La mobilité professionnelle et l’engagement organisationnel

La mobilité professionnelle et l’engagement organisationnel

Section 3: La mobilité professionnelle et l’engagement organisationnel.

Le salarié cherche à travailler dans un contexte qui lui permet de développer davantage ses compétences en plus de bonnes conditions de travail et une rémunération valorisante et qui correspond à l’effort consenti et ce dans un environnement qui lui offre confiance, stabilité, responsabilité et une grande autonomie.

L’entreprise pour sa part, cherche à réaliser avant tout de la performance, de la rentabilité et de la valeur ajoutée comme toute entité économique.

L’individu guidé par ses attentes, ses désirs et ses opportunités qui varient selon chaque personne et dépendent de la conjoncture, de l’état du marché de l’emploi et de ses aptitudes personnelles.

L’entreprise est guidée par les résultats réalisés en tenant compte des lois du marché, de la conjoncture du moment, de la concurrence et de l’environnement socio-économique.

III.1. Les conséquences de la mobilité externe.

La fidélisation et l’engagement à un projet donné ne sont pas éternels dans un environnement instable et changeant.

La mobilité externe devient de plus en plus un phénomène qu’on observe très fréquemment. Si l’individu estime que l’entreprise où il travaille ne valorise pas suffisamment ses compétences et ne réalise pas assez ses attentes, il cherche à la quitter (Frastier, 1995).

Tremblay (2003) constate que «la mobilité professionnelle externe est généralement recherchée lorsque les individus sentent que leur développement personnel et technique est bloqué, que les projets qui leurs sont confiés manquent de défis et que leur désir d’autonomie est étouffé.»

L’entreprise investit en formant son personnel afin d’améliorer sa performance alors que le salarié améliore son portefeuille de compétences. Sa valeur sur le marché de l’emploi devient plus importante.

III.1.1. Les salariés : recherche de nouvelles opportunités.

Les salariés bénéficiaires de développement de leurs compétences à partir des programmes de formation professionnelle aboutissant à une élévation des connaissances que se soient théorique ou pratique ont devant eux deux alternatives :

  • Rester fidèles et engagés pour poursuivre leur parcours professionnel et ceci n’est valable que si leurs attentes se réalisent au sein de l’entreprise voire une augmentation salariale, une responsabilité importante, une meilleure valorisation des compétences acquises,.., etc.
  • Quitter l’entreprise si l’opportunité se présente devant eux pour valoriser davantage leurs compétences dans d’autres organisations qui offrent des garanties meilleures, des conditions plus favorables, un environnement plus performant et un niveau plus élevé de technologie et d’apprentissage.

L’arbitrage se fait sur la base d’éléments subjectifs tels que le désir de changer, les échos entendus par les collègues, l’affectivité, l’appartenance au groupe, et d’attributs objectifs comme la rémunération, le poste fonctionnel, les gratifications, etc.

L’environnement économique et social peut aussi influencer la décision de chacun.

En effet, dans une période de récession économique et de faible croissance et de chômage les individus essaient de ne plus s’aventurer et d’y rester dans leur poste en attendant des jours meilleurs.

Les caractéristiques des individus peuvent aussi marquer les décisions à prendre comme l’âge, la situation familiale, le sexe, le niveau hiérarchique, l’ancienneté dans l’organisation. , etc.

En effet, par exemple, les plus âgés (50 ans et plus) préfèrent rester dans l’organisation que de la quitter au même titre que ceux qui ont une ancienneté plus que 20 ans.

Les femmes quant à elles penchent vers la stabilité et la continuité plus que les hommes.

Les jeunes cadres fraîchement débarqués sont les plus aventuriers dans ce domaine probablement parce qu’ils cherchent avant tout de l’expérience et n’ont encore capitalisé que peu d’engagement et de fidélité envers l’organisation.

La mobilité professionnelle et l’engagement organisationnel

III.1.2. Les entreprises : investissement manqué.

Les entreprises considèrent la formation professionnelle comme un investissement en capital humain de première importance puisqu’en effet, les ressources humaines constituent aujourd’hui plus que jamais la seule ressource capable de dégager une valeur ajoutée et par conséquent la richesse de l’organisation.

La bataille de la compétitivité se joue essentiellement sur l’ingéniosité des humains et les compétences des employés et c’est pour cela que l’entreprise moderne consacre des sommes considérables pour la formation de son personnel.

Les machines toutes seules même les robots les plus sophistiqués ne valent rien sans l’intervention de l’homme. C’est lui seul qui peut donner un sens aux actes les plus élémentaires et une signification sociale à tous les produits usinés.

Les entreprises encourent un grand risque en développant les compétences de ses ressources humaines puisque ces dernières peuvent quitter l’organisation pour travailler ailleurs dans d’autres organisations parfois concurrentes.

Même si on peut supposer qu’il y a des conventions et des règles législatives ou autres qui exigent le remboursement des frais occasionnés par les salariés réfractaires cela ne peut remédier aux préjudices d’un manque de performance et de rentabilité surtout à court terme

L’entreprise trouve une grande peine de remplacer une compétence rare et spécifique dans un temps très court pour ne pas perturber le processus de la production et satisfaire la demande dans un marché concurrentiel où chaque faux pas compte beaucoup.

