7 clés pour mesurer la digitalisation et la performance sociale des banques en Afrique 

B. Modalités de mesure de la digitalisation et de la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne

Cette section consiste à présenter les différentes modalités de mesure des concepts comme proposé par la littérature.

Mesure de la performance sociale des banques

Les indicateurs proposés n’ont pas la prétention d’être exhaustifs, ce qui est recherché ce sont des indicateurs qui répondent aux besoins des banques et qui puissent donc leur être utile pour servir leur réflexion et la définition d’une stratégie de développement des banques en Afrique subsaharienne. Ce n’est pas facile, cela en raison de la diversité des modèles d’institutions financières qui induit une diversité des besoins d’indicateurs.

En l’absence d’indicateurs sociaux harmonisés au niveau mondial, des proxies sont employés par les banques, qui mesurent essentiellement leur portée sociale en termes de degré ou en termes d’étendue.

Dans le domaine bancaire, ces informations se retrouvent dans le bilan social qui couvre plus les conditions de travail et les compétences. Le bilan social récapitule les principales données chiffrées permettant d’apprécier la performance sociale et les rapports sociaux au sein d’une entreprise.

Le bilan social est le document qui récapitule la politique sociale d’une entreprise. Il est défini comme « un document unique qui récapitule les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation de l’entreprise dans le domaine social, d’enregistrer les réalisations effectuées et de mesurer les changements intervenus au cours de l’année écoulée et des deux (02) années précédentes ».

En conséquence, le bilan social comporte des informations sur l’emploi, les rémunérations et charges accessoires, les conditions d’hygiène et les autres conditions de travail, la formation, les relations professionnelles et les conditions de vie des salariés dépendant de l’entreprise.

Le bilan social est élaboré dans l’optique « de donner une base chiffrée au dialogue entre les partenaires de l’entreprise, permettant de mesurer l’effort accompli en matière sociale et de mieux situer les objectifs ».

Le bilan social regroupe Sept (07) catégories :

Emploi ;

Les rémunérations et charges accessoires ;

Les conditions d’hygiène et de sécurité ;

Autres conditions de travail ;

La formation ;

Les relations professionnelles ;

Les autres conditions de vie relevant de l’entreprise.

En fonction des besoins des entreprises, les indicateurs seront privilégiés à d’autres. La pertinence d’un indicateur prend en sens et de l’intérêt dès lors qu’il peut être croisé avec d’autres indicateurs. Ces derniers permettent de dégager des taux, des moyennes éclairant de manière synthétique la situation sociale de l’entreprise.

Pour nous permettre de mieux mesurer les indicateurs, nous avons utilisé l’emploi et la formation.

Calcul budget de formation

 

Le budget de formation dépend du type de formation suivie. S’il s’agit d’une formation libre, il faut seulement prendre en compte le coût du programme et des frais de suivi. Mais dans le cas d’une formation certificative ou d’une formation universitaire ; il faut aussi payer les droits d’inscription selon les catégories de la formation. Et si la formation n’est pas entièrement à distance, faudra en outre réserver un budget pour les frais de déplacement et d’hébergement. Ainsi, avant de procéder au calcul du budget, il est utile de déterminer les objectifs de la formation. Dans cet objectif, il faut bien être au courant des coûts, en les analysants dans le sens direct de variable et de rentabilité. Ce dernier se fait sur deux points distincts : sur le point de contrôle et sur les ressources de valeurs. Il reste ensuite le calcul des coûts et son évaluation, pour avoir plus de profil sur ce qui est fait.

Chaque année, les banques consacrent un pourcentage de leur masse salariale afin de financer la formation continue de ses salariés. Ce financement dépend surtout de la taille de l’effectif des salariés. Dans le domaine bancaire et en Afrique subsaharienne particulièrement, ce budget est en moyenne de 4%.

𝑭𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 =

𝑩𝒖𝒅𝒈𝒆𝒕 𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏

𝑴𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒔𝒂𝒍𝒂𝒓𝒊𝒂𝒍𝒆

La formation est à la base de l’amélioration des performances d’une banque et il est indéniable que c’est un accélérateur de carrière. Le rôle du responsable de formation est d’inciter les managers à définir les compétences clés qui vont faire la réussite de cette dernière à court, moyen et long terme.

Calcul taux d’adéquation poste/profil

 

En règle générale, les banques ont tendance à réaliser la définition du poste, puis à dégager un profil type de candidat potentiellement capable de s’adapter au poste préalablement défini. Il est tout aussi important d’intégrer la dimension stratégique de l’entreprise dans la définition des postes à pourvoir, afin de prévoir l’évolution du profil des individus dans le temps.

