Évolution des actes de langage: théorie et définition

Premier chapitre : Discours et théorie du langage

Introduction partielle :

Dans le premier chapitre « Discours et théorie du langage », nous nous focaliserons sur une notion essentielle à notre investigation : l’évolution de la théorie

«des actes de langage», particulièrement celle introduite par John Austin (1962) et John Searle (1969).

D’ailleurs, nous contenterons de définir le concept de «la violence verbale» qui est au cœur de cette analyse relevant du domaine de discours et d’acte de langage. En effet, Nous accédons également à la notion « pragmatique ».

Effectivement, nous contenterons de déterminer des stratégies discursives, afin de mieux saisir et d’appréhender le fonctionnement des textes dans l’ensemble des commentaires violents du corpus cerné. Cette dernière met en lumière l’analyse du texte selon quelques modules particulièrement : le plan énonciatif ainsi que la pragmatique.

En somme, nous éluciderons des notions théoriques utiles à la partie analytique du corpus.

I. Discours et acte de langage :

Nous présenterons les notions suivantes : discours et acte de langage.

Historique et définitions :

Nous tenterons de présenter l’historique et des tentatives de définition des notions essentielles : « discours », « acte de langage ».

Historique:

Formellement, l’«acte de langage » est la base de l’approche « pragmatique linguistique ». On peut considérer que la pragmatique est née en 1954 à Harvard, quand John Austin y donna une conférence sur William James et y introduisit le nouveau terme « actes de parole » (Austin et Reinach, 2005 :75). Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la pragmatique trouve ses racines dans l’œuvre d’un philosophe qui va à l’encontre de la tradition dans laquelle il a grandi, selon laquelle le langage a pour fonction première de décrire la réalité.

John Austin, contre cette vision « au sang conditionnel » de la fonction du langage, qu’il appelle avec mépris l’illusion descriptive, défend la vision abondamment « opérationnalisé » selon laquelle le langage se noue les actions, dont ils se servent (Ambroise, 2015 :1).

Comme Wittgenstein l’a souligné dans ses études philosophiques, le sens et l’usage sont liés à la structure du langage. Nous ne pouvons pas comprendre la signification des expressions linguistiques si nous ne savons pas comment ces expressions peuvent être utilisées dans des conversations et d’autres jeux linguistiques. Influencé par Wittgenstein, John Austin a été le premier à analyser les actes de langage méthodiques réalisés dans différents types d’utilisation du langage (Daniel Vanderveken, 2011:2).

Selon lui, les locuteurs ont principalement l’intention d’accomplir des actes de langage Illocutoire à travers leurs énoncés, tels que : des questions, des promesses, des excuses et des offres. Cela fait partie de ce qu’ils pensent et ont l’intention de communiquer aux autres dans n’importe quel contexte manifeste. Dans ce dernier cas, l’usage du langage conduit à des actes perlocutoires.

Il crée son concept du langage et de son emploi sur l’étude d’affirmations d’une certaine forme affirmative, présentant l’indicatif, voix active singulière à la première personne, affirmations qui, selon John Austin, ne décriraient rien malgré leur grammaire (ne décriraient ni vrai ni faux), mais répondrait à l’accomplissement d’une action (Austin et Reinach, 2005:72).

Définition :

L’« acte de langage » est un outil utilisé par le locuteur pour influencer son environnement avec ses paroles : il essaie d’informer, d’encourager, de demander, de convaincre, de permettre, etc. Au sujet de son interlocuteur. Cette conception est liée à la philosophie du langage ordinaire (Austin et Reinach, 2005:80).

Il est à souligner qu’elle est devenue une partie importante de la philosophie moderne du langage, en grande partie grâce à l’influence de Searle et Grice, qui ont ensuite développé les idées d’Austin (Daniel Vanderveken, 2011 :3).

Évolution des actes de langage: théorie et définition

En même temps, la philosophie du langage de Wittgenstein a été progressivement abandonnée. Ainsi, Searle critique vivement l’affirmation de Wittgenstein selon laquelle il n’est pas possible d’énumérer différents usages du langage appelés « symboles », « mots » et « phrases ». C’est Searle, au contraire, qui a proposé une classification rudimentaire des types de langage basée sur un concept simple et clair de finalité illocutoire (Daniel Vanderveken, 2011:4).

Bref, il s’agit de l’énoncé que le locuteur utilise pour faire face à son environnement.

