Quelles sont les facteurs de la régression des populations d’abeilles ?

Université aube nouvelle

Institut supérieur d’informatique et de gestion
Département : environnement

Mémoire en vue de l’obtention du master recherche domaine : sciences et technologies
Option : management de l’environnement et développement durable
Thème

Analyse des facteurs contribuant à la régression des abeilles dans la province du gourma

Par :
OUALI Yamindié

Sous la direction de :
Dr Patrice ZERBO,
Maître de Conférence à l’Université Joseph KI- ZERBO

Jury
Président : Dr OUEDRAOGO/BELEM Mamounata,
Maître de Recherches au Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique

Membres :
Dr Urbain G. YAMEOGO, Enseignant à l’Université Aube Nouvelle
Dr ZERBO Patrice, Maître de Conférence à l’Université Joseph KI-ZERBO

Présenté le : 30 mars 2021

Année Académique :
2017-2018

DEDICACE

Je tiens à dédier ce travail :

À mon père OUALI Ouambo,

A ma mère TANKOANO Polenli,

A ma tendre épouse OUOBA Sougri Jacobeth.

REMERCIEMENTS

A la fin de cette œuvre qui a été rendue réelle grâce au concours de plusieurs personnes, nous voulons exprimer notre reconnaissance et nos vifs remerciements à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la rédaction de ce mémoire.

Nos remerciements vont d’abord à l’endroit de notre directeur de mémoire, Dr Patrice ZERBO, Maître de conférences à l’Université Joseph KI-ZERBO pour l’aide et le temps qu’il a bien voulu nous consacrer.

Nos remerciements vont également à l’endroit de notre maître de stage Mme KOBYAGDA/OUALI Ruth, Directrice du Centre apicole Sélintaanba de Fada pour avoir été disponible à notre encadrement durant notre stage.

Nous remercions également M. KIETEGA Yamba Ingénieur de conception en vulgarisation agricole, spécialiste d’apiculture et d’agriculture écologique et agronome du Projet d’appui à la promotion des filières agricoles/ Unité de coordination régionale (PAPFA / UCR) à Dédougou pour ses orientations et ses encouragements dans la rédaction de ce présent mémoire.

Nous exprimons notre reconnaissance également aux populations de la province du Gourma notamment :

Aux communautés des villages de Gnindouga, Gninboanma, Kpayiegu, Kpentoangu, Buomoana, Piengu, Tampoajoali et de Djisoangu pour avoir consacré de leur temps pour les entretiens ;

A Monsieur André OUALI qui a été notre guide dans nos tournées dans les différents villages à la rencontre des apiculteurs ;

A Monsieur Jacques Koidima pour ces orientations dans notre travail ;

Enfin je voudrais remercier

Mon père OUALI Ouambo, Responsable de la miellerie « Miel naturel du Gourma » qui m’a fourni certaines informations capitales et m’a guidé vers des personnes de ressource ;

Les premiers responsables du centre apicole Selintaanba et ceux de la Coopérative Yamindagidi de la Région de l’Est pour leurs appuis et conseils ;

A tous nos proches et amis qui nous ont toujours soutenus et encouragés pour la réalisation de ce mémoire.

