La sémiotique au sein des organisations patronales

La sémiotique au sein des organisations patronales

Partie 2 : Approche sémiotique sur les discours managériaux

La sémiotique est un domaine d’analyse nouveau ayant vu le jour au XXème siècle. Elle a pour but d’étudier le signe qui lui par contre existe depuis la création de la terre, car on ne saurait compter les signes qui entourent les êtres de l’univers.

Venant originellement du système anglo-saxon la sémiologie tout comme la sémiotique a pour but de déchiffrer les signes. Dans cette partie de travail, il sera question de présenter d’abord la sémiotique dans son contexte général après avoir déployer en SIC.

Ensuite on fera des perspectives questions de montrer l’ancrage de cette discipline issue des sciences de langage à travers le concept d’information qui sont véhiculées au travers de chaque signe.

Chapitre 3 :

Sémiotique de la notion de base de données dans les discours managériaux

1- La sémiotique au sein des organisations patronales

étude de la sémiotique selon Peirce
Schémas 5 : étude de la sémiotique selon Peirce

Ce schéma présente le modèle d’étude de la sémiotique issu des travaux de Peirce. A travers ce schémas, force est de constater que la sémiotique s’intéresse d’abord aux processus de significations inclut dans chaque signe.

La sémiotique s’intéresse ensuite aux productions, à la communication des signes, et aux codifications. Ce travail de recherche s’appuiera sur cet auteur américain pour expliciter la démarche sémiotique adapté pour l’étude des signes en sciences humaine en générale et en SIC en particulier.

1-1- Présentation de l’auteur

Peirce est un logicien et philosophe américain qui a pour projet d’« élaborer une ‘algèbre universelle des relations »132

Il va se retirer pendant quarante-huit ans de cet optique afin d’achever son œuvre sur la sémiotique. Il explique cette dernière dans son célèbre Cours de linguistique générale, transmis oralement et publié après sa mort (1916).

132 Benveniste E. (1969) Dernières leçons. Collège de France 1968 et 1969, édition établie par J. C. Coquet J. et al. (2012) Gallimard-Seuil, P 63.

1-2- Histoire de la sémiotique

Ce domaine d’étude issue des sciences du langage est né au tout début du XXe siècle, elle est une discipline récente selon Karine Philippe. Peirce la fondera dans la filiation de J. Locke à travers la théorie des catégories qu’il appelle phénoménologie ou phanéroscopie.133

Les travaux de Peirce ont été traduits en français en 1978 par Gérard Deledalle, qui a fortement contribué à le faire connaître. Des auteurs comme Benveniste et Kharbouch pour parler de sémiotique utilisent le concept séméiotique.

L’ancrage de la sémiotique peut également se faire par le biais des travaux des sémioticiens soviétiques, dans les premières décennies du XXe siècle, notamment ceux de l’école de Tartu, qui sont encore trop peu traduits.

1-3- Rôes de la sémiotique

Au sein des sciences du langage, elle cherche à élucider l’émergence de la signification, ou sémiosis, quelles qu’en soient les manifestations (images, textes, gestes, objets, discours …), et se distingue de la sémantique qui analyse le sens dans la langue. La sémiotique a pour rôle majeur de résoudre deux grands ensembles de difficultés :

  • La première est que : « la sémiotique n’est ni une «médecine» ni une «pédagogie» des signes mais une discipline qui cherche au contraire à comprendre et à rendre intelligible leur fonctionnement. »134

Ainsi parler du langage, écrire sur le langage, c’est toujours utiliser des signes linguistiques pour parler d’autres signes linguistiques. D’autres vont même jusqu’à créer de nouvelle terminologie pour expliciter leur entendement (par exemple, qualisigne, trichotomie, embrayeur…)135

  • Une autre difficulté réside dans la synergie sémiotique. Tous les éléments (que sont emprunter une voix particulière un geste vocal, adopter une posture, gesticuler, se positionner dans l’espace) pris isolements dénature la teneur des propos.136

