Récolte des données, victimes d’arnaques aux offres d’emploi

Récolte des données, victimes d’arnaques aux offres d’emploi

Section 4 : Techniques de récolte des données

La collecte des données est une étape de très grande envergure dans la recherche scientifique. Ainsi, pour moissonner les informations relatives à notre étude, nous avons fait recours à deux techniques : l’entretien semi-directif et la technique documentaire.

Ces dernières ne sont pas retenues au hasard, mais c’est en fonction de leur efficacité, car, elles permettent de collecter les informations les plus pertinentes pour atteindre l’objectif fixé, en tenant compte de la quantité et de la qualité des informations qui pourront être recueillies et de leur adéquation au terrain (Loubet del Bayle, 2000 : 52).

Parlons de l’entretien comme première technique de collecte des données.

4.1. L’entretien

Dans la recherche scientifique, Blanchet et Gotman (2007 : 24) soulignent que « l’enquête par entretien est pertinente lorsque l’on veut analyser le sens que les acteurs donnent à leurs pratiques, aux évènements dont ils ont pu être les témoins actifs ou lorsque l’on veut mettre en évidences les systèmes de valeurs et les repères normatifs à partir desquels ils s’orientent et se déterminent ».

Autrement dit, il est un instrument très important dans la récolte des données car il nous permet en tant que chercheur d’entrer en contact avec les acteurs de terrain afin de converser sur notre objet d’étude. Il existe trois types d’entretien à savoir : l’entretien directif, non directif et semi-directif.

Dans le premier cas, le chercheur pose les questions à l’enquêté sans lui laisser une marge de liberté de s’exprimer, et les questions posées sont standardisées; s’est-il- dire le chercheur suit l’ordre de questionnement sur base des indicateurs sans aucune modification ou déviation.

En d’autres termes, il est sous le format de questionnaire où le chercheur n’a pas la latitude d’orienter la recherche et de discourir sur le thème de recherche.

Dans le second cas, le chercheur laisse l’enquêté jouir de la liberté de raconter tout ce qu’il connait sur la thématique énoncée. Ici, le chercheur joue un rôle d’écouter, prêt à suivre, à noter, à enregistrer ce qu’il entend sans l’intervention sporadique (Ngoie Mwenze, 2020 : 68).

Autrement dit, c’est la personne interrogée qui est libre d’organiser son discours et l’expression de ses idées sans se voir imposer un cadre de question préalable (Desanti & Cardon, 2007 : 57).

Le troisième et le dernier est un mode de contact qui n’est ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de questions précises.

Généralement, le chercheur dispose d’une série de questions-guides, relativement ouvertes, à propos desquelles il est impératif qu’il reçoive une information de la part de l’interviewé (Quivy & Van Campenhoudt, 2011 :171). C’est dans cette dernière catégorie que s’inscrit notre recherche.

4.1.1. L’entretien semi-directif

Albarello (2007 :70) souligne que : « les entretiens semi-directifs sont menés sur base d’un guide d’entretien constitué de différents thèmes-questions probablement élaborés.

Un guide d’entretien comprend généralement une dizaine des thèmes questions qui, sauf exceptions à justifier seront abordés dans un ordre chaque fois identique afin d’éviter que la place du thème dans l’interview n’influence pas la qualité de la réponse ».

Desanti & Cardon (2007 : 57) soutiennent que « l’entretien semi-directif ne dirige pas l’enquêté, il l’accompagne en vue d’aborder l’ensemble des thèmes et laisse construire son propre discours ».

L’enjeu de cette technique survient dans la mesure où elle nous a permis non seulement d’accorder une marge de liberté aux acteurs de terrain de s’exprimer et d’organiser leurs discours sur la thématique abordée, mais aussi d’encadrer et d’orienter ces discours une fois qu’ils sont (interlocuteurs) en situation de dérapage ou hors-sujet.

Par ailleurs, étant donné que les discours des acteurs sont de nature narrative, nous avons fait recours aux « récits de vie » comme une variante de l’entretien.