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES PHOTOS vi
LISTE DES PLANCHES vi
SIGLES ET ABREVIATION vii
RESUME viii
ABSTRACT ix
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES 3
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 4
I. Présentation de la province du gourma 4
I.1. Situation géographique 4
I.2. Description du milieu physique 5
I.2.1. Topographie et hydrographie 5
I.2.2. Climat et pluviométrie 5
I.2.3. Végétation et ressource forestières 6
II. Description du milieu socio-économique 7
II.1. Répartition et évolution de la population 7
II.2. Agriculture 8
II.3. Elevage 8
CHAPITRE II : L’APICULTURE 9
I. Présentation de l’apis mellifera et classification 9
I.1. Origine de l’abeille 9
I.2. Les castes d’abeilles 10
I.2.1. La reine 11
I.2.2. Les ouvrières 12
I.2.3. Les mâles ou les faux bourdons 12
I.3. Cycle de vie de l’abeille 13
I.4. Anatomie de l’abeille 14
I.4.1. La tête 14
I.4.2. Le thorax 14
I.4.3. L’abdomen 15
II. La ruche et les produits de la ruche 15
II.1. La ruche 15
II.2. Le miel 16
III. L’APICULTURE DANS LA PROVINCE DU GOURMA 17
IV. Définition des concepts 18
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIEMENTALE 20
CHAPITRE I : Matériels et méthodes 21
I. Description du site d’étude 21
II. Méthodes de collecte des données 21
II.1. Identification des espèces 22
II.2. Phase de traitement et analyse des données 23
II.3. Difficultés rencontrées 23
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION 24
I. Résultats 24
I.1. Caractéristiques sociodémographiques des apiculteurs 24
I.2. Plantes mellifères de la province du Gourma 25
I.3. Inventaire des plantes méllifères par localité 28
I.3.1. Inventaire des plantes méllifères à Buomoana et à Tampuajuali 28
I.3.2. Plantes méllifères abondantes à Djisoangu 29
I.3.3. Plantes méliffères abondantes dans le département de Fada N’Gourma 29
I.3.4. Plantes mellifères abondantes à Piengu 30
I.4. Facteurs de régression des populations abeilles 30
I.4.1. Les facteurs chimiques (Pesticides) 31
I.4.2. Facteurs biologiques (Prédateurs) 32
I.4.3. Facteurs environnementaux (Habitat) 33
I.4.4. Pratiques apicoles 34
I.4.5. Changement climatique 36
I.5. Solutions palliatives à la régression des populations d’abeille 37
II. Discussion 38
II.1. Les plantes mellifères 38
II.2. Facteurs attribués à la diminution des abeilles 38
CONCLUSION GENERALE 40
PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS 40
BIBLIOGRAPHIE 43
ANNEXES 46

Annexe 1. Fiche guide d’enquête sur la régression des abeilles 46
Annexe 2. Fiche de recensement des plantes mellifères de la province du Gourma 51

LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte de localisation de la province du Gourma4
Figure 2: Pluviométrie annuelles du département de Fada6
Figure 3: Répartition des sous-espèces d’abeilles en Afrique10
Figure 4: Récapitulatif chronologique de l’activité des ouvrières12
Figure 5 : Cycle évolutif des trois castes d’abeilles13
Figure 6 : Inventaire des plantes mellifères abondantes à Buomona et à Tampuajuali28
Figure 7 : inventaire des plantes mellifères abondantes à Djisoangu29
Figure 8: Inventaire des plantes mellifères abondantes dans le département de Fada N’Gourma30
Figure 9: Inventaire des plantes mellifères abondantes à Piengu30
Figure 10: Facteurs de régression des abeilles dans la province du Gourma31
Figure 11: Degré d’effets chimiques sur les abeilles par type de pesticides32
Figure 12: répartition des prédateurs d’abeille33
Figure 13 : Destruction d’habitat naturel citée comme un facteur de régression d’abeilles34
Figure 14: Proportion de type de ruche utilisées par les apiculteurs35
Figure 15: Facteurs climatiques de régression des populations d’abeilles dans la province du Gourma37

LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des enquêtés par village22
Tableau 2 : Structure d’âge des apiculteurs de la province du Gourma24
Tableau 3 : Plantes mellifères recensées26
Tableau 4 : Proportion des pratiques apicoles36

LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Les différentes castes d’abeilles11
Photo 2: Schéma d’une ouvrière14

LISTE DES PLANCHES
Planche 1 : Les différents types de ruche16
Planche 2 : Les différents produits de la ruche17

SIGLES ET ABREVIATION

Résumé

Les abeilles sont importantes et sont au service de l’humanité. Cependant, depuis plusieurs années, les apiculteurs du Burkina Faso font face à une diminution de l’effectif de leurs abeilles. Si l’on n’y prend garde, cette espèce court à sa disparition.

