2 organisations patronales, classification organisationnelle

2 organisations patronales et classification organisationnelle

2- Corpus d’analyse

2-1- Présentation des deux organisations patronales

2-1-1-GICAM

2-1-1-1-Le GICAM c’est quoi ?

C’est un groupement représentatif des organisations privés au Cameroun. Il est situé à Douala Rue des Ministres, Bonanjo et à Yaoundé Bastos Ecole Publique.

Cette organisation est régie par la loi n° 90/053 du 19 décembre 1990, sur la liberté d’association. Le GICAM fédère des groupements professionnels et des entreprises individuelles, à ce titre, il compte à ce jour plus de 1000 membres.

Le GICAM est le représentant du secteur privé auprès des pouvoirs publics sur des sujets économiques majeurs, au rang desquels :

  •  L’environnement des affaires ;
  • l’accélération de la croissance ;
  • la compétitivité des entreprises ;
  • la promotion d’une agriculture de seconde génération ;
  • la formation professionnelle ;
  • l’emploi des jeunes ;
  • la promotion de l’espace économique national ;
  • la fiscalité de développement ;
  • les infrastructures ;
  • l’éthique des affaires.
2-1-1-2-Missions, fonctions et rôles

Le GICAM assure trois principales missions :

  1. Des services à ses membres
  2. La représentation du secteur privé
  3. La défense des intérêts des entreprises, la promotion de la libre-entreprise et de l’espace économique camerounais

Par ailleurs, le Groupement garantit trois fonctions essentielles :

  1. Une fonction économique via la réalisation d’études, l’analyse des performances économiques des adhérents et de l’économie camerounaise en général
  2. Une fonction juridique et fiscale dont l’objectif prioritaire est d’assurer l’attractivité de l’environnement juridique et fiscal de l’économie camerounaise et d’améliorer, à terme, le climat des affaires
  3. Une fonction sociale à travers une contribution au développement de la législation sociale et un suivi permanent de son évolution

Le GICAM est le porte-parole des entreprises. De ce fait, il est membre de la majorité des instances qui traitent des problèmes rencontrés par celles-ci : commissions bipartites Etat-secteur privé, Cameroun Business Forum… Le Groupement préside notamment le Comité de facilitation du trafic maritime international (Comité FAL), etc.

Enfin, le GICAM est membre de plusieurs conseils d’administration d’établissements publics comme : l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP), la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), les Universités de Douala et Dschang, le Conseil d’Appui à la Réalisation des Contrats et de Partenariats (CARPA), l’Agence de Promotion des Investissements (API), le Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUCE), etc.

2-1-1-3-Adhésion

L’adhésion au titre de membre actif du GICAM se fait par :

  • Toute personne morale, privée ou publique exerçant une activité économique au Cameroun, quel que soit sa taille et son secteur d’activité
  • Tout groupement d’entreprises ou association professionnelle
  • Toutes personnes physiques immatriculées au Registre du Commerce

L’adhésion se fait sur demande adressée au Président du GICAM. Cette demande est complétée par une fiche de renseignement d’adhésion à télécharger sur le site du GICAM en ligne, et accompagnée des photocopies de l’attestation de non redevance, carte de contribuable, registre de commerce et un plan de localisation de votre entreprise.

  • Votre dossier d’adhésion est soumis à l’approbation du Conseil Administration qui siège tous les mois
  • Si la réponse est positive, vous recevrez par courrier une confirmation d’adhésion ainsi que le montant de vos droits d’adhésion et de cotisations annuelles suivant le barème de cotisation ci-après.
Chiffre d’affaire compris entre (en F CFA)Taux de cotisation (en F CFA)
50 millions et 500 millions500 000
500 millions et 1 milliard600 000
1 milliard et 2 milliards800 000
2 milliards et 4 milliards1 000 000
4 milliards et 10 milliards1 500 000
10 milliards et 20 milliards2 000 000
Supérieur à 20 milliards5 000 000

 

Tableau 1 : cotisations annuel des organisations membres du GICAM

En sommes, voici dix raisons d’adhérer au GICAM :

  1. Faire partie d’un réseau, d’une force de progrès au service des entreprises et de l’économie.
  2. Bénéficier d’un accompagnement en cas de litige ou différend avec l’Administration ou d’autres acteurs.
  3. Bénéficier et participer à des actions collectives et concertées pour résoudre des difficultés ponctuelles ou structurantes de l’environnement des affaires au Cameroun.
  4. Interagir avec vos pairs, clients, fournisseurs, partenaires pour élargir votre réseau d’affaires et de lobbying.
  5. Bénéficier de services de pointe (information, formation, accompagnement, arbitrage…) développés depuis 60 ans au profit des entreprises.
  6. Partager vos idées et accéder à des solutions plus adaptées à vos attentes.
  7. Unir vos capacités à la force des entreprises et des groupements membres afin d’améliorer les conditions d’activité et les performances.
  8. Contribuer à une meilleure promotion du rôle du secteur privé dans le développement économique.
  9. S’associer à l’initiative patronale privée nationale pour améliorer vos affaires et l’économie.
  10. Participer à la promotion économique du Cameroun, en vous intégrant dans ce nouveau monde multipolaire.