Théorie des actes de langage:

Nous expsons les modèles suivants :

Les actes de langage selon Austin :

Il est question des actes de langage selon John Austin How to do things with Words (Quand dire, c’est faire) (John Langshaw Austin, 1962):

À l’image d’Emile Benveniste, John Austin commence par s’interroger sur le postulat d’un caractère intrinsèquement descriptif du langage. Ce qui le conduit à distinguer entre les énoncés qu’il appelle déclaratifs d’une part, et ceux qui sont effectivement descriptifs, et, d’autre part, les énoncés performatifs correspondant à l’accomplissement d’une action (Xavier Molénat, 2003).

A titre d’exemple, John. Austin discerne les mots qui permettent de « percevoir » le monde et les mots « performatifs » qui ont un format actif dans les « jeux de langage ». Quand nous disons « je vous complimente », nous n’annonçons rien, mais nous faisons quelque chose.

Selon sa théorie, lorsque le monde est décrit de manière descriptive, les mots capturent l’état du monde : du monde au mot « world to Word » (John.Langshow Austin, »Quand dire, c’est faire » (1962).

Lorsque nous agissons sur le monde avec certaines phrases « performatives », les mots ajoutent de l’espace au monde : le mot au monde « word to world ». Ultérieurement, les phrases assertives ou même descriptives « la porte est ouverte » sont vraisemblablement vraies ou fausses.

Les phrases performatives « la réunion est ouverte » peuvent atteindre ou non à changer l’état du monde : si quelqu’un dans le public prononce cette phrase en montage, elle n’a aucune valeur. Si c’est le président de la compagnie, alors l’action réussira10.

Voici quelques exemples de verbes « performatifs » (qui sont l’action réelle lorsqu’ils sont prononcés) : interpeller, encourager, suggérer, ordonner, avertir, conseiller, réprimander, …

Actes locutoire, perlocutoire et illocutoire dans la version austinienne:

Dans cette optique, John Austin distingue trois actions dans son discours nommé :

« quand dire c’est faire » (J.L.Austin, 1962, rééd.Seil, coll. « Points »,1991).

A savoir :

Un acte locutoire : il se réduit à l’acte phonatoire, qui signifie le fait de dire quelque chose, dans la mesure où on fusionne des sons, ainsi qu’aborder syntaxiquement les éléments évoqués par les mots, proprement dit, le fait de consister à parler oralement ou verbalement (Zebiri Abderrazek, 2022 :1). Par exemple, lorsqu’on dit « tous les jours je prie ».

10 Charlie renard, : https://lewebpedagogique.com/charlierenard/2017/02/08/john-austin-la-parole- performative-parler-est-ce-le-contraire-dagir/ (Consultée, le 29/23/2023 ).

Et donc, l’acte locutoire est neutre et objectif, il rapporte tout simplement un fait. Toutefois, l’effet recherché peut être supposé.

Un acte illocutoire: acte effectué qui signifie la réalisation en disant quelque chose. Autrement dit, John Austin le détermine toujours étant qu’un conventionnel, car il s’accompagne de l’action de l’énonciateur11.

Par exemple, lorsqu’on dit : « je t’envoie ma photo » en permettant, en interrogeant, etc. Par conséquent, l’acte illocutoire consiste à interroger, à menacer, ou même à informer l’émetteur.

Un acte perlocutoire: un acte de parole que l’on révèle par le fait de parler. Il vise à satisfaire, persuader, détourner le locuteur de quelque chose.

Par exemple : Si on peut remplacer : « fermez cette fenêtre ! » Par « j’ordonne qu’on ferme cette fenêtre ! ».

De fait, John Austin explique la façon dont se fait la différenciation entre ces trois genres d’actes de langage :

– L’acte locutoire « Il a dit que».

L’acte illocutoire « Il l’a soutenu que.».

L’acte perlocutoire « Il m’a persuadé que.».

o Quelques exemples (actes du langage) :

Soit la phrase: il fait chaud ici :

Acte locutoire : c’est la production de la phrase par l’émetteur selon les systèmes grammaticaux.

Acte illocutoire: résolution de l’émetteur en ce qui s’applique au type d’information contenue dans l’énoncé: ordre, interdiction…

11M’Badi Martinique Miehakanda, Ph. D., Disponible sur: https://www.edcan.ca/articles/proprietes-fonctions- actes-de-langage/?lang=fr (Consultée, le 30/03/2023).

Acte perlocutoire: à l’énonciation de : il fait chaud ici. Le Co-émetteur se lève et ouvre la fenêtre.

Actes de langage selon Searl :

La mort d’John Austin l’a empêché de de poursuivre ses travaux, et le développement de la théorie des actes de langage, a été poursuivi par la suite, par ses disciples. Parmi ces successeurs, le philosophe américain John Searl. Il a repris et développé sa théorie, en s’intéressant qu’aux actes illocutoires (Daniel Vanderveken, 2011).