La présente étude avait pour objectif d’identifier les facteurs de cette régression des populations d’abeille dans la province du Gourma. Pour cette présente étude, nous avons interviewé 62 apiculteurs de la province ayant au minimum cinq (5) ruches. Elle est complétée par des informations émanant de la coopérative apicole Yamindagidi de la région de l’Est et du centre apicole Selintaanba du Gourma.

L’étude réalisée dans la province du Gourma nous a permis d’identifier cinq (05) facteurs qui sont à l’origine du déclin des populations d’abeille : L’utilisation des produits chimiques dans l’agriculture (43%), la destruction de l’habitat naturel et de la flore végétale (33%), la mauvaise pratique apicole (24%), aux changements climatiques 19% et aux prédateurs biologiques (14%).

Trente-huit (38) espèces mellifères ont été identifiées dans la province du Gourma. Leur répartition est moyenne d’une localité à l’autre. Cependant, Vitellaria paradoxa, Tamarindus indica, Parkia biglobosa et Acacia gourmaensis sont les espèces abondantes de notre site d’étude. Au cours de notre enquête, vingt-quatre pourcent (24%) des apiculteurs estiment qu’il faut protéger la forêt qui est la source nourricière des abeilles.

Pour permettre aux abeilles d’avoir de l’eau à proximité pour leurs besoins, 29,2% des apiculteurs interviewés suggèrent la construction de retenues d’eau dans les aires susceptibles d’abriter des ruchers. Les apiculteurs cautionnent à 31,8 % l’abandon de l’usage des pesticides dans l’agriculture. Quinze pourcent (15 %) des apiculteurs interviewés suggèrent de choisir un emplacement loin des champs et un espace ombragé et moins humide pour installer les ruchers.

Mots clés : Apis mellifera ; Régression ; Prédateurs biologiques ; Burkina Faso

Abstract

Bees are important and serve humanity. However, for several years, beekeepers have been facing a decrease in the number of their bee colonies. If we are not careful, this species is on the verge of extinction.

The objective of this study was to identify the factors of this regression of bee colonies in the province of Gourma. For this study, we interviewed 62 beekeepers in the province with a minimum of five (5) hives. The study is complemented by information from the Yamindagidi beekeeping cooperative in the Est region and the Selintanba beekeeping center in the Gourma.

The study, carried out in the Gourma province, identified five (05) factors that are at the origin of the decline of bee colonies: The use of chemicals in agriculture (43%), the destruction of natural habitat and plant flora (33%), poor beekeeping practices (24%), climate change (19%), and biological predators (14%).

Thirty-eight (38) melliferous species have been identified in the province of Gourma. Their distribution is average from one locality to another. However, Vitellaria paradoxa, Tamarindus indica, Parkia biglobosa and Acacia gourmaensis are the species that are abundant in our study site. During our survey, twenty-four percent (24%) of the beekeepers felt that the forest, which is the source of food for the bees, should be protected.

To allow bees to have water nearby for their needs, 29.2% of the beekeepers interviewed suggested the construction of water reservoirs in areas likely to house apiaries. The beekeepers support the abandonment of the use of pesticides in agriculture at 31.8%. Fifteen percent (15%) of the beekeepers interviewed suggested choosing a location away from fields and a shaded and less humid space to install the apiaries.

Keywords: Apis mellifera; Regression; Biological predators; Burkina Faso

INTRODUCTION GENERALE

Dans le monde, on dénombre plusieurs espèces d’abeilles ne produisant pas toutes du miel. Elles ont cependant une caractéristique commune de pollinisatrice. Le genre Apis compte quatre espèces, vivantes toutes en société (Toullec, 2008.). Parmi les espèces d’abeilles, les abeilles domestiques ont la particularité de vivre en colonies. Les abeilles ont un régime végétarien, ce sont des butineuses qui se nourrissent de nectar, de pollen et d’eau.

En octobre 2006, les apiculteurs américains se plaignaient de la disparition de leurs populations d’abeilles. Des centaines de millions d’abeilles avaient disparu de leurs ruches aux Etats-Unis. Ce phénomène a pris le nom de « colony collapse disorder » ou « Syndrome d’effondrement des colonies ». Le « colony collapse disorder » possède des caractéristiques particulières et semble être planétaire même si des régions du globe semblent être moins affectées que d’autres (Pelletier, 2010).