2-1-2-ECAM

2-1-2-1 L’ECAM c’est quoi ?

Est un mouvement patronal influent du secteur privé au Cameroun. Il est situé à Douala dans le quartier Bonanjo à l’immeuble Zénith, et à Yaoundé au Carrefour Régie.

Considéré comme l’un des patronats les plus influent du secteur privé, ses prises de positions sur les questions des Accords de Partenariat Economique ou encore la croissance, l’emploi décent, font de lui un acteur non négligeable du monde des affaires camerounais, de plus cette activité pour la défense des intérêts PME-TPE a fait del’ECAM un mouvement attractif à telle enseigne qu’il compte aujourd’hui dans son écosystème près de 600 entreprises de tailles diverses, dont plusieurs, sympathisants et adhérents qui partagent le quotidien du mouvement qui a pour vision de faire de la PME le cœur de l’économie nationale.

Au quotidien, E.CAM développe toute une série d’activités dans le cadre de la représentation et du service à ses membres : formation et informations, recherche de financements, collecte d’informations, lobbying, réseautage et plaidoyer auprès des pouvoirs publics.

2-1-2-2 Missions, fonctions et rôles

ECAM s’assigne une mission bâtie autour de trois axes principaux :

  1. Se former pour mieux avancer : moins un don ou un art qu’un métier exigeant, l’exercice du leadership en entreprise nécessite la mise en place au sein du mouvement d’un dispositif de formation des entrepreneurs
  2. Réfléchir ensemble : ECAM se veut un carrefour exceptionnel d’échanges, d’idées et de rencontres, raison pour laquelle le mouvement reçoit régulièrement des experts et des sommités du monde économique et des affaires pour ouvrir des débats constructifs.
  3. S’engager pour influencer : il s’agit clairement d’entreprendre et d’agir pour faire bouger les lignes. Les questions d’emploi décent, de formation; d’investissement, de redéploiement de la dépense publique, de la compétitivité des entreprises, du climat des affaires seront au cœur des débats et des actions

Les différentes fonctions sont :

  • Promouvoir le développement du secteur privé et faire reconnaitre la place des créateurs de richesse
  • Défendre les droits et les intérêts des entreprises membres
  • Relier tous les entrepreneurs exerçant sur le territoire camerounais et les entrepreneurs de la diaspora dans une communauté d’intérêts et une unité de voix
  • Institutionnaliser le dialogue avec le secteur public en vue de l’amélioration du climat des affaires
  • Contribuer au dialogue social au sein des entreprises
  • Etre présent au sein des différentes instances où il est nécessaire de faire valoir les positions des membres
  • Créer un cadre qui permette aux dirigeants de manifester au sein du mouvement leur esprit d’entreprise, leur engagement et le sens du dialogue et du partage
  • Mener à bien toutes les actions visant à renforcer l’intérêt collectif en pratiquant l’ouverture sur les partenaires institutionnels nationaux et internationaux
  • Développer par un encadrement adéquat la capacité d’innover et la compétitivité des PME/PMI

2 organisations patronales, classification organisationnelle

ECAM pour asseoir sa légitimité et son action a contracté de diverses manières avec plusieurs organismes publics et privés, et s’est durablement inscrit dans le débat économique du Cameroun.

C’est le cas au sein du Cameroun Business forum (CBF), où ECAM intervient pour le compte du secteur privé Camerounais.

2-1-2-3-Adhésion
ECAMInscription en FCFACotisation annuelle en FCFA
ECAM au féminin30 000120 000
ECAM pour les StartUp, et TPE30 000120 000
Petites entreprises : entreprises de plus deux ans d’activités ; effectif de 10 à 20 salariés.100 000200 000
Moyennes entreprises effectif de plus de 20 salariés,600 000
Grandes Entreprises2 000 000 ou

3 000 000

ONG, ou partenaires au développement-Contributions techniques,

-Contributions stratégiques

-Contributions financières

Tableau 2 : Cotisations ECAM

Voici les sept Raisons pour une entreprise d’être membre de l’ECAM

  1. Un réseau encadré de 600 entreprises Camerounaises (Grandes entreprises, PME, TPE, Startup) mises à votre disposition pour le développement de vos affaires
  2. Des partenaires signés avec divers organisations (Banque, Instituts universitaires et de formation professionnelle, ONG, Associations de corps de métier etc.) pour un meilleur accompagnement de ses membres
  3. Une mutualisation des forces pour un plus grand impact d’action et de lobbying
  4. Le représentant de l’organisation Europe Entreprise Network (EEN), réseau constitué de plus de 3000 experts et 600 partenaires de plus de 60 pays dans le monde qui apportent leur expertise pour promouvoir l’innovation et accompagner les PME pour le développement international
  5. Une place de marché en ligne pour les membres d’ECAM dénommé ECAMNETWORK, plateforme d’échange commercial de biens et services
  6. Un espace de travail mis à disposition de ses membres
  7. Des occasions régulières de rencontres entre patrons d’entreprises pour échanger sur des opportunités d’affaires et sur des problématiques en relation avec le développement de leurs activités (ETALK, PMEEXCHANGE, AFTERWORK, BUSINESS)

2-1-3 Présentation simplifiée des deux patronales

Voici le tableau de présentation des deux principales patronales abordés dans ce mémoire de recherche.