Les entreprises cherchent alors à spécifier les personnes qui peuvent bénéficier de la formation professionnelle et de fixer le contenu de la formation privilégiant celle qui a trait à la spécificité de l’organisation en recourant à des actions de formation en interne se rapportant le plus au contexte du travail.

Cette façon de procéder peut nuire au climat social qui constitue aussi un facteur déterminant d’harmonie et de cohésion qui stimule la productivité et la rentabilité en conformité de la responsabilité sociale de l’entreprise en plus de sa responsabilité économique.

Une telle différenciation en privilégiant certaines catégories (exemples les hauts cadres) et la formation non diplômante et à caractère spécifique, l’entreprise en croyant produire des compétences made in tuent les compétences.

En effet, les compétences ne se résument pas en un savoir-faire dans un contexte particulier mais les connaissances théoriques et pratiques se développent tous les jours grâce à la recherche et aucun ne peut fermer ses portes.

De plus, les interactions avec le monde extérieur obligent le personnel et surtout les cadres de dialoguer avec leurs pairs sur des méthodes et des procédures déjà connues à l’échelle internationale.

Les langues étrangères à titre d’exemple sont nécessaires pour tout le monde comme l’outil informatique ou l’organisation. De ce fait, nul ne peut se passer de la formation à caractère général pour développer les compétences internes.

La mobilité externe se développe très vite même dans les pays en voie de développement et le marché des compétences est une réalité manifeste où les entreprises recrutent les plus qualifiés et qui répondent le plus à leurs besoins au moindre coût.

Les journaux et les sites d’Internet renferment des demandes et des offres d’emploi montrant des exigences d’embauche quant au niveau de qualifications, de compétences et d’expériences surtout de la part des entreprises : plusieurs années d’expériences (3 à 5 années et même 10 années), niveau scolaire (rare au- dessous du Bac), très souvent des compétences exigées en langues étrangères et en outil informatique. , etc.

Les conditions d’embauche varient logiquement en fonction des caractéristiques de l’emploi en question.

Cette remarque tirée à partir des demandes d’emploi formulé par les entreprises sur les pages des journaux et les sites Web montre qu’il y a bel et bien un marché de compétences où les employeurs viennent chasser les oiseaux rares malgré qu’il existe des bureaux d’emploi qui ont cette vocation.

Exemples :

  1. Importante société agroalimentaire cherche à recruter de suite assistante de direction niveau universitaire, expérience exigée 5 ans minimum dans un poste similaire, maîtrise des langues (français et anglais ) ayant le sens de responsabilité et de l’organisation, ambitieuse et dynamique, maîtrise l’outil informatique, bureautique et Internet. (La presse du 17 décembre 2005).
  2. Société commerciale recrute de suite un directeur commercial, Bac+4, ayant 10 ans d’expérience minimum dans un poste similaire, connaissances des techniques marketing et des stratégies commerciales, grande personnalité, homme de terrain, dynamique, rigoureux et organisé. (La presse du 17 décembre 2005).
  3. Importante société spécialisée dans le mobilier recherche un responsable vente, âgé de 25-45 ans, niveau Bac+2 minimum, bonne élocution en français, expérience minimum de 3 ans dans la vente en magasin, très bonne présentation, contact facile. (La presse du 17 décembre 2005)
  4. Importante société industrielle recrute un responsable bureau d’études, formation ingénieur, esprit pionnier, disponible et flexible, expérience de 10 ans en milieu industriel souhaitée. (La presse du 17 décembre 2005).
  5. Chaine hôtelière internationale recrute pour ses hôtels un directeur d’hôtel, titulaire d’un diplôme d’hôtellerie, maîtrise du français, anglais et allemand, expérience 6 ans. (La presse du 17 décembre 2005).
  6. Femme, 38 ans, Bac+3, droit, formation en outil informatique, facilité de communication, expérience importante en bureautique, communication et organisation, cherche un emploi dans une société bien organisée. (La presse du 25 décembre 2005).
  7. Responsable technique, 6 ans d’expérience, homme de terrain, dynamique, compétent, sérieux, ayant le sens de la responsabilité et de l’organisation, motivé pour le travail en équipe, diplôme technicien supérieur en maintenance et instrumentation cherche poste stable. (La presse du 25 décembre 2005).
  8. Jeune femme maîtrisard en sciences de gestion spécialité finance, dynamique motivée, sérieuse, pratique l’outil informatique, et ayant une expérience significative dans le domaine de l’assurance cherche poste stable et d’avenir. (La presse du 25 décembre 2005).
  9. Directeur d’usine, 20 ans d’expérience industrielle dans des domaines variés, au sein des grands groupes tunisiens, gestion des projets, management de production et d’équipes, formation universitaire en France, cherche poste stable de responsabilité et d’encadrement dans une entreprise performante.
  10. Agé de 54 ans, grand capital de rigueur et d’efficacité, longue expérience dans la gestion des entreprises commerciales, industrielles et de services, cherche poste stable dans une entreprise performante. (La presse du 25 décembre 2005).

 

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Mobilité professionnelle externe et développement des compétences
Université 🏫: Université de Tunis - Institut Supérieur De Gestion De Tunis
Auteur·trice·s 🎓:
M’BAREK Ezzeddine

M’BAREK Ezzeddine
Année de soutenance 📅: Mémoire de mastère spécialisé en ingénierie de la formation - 2006-2007
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