Ce point de vue précèdent est partagé par Jeanneret Y. où il s’efforce à démontrer que les sciences de l’information et de la communication ainsi que les sciences du langage ont un objet en commun qui est la sémiotique. Ceci est mis en avant par ce schéma illustratif. 137

 133 Phanéroscopie provenant du grec « phaneron »,  qui signifie « phénomène » est une théorie qui étudie le signe mis en place par Peirce

134 Verhaegen P. 15 Op.cit.

135 Puisque faire de la sémiotique c’est utiliser des signes pour parler d’autres signes, Verhaegen Philippe pense que le sémiologue est constamment dans des créations afin de donner forme à son modèle créatif.

136 Verhaegen P. 15 Op.cit.

137 Jeanneret Y. (2007)  ‘‘La prétention sémiotique dans la communication’’ mise à jour le 19 juin 2009, [En ligne], http://journals.openedition.org/semen/8496 [consulté le 05 juin 2021]

Jeanneret Y. (2007)

Schéma 6 : Jeanneret Y. (2007)

Selon Kharbouch Ahmed, l’un des rôles de la séméiotique est de poser les problèmes de questions de genres. C’est ainsi qu’il s’exprime :

La séméiotique, tout comme la logique, est formelle dans la mesure où elle se pose des questions du genre : comment les choses se présentent-elles à nous comme signes ?

Ou : Comment les choses sont-elles interprétées en tant que signes ? En quelque sorte, la séméiotique s’intéresse aux manières d’être des signes pour une « intelligence scientifique » conçue comme l’instance de l’interprétation qui, en fin de compte, dégage des lois (l’« interprétant final », selon Peirce) à partir de l’accumulation d’expériences particulières.138

Pour Peirce la sémiotique, tout comme la logique qui prête son langage formel à toutes les sciences, se présente comme une « méta-science »139, c’est-à-dire qu’elle est en retrait par rapport aux autres sciences et les coiffent toutes en quelque sorte. Elle est ainsi « un cadre de référence qui englobe toute étude »140

 138 Kharbouch A. (2014) « La séméiotique de Peirce et la sémiologie de Saussure : une antithèse ? » actes sémiotiques, n° 117, p 3.

139 Idem

140 Kharbouch A. Op.cit.

1-4- Courants de pensées en sémiotique

Un débat houleux a vu le jour en 1960 en Russie afin de déterminer l’origine de la sémiotique Russe. Au sein de l’ancienne « École de Moscou et de Tartu » s’affrontent deux interprétations que l’on peut résumer comme suit :

  • Le phénomène de la sémiotique russe serait tributaire du contexte historique et psychologique de son apparition, c’est-à-dire de la configuration particulière de la société soviétique du début des années 1960.
  • La sémiotique russe serait le résultat logique et nécessaire du développement de la pensée philologique russe, autrement dit d’une évolution interactive de l’école linguistique de Moscou et de l’école littéraire de Leningrad à laquelle appartenaient les professeurs universitaires russes de Tartu.141

En France, deux courants se distinguent, influencés par F. de Saussure : la sémiologie de la communication et la sémiologie de la signification.142

1-5 Objectif de la sémiotique

Benveniste pense que le duo fondateur de la science des signes, est Peirce et Saussure. Pour lui, ces deux auteurs sont considérés comme « deux génies antithétiques. » 143C’est autour de ces éléments que Karine Philippe aborde le faite que la sémiotique et la sémiologie partage le même objectif.

Pour mettre en évidence cet objectif-là, cette dernière convoque les propos de Rolland Barthes « déchiffrer les signes du monde. » Autrement dit, l’objectif de la sémiotique est de déchiffrer le monde des signes.144 Le signe fait partie des concepts méthodologiques issus des sciences du langage.145

1-6 Avantages de la sémiotique pour les SIC

Dans sa thèse de Doctorat en productique, Losson Olivier146 vas convoquer les propos de Desmedt pour ressortir l’avantage de la sémiotique. Selon eux, cette discipline fournit les outils nécessaires à l’examen critique des symboles et des informations, dans des domaines divers.147

Le concept d’information mise à nu ici est très cher dans les études de communication qui est le domaine de ce travail de recherche. Ce concept sera mieux expliciter dans le dernier chapitre de ce mémoire.