Ce dernier est un entretien narratif au cours duquel le chercheur demande à une personne ci-après dénommée “sujet” de lui raconter tout ou une partie de son expérience vécue. (Ber taux, 2006 :11, 31).

Dans ce cas, il s’agit des sujets qu’on se n’adresse non pas en tant que personne privée, mais plutôt en tant que porteur d’une expérience sociale spécifique, celle qui correspond à un objet d’étude (Bertaut, 2006 : 62), en l’occurrence les expériences de victimation relative aux offres d’emploi sur internet.

4.1.1.1. Mise en œuvre des entretiens narratifs

Dans cette phase, nous montrons en premiers notre d’entrée et ses diverses stratégies, ensuite la phase de récolte des données, et enfin, les stratégies d’entretiens. L’enjeu ici est de recueillir les informations fiables sur notre objet de recherche.

§. L’entrée sur terrain

Toute entrée au terrain exige une préparation. L’obtention de l’attestation de recherche par l’école de criminologie a été pour nous un premier pas pour accéder au terrain.

Après avoir obtenu ce document, nous avons procédé dans un premier volet par la préparation, ensuite le ciblage des personnes-ressources, et enfin la négociation des entretiens.

a. Préparation du terrain

Chaque recherche suscite une préparation avant d’accéder au terrain pour rencontrer les acteurs clés. En effet, plusieurs éléments sont entrés en jeux pour préparer notre accès au terrain : l’obtention de l’attestation de recherche, la préparation d’un budget (150.000 francs congolais) permettant de répondre aux besoins de la recherche (moyen de transport, achat de mégabytes, restauration, monnayage…), ciblage des enquêtés, des négociations d’entretiens ainsi que la préparation d’un guide d’entretien.

b. Ciblage des acteurs de terrain

Cette étape permet au chercheur d’identifier les présumées enquêtés qui, à la longue pourront nous transmettre leur savoir relatif à notre étude.

Au cours de notre passation de stage de professionnalisation à la légion nationale d’intervention (LNI) ou des rencontres avec les amis, collègues et connaissances, nous soulevions un bavardage similaire (la manière dont les gens sont escroqués sur internet…).

Ce bavardage informel de courte durée permet Selon Ngoie Mwenze (2009 : 95) de réduire « au minimum l’artificialité de la situation de l’entretien » et ainsi recueillir un discours de spontanéité et aborder des questions relativement significatives à la recherche.

C’est à travers ce dernier que nous avions repéré certaines personnes qui ont été victimes d’arnaque sur internet. C’est après avoir ciblés ces acteurs clés que nous sommes passé à l’étape négociatrice des entretiens.

c. Négociation des entretiens

Les négociations avec les personnes-ressources (interrogées par la suite) procèdent d’une première tentative de nouer un contact, en personne ou par téléphone.

Le contact physique qui permet de s’appuyer sur toutes les formes du langage (gestes, physionomies, tics de langage…) est fructueux par rapport au coût de téléphone. Toute négociation commence par décliner notre identité de chercheur (Ngoie Mwenze, 2009 :93).

Au cours de cette étape, nous procédions par une brève présentation sommaire de notre recherche suivie du bien-fondé de la recherche afin de permettre aux éventuels acteurs de terrain de comprendre ce dont nous cherchons à comprendre.

Récolte des données, victimes d’arnaques aux offres d’emploi

En termes du bien-fondé de la recherche ; nous exprimons de la manière suivante « cette étude a pour ambition de permettre à toute la population de comprendre comment les gens sont escroqué sur internet à travers les offres d’emploi ».

Donc, c’est à partir de cet idéal de la recherche que certaines personnes se sont confiées en nous pour interagir sur notre thématique.

Ces négociations avaient pour soubassement le consentement des acteurs de terrain suivi d’un accord sur le choix de lieu d’entretien, la langue d’entretien, le temps et la durée, l’anonymisation ainsi que le style de notation et enregistrement des données.

