Production des informations signées : cohésion, harmonie,…

Production des informations signées : cohésion, harmonie, pérennité et visibilité

2- Cohésion, harmonie, pérennité et visibilité autour de la communication pour la production des informations signées

2-1- Production des informations signés

Majoritairement, une information signée est produite pour créer l’harmonie, la pérennité, la visibilité et la cohésion entre le pôle d’émission et le potentiel récepteur.

La LSF est un élément majeur dans la production d’information signé selon Losson Olivier. C’est ainsi qu’il cherche à faire comprendre que la langue des signes exprime avant tout l’idée, et produit en conséquence environ moitié moins d’items lexicaux que les langues orales.196

Cuxac Christian dans son article tente de montrer comment la langue des signes français peut produire des données structurantes.197 Cet élément permet de prouver que la LSF peut produire des informations.

Un texte tout comme un discours, s’attellent à produire des informations signés. Dès lors on peut dire que le texte est une productivité théâtrale où se rejoigne le producteur du texte et son lecteur.

«Le texte travaille à chaque moment et de quelque côté qu’on le prenne ; même écrit (fixé), il n’arrête pas de travailler, d’entretenir un processus de production.»198 Cela veut dire que tout texte est une communication continue et par ricochet une production d’information signée.

Lorsque Audrey Laurin dit que : « Toutefois, il est vrai que certains essais dans The Art of Tracey Emin ont tendance par moment à vouloir démontrer à tout prix que les différentes interprétations qui peuvent être données aux œuvres ont été pensées et voulues par l’artiste.»199

Il aimerait par-là faire comprendre que c’est l’émetteur qui produit les discours et qui dirige les différentes interprétations qu’il souhaite être mis à nu. Ce qui veut dire que la production d’une information peut être par soucis de cohésion.

Chaque signe produit est une nouvelle information mise en place par le locuteur. C’est ainsi que Losson Olivier pense que le geste physiologique peut être défini comme un mouvement intentionnel et significatif du corps ou des membres. Cette caractérisation minimale appelle trois remarques :

  • Le geste a une fonction informative
  • Il peut être reproductible et contrôlable
  • Parce qu’il est un acte volontaire le geste peut être instinctif

Afin d’expliquer la fonction informative du geste qui peut nous être utile en SIC, prenons l’exemple de Vauclair Jacques200 sur le pointage déclaratif: 201« une autre fonction du pointage déclaratif a été décrite plus récemment : l’enfant produit un geste de pointage informatif lorsqu’il cherche à transmettre une information qu’il juge utile pour l’adulte à propos d’un référent ».

Ces propos sont en étroitesse connivence avec l’article de Eisenzweig Uri où ce dernier pense que « le tercet Saussurien signifiant-signifié-réfèrent sont indissociables. »202

2-2- Les informations signées

2-2-1- Pour la construction d’une information

Toute information est une construction, il n’existe pas d’information ex-nihilo. C’est le cas de Parizot Anne qui pense que chaque signe est une information doté d’un sens :

Il convient d’entrée de souligner que l’existence même des sens dans les choses et par là, des signes qui les expriment, n’est pas une découverte. Il y a toujours eu des sens ou du sens dans chaque chose.

Ce qui est nouveau, c’est la prise de conscience de ces signes qui s’expriment sous diverses formes et dans différents domaines et la place qu’on leur accorde.

Face à la mondialisation et à la globalisation, à l’accélération des échanges, l’homme se cherche une place. Il a besoin à la fois de reconnaissance individuelle pour donner un sens à sa vie, en tant qu’être individuel mais également comme chaînon d’un ensemble plus vaste dans lequel il s’intègre. 203

L’auteur parle de scénarisation pour montrer comment à travers l’étude des signes en sociétés les hommes donnent un sens204 bien particulier à leurs vies. Voilà pourquoi il affirme que « le monde est donc un construit social, que ces acteurs Co-construisent. »205

Les facettes du signe de Losson Olivier est un approfondissement de celui de Marty Robert tournant autour d’un objet, d’un signe et d’une ou plusieurs interprétations.206

 196Confère Chapitre 2 Losson O.

197Cuxac C. (2001) ‘‘Les langues des signes : analyseurs de la faculté de langage’’, mise à jour le 14 decembre 2005, [En ligne]. http://journals.openedition.org/aile/536 [consulté le 14 Juillet 2021]

198Barthes R. P 4 Op.cit.

199Audrey L. p 64. Op.cit.

200 Vauclair J. et Al. (2016) « La communication gestuelle : Une voie royale pour le développement du langage », Enfance, vol. 4, no. 4, p 423.