Faire des études de sémiotique en marketing, reviens à faire de la sémiotique appliqué. Elle nécessite la mobilisation des sciences de gestions et des Sciences de l’Information et de la Communication.

Se positionnant dans une approche critique des pratiques communicationnelles, approche propre aux SIC, la sémiotique appliquée présente dès lors un double avantage.

 141 Tchougounnikov S. et Al. (2013) « La sémiotique russe à la recherche de son histoire : éléments pour l’épistémologie de l’Ecole sémiotique de Moscou et de Tartu »,  revue Histoire Épistémologie Langage, N°3 P 1

142 Confère Karine P.

143 Peirce et Saussure sont deux auteurs antithétiques par ce que ces derniers dans leurs disciplines respectives ont pour but d’étudier les signes or, ils ne partagent pas les mêmes outils d’analyse c’est-à-dire qu’ils ne prennet pas le meme embranchement puisque la sémiologie est la  Science dont le domaine d’étude est la vie des signes au sein de la société. Tandis que la sémiotique est la Science générale des modes de production, de fonctionnement et de réception des différents systèmes de signes qui assurent et permettent une communication entre individus et/ou collectivités d’individus. Confère

Kharbouch A. (2014) « La séméiotique de Peirce et la sémiologie de Saussure : une antithèse ? » actes sémiotiques, n° 117, p 1.

144 karine P Op.cit.

145  Confère Todorov T. et Al. (1972) dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Paris, édition seuil, 480 P.

146 Losson O. Op.cit.

147 Desmedt N. Op.cit.

D’une part, elle permet de faire valoir une opérationnalité mise en relation avec une efficacité communicationnelle. D’autre part, elle permet de développer un discours de praxis critique grâce à son socle théorique.148

C’est au travers de tous ces éléments que Guelfand Georges pense qu’en « études qualitatives, la sémiotique permet d’analyser des objets du point de vue de leur structure, de leurs codes et des messages qu’ils émettent.

Elle se pratique en particulier pour analyser un packaging, une publicité, un document, un espace marchand, un site internet… »149

1-7- Justifications

1-7-1- Justifications des travaux sur la sémiotique

La sémiotique Peircienne permet d’avoir une vision plus globale sur le monde des signes. C’est d’ailleurs ce que Verhaegen Philippe essaye de faire comprendre :

« Dans cet ouvrage, sauf précision, nous utiliserons indifféremment l’un ou l’autre de ces termes avec, toutefois, une prédilection pour la terminologie de Peirce qui s’inscrit, comme nous le verrons, dans une démarche plus globale et intégrative. »150

D’après cet auteur, pour mieux étudier le signe, il y a que la sémiotique triadique issue des travaux de Peirce qui réponde aux conditions d’une démarche scientifique. Il affirme par ailleurs que :

Tout phénomène de communication est considéré comme un échange de signes, linguistiques ou non. Ces derniers y sont organisés, classés structurés selon leurs caractéristiques phénoménologiques, c’est-à-dire selon les modes d’être des objets que leur perception rend présents à l’esprit.

Ils peuvent être analysés en éléments constitutifs et combinés comme le sont des atomes dans des molécules chimiques.151

 148 Mouratidou E. Op.cit.

149 Guelfand, G. (2013) ‘‘Les études qualitatives: Fondamentaux, méthodes, analyse, techniques’’ mise à jour en 2013 [En ligne] https://www.cairn.info/les-etudes-qualitatives–9782847695519-page-67.htm [Consulté le 12 juin 2021]

150 Verhaegen P. 15 Op.cit.

151 Marty R.  Op.cit.

1-7-2 Justifications sur l’étude du signe au sein de la sémiotique

Tout signe dans un discours est triadique, cherche à nous faire comprendre Marty Robert c’est à dire qu’il nécessite la coopération de trois instances qui sont : le signe S (ce qui représente) l’objet O (ce qui est représenté) l’interprétant I qui d’une certaine manière, produit leur connexion.