Décidément, Searle débute de l’hypothèse que « parler une langue , c’est effectuer les actions selon les règles », en d’autres termes, accomplir des actes de langage selon des conventions, comme l’avait bien compris son antécesseur. Pour traiter des thèses d’Austin, il les développe et mis en disposition de définir un acte illocutoire comme une expression caractérisée par :

Son contenu propositionnel, correspondant au rapprochement des mots formant la phrase énoncée, et

Sa force illocutoire, qui accorde d’identifier à quel type d’acte il relie (ordre, interrogation, promesse, etc.).12

Structure de l’acte de langage illocutoire selon Searl :

Selon Searle, l’acte de langage illocutoire est structuré comme suit :

Contenu des propositions.

Force illocutoire.

Pour lui, la force illocutoire apparaît comme une capacité d’agir dans la parole sur son environnement. Cette force s’unit au contenu de la partie propositionnelle d’une phrase pour fonder un acte de langage.13

12 Catherine FUCHS. Disponible sur: https://www.universalis.fr/encyclopedie/actes-de-langage/2-la-force- illocutoire/). (Consultée, le 25/04/2023).

13 Idem.

Observons les exemples suivant:

  1. Philippe mange beaucoup.
  2. Est-ce que Philippe mange beaucoup ?
  3. Mange beaucoup, Philippe !
  4. Si seulement Philippe mangeait beaucoup !
Commentaire:

Malgré que, ces énoncés sont identiques dans leur contenu propositionnel, ils se démarquent formellement par la force illocutoire, exprimant l’affirmation dans le premier exemple, l’interrogation du deuxième exemple, la consigne dans le troisième, et à la fin le souhait dans le quatrième exemple.

Autrement dit, la plupart de ces énoncés ont des diverses forces illocutoires, mais affichent toujours une proposition similaire.

Types d’actes illocutoires selon Searl :

Positivement, Searl distingue cinq grandes classes d’acte illocutoire, se sont:

lesactesreprésentatifs:affirmation,description,confirmation, présentation, …

Exemple :

Son fils étudie à la pharmacie.

Sa femme est une architecte.

Les actes directifs : (donner une instruction, ordre, conseil…)

Exemple:

Ferme la porte !

Tu dois être plus malin !

Les actes promissifs : (promesse, invité, énoncé une menace…)

Exemple :

je promets que je ne serai plus jamais en retard !

je te promets de t’épouser !

les actes expressifs : comme le remerciement, exprimer des sentiments, féliciter, saluer, ….

Exemple :

Je voudrais présenter mes sincères excuses !

comme elle est belle !

les actes déclaratifs: déclaration, réaliser une situation, …

Exemple:

je vous déclare mari et femme !

je démissionne de mon travail.

Justement, toutes ces cinq catégories permettent de produire le changement typique de l’acte illocutoire ainsi qu’à faire un nouveau classement :

l’acte représentatif : ce type d’acte illocutoire correspond à la condition fondamentale de l’orientation du langage vers le monde.

l’acte directif : cet acte illocutoire se rapporte dans le but de rendre l’émetteur dans l’obligation d’accomplir un ultérieur acte.

l’acte promissif : ce genre d’acte illocutoire coïncide avec la condition fondamentale de l’orientation du monde vers le langage.

l’acteexpressif:sonbutestdementionnerl’étatpsychologiquede l’interlocuteur, en d’autres mots, en traduisant la disposition d’esprit.

l’acte déclaratif : ayant pour but illocutoire de remettre authentique la matière de l’acte.

A partir de ce qui précède, nous recourons à KERBRAT-ORECCHIONI (1991 :9), qui pense que :image3

Au niveau pragmatique, le discours politique appartient aussi une valeur illocutoire, dont un acte de langage fait part. Quant à Catherine Kerbrat-Orecchioni (1943), aborde que si dans l’acte de langage, il convient de situer les interactions, alors pour la pragmatique, dire c’est faire, mais aussi faire faire ; parler c’est échanger, et c’est faire changer en échangeant aussi (Kerbrat-Orecchioni, 2001: 18).

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Analyse textuelle du discours de la violence : des échanges entre les utilisateurs d
Université 🏫: Université Badji Mokhtar-Annaba - Faculté : Des Lettres et des Langues
Auteur·trice·s 🎓:
KHENNOUCHI Chaima

KHENNOUCHI Chaima
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme de Master - Lettres et Langues Etrangères Filière Langue Française
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