201 Dans cet ouvrage l’auteur pense que le pointage déclaratif a pour fonction de partager l’attention et l’intérêt de l’émetteur avec autrui à propos d’un objet ou un d’un événement

202 Uri E. (1975) « La recherche du référent : l’église de combray. » Littérature, no. 20, p 17

203  Parizot A.,  ‘‘Ici, tout est… Sens : vers un partage des sens en harmonie’’ mise à jour le 01 Aout 2013 [En ligne] http://journals.openedition.org/rfsic/570 [consulté le 09 juin 2021].

204 Dans cet article, l’auteur ne se limite pas seulement à la dimension restrictive du sens contenu dans le goût, l’odorat, le toucher, la vue, l’ouïe. En communication lorsqu’on travaille sur le concept de sens on se situe au niveau 3 du schéma de circulation du signe de Marty Robert qui est l’interprétation.

205 Idem

206Marty R. Op.cit.

interprétation du signe Marty R.

Schéma 14 : Interprétation du signe Marty R.

Ce schéma démontre que chaque signe est une information propre codé pouvant être décodé et interpréter, on y reviendra.

2-2-2-Importances

Pour ressortir l’importance d’une information dotée d’un signe, prenons le cas des BCE on note que dans leurs discours,

  • La communication augmente la visibilité et la crédibilité d’une organisation,
  • La communication guide oriente et améliore les cohérences d’une organisation

En connivence avec le GICAM on peut aussi avoir cette double pensée puisque d’un discours à l’autre, les adhérents de cette patronale augmente considérablement. Et que ça soit Fotso André ou bien Tawamba Célestin présentement, ces derniers mentionnent toujours cette augmentation graduelle au prologue de chaque discours.

2-2-3- Pérennités

Dans le chapitre 1 de sa thèse, Losson Olivier pense que l’écriture joue un rôle de premier plan dans la transmission de l’information à travers l’espace et le temps.

Elle permet à des individus distants de communiquer et constitue un facteur favorisant la survie d’une culture, sans toutefois en être une condition sine qua non. On voit bien à travers cela qu’une information par le biais de son écriture peut transcender le temps.

Lagardette a mis sur pied un tableau permettant de vérifier une information, lorsque l’ensemble des énoncés contenu dans une information respecte cette grille, on pourra la traiter d’information juste.207

CritèresOuiNonSans objet
1-exactitude
2-précision
3-complétude
4-vérification
5- recoupement
6-séparation fait/opinion
7-investigation
8-élements fournis par le public
9-test du contradictoire
10-honnêteté
11-impartialité
12-respect de la loi
13-intégrité
14-independance rédactionnelle
15-relativisme

Tableau 5 : Grille véritale Jean-Luc Lagardette

 207 Lagardette J-C (2010) ‘‘Grille véritale simplifiée pour analyser la qualité des articles de presse’’, mise à jour le 27 janvier 2010, [En ligne]. https://debredinoire.fr/grille-veritale-simplifiee-pour-analyser-la-qualite-des-articles-de-presse/ [consulté le 6 aout 2021]

2-2-4- Cohésion

Pour mettre en évidence la cohérence d’une bonne information, pennons appui chez Godelier Maurice qui s’appesantit chez le peuplement Baruya issu de la Papouasie-en Nouvelle-Guinée. Il ressort avec la remarque selon laquelle dans cette ethnie, les hommes initiés ont leur langage et code secret propre.

A travers cela, ils détiennent un savoir auquel les non-initiés et les femmes n’ont pas l’accès. A travers les processus de création que les hommes de Baruya mettent en exergue on parlera selon Godelier Maurice de « langue chiffrée.»208

Dans cette contré, pour designer par exemple la patate et montré leurs supériorités, les hommes initiés vont utiliser le mot ‘‘wuopaï’’, qui est un autre mot, qui se substitue au mot habituel, connu de tout le monde. Ce langage codifié permet la cohésion langagière entre les hommes de cette contré.

2-2-5- Le contexte informationnel

Selon Gabriel Gerardo, le contenu de chaque information signé n’est saisissable qu’en fonction de son contexte de production.

En science humaine et social, lorsqu’on met en exergue un énoncé, il est question de : « les interpréter, les produire, les stockés, les ordonnées, pour informer, pour convaincre… »209 Cet auteur souligne également que chaque énoncé n’a de particularité et de performativité en fonction du cadre dans lequel ce dernier est inséré. C’est pourquoi chaque signifiant et signifié sont file de leur réfèrent.