Cette coopération est obtenue par le jeu de deux déterminations successives. Dans cet article, l’auteur pose cette explication ex-abrupto152 et l’explicite à travers le schéma suivant :

 

interprétation du signe Marty R.

Schéma 7 : interprétation du signe Marty R.

Moro Christianne dans son article met en lumière cette approche triadique153 lorsqu’elle cherche à expliquer dans son cadre d’analyse la relation entre un bébé, un objet et un adulte.154

On voit bien que l’étude du signe est également la mise en place d’un phénomène relationnelle comme l’on l’a démontré dans le chapitre précèdent. Ces deux éléments permettent de démontrer que ce travail de recherche est un construit avec les différentes parties inter-reliées.

1-7-3- Justifications de l’insertion du concept base de données dans la titraille

La phanéroscopie peircienne étudie la façon dont l’esprit traite les données de l’expérience, s’apparentant ainsi à une phénoménologie.155

Les données mise en avant ici permettent justement d’apporter une justification sur le pourquoi de l’insertion de la notion base de données dans la titraille de ce mémoire de recherche dont l’ensemble des données recueillies conduisent vers le qualitatif.

Et même, on peut partir de la conception informatique de ce concept pour apporter d’ample éclairage à cette notion de base de donnée, puisque les Sic sont au carrefour de plusieurs sciences et disciplines parmi lesquelles l’informatique.

 152 Une explication ex-abrupto est une explication brusque que peut concevoir un auteur dans une analyse

153 La sémiotique triadique est l’ensemble composé de trois singletons : signe, objet, interprétation

154 Moro C. et Al. (2000) « La création des représentations chez l’enfant au travers des processus de sémiosis » enfance, vol 2 P 287-294.

155 karine P. Op.cit.

1-7-4- Justification de l’embranchement sur une étude sémio-qualitative des discours

Les études qualitatives justement dans un travail sémiotique permettent de saisir les représentations, les imaginaires et les points de vue externes aussi bien au corpus que le sémioticien se charge d’analyser, qu’au texte lui-même (corpus et contexte). Dans ce cas d’espèce on parle d’une étude sémio-qualitative.

Au travers de cette terminologie que ce travail développe, force est de constater que Mouratidou Eleni est le seul auteur francophone qui s’intéresse à cette notion dans le moteur de recherche américain Google scholar, cet élément situe ce travail de recherche dans une originalité sans pareil.

L’une des raisons de cette absence d’occurrence à cette terminologie peut être que cette dernière fut vulgarisée en France à travers les traductions faites par Deledalle Gérard en 1978 et comme mentionné plus haut.

La sémiotique est généralement utilisée pour doter les étudiants d’une culture de communication visuelle, par ricochet son caractère épistémologique est très peu mis en avant.

Ce travail de recherche apportera un bien fondé de début de réponse positive à ce problème où les seules 150 pages maximum de ce mémoire de recherche ne pourront apporter des réponses définitives. Peut-être des rendez-vous prochain comme une thèse ou des articles scientifiques pourront apporter pas mal d’élément additionnel.

Cette production scientifique a également un point commun avec l’ouvrage de Clevenot Mickaël travaillant sur les BCE 156 puisque tout comme lui on s’attarde sur le pôle d’émission des discours.

156 BCE= Banque centrale européenne

1-7-5-Rapport entre la sémiotique et les sic

Selon Catellani Andrea « Du point de vue des SIC, les apports sémiotiques seront toujours importants pour mieux saisir la dimension de la production et circulation du sens et des signes ».157

Cet assertion démontre à suffisance le pourquoi ce travail de recherche axé sur le pôle d’émission s’intéresse à la production des discours dans le milieu organisationnel.

