L’Afrique centrale et la démocratie: le bilan de 50 ans

L’Afrique centrale et la démocratie le bilan de 50 ans

§3 L’Afrique centrale

L’Afrique centrale est une sous-région du continent Africain qui compte comme nous l’avons soulevé au deuxième chapitre, six pays cinquantenaires, notamment : la RDC, RCA, Le Tchad, Gabon, Congo, et le Cameroun. L’étude minutieuse du bilan de la démocratie dans cette sous-région nous conduits au résultat ci-après.

3. 1. Sur le plan Politique

L’Afrique centrale nous présente le pire de scénario de la mauvaise gouvernance en Afrique. La démocratie dans cette sous-région n’est qu’une farce « destiné à contenter la communauté internationale » cela peut se vérifier lorsque nous prenons pour unité de mesure les élections y organisée qui symbolise la participation du peuple à la gestion de la chose publique.

La vérification semble empirer davantage si l’on en juge par la gravité des crises liées à l’organisation de récents scrutins en RDC, au Congo Brazzaville, au Gabon.

A cela s’ajoute les fraudes électorales qui prennent diverses formes : fraudes portant sur la composition du Corps électoral, fraude portant sur l’organisation du bureau de vote, fraude portant sur la proclamation des résultats des urnes, fraude sur la candidature.

Au Congo Brazzaville par exemple, face à l’appel au boycott de l’opposition, les électeurs de la majorité présidentielle étaient acheminés par bus entier dans les différentes circonscriptions afin de s’assurer une « bonne participation et faire pencher la balance en leur faveur à l’élection présidentielle.

Résultat entre 10 et 20% de participation pour cette élection majeur du jamais vu ! La validation du scrutin n’était pas liée au niveau de la participation.

Denis SASSOU NGUESSOU dirige ce pays d’Afrique centrale avec 78% de suffrage exprimés par seulement 10% des électeurs. 407Voilà une fraude pure et simple de la composition du corps électoral.

407 Internet : http : // www. Nerrati. net/ Afrique …/ index. Php ?

Le cas Gabonais est l’illustration parfaite de la fraude sur la proclamation des résultats. En effet, la très indépendante et permanente « commission électorale a mis plus d’une dizaine de jours pour compléter 800000 bulletins « présumés ».

La présidente de la dite commission, ancienne maitresse de Bongo père avec qui elle a eu 2 enfants, a fini par déclarer le demi-frère de ses enfants vainqueur de l’élection présidentielle 2009. Conséquence, on assista à des nombreuses protestations pour dénoncer la fraude408 ».

La RCA ne se distingue pas du Gabon et du Congo en matière de la fraude électorale. Toute fois seules les élections organisées après le grand débat national qui avaient abouti à l’élection d’Ange Félix Patassé en 1993 et dont tout le monde était contraint à se plier au verdict des urnes, qui semble être démocratique409.

Mais ce pays va sombrer dans une crise de légitimité après les élections de 1999 jusqu’à l’année 2003, année où le président PATASSE fut renversé par le Général BOZIZE qui, lui aussi finira par organiser les élections présidentielles en 2005 afin d’acquérir une légitimité constitutionnelle.

Le résultat de ces dernières élections a suscité un mécontentement au camp de l’opposition qui a déclarés tout haut le fait de la fraude électorale. La mauvaise organisation des élections a conduit à l’instabilité politique dans ce pays . la RDC va connaitre aussi une situation similaire de la fraude électorale.

L’une des premières démarches effectuées par la RDC dans le but de dépasser l’héritage laissé par la guerre, les violations des droits humains et la faiblesse endémique du leadership politique a été la tenue de l’élection le 30 juillet 2006.

Laquelle élection va consacrer la victoire du candidat sortant Joseph KABILA avec 58,05% contre 41,95% de son adversaire Jean Pierre BEMBA, au deuxième tour. 410

Ces élections ont été suivies par un soulèvement populaire de contestation de la victoire de Joseph KABILA, plongeant ainsi la république dans une crise sans précédent qui perdure jusqu’à nos jours. Les élections sont donc de véritables mascarades savamment orchestrés.