  • Temps et la durée d’entretien

Sur proposition des acteurs du terrain, les entretiens se sont déroulés pendant la journée. Certains enquêtés n’avaient pas le temps d’interagir avec nous pendant la journée.

C’est ainsi qu’ils nous fixaient un rendez-vous à domicile vers le soir (à partir de 17heures) pour en discuter davantage. En termes de timing, nos conversations prenaient au moins 1 heure 30 minutes.

  • Le nombre d’entretien

La compréhension d’un sujet de recherche dépend de la richesse des informations recueillies, à la fois suffisantes et fouillées. Pour ce faire, le nombre d’entretiens à tenir doit être en rapport avec la compréhension approfondie de la question centrale de sa recherche ou de l’explication nourrie des faits empiriques.

Donc, le nombre d’’entretien rassemble une quantité suffisante des informations permettant de comprendre et d’expliquer amplement, suffisamment la thématique de recherche (Ngoie Mwenze, 2021 : 65).

S’il faut donner un dénombrement des entretiens effectués au cours de la collecte des données dans cette recherche, disons 18 entretiens ont été enregistrés et transcrits intégralement.

  • Les lieux d’entretien

Selon Guittet (1983 : 5), « le lieu d’entretien doit être calme, sans interférence des éléments extérieurs, pour permettre une libre expression et permettre de faire un entretien approfondi.

Le sujet s’exprime librement, de telle sorte que l’entretiens dans les milieux académiques (école de criminologie, faculté de polytechnique, université protestante de Lubumbashi…) et professionnel (bâtiment administratif de l’Unilu), à domicile et dans les buvettes (Take Away).

  • Langue d’entretien

Dans la mise en œuvre de l’entretien, Olivier Sardan (2008 : 192) note que « la maitrise de langue pourrait être prise comme un assez bon indicateur d’une insertion ou d’une implication minimale, au moins dans les cas où le chercheur n’est pas initialement locuteur de cette langue ».

En ce qui nous concerne, les enquêtés ont préférés utiliser le français comme langue de conversation. Mais, à des moments, les interlocuteurs peuvent recourir aux expressions en Swahili.

  • Les notations et l’enregistrement des entretiens

La notation est une étape très importante dans la production des donnes, elle constitue la plus grosse part des corpus de données du chercheur, ces entretiens se transforment par la prise des notes ou par la transcription pour prendre alors la forme très concrète de carnets ou cahiers (Olivier Sardan, 2008 : 49, 55).

Ainsi, le carnet des notes a été pour nous un support très important dans la notation des discours des enquêtés, et le téléphone smartphone (Android) pour l’enregistrement.

Parlant de l’enregistrement, il est crucial au chercheur de demander le consentement de l’enquêté, aucune recherche ne peut être effectuée sans sa conviction.

Comme Ngoie Mwenze (2021) le souligne : « l’enregistrement de l’entretien repose sur le consentement des enquêteurs. Sans conviction, le chercheur ne peut pas faire des enregistrements dissimilés car la recherche scientifique n’est pas à confondre avec l’enquête criminelle où l’acteur est soumis à un interrogatoire ».

Après avoir ciblée et négocier avec les acteurs de terrains, voyons alors comment nous avons procédé pour s’entretenir avec les interlocuteurs.

§. Récolte proprement dite des données

La récolte des données s’est effectuée en trois phases : avant entretien, pendant l’entretien et la finale d’entretien. Ce sont ces différentes phases qui nous ont facilité la tâche de récolter des informations valides (exigées par l’objectif) et fiables (qui correspondent à la réalité (Tremblay, 1968 : 168).

a. Avant l’entretien

Cette phase constitue une étape préparatoire de l’entretien. Elle se matérialise par la préparation d’un canevas ou un guide d’entretien avant d’entrer en contact avec les acteurs de terrain.

