Le triangle didacTIC

Le système didactique a été évoqué pour la première fois par Yves chevallard qui a repris le modèle Binaire de la pédagogie (enseignant/enseigné) en ajoutant la place du savoir. Mais c’est Jean Houssaye qui va définir l’acte pédagogique comme l’espace compris entre les pôles d’un triangle ayant ces trois agents comme sommet.

La situation pédagogique peut être définie comme un triangle composé de trois éléments, le savoir, le professeur et les élèves, dont deux se constituent comme sujets tandis que le troisième doit accepter la place du mort ou, à défaut, se mettre à faire le fou […] Constituer une pédagogie, faire acte pédagogique, c’est, parmi le savoir, le professeur et les élèves, choisir à qui l’on attribue la place du mort.

Le triangle didactique est une représentation schématique du système didactique. En effet, la dynamique de toute action éducative est basée sur l’interaction entre les contenus disciplinaires, l’élève et un enseignant. Dans le cas d’un enseignement classique, l’enseignant est en avance par rapport à l’apprenant. C’est celui qui connaît le savoir et qui le dispense. L’étudiant, quant à lui, acquiert ce savoir morcelé, décontextualisé et disposé sur une échelle temporelle par l’enseignant.

Cependant, le système didactique ne doit pas être réduit à l’espace de la classe ni au seul temps du cours Plus largement, il se dessine dans toute situation où une personne apprend intentionnellement quelque chose à une autre. Et c’est dans cette situation que nous nous projetons ; nos enseignants interviewés faisant, à côté de leurs cours classiques, des activités utilisant les TIC et qui peuvent prendre effet en classe ou à dans le milieu de l’élève.

En 1999, Bernard Ajoute un pôle TIC à ce triangle pour faire ressortir la médiation entre ces trois éléments.

Figure 3 : triangle pédagogique modifié de Bernard.


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Dans ce triangle, le savoir est beaucoup plus direct que transversal. Les TIC occupent alors la fonction de médiateur. L’enseignant peut se servir des TIC pour préparer son cours, accéder au savoir. De même qu’il est possible pour les élèves. C’est un moyen à la disposition de tous.

L’intégration de Technologies dans l’école modifie naturellement la situation didactique.

Dans un sens, les TIC peuvent servir d’outils dans la mesure où l’enseignant assure toutes les actions et les tâches. Il l’utilise comme outil pour véhiculer des informations de manière claire et rapide. Il ne remplace pas l’enseignant et ne le substitue pas; il l’aide à aller plus loin dans les explications.

Dans un autre, ils sont des tuteurs. C’est dans guide les apprenants vers certains types d’apprentissages. Il les amène à suivre un nombre d’étapes où essais et erreurs se succèdent pour aider les étudiants à reconnaître leurs lacunes et acquérir des savoirs sans l’intervention de l’enseignant.

Et enfin, ils constituent un environnement pédagogique. Dans ce cas, l’ordinateur fait partie intégrante de la stratégie pédagogique de l’enseignant. Il a un rôle fédérateur puisque c’est à travers lui qu’un environnement pédagogique spécifique est mis en place. Son rôle est celui d’aider l’enseignant à aller plus loin dans ses enseignements et dans les apprentissages qu’il dispense.

Jelmam Yassine apporte un éclaircissement sur la place du triangle didacTIC en expliquant :

Le triangle didactique classique unissant l’enseignant, l’apprenant et le savoir pourrait évoluer pour prendre en compte un quatrième « pseudo-pôle » : les TIC, désormais omniprésents et constituants un axe par lequel passent les savoirs ainsi que les interactions. Les TIC agissent comme outils cognitifs, d’aide à l’apprentissage et comme outils médiateurs et transformateurs des activités naturelles de connaissance et de communication humaine. On peut transformer le triangle didactique classique en un triangle DidacTIC qui pose les TIC comme un objet vecteur d’apprentissage et de nouveaux rapports socio-pédagogiques et où apparaissent trois secteurs qui en complémentarité, organisent l’apprentissage : l’acquisition, la communication.

Le modèle TPACK

TPACK est l’abréviation de Technological Pedagogical Content Knowledge. C’est une théorie qui a été développée par Mishra et Koehler pour expliquer l’ensemble des connaissances dont les enseignants ont besoin pour enseigner efficacement une matière à leurs élèves, en utilisant la technologie.

Après cinq années de recherche, Mishra et Koehler ont créé un nouveau cadre, TPACK, qui ajoute la technologie à la connaissance du contenu pédagogique et met l’accent sur les connexions, les interactions et les contraintes avec lesquelles les enseignants travaillent dans ces trois domaines de connaissance.

Figure 4 : le modèle TPACK de Mishra et Koehler.


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Source : tpack.org

TPACK nous donne trois domaines de connaissance à considérer: la technologie, la pédagogie et la connaissance du contenu. C’est un contexte d’apprentissage qui s’appuie sur quatre axes de connaissances.

