Évolution des actes de langage en pragmatique

Pragmatique : Théorie

Nous essayerons d’éclaircir la « pragmatique » comme une théorie chère à l’analyse du discours.

Bref historique :

La « pragmatique » est une branche de la linguistique qui se considère aux unités du langage dont la signification ne peut être acceptée que par la connaissance du contexte. Ce domaine est né aux États-Unis au XIXe siècle, mais elle a pris son essor surtout après la Seconde Guerre mondiale (Martine Bracops, 2010 :161).

Aux États-Unis, dès le XIXe siècle, certains idéologues se fondent sur le scepticisme spéculatif : ils sont souvent confrontés à des prétentions à une connaissance théorique efficace de la réalité, et ils soutiennent l’idée que la pensée ne peut jamais dépasser la connaissance pratique (Martine Bracops, 2010 :180).

À la dimension humaine, ce qui remplace la vérité théorique intelligible, c’est l’efficacité : en somme, ce qui réussit est vrai, et ce qui échoue est faux. Dans la mesure où, William James (1842-1910) développa une idéologie qu’il appela la pragmatique (vient du grec pragma qui signifie action). Son compagnon Charles S. Peirce (1834-1914) a utilisé le terme pragmatisme, qui mettait l’accent sur l’activité

symbolique de l’homme et donc sur l’utilisation de symboles. Inévitablement, ses réflexions, d’un grand intérêt aujourd’hui, sont tombées sur les symboles linguistiques et leur usage14.

Définition :

Le mot « pragmatique » est d’origine du mot grec: «pragmaticos», qui exprime une «affaire, action».

Effectivement, la pragmatique est la branche de la linguistique qui se concentre sur les molécules du langage par lequel la signification ne peut être incluse qu’en comprenant le contexte dont ils sont pratiqués.

C’est un domaine d’étude complexe, duquel certains ont été étudiés par des philosophes linguistiques, des logiciens ou même des sémioticiens. Ce domaine interdisciplinaire semble avoir déterminé, surtout au cours de ces dernières périodes de 10 ans, l’attention généralisée des linguistes à l’étude du langage non seulement en tant que système sémiotique, mais cette fois à titre de dynamique communicative. (Inbenta, 2016).

Elle est ainsi la discipline des sciences du langage qui aborde des éléments du langage, avec lequel la signification ne peut être incluse qu’en comprenant le contexte dont ils sont pratiqués (Dre Lilia Boumendjel, 2020 :8). Cet objectif s’inscrit dans une intention de recherche visant à mettre en vedette la cohérence du langage naturel.

Notamment cette phrase : « est ce que je peux vous rappeler ? ». Voici de quelle façon les deux branches représentent l’énoncé :

En linguistique

En pragmatique

Une question demandée par un locuteur à un interlocuteur.

C’est une proposition qui signifie uneactiond’appelerde

14 JacquesMoeschler.Disponiblesur :https://www.scribd.com/document/291740450/Histoire-de-La- Pragmatique (Consultée, le 29/04/2023)

nouveaux (sémantiquement).

Pragma-linguistique :

Nettement, la pragmatique cherche à façonner une influence sur le monde à travers un langage courant contextualisé. Elle considère le langage comme un événement discursif, communicatif et sociologique.

À travers les contributions d’Austin et de Searle à « Speech Acts », la pragmatique a pris une nouvelle extension, et elle a cherché à interrompre avec le mode philosophique de réduire le langage à la description et à l’inscrire dans une approche actionnelle.

La naissance de la pragmatique en linguistique se réduit à une démarche de combler le fossé entre structuralistes et génératifs. Son sens est particulièrement opposé à la linguistique produite par le cours de linguistique général de Saussure.

Cependant, cette approche est essentiellement une continuation de deux emplois :

Le fonctionnalisme : qui intègre une réflexion centrée sur la multiplicité des fonctions langagières (schéma de communication de Jakobson) et Martinet, qui met en évidence les aspects communicatifs du langage à travers les actes de langage (Dre Lilia Boumendjel, 2022 :46).

Approche d’énonciation : l’usage du langage est considéré comme attaché à la situation communicative. Ainsi, les déclaratifs se sont tournés vers la pragmatique en linguistique, notamment après deux débats historiques : (Benveniste–Austin ≠ Ducrot–Searle). (Dre Lilia Boumendjel, 2022 :47).

Pragmatique en linguistique:

La pragmatique linguistique s’est considérablement développée à la source de la théorie des «actes de parole «, selon laquelle la fonction du langage n’était pas tant de portraiturer le monde que d’exécuter des actions (commandes, promesses…). Puis,

l’ancienne discipline d’Austin a ensuite été approfondie par son adepte Searl (Laugier, 2004 :183).