Selon Stéphane et Florence (1998), « toute recherche doit commencer par la préparation d’un guide d’entretien ou grille d’entretien ». Ce dernier est une série de thèmes répertoriés dans les entretiens exploratoires ou dégagés à partir de lecture effectuées sur la thématique de recherche.

Il sert d’outil pour saisir les stratégies et les opinions (Alami et al. 2009 : 64). Pour ce faire, nous avons construit la grille d’entretien sur base de deux éléments : la consigne et les relances.

  • La consigne principale

Selon Blanchet et Gotman (2007 : 78-79), la consigne est une intervention visant à définir le thème du discours des interviewés. Tout entretien de recherche débute par une consigne inaugurale ; celle-ci doit être, non contradictoire avec le contrat initial et plus précise que ce dernier quant à l’objet de la demande.

C’est-à-dire la reformulation du thème principal de la recherche en des concepts simples, claires, précis et appréhensifs sous forme d’une question indirecte afin de permettre à l’interviewé de fournir des informations fiables sur l’objet d’étude (Nedi Palanga, 2019 : 20).

Ces deux auteurs poursuivent que la consigne est formulée comme des demandes de réponses discursives concernant soit les représentations de l’interviewé, soit ses expériences. Dans le premier cas, elle induit un discours d’opinion : « j’aimerai que vous parliez de…ce que ça représente pour vous ».

Dans le second cas, elle induit un discours de narration : « j’aimerais que vous me parliez de…. Comment ça se passe ». C’est ainsi que nous avons formulé notre consigne principale de la manière suivante : « Voudriez-vous me parler de la manière dont vous avez été victime d’une offre d’emploi sur internet ».

Pour permettre une meilleure compréhension, nous avons reformulé la consigne principale de la manière suivante : « j’aimerais que vous me racontiez comment vous avez été victime d’une offre d’emploi en ligne ».

  • Les relances

Elles constituent les thèmes et sous-thèmes d’une recherche. Ngoie Mwenze (2009 : 82) note que « les relances viennent à la rescousse pour maintenir l’élan de l’entretien, préciser les faits racontés ou poursuivre le discours (en abordant d’autres sous- thèmes) ».

En d’autres termes, elles constituent l’intervention type de l’entretien de recherche parce qu’elle donne à l’interviewé la possibilité de rétroagir sur son propre discours, et l’amène soit à développer le fragment de discours mis en question indirectement par la relance, soit à expliquer davantage sa pensée (Blanchet et Gotman, 2007 : 79). Voici quelques thèmes que nous avons dégagés :

  1. Identification des recruteurs en ligne ;
  2. Types d’emplois offerts en ligne ;
  3. Les canaux de recrutement ;
  4. Stratégies et/ou techniques des arnaqueurs ;
  5. Types de victimisation ;
  6. Les enjeux qui sous-tendent les expériences de victimisation ;
  7. Les conséquences de victimisation ;
  8. Perceptions des victimes.

Signalons que ces différents thèmes ne sont pas standards et définitifs ; ils sont conçus provisoirement et varient selon la réalité du terrain. Ils permettent de discourir avec les enquêtés lors des entretiens proprement dits.

Voyons dans la prochaine étape la manière dont nous avons mis en application la grille d’entretien.

b. Pendant l’entretien (l’entretien proprement dit)

C’est la phase empirique où le chercheur entre en interaction avec les acteurs de terrain. Au cours de cette étape, nous discourions avec les acteurs du terrain en s’inspirant de la grille d’entretien.

Nous dégagions des nouvelles questions, soit à partir des derniers mots exprimés par les enquêtés dans leurs discours, soit à partir des thèmes et sous thèmes de la recherche (relances) inscris dans le canevas afin d’avoir les informations pertinentes sur les expériences des victimes d’offres d’emploi sur internet.

C’est ce qu’Olivier de Sardan (2008 : 60) appelle « la “récursivité” de l’entretien qui est le fait de s’appuyer sur ce qui a été dit par l’enquêté pour produire des nouvelles questions quand un interlocuteur est hors sujet ou quand ses réponses sont confuses ».