En Afrique centrale, les pouvoirs ont essayés lors de l’organisation des élections, depuis l’indépendance, de limiter par toute sorte d’artifice l’accès à toutes les tendances aux medias audiovisuels. En fait de medias de service public, l’on a vu se créer et se développer une presse au service du pouvoir établi. « Les medias d’Etats » se métamorphosent en « medias

408 IDEM
409 LUKENGO, A. , cité par WABULEME, K. , op. cit. , pp. 62-63
410 MOULIN, L, S. , La RDC après les élections, in Afrique Renouveau, décembre 2006, P2

gouvernementaux ». Bien que ces pays aient dans leurs constitutions consacrés la liberté d’aller et venir, le pouvoir n’hésite pas à vous retirer votre passeport au pied de l’avion quand votre tête ne lui revient plus c. à. d. quand vous êtes de l’opposition.

La fausse légitimité des président de la sous-région d’Afrique centrale à renforcer la mauvaise gouvernance traduit par la mise en écart de l’intérêt général en faveur de l’intérêt privé de ces différents dirigeants qui ce sont succéder au commandement suprême de chacun des Etats de la sous-région.

Trafic d’influence, commerces illicites, malversations financières, paradis fiscaux, corruption etc. Malgré les discours réformateurs sans contenus que nous chantent les responsables politiques « en Afrique centrale » le virus de la mafia s’est bel et bien installé au sommet de ces « Etats » ; érige de surcroit en méthode de gouvernance politique.

Le système économique et financier instauré par les politiques au pouvoir s’accommode fort bien avec des comportements « mafieux » observés. Une « corruption scientifique »est entretenue au sommet de l’Etat.

Détenir en RDC un parc auto de moins de 5 voitures lorsqu’on est au pouvoir de luxe est une infamie, une fortune honteusement acquise est presque devenu une nécessité, une distinction de réussite. Les cousins et cousines du chef de l’Etat ou du chef d’un quelconque service de l’Etat, s’enrichissent illicitement, ils sont dans la mafia, et les premiers à refuser de payer l’impôt et les taxes.

Ils sont cités dans des hautes corruptions. Quand bien même on sait que cette corruption diminue gravement la capacité pour ce pays a pouvoir s’attaquer à l’éradication de la famine et de la malnutrition dont les conséquences négatives sont inestimable.

Le propre de la RDC reste valable pour les autres pays de la région. On ne peut assister qu’à une dégradation grandissante de la situation socio-économique des pays de la dite sous-région.

3. 2. Sur le plan socio-économique

Le premier constat que l’on observe à l’instar de la RDC et du Congo Brazzaville est que, malgré les avantages immenses en ressource naturelle, l’Afrique centrale reste, sous l’ombre des discours hypocrites des dirigeants qui se sont succédé dans chacun des Etats de cette sous-région d’Afrique.

Ces dirigeants ont manifestés une seule volonté avant et après l’ouverture démocratique, se maintenir au pouvoir contre vent et marée dans une « ambiance très souvent teintée de coups d’Etat, de guerres civiles, de népotismes, de corruption, de concussion, de gabegie financière et autres maux qui contribue au sous-développement de ces pays411». Il en résulte une dégradation profonde des conditions socio-économiques dans cette sous-région.

Jean Claude BERY éclaire davantage le bilan de la démocratie sur le plan socio-économique pour le Congo Brazzaville en affirmant ce qui suit : « on peut noter sans risque de se tromper que les défis socio-économique soulevés par une populations galopantes et non maitrisé augmentent avec acuité et ne cessent de se complexifier chaque jour, plus de 2/3 de la population urbaine vivant dans un habitat précaire et insalubre dépourvus de tout ,sans services essentiels…les populations sont exposées a des grandes inondations récurrentes.

Au chapitre sanitaire, la situation n’est guère reluisante : la pandémie du SIDA, le paludisme et la tuberculose ne cessent de progresser dont les enfants et les femmes sont plus vulnérables, la poliomyélite, le choléra, la méningite, la tuberculose, la fièvre typhoïde, les AVC…412 »

Ceci est valable pour tous les pays cinquantenaires de l’Afrique centrale sans exception aucune. La détérioration de la situation socio-économique dans ces pays d’Afrique centrale a entrainé une fuite de cerveau. De centaines des jeunes originaires du Cameroun, de la RDC, du Congo… erraient au Maroc en 2005, en quête d’Europe.

Ils ont fini par escalader les murs de barbelés des enclaves espagnoles de Ceita et Melilla. Leur audace a été réprimée dans le sang. Les chiffres officiels font état de 14 morts et de plusieurs centaines de blessés. Les arrestations et les expulsions ont immédiatement suivit. 413

411 BERI, J. C, IDEM
412 KIZERBO, J. , la France et le cinquantenaire : 50 ans d’ingérence et de reprise, Dakar, L. P, 2010, PP. 11-12
413 KIZERBO, J. , op. cit. ,p. 15

Ce phénomène explique très bien degré de la pauvreté de plus en plus croissante, le chômage, la violence sanguinaire, les maladies, de tout genre que fouillent les jeunes Africains pour trouver ou réaliser l’eldorado en Europe, connu communément en RDC sous le nom de « POTO ».