2- Pertinence de l’étude sur les significations en SIC

2-1- Faire les études sur les significations c’est quoi ?

Les études sur les significations est le premier niveau du traitement d’un travail en sémiotique selon le schéma peircien mentionné dans le chapitre 3. Pour cela, il est nécessaire de s’appesantir sur la LS158 dont le processus d’articulation est le suivant :

  • Phonèmes de base constituée d’un ensemble illimité de phrase.
  • En dessous on a les morphèmes qui sont des unités minimales porteuses de signification.
  • Enfin on a les phrases et les syntagmes.

Monté par moi-même

Schéma 8 : Monté par moi-même

 156 BCE= Banque centrale européenne

157 Catellani A. et Al. (2011) « Entre sémiotique et SIC : témoignages de rencontres, croisements et hybridations », Communication et Organisation, n° 39, p 7.

158 LS= langue des signes

Un phonème est étudié en phonologie, tandis qu’un morphème est étudié en morphologie. Le phonème peut être un ensemble de mot en linguistique phonologique, tandis que le morphème peut être un mot porteur de signification en linguistique structural.

Ce schéma est monté et mis en perspective dans ce travail dans le but de relever que pour étudier la signification dans un discours on doit entrer en profondeur de ce dernier et ressortir les plus petites entités qui pourront être utile par la suite afin de relever le bien-fondé de cette dernier dans les SIC à travers une étude sémiotique.

C’est ainsi qu’Audrey Laurin dans son mémoire axé sur le phénomène de performativité par le biais de quelques auteurs phares de ce domaine tel que : Austin, Emin et Butler, pense qu’ :

Il est significatif que la performance fonctionne, produise un effet de réel, dans la mesure où elle ne peut pas être interprétée. [… ]

Pour qu’une performance fonctionne, il faut donc que l’interprétation ne soit plus possible, ou que la lecture, l’interprétation, paraisse n’être qu’une espèce de vision transparente, où ce qui apparaît et sa signification coïncident.159

Cette portion de texte justifie pourquoi il est impossible de jumeler un travail de signification et de performativité160 dans une production scientifique étant donné qu’on n’interprète pas la performativité.

« Butler explique que la performativité ne peut fonctionner qu’à la condition qu’elle ne puisse pas être interprétée »161 C’est pourquoi plus loin dans son analyse, il ressort les caractéristiques de la performativité selon Emin: « soit la citation, la répétition et l’univocité »162

 159 Butler J. (2009) Ces corps qui comptent. De la matérialité et des limites discursives du  sexe, Paris, éditions Amsterdam, p 16.

160 Les travaux sur les significations et la performativité ainsi que ceux sur le pouvoir font parties des dénivellements pouvant être abordés lorsqu’on traite les discours en sciences sociales.

161 Audrey L. p 26. Op.cit.

162 Idem p 24.

2-2-La référence des significations

Chaque signification a un signifiant et un signifié et par ricochet, chaque signification a forcément une référence. C’est ainsi que parlant de la théorisation mis en exergue par Frege sur les concepts de signification et référence, cet auteur parle d’une expression comme a = b.

Si elle est vraie, elle signifie qu’on peut prendre b à la place de a ; mais pourtant, a n’est pas b et leur différence est maintenue dans l’expression de leur identité. C’est pour cela qu’il s’exprime en ces mots :

La question est double : qu’est-ce que dire a = b ? Et sous quelles conditions peut-on le dire ?

C’est le problème du jugement synthétique, mais il est abordé en termes de sémiologie et non plus de criticisme.

La réponse à la première question est que l’on dit a = b lorsque a et b sont des expressions se rapportant au même objet. Le « philosophe stagirite » et le « précepteur d’Alexandre » sont deux expressions égales parce qu’elles ont même référence, visent un même objet [Aristote].

