aurait retrouvé l’enregistrement de la séance.

De ce qui précède, il se remarque qu’en français, le mode indicatif a dix temps dont cinq temps simples et cinq temps composés. Les temps simples sont ceux qui se conjuguent sans auxiliaires tandis que les temps composés exigent la présence de l’auxiliaire dans la conjugaison.

3.2.2.1. Le conditionnel

Le conditionnel est le mode dont on se sert pour exprimer un fait considéré comme imaginaire ou dépendant d’une condition explicite ou implicite (Marc Bosquart, 1998 : 316). Il ajoute au sens du verbe une nuance

d’éventualité ou soumet à une condition la réalisation de ce que le verbe exprime.

Le mode conditionnel comprend deux temps : le présent et le passé :

Le présent

Le conditionnel présent sert principalement à rapporter un fait futur dépendant d’une condition présente, que celle-ci puisse être satisfaite ou non.

Exemples :

Si j’avais de l’argent, je pourrais m’acheter une voiture.

Si j’étais le président de ce pays, j’ améliorerais les conditions de vie des congolais.

Particulièrement, le conditionnel présent est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer, de manière atténuée, un désir, un ordre ou un besoin situés dans le présent.

Exemple : Tu ferais mieux de t’abstenir du sida.

Pour exprimer un sentiment d’indignation ou d’incrédulité situé dans le présent.

Exemple : Lui ! s’écria Elisabeth […] il m’ aimerait !

Pour exprimer (presque toujours dans les subordonnées) une hypothèse ou une concession située dans le présent.

Exemple : Au cas où vous auriez du temps, passez me voir.

Pour exprimer un fait présent dont on a été informé par une autre personne et qui n’est pas confirmé.

Exemple : Selon Julie, le mauvais chargement serait à la base de l’accident.

Le passé

Le conditionnel passé sert principalement à rapporter un fait qui ne s’est pas réalisé parce qu’il dépendait d’une condition qui n’a pas été satisfaite.

Exemples :

Le loup était venu à portée de bras, et pour un peu, il aurait réussi à s’emparer du petit !

Il a ajouté que celui qui n’ aurait pas communié aurait la tête tranchée (Camus).

Particulièrement, le conditionnel passé est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer un désir ou un regret de manière atténuée. Exemple : J’ aurais voulu être un artiste.

Pour exprimer, par rapport au passé, un sentiment d’indignation ou d’incrédulité.

Exemple : Comment ? Je vous aurais trahis , moi qui vous ai sauvés !

Pour exprimer, par rapport au passé, une supposition ou, parfois, une concession.

Exemple : Quiconque aurait prêté l’oreille au vent n’ aurait perçu que le murmure des tiges froissées.

Pour exprimer un fait passé dont on a été informé par une autre personne et qui n’a pas été confirmé.

Exemple : A en croire Marie-Ange, Etienne aurait collaboré avec la police.

Le mode conditionnel passé a une deuxième forme qui est exactement semblable à celle du subjonctif plus-que-parfait. Les grammairiens modernes considèrent que ce mode doit être inclus dans l’indicatif.

3.1.1.1.3. Le subjonctif

Le subjonctif est le mode dont on se sert pour rapporter un fait qui est simplement envisagé dans la pensée du locuteur ou du scripteur, ou qui est associé à un sentiment, déterminé ou indéterminé.

Le subjonctif est donc un mode relativement « insaisissable », parfois même qualifié d’ « interprétatif », en ce sens que, relevant de la pensée ou du sentiment, les conditions de son emploi ne peuvent pas toujours être clairement définies pas plus que les nuances de signification qu’il introduit (Marc Bosquart, 1998 : 318).

Concernant l’emploi du subjonctif, il doit d’abord signaler que, parmi les quatre temps de ce mode, seuls le présent et le passé sont encore couramment utilisés. L’imparfait et le plus-que-parfait sont de moins en moins employés, sauf dans la langue écrite et presque seulement à la 3 ème personne du singulier. Il est toutefois nécessaire de connaître ces temps, parce que, même s’ils sont souvent remplacés, de nos jours, par les subjonctifs présent et passé, ils abondent dans la littérature classique.

Le présent

Le subjonctif présent sert principalement à exprimer un ordre (ou une demande, une prière, un conseil, un souhait) à la 3 ème personne.

Exemple : Que la chance te favorise ! Que tes études soient bonnes ! Et que Dieu te protège . Qu’il parte et qu’il ne revienne plus !

Particulièrement, le subjonctif présent est également utilisé dans les cas suivants :

Pour exprimer une supposition. Exemple : A moins que ce soit la petite.

Pour exprimer une concession.

Exemple : S’il a des objections à faire, qu’il les fasse .

Pour exprimer un fait considéré comme impossible. Exemple : Moi, Seigneur, que je fuie .

Dans certaines locutions figées.

Exemple : Je ne sache pas que ces achats exorbitants correspondent […] à quoi que ce soit de tangible.

Le passé

Le subjonctif passé sert principalement à exprimer un ordre à la 3 ème personne, lequel devra avoir été exécuté avant un moment déterminé du futur.