Emanuel WANGIBE est très catégorique et très explicite à ce sujet quand il affirme que beaucoup des têtes pensantes Africaines pourraient néanmoins résister a ces invitations d’immigrations si les gouvernements africaines étaient prêt à faire, ne serait-ce-que le strict minimum, pour offrir des conditions de travail correct à leurs ressortissants.

L’Afrique centrale et la démocratie le bilan de 50 ans

L’indigence des conditions de travail en Afrique, le manque de ressources pour financer la recherche, le montée d’une culture de favoritisme, le bas salaire…. sont à la base de la fuite de tête414.

La dégradation de condition socio-économique en Afrique est lié aussi au fait que les Etats de cette région ne sont pas départie de la tutelle coloniale car leurs économies sont restées de rente et extravertie. Exportateurs des matières premières, ces pays sont tributaires des cours de ces produits dont les prix sont fixés par les acheteurs.

A l’inverse, ceux-ci subventionnent leurs produits rendant ainsi les prix des produits africains non concurrentiel. « Sans compter les pays dont les économies dépendant d’un ou deux produit : la RD Congo avec le diamant, le cuivre, et les bois ; le Congo Brazzaville : le pétrole et le bois etc.

Malheureusement quand les prix de ces produits flambent, ces pays n’en profitent pas pour diversifier leurs sources de recettes comme les industries de transformation des produits locaux415 ».

414 Bayo Bangi, H. , « Afrique : cinquantenaire des indépendances de 17 pays africains », internet:// www. Afrique choc. Ch/ spip. Php ?
415 Internet : http:// hdr. Undp. Org/fr/ statistique Novembre/ décembre 2002, PP. 28-29

Après 50ans d’indépendance les Etats d’Afrique centrale ont du mal à décoller et à se concentrer sur une stratégie de sortie du sous-développement ou de pauvreté presque chronique.

C’est dans ce sens que le rapport du PNUD 2010 fait état de la situation de ces pays en les classant pour la plupart dans le bas classement annuel, notamment la RDC, le Tchad, le Congo, la RCA, seule le Gabon qui se distingue en étant classé dans le rang des pays à IDH moyen.

Cependant, un point positif est remarqué, la majorité des pays de cette sous-région d’Afrique ont réalisés « des réussites individuelles dans le domaine de la santé, de l’éducation et le revenus, mais elles ces indices ne sont pas en mesure de garantir le progrès du développement humain, si les conditions sociales réduisent les possibilités des réalisations des individus et les perceptions relatives au progrès sont divergentes ».

Il sied de souligner pour ce faire que beaucoup d’effort reste encore à fournir dans les divers domaines de la vie pour que les Etats de l’Afrique centrale affichent des bons résultats pouvant les amenés à un autre rang dans le classement du PNUD.

Grosso modo, notre étude sur le bilan de la démocratie en Afrique post coloniale est marquée par une situation catastrophique au niveau politique refus d’alternance démocratique et politique, mauvaise gouvernance traduit par la corruption, le clientélisme, le tribalisme, etc. et au niveau socioéconomique dégradation des infrastructures économiques, pauvreté, chômage, etc. .

Ainsi le bilan de la démocratie en Afrique reste trop mitigé et totalement négatif, car les efforts sont très maigres et divergent selon les états, pour équilibré le bilan.

Assez de démagogie, assez de faux débats ; la démocratie en Afrique a été mal comprise par les dirigeants et les peuples africain. Nous croyons, modestement, avoir dit ce qu’est devenue l’Afrique, 50 ans après les indépendances, cependant pour que les autres disent dans les 50 ans avenir que l’Afrique vit et que la démocratie a produit des effets, nous établissons une prescription médicamenteuse a deux dimensions sous formes des perspectives solutionnelles.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Les États postcoloniaux et la problématique de la démocratie en Afrique
Université 🏫: Université de Lubumbashi - Faculté des Sciences Sociales
Auteur·trice·s 🎓:
Douceur Kadony

Douceur Kadony
Année de soutenance 📅: Politiques et Administratives. R. I. , juillet2013
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