On voit ainsi que ce qui fonde la synthèse du jugement, régit la formation de la phrase, c’est l’ouverture du discours sur ce dont il parle. Nous pouvons remplacer une expression par une autre sans trahir la vérité lorsque l’une et l’autre ont en vue le même référent.163

Mansouri D. cherche à faire comprendre que chaque signification étudié ne peut avoir de sens qu’en fonction de son réfèrent c’est ainsi qu’il écrit : « à vouloir préciser les termes, il conviendrait de relier signification et commutation. »164

Il continu par dire que « Seulement, la langue charrie des indicateurs dont la signification ne peut aucunement être précisée à travers l’opération de commutation. Seule la référence donne sens aux indicateurs. »165

 162 Idem p 24.

163 Mansouri D. Op.cit.

164 Le dictionnaire l’internaute[En ligne] définit ce mot au sens linguistique comme étant le remplacement d’un terme par un autre appartenant à la même classe grammaticale ou lexicale.

Synonymes : remplacement, substitution. [Consulté le 8 juin 2021].

165 Mansouri D (2014). ‘‘Référence et signification : les limites de l’« analyse du discours’’ mise à jour en 2014 [En ligne] http://books.openedition.org/cjb/678 [Consulté le 8 juin 2021]

2-3-Justification de l’étude des significations en sic

Les SIC pour leur part s’intéresse à l’étude de la signification dans la mesure où elle pointe du doigt les signifiants et les signifiés.

C’est ainsi que Verhaegen Philippe pense que « Le signe tout d’abord sera vu comme tout ce qui sert à quelqu’un à se représenter un état du monde et à le communiquer à autrui paroles, images, sons, gestes, odeurs, couleurs… »166 Et pour faire les études sur la signification il est nécessaire de mobiliser la sémiotique et linguistique comme l’on l’a fait précédemment.

La clarté des propos de Verhaegen Philippe permet de comprendre que le domaine intéressant concernant l’étude du signe en SIC est la signification.167

L’article, de Fourrier Christelle permet de savoir que c’est au SIC que reviens le droit d’étudier ou de mesurer les conséquences de la représentation du modèle de gestion entre professionnel et public par le biais d’une étude qualitative. On peut donc comprendre pourquoi il dit que :

Dans le champ de la communication des organisations est actuellement posée la question de la prédominance du modèle marketing dans les pratiques communicationnelles des organisations.

Une logique de communication commerciale et gestionnaire semble irriguer de nombreuses structures organisationnelles.

Au-delà des techniques employées, quel(s) modèle(s) de structuration de l’action et de l’organisation est/sont incorporé(s) et implicitement convoqué(s) dans les discours des professionnels ?

A partir d’un rappel du contexte théorique, l’objet est ici de présenter les résultats d’une enquête qualitative menée auprès de professionnels de la communication.

Il s’agit de nourrir la réflexion sur la diffusion ou non de modèles de relations aux publics et sur l’hybridation ou non de modèles, dans la représentation des pratiques auxquelles ils donnent lieu.

Si le modèle-que l’on qualifiera de marketing – est devenu le modèle dominant, il importe aux SIC d’en mesurer les conséquences.168

  166 Op.cit. Verhaegen p 14

167 Saussure nous la présente comme l’acte qui unit un signifiant à un signifié, acte dont le produit est le signe. Toutefois le rapport signifiant-signifié, à lui seul, ne représente qu’une dimension du sens car, le signe vaut aussi par ses entours, par la place qu’il occupe dans le système. La signification n’épuise donc pas l’acte sémantique.

168  Fourrier C. et al. Op.cit.

Mesurer les conséquences d’un travail en SIC, c’est faire des études de significations. Ces éléments viennent conforter et justifier l’étude sémio-qualitative mis en avant dans ce mémoire.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université de Douala - Ecole Doctorale : Sciences sociales et Humaines - Département de Communication - Unité de formation : Sciences Humaines, Littérature et Communication
Auteur·trice·s 🎓:
MWET ATTI BONANE Bernard Moise

MWET ATTI BONANE Bernard Moise
Année de soutenance 📅: Laboratoire des Arts et Communication - Mémoire soutenu en vue de l’obtention du master II en communication des organisations - 2021/2027
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