Évolution de l’Extradition en Afrique de l’Ouest : Analyse du Cadre Juridique

 

CHAPITRE 2 : LA PORTEE DU CADRE JURIDIQUE DE MISE EN ŒUVRE DE L’ENTRAIDE JUDICIAIRE EN MATIERE D’EXTRADITION EN AFRIQUE DE L’OUEST

Dans ce deuxième chapitre dédié à l’analyse approfondie de la portée du cadre juridique de mise en œuvre de l’entraide judiciaire en matière d’extradition en Afrique de l’ouest, nous explorerons les différents aspects qui influent sur cette dynamique complexe. La première section de ce chapitre (section 1) mettra en lumière l’effectivité de la mise en œuvre de l’entraide judiciaire en matière d’extradition au sein de la région de l’Afrique de l’ouest. Nous examinerons comment les instruments et les mécanismes existants contribuent à la réalisation des objectifs d’entraide judiciaire, tout en analysant les succès et les défis rencontrés dans cette mise en œuvre.

Dans la continuité, la (section 2) se concentrera sur les enjeux inhérents à la mise en œuvre du cadre juridique.

Nous explorerons les obstacles potentiels, les lacunes et les problématiques qui peuvent surgir lors de la mise en application des réglementations et des accords régionaux en matière d’extradition. En adoptant une perspective approfondie, nous obtiendrons un aperçu complet des questions qui façonnent la mise en œuvre du cadre juridique de l’entraide judiciaire en matière d’extradition dans cette région spécifique.

Section 1 : L’effectivité de la mise en œuvre de l’entraide judiciaire en matière d’extradition en Afrique de l’ouest

Au sein de la section 1 dédiée à l’évaluation de l’effectivité de la mise en œuvre de l’entraide judiciaire en matière d’extradition en Afrique de l’ouest, nous plongerons dans une analyse approfondie des mécanismes et des procédures qui caractérisent cette dynamique complexe. Le paragraphe 1 se penchera sur le mécanisme central de la mise en œuvre de l’entraide judiciaire dans la région. Nous examinerons en détail comment les accords et les instruments régionaux sont appliqués dans la pratique.

En explorant les étapes et les acteurs impliqués, nous obtiendrons une vue d’ensemble de la manière dont ce mécanisme fonctionne pour faciliter l’entraide judiciaire en matière d’extradition.

En poursuivant notre analyse, le paragraphe 2 se concentrera sur la procédure spécifique qui guide l’entraide judiciaire en matière d’extradition en Afrique de l’ouest. Nous examinerons les étapes détaillées du processus, y compris les démarches administratives et judiciaires nécessaires pour que la mise en œuvre soit réussie. Cette exploration nous permettra de saisir les défis et les opportunités liés à la procédure, ainsi que les moyens d’améliorer l’efficacité globale de l’entraide judiciaire dans la région.

 

Paragraphe 1 : Le mécanisme de la mise en œuvre

Cette partie examinera l’harmonisation et l’intégration régionales, détaillant comment les efforts conjoints des pays de la région favorisent une approche coordonnée en matière d’entraide judiciaire(A). Nous aborderons la coopération et la coordination entre les États(B). Cette dimension cruciale du mécanisme de mise en œuvre mettra en lumière la manière dont les pays de l’Afrique de l’ouest travaillent ensemble pour faciliter les procédures d’entraide judiciaire.

En explorant les mécanismes de coordination et de partage d’informations, nous obtiendrons une vue d’ensemble de la manière dont ces interactions favorisent une mise en œuvre efficace de l’entraide judiciaire en matière d’extradition dans la région.

L’harmonisation et l’intégration régionale

L’harmonisation des législations et des procédures d’extradition entre les pays d’Afrique de l’Ouest est un élément clé pour assurer l’effectivité de l’entraide judicaire. En ayant des normes communes, les pays de la région peuvent faciliter les procédures d’extradition et éviter les obstacles juridiques et administratifs qui pourraient entraver le processus. Cela peut être réalisé par le biais d’accord régionaux et de protocoles d’entente et les critères à suivre lorsqu’ une demande d’extradition est formulée.

Par exemple, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté un protocole sur la libre circulation des personnes et le droit de résidence et d’établissement en 1979.

Ce protocole contient des dispositions relatives à l’extradition, visant à faciliter la coopération entre le Etats membres en matière de lutte contre la criminalité transnationale. En vertu de ce protocole, les Etats membre se sont engagés à se conformer aux demandes d’extradition entamant des autres pays de la CEDEAO, à condition que les infractions poursuivies soient également considérées comme des infractions dans l’Etat requérant.

Ainsi il faut noter que l’harmonisation des législations et des procédures d’extradition implique l’adoption de norme et de règles communes par les Etats membres cela permet d’éviter les divergences juridiques qui entraver le processus d’extradition. Les pays de l’Afrique de l’ouest peuvent parvenir à cette harmonisation en établissant des accords régionaux et des protocoles d’entente spécifique à l’extradition. Ces accords définissent les procédures à suivre et les critères à respecter lorsqu’ une demande d’extradition est formulée.

