PREMIERE PARTIE :
LES CONSTITUANTS DE L’UNIVERS
TOURISTIQUE DE LA REGION DE DOUALA
CHAPITRE I : UN PANORAMA DES SITES TOURISTIQUES DE DOUALA ET SA REGION
INTRODUCTION
L’ambition de ce chapitre initialement était de mettre à disposition une cartographie précise et exhaustive des différents sites touristiques de la ville de Douala et sa région. Malheureusement, nous n’avons pas pu mettre cela en place compte tenu du fait de l’inexistence d’une cartographie au sein des collectivités territoriales et des délégations départementale et régionale du tourisme et des loisirs et aussi de l’absence d’exhaustivité et d’unanimité des informations sur les différents lieux touristiques de la région. Par contre, la délégation régionale du tourisme et des loisirs pour le littoral, par la voix de son principal responsable, rassure en disant que le projet d’une cartographie des sites touristiques est en cours et que cette cartographie sera prête avant le début de la CAN Total 2019, qui a finalement été retirée officiellement au Cameroun le 30 Novembre 2018.
En revanche, nous avons procédé à une collecte d’informations sur les différents sites touristiques présents par leur nature, à Douala et dans sa région. Ceci, à partir des informations recueillies à l’institut national de la statistique (INS) et la délégation régionale du tourisme, des informations contenues dans des articles sur le tourisme au Cameroun et dans la Région du littoral, enfin, de celles recueillies auprès des acteurs privés. Ce recueil a pour but de nous permettre d’avoir une meilleure visibilité sur les potentialités touristiques de la ville de Douala et sa région. A cet effet, nous les inventorions en les situant spatialement par une classification structurée d’une part des atouts naturels (non modifiables), d’autre part des atouts construits (modifiables). Enfin nous présenterons les types de tourismes qui siéent avec la spécificité des atouts touristiques de Douala et sa région.
ATOUTS NON MODIFIABLES (NATURELS)
Les atouts naturels à titre de rappel, sont des avantages offerts par la nature et qui ne peuvent subir des transformations structurelles significatives de la part de l’homme. Ce sont
des espaces, des paysages, des reliefs et richesses naturels convertis en produit touristique. Ces éléments sont considérés dans le cadre de l’attractivité touristique comme des « avantages concurrentiels », « compétitifs » « comparatifs », dans un contexte concurrentiel où les territoires sont en concurrence les uns avec les autres, l’attractivité apparaît comme une notion relative spatialement et temporellement48 (Fabry N.). Ces avantages naturels peuvent être favorables au développement de la thématique touristique de l’espace géographique concerné, plus encore lorsqu’on y associe le facteur humain pour favoriser l’inventivité, l’innovation et la créativité en ce qui concerne les activités touristiques pratiquées.
La région du littoral est composée de quatre départements, lesquels sont le département du Wouri, le département de la Sanaga maritime, le département du Moungo et enfin le département du Nkam. Nous avons pu recueillir à partir de nos enquêtes dans cet exercice de construction d’un panorama, les sites et potentialités touristiques suivants :
On peut citer pour Douala et sa Région :
Les Lacs
On en dénombre (3) dans la région littorale du Cameroun avec ceux du mont Manengouba
Le lac Ossa
Situé dans le département de la Sanaga maritime, dans l’arrondissement de Dizanguè à 20 km de la ville d’Edéa, on l’assimile à une Mer en miniature de par sa superficie de 10.000 Hectares. Du club Safacam qui le jouxte, il offre une vue panoramique sur ses îles. Bras mort du fleuve Sanaga, riche en Lamantins, poissonneux et visité (de renommée internationale).
Les Chutes et Cascades (3)
Les Chutes Ekom Nkam
Situé dans le département du Moungo, dans l’arrondissement de Melong à 9 km de l’axe Melong / Nkongsamba, la nature nous offre des chutes très spectaculaires de près de 80 mètres de profondeur. Ces chutes résultent d’une faille tectonique constituée de deux bras d’inégale importance. Elles sont de renommée internationale depuis que Christophe Lambert (acteur et cinéaste français) y joua les scènes du film Greystoke Tarzan.
48 Nathalie Fabry, Op cit P.58
Les Chutes de la Dibombé
Toujours dans le département du Moungo, mais cette fois ci dans la ville de Manjo, à 2 km de l’axe principal Douala / Nkongsamba, nous avons la rivière Dibombé qui traverse la ville de Manjo à 100 mètres environ en amont du pont. Son lit est constitué de roches en forme d’escaliers, la dénivellation avec la terre ferme crée une chute en cascades de près de 10 mètres, qui peut être très impressionnante en saison de pluie.
Les Chutes de Nachtigal
Situé dans le département de la Sanaga maritime, C’est l’une des chutes les plus importantes sur le fleuve Sanaga. Elles ont été « découvertes » par Gustav NACHTIGAL en 1884 lors de sa mission d’exploration du Cameroun. En fait se sont de gros rapides plutôt que des chutes telles qu’on en trouve ailleurs au Cameroun. Elles sont perceptibles partiellement à partir du pont d’Edéa sur l’axe Douala-Edéa-Yaoundé.