Voilà pourquoi Audrey Laurin dit que : « les énoncés performatifs sont limités et encadrés. Seule une personne ayant l’autorité de le faire, et ce, à l’intérieur d’un contexte particulier, peut prononcer efficacement ces allocutions performatives. »210

Ce modèle de triplette mentionné ici autour du signifiant/signifié/réfèrent est le point d’ancrage de Delesalle Simon qui assimile le réfèrent au contexte dans son compte rendu sur le dictionnaire des langues françaises.211

2-2-6- Visibilité

Hors mis des canaux habituels de communication112 qui permettent l’augmentation de l’ancrage de la visibilité, on peut s’attarder sur la notion de communication sociale incluse dans les organisations patronales. Cette communication sociale à trois buts :

  • Informer sur des problèmes sociaux, afin de faire prendre conscience, de redonner du pouvoir aux individus.
  • Transmettre des valeurs pour renforcer des réseaux de solidarité.
  • Modifier des idées ou des comportements à risque pour les personnes ou la collectivité.

 208 Godelier M. (1978) « pouvoir et langage » communication idéologies discours et pouvoirs, no 28, p 22

209 Gabriel G. (2014) « Fonctions de représentation et de communication » Encyclopédie de la Pléiade n° 46. P 1760.

210 Audrey L.  p 21. Op.cit.

211 Delesalle S. et Al. (2003) « Les dictionnaires de langue française » Histoire Épistémologie Langage, vol. 25, no 2, p. 210-210.

212 Les canaux usuels de communications sont : les medias (presse, radio, tv) internet (réseaux sociaux, blog, e-mailing)

2-3- Interprétations

Partant du schéma du signe de Marty Robert, on observe que puisque I est déterminé par O il devient d’une certaine manière un signe de O au même titre que S et est donc susceptible de déterminer un nouvel interprétant et ainsi de suite.

On rentre donc nécessairement dans un processus d’interprétation indéfini (en l’état actuel de la conceptualisation) appelé semiosis que l’on peut représenter par cet autre schéma :

Interprétation du signe Marty R.

Schéma 15 : Interprétation du signe Marty R.

Heger Klaus dans son article où il a pour but de donner un résumé des développements récents de la discussion portant sur certains modèles sémantiques du signe linguistique, est de connivence avec Marty Robert car pour lui, un signe peut avoir divers interprétations selon l’entendement et le domaine d’analyse.213

Un texte tout comme un discours puisque tous deux partagent le même signe, lorsqu’il est proféré, est ouvert à des interprétations.

Marty Robert est très large dans sa conception du texte, il cherche à faire comprendre tout comme Rastier François,214 qu’un texte peut être polysémique. Ces derniers peuvent être « ouvert à l’interprétation voire à la ré-interprétation à l’infini car fondées sur la dialectique entre le singulier et l’universalité.»215

 213 Heger K. (1967) « L’analyse sémantique du signe linguistique » langue française, N° 4 pp. 44-66

214 Rastier F. (2014) « La polysémie existe-t-elle? Quelques doutes constructifs » Études romanes de Brno. , vol. 35, N°1, pp. 23-39

215 Abdallah M. (2010) « La littérature comme espace d’apprentissage de l’altérité et du divers », Synergies Brésil vol 2, p 146.

2-4- Justifications sur le pôle d’émission

Mintzberg dans son ouvrage tout comme au sens weberien ou foucaldien pense que le management tend à légitimer un pouvoir celui du décideur.

C’est ainsi que Foucault pense que :

« Dans une civilisation comme la nôtre un certain nombre de discours sont pourvus de la fonction auteur tandis que d’autres en sont dépourvus […] La fonction auteur est donc caractéristique du mode d’existence, de circulation et de fonctionnement de certains discours à l’intérieur d’une société. »

Ces deux éléments sont une justification du pôle d’émission étudié dans l’analyse sur le discours des patronales. Le tableau suivant apporte plus d’élément révélateur de l’ensemble des perspectives sémiotiques déployés dans ce travail de recherche.

sémiotiquesémiologie
ObjectifDéchiffrer le monde des signesDéchiffrer le monde des signes
Domaine applicationImages, textes, objets, gestesImages, textes, objets, gestes
Auteurs pharesPeirce C., Fontanille J., Umberto E., Sebeok T., Greimas J., Kristeva J. Kharbouch AhmedSaussure F. Roland Barthes
ConceptualisationScience générale des modes de production, de fonctionnement et de réception des différents systèmes de signes qui assurent et permettent une communication entre individus et/ou collectivités d’individus.Science dont le domaine d’étude est la vie des signes au sein de la société.

 

Tableau 6 : Monté par moi-même : de classification entre sémiotique et sémiologie

Ce tableau est révélateur et justifie la raison pour laquelle nous nous sommes appuyés sur le pôle d’émission et pourquoi nous avons choisi de faire une étude sémiotique sur la production des discours signés des présidents de l’ECAM et du GICAM.