Par exemple : « J’arriverai ».

En linguistique, c’est une phrase déclarative.

En pragmatique, c’est un énoncé dont le sens peut être déduit du contexte et, selon le contexte, l’énoncé peut être expliqué par des hypothèses ; il peut s’agir d’un avertissement, espérance, réaction à un appel téléphonique, vœux, …

2.2.1 Pragmatique linguistique selon Charles Sanders Peirce :

Charles Sanders Peirce était un fondateur de la pragmatique et l’un des annonciateurs des concepts linguistiques modernes, spécifiquement dans la théorie d’énonciation. Pour lui, la pragmatique n’est ni la philosophie (sous laquelle la logique est importante) ni la rhétorique (sous laquelle se place la science du langage ; d’un autre côté il dirait que la linguistique est une science de la psychologie. Alors, elle est technique parce que son objectif est de savoir « quoi faire et comment le faire », a déclaré Peirce, ajoutant que la pragmatique est l’étude de la manière de représenter l’acquis de notre environnement (Joëlle Réthoré, 2023 :4).

Par la suite, Peirce consacre une grande partie de son analyse aux subdivisions spécifiques des signes linguistiques selon la classe de discours à laquelle : ils appartiennent, conduisant à une trichotomie bien connue et moins connue d’icônes, d’indices et de signes.

Stratégies discursives :

Une « stratégie de discours » peut être définie comme un processus de discours complexe, organisé de manière hiérarchique et séquentielle, constitué d’informations modulaires sur les origines éthologiques et textuelles15combinées à des informations pertinentes simples et complexes formes d’organisation qui génèrent l’analyse des

15 Elles sont liées à la définition d’unités éthologiques et textuelles à différents niveaux.

objectifsdeproductiondediscoursetdesobjectifsdecommunicationdes interventions dans des situations interactives spécifiques (Achref Djeghar, 2022 :22)

Une stratégie discursive est un système ou une approche utilisée pour communiquer utilement avec un public accordé. Les stratégies discursives peuvent inclure l’utilisation de différents styles de langage, d’arguments logiques ou émotionnels, ou de techniques de narration pour persuader un public donné (Achref Djeghar, 2022 :25)

Il s’agit de trois (03) enjeux de stratégies discursives. A savoir:

Stratégie de légitimation:

Elle a pour but d’admettre sa collaboration sociale aux échanges linguistiques afin d’affirmer la position dominée du sujet.

Dans de nombreux cas, le locuteur ressent le besoin de légitimer ses propos. Qu’il cherche à établir une autorité institutionnelle, ou même personnelle, sa recherche vise à faire reconnaître sa propre voix et le droit de maintenir le type de discours qu’il revendique (Zennoud Nacéra, 2020 : 28)

Par exemple, l’expression « Je vous parle en tant qu’un expérimenté » pour légitimer le discours. L’auto-citation et l’autorité lors d’une argumentation font partie des processus impliqués dans la recherche de légitimation.

Stratégie de crédibilité :

La stratégie de crédibilité vise à caractériser la problématisation de la position de réalité du sujet, en conduisant sur les instructions. Dans la constitution de ces stratégies, le locuteur pointe en estimant sa propre parole, et en détermine les niveaux de certitude. Des modalisateurs comme « assurément », « évidemment »… sont au milieu des essentiels véhicules de cette méthode.

Stratégie de captation :

La stratégie de captation consiste à transporter sur le discours adapté de l’allocutaire en mettant chez lui l’illusion d’être appartenu d’une cause ou d’un groupement. Cependant, le raisonnement et la lucidité sont mis à l’écart, dont tout se joue dans l’étendue des émotions.

Synthèse des stratégies discursives :

Nous observons divers enjeux prépondérant la position langagière des sujets, sur ces stratégies discursives. Ainsi, ces enjeux ont pour but d’établir la position d’autorité du locuteur, de déterminer la position du sujet, aussi de faire entrer le partenaire de l’échange communicationnel dans le cadre de sujet… (Charaudeau et Maingueneau, 2002 :549).

Conclusion partielle :

Dans ce chapitre, nous avons élaboré le thème de pragmatique linguistique comme certains linguistes le mettent en évidence dans leurs approches surtout celles de Charles Sanders Peirce. Nous avons ainsi défini les concepts clés des stratégies discursives sur la base de certaines idéologies.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Analyse textuelle du discours de la violence : des échanges entre les utilisateurs d
Université 🏫: Université Badji Mokhtar-Annaba - Faculté : Des Lettres et des Langues
Auteur·trice·s 🎓:

KHENNOUCHI Chaima
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme de Master - Lettres et Langues Etrangères Filière Langue Française
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