L’effondrement des populations d’abeilles est désormais un problème crucial que les experts tentent de résoudre. La cause directe du mal est difficile à cerner vu qu’il est impossible d’analyser les abeilles disparues et que le peu qui reste dans la ruche paraît normal (Kievitz, 2012).

Il est important de souligner que les facteurs réels de la régression des abeilles ne peuvent pas être généralisés partout dans le monde car la survie de l’abeille dépend en partie de la richesse en diversité floristique du milieu de vie dans lequel elle tire sa source de nourriture, en somme de son environnement, des activités anthropiques et des insectes prédateurs qui lui sont nuisibles (Pelletier, 2010).

Aujourd’hui les avis des experts s’orientent vers une origine multifactorielle, c’est-à-dire l’action combinée de plusieurs agents stressants (facteurs), pour expliquer le phénomène de surmortalité des abeilles. Ironiquement, dans la nature, l’action combinée et délétère d’agents stressants a souvent été observée (Vidau et al, 2011).

Cette régression des populations d’abeilles touche également la province du Gourma car les apiculteurs de la province constatent que les ruchers se vident et que la quantité de production des produits de la ruche est en baisse. Les paysans qui en faisaient une activité génératrice de revenu se plaignent de la régression des productions apicoles dans la province.

Il est donc impératif que des mesures soient prises pour sauver cette espèce dans la province du Gourma. Pour pallier le problème dans les pays du nord notamment dans les pays d’Europe, d’Asie et des Etats-Unis, des scientifiques, des gouvernements et des personnes qui s’intéressent à l’apiculture se sont lancés dans la recherche des facteurs de cette régression.

Dans les pays du Nord, les personnes telles que Martin (2012) a travaillé sur les risques et recommandations face au syndrome d’effondrement des abeilles, Pelletier (2010) a travaillé sur le déclin des populations d’abeilles au Québec : causes probables, impacts et recommandations. Toutes ces personnes ont penché leur réflexion sur la décimation des abeilles. Au Burkina, certaines personnes comme Nombré (2003) a fait une étude des sur les potentialités mellifères de deux zones du Burkina Faso à Garango dans le Boulgou et à Nazinga dans le Nahouri.

M’Pendagha (2009) a fait l’inventaire des insectes nuisibles au développement des colonies d’abeilles, apis mellifera adansonii latreille dans la localité de Garango au Burkina Faso. Kientega (2011) a travaillé sur le choix des stratégies de vulgarisation pour l’adoption d’une apiculture améliorée et durable.

Cependant, ces différents travaux n’ont pas porté leurs analyses sur les facteurs de régression des populations d’abeilles dans la province du Gourma. Ainsi, la présente étude devrait nous permettre de répondre aux questions suivantes :

Les populations d’abeilles régressent-elles dans la province du Gourma ?

Quelles sont les facteurs de la régression des populations d’abeilles ?

Quelles sont les solutions palliatives à la régression des populations d’abeille ?

Au regard du phénomène qui frappe les populations d’abeille et toutes les répercussions que cela engendre sur le plan social, économique et environnemental, cette étude contribuera à la sauvegarde de l’abeille en particulier et de l’environnement en général dans la province du Gourma.

Il s’agira de chercher spécifiquement à :

Démontrer la régression de la population d’abeille dans la province du Gourma,

Recenser les facteurs de régression des populations d’abeilles ;

Proposer les solutions palliatives à la régression des populations d’abeille.

L’hypothèse principale est que les activités anthropiques représentent un facteur dominant dans la régression des populations d’abeilles. Pour ce faire, nous formulons les hypothèses secondaires suivantes :

• Les populations d’abeilles régressent dans la province du Gourma ;
• La destruction de l’habitat naturel diminue la fourniture en nourriture des populations d’abeille ;
• Les solutions palliatives permettront de préserver les abeilles ;