Exemple : Qu’ils aient terminé tous leur travail à temps.

Particulièrement, le subjonctif passé est utilisé dans les mêmes conditions particulières que le subjonctif présent (pour exprimer la supposition, la concession, le souhait, …).

L’imparfait

L’imparfait du subjonctif est un temps qui n’appartient plus qu’à l’usage soutenu. La langue littéraire l’utilise à ces fins stylistiques, surtout à la 3 ème personne du singulier ou du pluriel (Chevalier Jean-Claude et alii, Grammaire du français contemporain , 1964, p. 361).

Diverses raisons expliquent le déclin de l’imparfait du subjonctif :

Les règles de la concordance des tesmps, complexes et mal fixées, ont contribué à sa disparition de l’usage parlé.

Exemples :

Il fallait que vous apportassiez votre contribution à la cause commune (usage soutenu).

Il fallait que vous apportiez votre contribution […] (usage courant).

La complexité des formes du subjonctif fait préférer l’infinitif, il est toujours de dire.

Exemple : Il vous fallait apporter votre contribution à la cause commune.

d) Le plus-que-parfait

Comme l’imparfait du subjonctif, il appartient au langage soutenu. Il n’est pas rare de le trouver sous la plume des meilleurs écrivains, où il remplace le conditionnel passé, dont il traduit les nuances temporelles et modales.

Temps composé, il exprime l’aspect de l’action accomplie. Exemples :

Sous Napoléon j’ eusse été sergent ; parmi ces futurs curés, je serai grand vicaire.

Il faisait encore nuit, bien que la demie de six heures eût sonné .

Le subjonctif a quatre (4) temps dont deux temps simples : le présent, l’imparfait et deux temps composés : le passé et le plus-que-parfait.

Le présent et le passé sont les temps du subjonctif les plus utilisés.

3.1.1.1.4. L’impératif

L’impératif est le mode dont on se sert pour formuler un ordre, une demande, une prière ou un conseil, un commandement ou une exhortation, une défense.

Exemples :

Ne dérangez pas les autres.

Sortez de là vite.

Ecoutez les conseils des parents.

Recevez son âme entre tes mains, Seigneur.

Fais -moi plaisir ma chérie.

Le mode impératif ne comporte que deux temps : le présent et le passé. Celui-ci, rarement utilisé, sert à formuler un ordre qui devra avoir été exécuté avant un moment déterminé du futur.

Exemple : Ayez tous terminé votre travail quand je reviendrai à dix heures.

Particulièrement,l’impératif(présent)estégalementutilisédanslescas suivants :

Pour exprimer une supposition

Exemple : Je ne veux pas te faire détester ton semblable, mais perds -toi, sans portefeuille dans une ville inconnue.

Pour exprimer une concession

Exemple : Faites -en l’expérience, vous verrez.

Pour intéresser l’interlocuteur à la conversation. Exemple : Ah ! avouez , c’est une belle histoire !

3.1.1.2. Les modes impersonnels

Deux modes sont dits impersonnels, en ce sens qu’ils ne permettent pas de variations de forme selon les personnes grammaticales : l’infinitif et le participe.

3.2.2.3. L’infinitif

L’infinitif est le mode dont on se sert pour exprimer l’ « état neutre » du verbe, sans aucune indication de personne, de nombre ou de temps.

Exemples :

Accepter un risque est une forme de courage.

Le seul fait d’ exister est un véritable bonheur.

Le professeur regarde partir les élèves.

Le mode infinitif ne comporte que deux temps : le présent et le passé. Celui-ci n’est que rarement utilisé, car il sert uniquement à rappeler un fait antérieur à un autre fait passé, présent ou futur.

Exemples :

Il mourra après avoir vécu .

Une vache morte sans avoir mugi et sans avoir beuglé .

Particulièrement, l’infinitif (présent) est également utilisé dans les cas suivants :

Comme infinitif d’interrogation. Exemples :

Pourquoi te priver d’une aide efficace ?

Comment détruire l’émotion profonde qui la saisit ?

Comme infinitif d’exclamation ou d’indignation. Exemples :

Moi ne pas aimer ce gouvernement!

Vouloir m’ empêcher de continuer !

Comme infinitif de narration.

Exemple : Et l’ivrogne de se diriger vers la porte et de sortir .

Comme infinitif d’ordre ou de conseil. Exemple : Ne pas broncher .

Etre maîtresse de sa douleur.

3.1.1.2.2. Le participe

Le participe est un mode très particulier : il n’exprime aucune modalité propre, mais il permet au verbe, selon le cas, d’être utilisé comme un vrai verbe (avec complément) ou comme un adjectif verbal. Dans ce cas, il se rapporte à un nom ou à un pronom avec lequel il doit s’accorder en genre et en nombre (Marc Bosquart, 1998 : 321).

Le participe a deux temps : le présent et le passé.

Le participe présent

Le participe présent est tantôt considéré comme verbe tantôt comme adjectif verbal. Ici, nous allons nous intéresser au premier cas, car les formes adjectivales ne portent pas notre attention dans ce travail.