Pendant la conversation avec l’interviewé, Bertaux (2006 : 63) dit ceci : « si le sujet s’arrête pendant l’entretien pour chercher ses mots, réfléchir, laissez passer quelques secondes.

Mais si l’arrêt continue, c’est au chercheur de relancer, de repartir de sa dernière phrase, répétez ses derniers mots, invitez-le à continuer : “comment ça s’est passé ?”, ou “qu’est ce qui s’est passé ensuite ?” ».

De tout ce qui précède, avant de commencer un entretien, nous commencions par quelque propos avec l’acteur en présence, ensuite par une brève présentation de notre statut suivi de la reformulation du thème de recherche en des concepts clairs et compréhensifs sous forme d’une demande (consigne) ainsi que la mise en confiance de l’enquêté en termes de l’anonymat ou de la confidentialité. Voici l’extrait de notre présentation auprès des enquêtés :

« Bonjour monsieur, je m’appelle NEDI Nestor, étudiant à l’école de criminologie de l’université de Lubumbashi. Je suis ici dans le cadre d’une recherche en sciences sociales qui porte sur les victimes d’offres d’emploi sur internet. C’est ainsi que j’aimerai que vous me parliez comment vous avez été victime d’une offre d’emploi sur internet.

En collaborant avec vous, je vous rassure que seuls les anonymats ou les noms fictifs seront mentionnés dans cette étude en termes de confidentialité.

Par exemple Kasongo sera nommé monsieur KSG ou Monsieur Y, ou alors vous pouvez nous proposer un nom fictif de votre choix à la fin de cet entretien ».

Donc, l’enjeu dans cette procédure est de respecter le principe de la dignité humaine et de la liberté des enquêtés, car la recherche scientifique est indissociable avec le consentement du participant, et ce dernier doit être obtenu avant le début d’une recherche.

L’absence de liberté est un facteur qui diminue la capacité d’un enquêté de jouir son autonomie (Instituts de recherche en santé du Canada, 2010 : 9).

c. Finale de l’entretien

La fin de l’entretien suppose une demande des informations complémentaires ou supplémentaires, formulations de remerciements, sollicitations d’une prochaine opportunité d’entretien si nécessaire, obtention d’un surnom aux fins d’anonymats, obtention de l’enquêté l’indication d’une autre personne-ressource et la demande possible d’un document (Ngoie Mwenze, 2021 : 59).

Ainsi, la fin de chaque entretien avec les acteurs du terrain était marquée par la formulation de remerciements, l’obtention d’une autre personne-ressource qui peut avoir les informations sur les victimes d’offres d’emploi sur internet ainsi que l’obtention d’un nom fictif en termes de confidentialité.

Voici comment nous procédons :« Monsieur X, en tout cas je suis très content de partager ce moment avec vous sur cette thématique et je vous remercie sincèrement. J’espère que je pourrais vous recontacter au cas où j’aurai besoin de vous pour approfondir les données d’avantage.

S’il vous plait, pourriez-vous avoir quelque chose à ajouter peut être ? Ou à part ça tu as quelque chose à dire ? Alors, nous allons analyser ces propos, quel nom voudriez-vous que nous utilisions lors de la rédaction de ce travail en termes de la confidentialité ? ».

Vu sous cet angle, il est impérieux de montrer la posture du chercheur

§. Stratégies d’entretien (posture)

Sur le terrain, discourir avec les enquêtés n’était pas facile, d’où, nous étions obligé de recourir aux adjuvants en vue d’amadouer les activités du terrain et à recueillir les données.

D’autres chercheurs utilisent le concept « incitations » pour designer toute offre faite au participant (l’enquêté), qu’elle soit de nature pécuniaire ou autre, en échange de sa participation à la recherche (Instituts de recherche en santé du Canada, 2010 : 9 ).