Connaissance du contenu pédagogique (PCK): la construction de Shulman sur la manière d’enseigner du matériel à contenu spécifique

•Connaissance du contenu technologique (TCK): comment sélectionner des technologies qui incarne et soutient au mieux les préceptes particuliers au contenu

Connaissances pédagogiques technologiques (TPK): comment utiliser des technologies particulières dans l’enseignement

•Connaissance du contenu pédagogique technologique (TPCK / TPACK): comment enseigner du matériel à contenu spécifique, en utilisant des technologies qui le corps et le soutenir, de manière adaptée aux besoins des élèves besoins et préférences.

La connaissance du contenu pédagogique revêt un intérêt particulier car elle identifie les savoirs distinctifs pour l’enseignement. Cela représente le mélange du contenu et de la pédagogie dans une compréhension des sujets, des problèmes particuliers sont organisés, représentés et  adapté aux divers intérêts et capacités des apprenants, et présenté pour l’instruction

La connaissance du contenu (CK) est une connaissance de la matière réelle qui doit être apprise ou enseignée. La connaissance du contenu est une connaissance approfondie des processus et pratiques ou méthodes d’enseignement et d’apprentissage et comment elles englobent, entre autres, les objectifs, valeurs et objectifs éducatifs généraux. La connaissance technologique (TK) est la connaissance de la technologie standard, comme les livres, la craie et le tableau, ainsi que des technologies plus avancées, telles que Internet et la vidéo numérique. Cela implique les compétences nécessaires pour faire fonctionner des technologies particulières.

TCK met en évidence comment la technologie influence le contenu. TPK met en évidence le domaine dans lequel la technologie et la pédagogie s’influencent mutuellement. L’intégration de la technologie dans la classe entraîne souvent un changement dans la manière dont le matériel est enseigné.

Enfin, au centre de notre diagramme nous avons la connaissance du contenu pédagogique technologique (Technological Pedagogical Content Knowledge). Ce domaine reconnaît que ces trois ensembles de connaissances s’influencent mutuellement, que chacun est important et que, pour disposer d’un environnement d’apprentissage efficace, nous devons tenir compte des trois.

Cependant, les relations entre le contenu (le sujet réel et à apprendre et à enseigner), la pédagogie (le processus et la pratique ou méthodes d’enseignement et d’apprentissage) et de la technologie (à la fois banales, comme les tableaux noirs et avancés, tels que les ordinateurs numériques) sont complexes et nuancé.

L’application de ce modèle dans les cours passe par la préparation et l’objectif. L’enseignant planifie les résultats d’apprentissage qu’il veut obtenir, et le contenu sur lequel il veut travailler. Puis il décide quel type d’activité il va entreprendre et la pédagogie à adopter. Il lui reste maintenant de disposer des moyens qui sont à sa disposition et peut décider d’intégrer alors les TIC.

Les TIC présentent de nombreuses et intéressantes possibilités pour les professeures et les professeurs qui souhaitent expérimenter des activités où l’on cherche à rendre les élèves plus actifs et à les faire travailler ensemble à la construction de leurs connaissances.

Conclusion du chapitre I

De nombreux penseurs, dont Pierre Lévy et Jean-Claude Guédon 1 au Québec, estiment qu’avec l’avènement des technologies de l’information et de la communication s’amorce une révolution aussi importante que celle qu’a provoquée l’invention de l’écriture. De nos jours, il est très facile de trouver, avec un simple clic, une mine d’information de manière instantanée. Le développement extraordinaire des réseaux d’information et de communication et leur impact sur la société obligent l’institution scolaire à prendre acte d’une nouvelle donne qui risque d’entraîner des transformations importantes dans le monde de l’éducation.

Les technologies sont au cœur des pensées éducatives et des théories sur les technologies éducatives permettent d’espérer la conciliation et la synchronisation de l’éducation et du développement technologique. L’œuvre éducative étant un travail de socialisation, il convient en effet de tenir compte de l’évolution et des besoins sociaux pour acheminer le but de l’éducation vers de nouvelles orientations.

Ces technologies deviennent non seulement une fenêtre sur le monde pour le milieu éducatif, mais aussi une porte qui s’ouvre sur la communauté internationale. L’évolution pédagogique doit accompagner et encadrer la pénétration technologique en éducation afin que les technologies soient véritablement au service de l’enseignement et de l’apprentissage et contribuent à la formation des citoyens et des travailleurs dont la société a besoin. Les TIC représentent un canal d’apprentissage susceptible d’améliorer grandement la qualité de l’enseignement au niveau de l’éducation de base.

Ils sont présents dans l’environnement de l’activité enseignement apprentissage en tant qu’objet d’étude et outil d’étude. Ils peuvent être étudiés, enseignés pour surtout une meilleure utilisation. Car on estime que l’éducation aux médias est la meilleure prévention contre l’envahissement des TIC dans un pays comme Haïti où l’appropriation de tout ce qui es exotique devient un élément culturel. Les administrateurs de l’éducation doivent penser à donner une formation à l’enfant sur les TIC afin que celui-ci puisse s’en servir, et l’utiliser pour son apprentissage.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université Episcopale d'Haiti (UNEPH) - Business And Technology Institute/BTI
Auteur·trice·s 🎓:
LYMAT John-Mayko & PIERRE Angelot

LYMAT John-Mayko & PIERRE Angelot
Année de soutenance 📅: Mémoire de licence - Faculté des sciences de l’éducation/FSE - Administration scolaire
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