Le problème que pose tout recrutement est d’assurer la meilleure adéquation entre les aptitudes individuelles et les besoins d’un poste. Deux sous-ensembles sont présents :

D’un côté, un poste et son profil : il convient de préciser les besoins du poste, puis de les hiérarchiser ;

De l’autre, un ensemble d’individus, en nombre de variable : plus ce nombre est élevé, meilleur sera le recrutement, mais plus important sera coût.

Une bonne adéquation est rendue possible par l’existence de l’adaptabilité des savoirs, des aptitudes, des personnalités. Les individus s’adaptent à un poste en y développant certaine qualité et, réciproquement, ils forgent aussi les caractéristiques du poste. Le système poste titulaire est en permanent engagement : l’individu remplit des fonctions qu’il contribue partiellement à définir. De ce fait, l’embauche, qui résulte toujours d’un compromis entre des besoins impossibles à exprimer ou à hiérarchiser de façon précise et des ressources effectivement disponibles, devient alors possibles (Crozet 1988).

Mesure de la digitalisation des banques

La digitalisation s’appuie sur des dimensions qui posent les conditions de son efficacité sur la performance sociale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne. Ces dimensions ou encore ces indicateurs représentent un ensemble complet de données qui permettent de mieux appréhender le concept de digitalisation. Parmi ces dimensions on trouve : l’ouverture de comptes en ligne (OUV_COM_LIG), l’accès aux comptes en lignes (AC_COM_LIG) et l’utilisation de l’application Mobile Banking (AP_MOB_BAN) :

OU_COM_LIG : les banques en ligne proposent beaucoup sur le site web avec des offres promotionnelles régulières. Mais pour bénéficier de sésame de 80 à 130 XAF ou XOF il faut bien entendu montrer patte blanche, ou plutôt patte dorée…. Les banques n’hésitent pas à sacrifier 1 à 2 ans de rentabilité pour attirer les internautes : une prime à l’ouverture du compte, une carte bancaire gratuite, une découverte d’office, une tarification très basse ou presque nulle, une prime pour l’ouverture d’un produit d’épargne. Les banques en lignes séduisent de plus en plus de clients ce qui leur permet d’enregistrer une activité à la hausse. Pour ouvrir un compte en ligne avec une carte bancaire gratuite la plupart de banques exigent du client un niveau de revenus minimum selon l’accès à l’offre standard ;

AC_COM_LIG : dans le domaine de services, et en particulier dans le secteur bancaire, on note ces dernières années un engagement pour l’usage des technologies de l’information (TIC) et particulièrement d’internet pour l’accès aux comptes bancaires en ligne. De même les services bancaires ont fondamentalement changé du fait de l’usage de ces technologies (Johns, 2014). Ceci permet de mesurer le taux de

bancarisation malgré le faible développement du secteur de TIC. Le taux de bancarisation désigne le pourcentage de la population qui dispose d’au moins un compte bancaire ;

AP_MOB_BAN : le mobile Banking a plusieurs appellations. On parle « d’argent Mobile », de « Paiement Mobile », de « Money », etc. toujours est-il qu’il du même service. Le Mobile Banking commence à prendre du volume dans les pays dits développés. Cependant, il n’en demeure pas moins que l’Afrique reste le continent où le service semble se développer à une vitesse incroyable. En effet, « les banques ont réalisé que sans la technologie elles ne peuvent pas suffisamment déployer leur service (…). C’est beaucoup couteux. Du coup, elles travaillent désormais avec des fournisseurs informatiques pour proposer des solutions visant à accroitre la bancarisation des populations. Et l’intérêt considérable de ce développement, c’est que (…) l’Afrique est la pointe de ce qui se fait plus innovant en matière bancaire dans le monde »6. L’on comprend au regard de cet extrait que le développement des services du Mobile Banking a véritablement pris ses sources en Afrique.

 

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Digitalisation et performance des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne
Université 🏫: Université de Yaoundé II - Faculté des sciences économiques et de gestion - Département de mathématiques appliquées aux sciences sociales
Auteur·trice·s 🎓:
BOURDANNE SOBDIBE CHERIF

BOURDANNE SOBDIBE CHERIF
Année de soutenance 📅: Mémoire rédigé et présenté en vue de l’obtention d’un Master II Professionnel en Gouvernance Financière, Option : Métiers de la Banque - 2021-2022
Master 2 en GOUVRNANCE FINANCIERE .
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