Elles sont utilisées pour encourager les participants, elles seront étudiées soigneusement pour évaluer le caractère volontaire de la participation.

Parmi les adjuvants ou les incitations nous pouvons citer : le monnayage l’achat de crédit ou des unités, l’achat des mégabytes, l’achat de la boisson et les relations sociales.

  • Le monnayage

Sur le terrain d’enquête, certains enquêtés exigent une somme d’argent avant de débuter tout un entretien (Par exemple 2000 FC ou 3000 FC). Cette somme d’argent se justifie en termes de leur motivation ou de récompense au temps perdu.

  • L’achat des crédits et mégabytes

Au début ou à la fin de l’entretien, certains acteurs de terrain exigeaient de leurs payer le crédit en termes de motivation. Ces unités permettaient également aux acteurs du terrain de nous mettre en contact avec d’autres personnes-ressources.

En outre, nous étions soumis à l’achat des mégabytes aux enquêtés afin de leurs permettre de se connecter pour la connexion internet en vue de voir les différents les différents sites web, réseaux sociaux et médias en ligne où sont postés les offres d’emplois.

En outre, l’achat des mégabytes pour la connexion internet permettait de consulter les mails dont les acteurs recevaient de la part des recruteurs.

  • Les relations sociales

Comme le précise Mwenze Ngoie (2021 :74), « certains échanges avec les acteurs du terrain sont facilités par les relations humaines préexistantes ou crées sur place, sur le terrain.

Quivy et Campenhoudt (2011 : 247) préfèrent le terme « le réseau social » qui est compris au sens large comme système de relations personnelles (familiales, professionnelles, amicales…). C’est grâce à une relation sociale que nous avons eu à rencontrer certains enquêtés.

En outre, nous n’avons pas seulement recouru aux personnes-ressources pour atteindre d’autres acteurs de terrain, mais également nos connaissances (camarades de promotion, les amis…).

Au cours de la récolte des données, nous n’avons pas seulement tenu compte des informations découlant des entretiens, mais également aux journaux des médias en lignes, des magazines, des infos online ou offline,… d’où la technique documentaire que nous présentons dans l’étape suivante.

4.2. La technique documentaire

Les techniques d’enquête documentaire consistent à observer la réalité de manière indirecte, à travers les documents qui sont en quelque sorte les traces que peuvent avoir laissée les phénomènes que l’on veut étudier (Loubet del Bayle, 2000 : 53).

Les sources écrites ne doivent plus être oubliées ou minimisées dans l’enquête de terrain. Elles sont donc un moyen de mise en perspective diachronique et d’élargissement indispensable du contexte et de l’échelle, et à la fois une entrée dans la contemporanéité de ceux qu’il étudie.

C’est ainsi qu’il est avantageux d’accumuler des informations très précises sur les diverses sources de documentation existantes et les manières de les rendre plus accessibles et utilisables pour la recherche (Tremblay, 1968 : 145, Olivier de Sardan, 2008 : 69 ).

Dans cette logique, nous avons recouru aux sites web tels que Kivu avenir, Zoom-Eco, Factuel.afp, Congo-airways, les médias en ligne ( Radio Okapi, actualite.cd, 7sur7.cd…), les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkeldln, etc.) pour analyser les différentes offres d’emploi diffusées, des ouvrages, articles, thèses et mémoire sur la victimologie et sur la cybercriminalité… des documents officiels (ordonnances loi relatives à la cybercriminalité et aux NTIC) et des journaux télévisés ( par exemple l’émission sur la radio international la Voix de l’Afrique (VOA) autour du sujet « l’Afrique face à la cybercriminalité »).

Les données étant recueillis, il est important de montrer la technique d’analyse des données.

 

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Expériences de victimisation relatives aux offres d'emploi en ligne
Université 🏫: Université de Lubumbashi - École de criminologie
Auteur·trice·s 🎓:
NEDI PALANGA Nestor

NEDI PALANGA Nestor
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du grade de Master en Criminologie - Octobre 2021
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