Organisations PatronalesECAMGICAM
Nombres de membres600 (environ)1000 (environ)
Date de création du sigle20091992
Directeur actuelAyangma ProtaisTawamba celestin
Régions occupéesLittoral, centreLittoral, centre
Organisations-filles-e. CAM au féminin (2018)

-e. CAM SE (2018)

-Task-force

-CREG (cercle de Réflexion économique du GICAM)

-CDPME (centre de développement des petites et moyennes entreprises)

-CMAG (centre de médiation et d’arbitrage du GICAM)

Quelques missions phares-Organiser et regrouper les PME TPE et PMI, afin de leur procurer une tribune,

-Protéger l’entreprise en lui offrant des outils mutualisés d’Intelligence économique et de management des risques,

-Former l’entrepreneur en lui faisant bénéficier des appels à Projets, et des financements alternatifs.

-Des services à ses membres

-La représentation du secteur privé

-La défense des intérêts des entreprises, la promotion de la libre-entreprise et de l’espace économique camerounais

Evènements– PmeXchange

-E-talk

– Business Hours

– Afterwork by e.CAM

– Journées de l’Entreprise

– Université du GICAM

-Forum Université-Entreprises (Gicam-Université de Douala)

Tableau 3 : présentation simplifiée de l’ECAM et du GICAM

2-2 Classification organisationnelle

Pour catégoriser les organisations, Mintzberg convoque le point de vue de Blau qui distingue trois types d’organisations :[71]

  • Les organisations coercitives, ou le moyen de contrôle est « coercitif» et l’implication de l’employé est «aliénante», par exemple : les prisons traditionnelles, les hôpitaux, les prisons psychiatriques et les camps de prisonniers de guerre.
  • Les organisations utilitaires, ou le moyen de contrôle est « rémunérateur », et la participation de l’employé est « calculatrice » (ce qui correspond à la formule incitation/contribution), par exemple les usines, les mines, les banques et de nombreux organismes gouvernementaux,
  • Les organisations normatives, ou le moyen de contrôle est « normatif » et l’implication de l’employé est « morale » (ce qui correspond à nos formes idéologiques d’identification), par exemple les églises, les hôpitaux publics, les universités et les associations bénévoles.

A travers ces trois éléments, il en ressort que le GICAM et l’ECAM sont considérés au sens de blau comme des organisations normatives ayant notamment pour but de légitimer et défendre les intérêts des adhérents.

Les différentes classifications des organisations patronales selon les pays sont :

  • En France, on parle de groupe d’influence ou réseau d’influence[72]
  • En Angleterre on parle de groupe de lobby[73]
  • En Suisse on parle de groupe de chef d’entreprise[74]
  • En Algérie on parle de groupe de pression[75]
  • Au Cameroun on parle d’organisation représentative.

[71] Mintzberg P 401 Op.cit.

[72] Le Net M. (1991) Les lobbies et le pouvoir, Revue problèmes politiques et sociaux, n° 662, p 171.

[73] Guarrigues J. (2002) les patrons et la politique: de Schneider à Seillière, éditions  Perin, page 170

[74] Eichenberger

[75] Op.cit. Ayouche H.

2-3 Originalité de ce travail

Les différents éléments qui viennent d’être présenté insèrent ce travail dans une originalité sans pareil.

Les textes de ces organisations patronales constitueront une analyse sémiotique et communicationnelle, en plus de l’étude sémio-qualitative de ces textes qui sera évoqué dans le chapitre 3 en aval.

Dès lors le point de vue de Barthes Rolland est tout à fait compréhensible :

Pour qu’il y ait science nouvelle, il ne suffit pas en effet que la science ancienne s’approfondisse ou s’étende (ce qui se produit lorsqu’on passe de la linguistique de la phrase à la sémiotique de l’œuvre) ; il faut qu’il y ait rencontre d’épistémès différentes, voire ordinairement ignorantes les unes des autres (c’est le cas du marxisme, du freudisme et du structuralisme), et que cette rencontre produise un objet nouveau (il ne s’agit plus de l’approche nouvelle d’un objet ancien) ; c’est en l’occurrence cet objet nouveau que l’on appelle texte.[76]

[76] Barthes R. P 1017 Op.cit.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université de Douala - Ecole Doctorale : Sciences sociales et Humaines - Département de Communication - Unité de formation : Sciences Humaines, Littérature et Communication
Auteur·trice·s 🎓:
MWET ATTI BONANE Bernard Moise

MWET ATTI BONANE Bernard Moise
Année de soutenance 📅: Laboratoire des Arts et Communication - Mémoire soutenu en vue de l’obtention du master II en communication des organisations - 2021/2024
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