Les Monts
On en dénombre (2) dans la région littorale du Cameroun, précisément dans le département du Moungo
Le mont Manengouba (2 396 m)
Situé tout près de l’arrondissement de Melong, à 17 km de Melong, il culmine à 2396 mètre d’altitude environ, au sommet duquel se trouvent les deux lacs jumeaux mâle et femelle de superficies respectives de 800 mètres carrés et 1500 mètres carrés.
Le mont Nlonako (1825 m)
Situé dans l’arrondissement de Nkongsamba, le mont Nlonako est un site qui porte un grand intérêt touristique pour la commune de Nlonako.
Les Plages et berges (2 principales)
La plage de Yôyô
Situé dans le département de la Sanaga maritime, à près de 35 km de la ville de Mouanko, cette localité regorge en son sein de somptueuses plages aux sables fins et blancs, agrémentés par un village de pêcheurs ayant une forte colonie étrangère. Ces plages longent l’Océan Atlantique jusqu’aux îles Souelaba, à l’embouchure de la Sanaga maritime
La plage de Souelaba
Toujours dans le département de la Sanaga maritime, dans l’arrondissement de Mouanko, à peu près 25 km de la ville de Mouanko, se trouve une ressource de la réserve de Douala-Edéa, incroyablement splendide et à l’état naturel. Au prolongement de celles de Campo et de Kribi, ces plages ensoleillées aux sables jaunes et fins figurent parmi les plus belles du pays.
Autres sites (7)
On en dénombre quatre îles, une Grotte « sacrée », un rocher et les paysages de la mangrove
Île de Djébalè
Situé dans le département du Wouri à l’arrondissement de Douala 4ème, c’est une étendue de terre émergée dans le Wouri principal fleuve qui traverse la ville de Douala avec une superficie de 80 Hectares, qui présente un paysage féérique entre les cocotiers aux branches longues qui balaient la surface de l’eau et la mangrove innocente, exposant ainsi un regard de la pudeur de l’espace et bercé par les chants d’oiseaux multicolores qui s’envolent au-dessus de lui. C’est aussi un espace historique, avec des constructions coloniales allemandes qui en sont de parfaits témoins.49
Île de Bonjo
Dans le département du Nkam, précisément dans l’arrondissement de Yabassi
Île de Manoka
Situé dans le Wouri dans le 6ème arrondissement de la ville de Douala à 2 Heures de pirogue hors-bord du quartier Youpwè, se trouve l’île de Manoka qui présente de vastes plages splendides et naturelles au sable fin et blanc. Cette île, présente des potentialités particulières qui font en sorte que les experts pensent que c’est un espace futuriste pour un développement touristique poignant.
Ile de Mpongo
C’est une île accessible au départ par d’Edéa ayant pour particularité la cohabitation entre Hommes et chimpanzés. La principale activité tourne autour de la familiarisation avec ces sympathiques primates pas du tout agressifs. Ces activités sont encadrées par l’association
« Papaye France »
49 Josiane Kouagheu, « Djébalè : une île oubliée derrière Douala, janvier », 2013, Blog
Les paysages de mangroves du Littoral
Naturellement beau et particulier à cette région, on retrouve sur toute l’étendue de la côte littorale des mangroves. Ce qui est favorable à plusieurs sortes de tourisme.
La Grotte de Ngog Lituba
Situé dans le département de la Sanaga maritime, précisément dans l’arrondissement de Ndom, dans le village Ngog Lituba, à 80km d’Edéa, cette grotte a 800 mètres d’altitude sur une colline de 1500 mètres, est une ouverture naturelle d’environ 3 mètres de haut et 2 mètres de large taillée sur un rocher. Une légende sacrée sur des pouvoirs surnaturels de cette grotte depuis des lustres, est à l’origine du pèlerinage annuel des populations de ce village pendant une semaine au sein de cette grotte.
Le rocher de Nkom Etia
Situé dans le Nkam dans l’arrondissement de Yabassi, au village Lamba, à 48km de Yabassi sur la route Yabassi-Loum, ce rocher fendu du haut vers le bas en deux cavités qui permettent le passage d’une personne, est une extraordinaire curiosité touristique.
A ces dotations naturelles de la Région littorale, il est important d’ajouter les populations
« pour la mise en valeur et l’exploitation des ressources naturelles et l’accueil des touristes » (Fabry N.)50, et le climat. Les populations sont appelées les « Sawa » ce qui signifie en langue locale « côtiers », peuple de l’eau et sont constitués dans le Wouri :
des Duala (populations autochtones de la ville de Douala) et leurs voisins et frères les Djebalè, les Ewodi, les Mpongo, les Mbodimane et les Abo
des Adiè (populations autochtones de la Sanaga maritime)
des Mbo’o (populations autochtones du Nkam)
des Nkongsamba et leurs voisins (dans le Moungo)
Le climat est de type équatorial avec une longue période pluvieuse et une courte saison sèche qui varie selon les départements. Les températures variant entre 26°c jusqu’à parfois 35°c selon les départements de cette Région.
Toutefois, il est à noter que la liste de ces potentialités touristiques qui constituent des atouts et avantages pour la Région du littoral n’est pas exhaustive. Puisque de nouveaux sites naturels sont en pleine découverte et en plein aménagement (surtout en ce qui concerne les voies d’accès, les routes et les réhabilitations de quelques-uns).
50 Nathalie Fabry, Op cit. P.58