2-5- Rapports entre informations signées et sémiotiques

Source-émetteur-canal-message-récepteur-destinataire

Transmission information Losson Olivier

Schéma 16 : Transmission information Losson Olivier

A travers ce schéma, cet auteur fait référence aux éléments qui émettent de l’information, notamment les gestes d’accompagnement de la parole, de désignation d’objet et bien entendu des signes.

La sémiotique moderne attribue une plage d’acception très étendue au concept de signe. Elle considère en effet le signe comme élément d’un processus quelconque de communication, dont le geste ne constitue qu’une des modalités.216

2-6- Position scientifique de ce mémoire

Tout au long de sa thèse, Losson Olivier s’est spécifiquement attardé sur le signifiant à travers l’utilisation du geste de communication dans le dialogue homme-machine pour développer une interface conversationnelle.

Ce travail synthétique mettant au-devant de la scène le signeur est en parfaite corrélation avec le nôtre qui sera un dépassement des travaux de Losson Olivier sur les LSF puisque notre base commune est le pôle d’émission.

2-7- Mise en place d’une situation de communication

Mise en place d’une situation de communication selon mainguenau :

  • Une finalité : tout discours est produit pour atteindre un but, et ce but consistera à modifier dans laquelle il participe.
  • Des statuts pour les partenaires : un discours est produit par un détendeur de pouvoir217 pour des concernés considéré comme non détendeur de pouvoir étant donné que le produit du discours est l’information.
  • Des circonstances appropriées : dans cette partition, l’auteur fait un distinguo entre discours oral et écrit car ces derniers ne mettent pas en exergue les mêmes problèmes.
  • Un mode d’inscription dans la temporalité : dans cette partie Maingueneau D. la subdivise en 4 parties : la périodicité,218 la durée,219 la continuité.220 Une durée de ‘‘périmation.’’221
  • Un support : au sens de l’auteur, il fait allusion au support de stockage, au moyen de diffusion
  • Un plan de texte : dans une situation de communication, on dit qu’il y a plan de texte lorsque le discours est produit soit par dissertation, par note de synthèse, ou encore par enseignement oral etc.
  • Un certain usage de la langue : l’auteur met en relief le genre textuel à travers diverses variétés géographique (les patois, les dialectes), professionnelles (discours administratifs, discours juridiques) etc.

2-8- Problémes majeurs des patronales

Malgré que les manageurs aient un langage pointu, ces derniers seront toujours confrontés à des problèmes en interne ou en externe lors de la divulgation de leurs messages. Prenons par exemple le cas de l’ECAM qui est un patronal habitué à faire des voyages d’affaires avec le président de la république.

Lors d’un sommet en Turquie au courant du mois d’avril 2013, la direction du cabinet civil par le biais de son directeur avait constitué la liste des différents patronaux qui devaient aller avec le président c’est ainsi que figurerai le nom du GICAM, du MECAM mais pas de l’ECAM.

Après l’enquête de l’hebdomadaire émergence, il en ressort que quelques mois auparavant les deux grands gestionnaire de l’ECAM et du cabinet civil s’était retrouvé dans une affaire ou ils n’ont pas trouvé compromis ce qui fait donc que l’ECAM habitué à tracté avec la présidence n’était pas de la partie pour cette affaire.222

 216 Desmedt N. Op.cit.

217  Le détendeur de pouvoir est pris ici au sens de Mintzberg H. comme celui qui possède l’information.

Mintzberg H Op.cit.

218 Pour atteindre ses objectifs, un discours peut se produire en gamme de série dans un intervalle de temps régulier

219 En fonction du modèle dans lequel on se trouve, toute situation de communication est marqué  par une durée bien déterminée

220 Toute histoire n’a de sens qu’en fonction de ce qui précède et de ce qui vas suivre

221  Ici également dépend du modèle dans lequel on se situe, un journal est valide pour une semaine par exemple, un quotidien pour une journée etc.

222 Kamtchang J. l’hebdomadaire Emergence, N° 137, Avril 2013.

Il en ressort donc que la production des discours des organisations patronales peut leur poser des torts ou des dommages qui ne corroborent pas avec leurs objectifs.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université de Douala - Ecole Doctorale : Sciences sociales et Humaines - Département de Communication - Unité de formation : Sciences Humaines, Littérature et Communication
Auteur·trice·s 🎓:
MWET ATTI BONANE Bernard Moise

MWET ATTI BONANE Bernard Moise
Année de soutenance 📅: Laboratoire des Arts et Communication - Mémoire soutenu en vue de l’obtention du master II en communication des organisations - 2021/2029
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