Ils peuvent également aborder des questions telles que les infractions pouvant faire l’objet d’une d extradition, les conditions d’extradition et les garanties procédurales à accorder aux personnes recherchées.

En plus de l’harmonisation l’intégration régionale est également cruciale pour l’efficacité de l’entraide judiciaire en matière d’extradition. L’intégration régionale implique une collaboration plus étroite entre les Etats membres, tant sur le plan politique que pratique. Les pays doivent travailler ensemble pour établir des mécanismes de coopération et de coordination qui facilitent les échanges d’informations et les procédures d’extradition.

En résumé, l’harmonisation et l’intégration régionale sont des éléments clés pour une mise en œuvre efficace de l’entraide judiciaire en matière d’extradition en Afrique de l’ouest. Ces mesures permettent de créer un cadre juridique commun, de faciliter les procédures d’extradition et d’éviter les obstacles juridiques et administratifs. Les accords régionaux et le mécanisme de coopération bilatéraux sont des outils importants pour promouvoir cette harmonisation et cette intégration, en favorisant les échanges d’informations et la coordination entre les Etats membres.

La coopération et la coordination entre Etats

La coopération et la coordination entre Etats jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre effective de l’entraide judiciaire en matière d’extradition en Afrique de l’ouest. Ces mécanismes permettent aux Etats de travailler ensemble pour faciliter les procédures d’extradition, assurer l’efficacité des échanges d’information et garantir le respect des droits fondamentaux des individus concernés. Tout d’abord, la coopération entre Etats implique l’établissement de canaux de communication clairs et efficaces.

Les pays de la région doivent établir des accords bilatéraux ou multilatéraux qui régissent l’extradition et définissent la procédure à suivre.

Ces accords établissent les conditions dans lesquelles une demande d’extradition peut être formulée traitée, ainsi que les éléments à fournir pour que la demande soit recevable. Par exemple, la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption fournit un cadre juridique régional pour la coopération en matière d’extradition, en définissant l’infraction liée à la corruption et encourageant la coopération entre les Etats partie.

Ensuite, la coordination entre les autorités compétentes des Etats joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de l’entraide judiciaire en matière d’extradition. Les autorités judiciaires, les ministères de la justice et le service de police des Etats concerné doivent travailler en étroite collaboration pour assurer la transmission rapide et sécurisée de demandes d’extradition et des pièces justificatives nécessaires. La coordination permet également d’éviter les doubles poursuites ou le conflit de compétence entre les juridictions nationales.

Par exemple, Interpol facilite la coordination internationale en matière d’extradition en mettant en place des canaux de communication et de la base de données permettant aux autorités de partager des informations sur les fugitifs recherchés.

En outre, la coopération et la coordination entre Etats peuvent également inclure des mécanismes de formation et d’assistance technique. Les Etats plus expérimentés dans le domaine de l’extradition peuvent fournir une formation aux autorités des Etats moins expérimenté, les aidant ainsi à renforcer leur capacité à traiter les demandes d’extradition de manière efficace et conforme aux normes internationales.

Par exemple, des programmes de formation régionaux, tels que ceux proposés par l’organisation internationale de police criminelle (Interpol), peuvent renforcer les compétences des enquêteurs, des procureurs et des juges dans le traitement des demandes d’extradition. Il faut noter que la coopération et la coordination entre Etats en matière d’extradition en Afrique de l’ouest sont également renforcées par des exemples de jurisprudence qui établissent des précédents et de normes applicables à ces procédures.

Par exemple, l’affaire affaire Togo c. Liberia devant cour internationale de justice en 2006 a permis de clarifier les obligations des Etats en matière d’extradition. La cour a statué que les Etats ont le devoir d’extrader l’individu recherchés pour des crimes graves, tels que les crimes contre l’humanité, et que le Etats ne peuvent pas invoquer des dispositions constitutionnelles ou légales pour refuser une demande d’extradition si cela risque de compromettre la lutte contre l’impunité.

De même, l’affaire Affaire Benin c.

Nigeria devant la cour internationale de justice en 2003 a traité de la question de la compétence territoriale en matière d’extradition. La cour a conclu que lorsqu’ un individu commet une infraction sur le territoire d’un Etat et se réfugie dans un autre Etat, l’Etat ou l’infraction a été commise a le droit d’exiger son extradition, même si l’infraction a été commise a le droit d’exiger son extradition, même si l’infraction n’est pas réprimée dans Etat ou il se trouve actuellement.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’entraide judiciaire en matière d’extradition en Afrique de l’ouest
Université 🏫: Université aube nouvelle UFR/sciences juridiques et politiques - Domaine: sciences juridiques et politiques
Auteur·trice·s 🎓:

M. ABOUBACAR NOMAO Abdoul Fataou
Année de soutenance 📅: Mémoire de synthèse en vue de l’obtention de la licence - Option: droit public - Août 2023
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