Comme verbe, le participe présent sert principalement à rapporter un fait qui se produit en même temps que celui auquel il apporte un complément d’information.

Exemples :

Un gaffeur sachant gaffer.

Etant très content de sa réussite, il commença à jouer.

Courant vers sa maman, elle l’embrassa.

Je les ai trouvés jouant au football.

Comme verbe, le participe présent est invariable. Il a toujours un sens actif et il peut être suivi de tous les compléments que peut avoir le même verbe conjugué à d’autres modes.

Exemples :

Ils regardaient l’eau bouillonnantsous le soleil .

1.3. PRESENTATION DU CORPUS

C’est jeu plaisantà tout le monde .

1.3. PRESENTATION DU CORPUS

Un avion traversantle ciel.

1.3. PRESENTATION DU CORPUS

Le participe passé

A l’instar du participe présent, le participe passé peut être considéré comme verbe ou comme un adjectif verbal.

Comme verbe, le participe passé a deux formes : une forme simple et une forme composée.

La forme simple est celle qui se trouve dans les temps composés de tous les verbes.

Exemple : J’ai étudié . Tu es venu . Nous n’avions pas fini .

La forme composée quant à elle, ne se rencontre que dans des subordonnées. Elle est formée du participe présent des auxiliaires être ou avoir et de la forme simple du participe passé du verbe.

Exemple :

Ayant perdu l’équilibre, il tomba par terre.

Le port étant quasi impraticable, un cargo ayant coulé juste dans le chenal.

Par rapport aux modes, le français en distingue six (6) quoi que certaines tendances parlent du gérondif comme un autre mode. Les valeurs et les emplois de chaque mode ont été examinés ci-dessus.

3.1.2. L’aspect

L’aspect traduit l’angle sous lequel le parleur voit les différents moments du déroulement de l’action. Le parleur peut envisager que le déroulement de l’action se prépare, qu’il se réalise ou qu’il est achevé (Chevalier Jean-Claude et alii, 1964 : 328).

Pour exprimer l’aspect, le système verbal, en français, offre au parleur :

Des formes grammaticales : ce sont des formes verbales simples et composés (avoir, être + participes passés) ;

Des formes périphrastiques :formes composées d’un verbe (semi- auxiliaire) + infinitif ou participe présent.

3.1.2.1. L’aspect accompli

On parle de l’action accomplie lorsque le déroulement de l’action exprimée par le verbe est achevé. L’action accomplie, en français, est exprimée par le verbe conjugué à un temps composé (formes verbales composées).

Exemples :

J’ ai travaillé avant de venir.

Nous nous sommes lavés le matin.

Ils étaient partis sans dire aurevoir.

Il a été assassiné à Kinshasa.

En français, il s’observe que les temps composés indiquent que l’action du verbe est accomplie ou achevée.

3.1.2.2. L’aspect non accompli

On parle de l’aspect non accompli lorsque le déroulement de l’action exprimée par le verbe n’est pas encore achevé, c’est-à-dire l’action est en cours de réalisation.

Par opposition à l’aspect accompli, l’aspect non accompli est exprimé par les formes verbales simples (verbes conjugués aux temps simples) et les formes périphrastiques.

Exemples :

Je travaille à la houe.

Nous nous lavons le matin.

Il vapartir sans dire aurevoir.

Après la publication de résultats, il se mit à danser .

Les formes périphrastiques marquent divers moments du déroulement de l’action.

Avant le déroulement de l’action : « Aller + infinitif » s’emploie surtout pour traduire le déroulement prochain ou futur de l’action.

Exemples :

-Il vadescendre lui-même jusqu’au port.

-Il étaitévident qu’on allait quitter la capitale.

« Devoir + infinitif » et « pouvoir + infinitif » s’emploient pour une action future, avec une nuance d’éventualité.

Exemples :

Sa Majesté devaitpasser en revue les compagnies.

Je pouvaisrentrer avant ton arrivée.

Au début du déroulement de l’action : « se mettre à + infinitif ». Exemple : Cet élève se mit à déranger dès la sortie de l’enseignant.

Pendant le déroulement de l’action.

« Etre entrain de + infinitif » :

Exemple : Il est entrain detravailler maintenant.

« Ne pas arrêter de + infinitif » Exemple : Je n’arrête pas deregarder ce film.

« Rester à + infinitif »

Exemple : Je reste àcontempler la masse noire des arbres.

« Aller + participe présent »

Exemple : L’impôt allait pesant sur une terre toujours plus pauvre.

Après le déroulement de l’action : « Venir de + infinitif » Exemples :

Il venait de croiser son frère à l’hôtel

Cécile vient de se réveiller .

En bref, le verbe, en français, varie en fonction des modes, des temps et des personnes. Le système de conjugaison comprend six (6) modes dont quatre modes personnels (indicatif, conditionnel, subjonctif et impératif) et deux modes impersonnels (infinitif et participe). Les temps simples expriment l’aspect non accompli tandis que les temps composés expriment l’aspect accompli.

Pour exprimer l’aspect non accompli, le français fait aussi recours aux formes périphrastiques appelées « auxiliaires d’aspect » ou « semi-auxiliaires ».

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