La notion et les types de communication scientifique

La notion et les types de communication scientifique

Partie I : Cadre théorique et méthodologique

Chapitre I : Cadre théorique

I. Objectifs

Général :

Nous proposer une approche pour ouvrir l’accès à ce volume de savoir et montrer par la même occasion que nous sommes aujourd’hui capables de créer nos propres archives ouvertes ou dépôts institutionnels, grâce aux technologies.

Spécifiques :

– Créer un modèle réplicable de dispositif de diffusion de l’IST produite à l’intérieur de nos structures d’enseignements supérieurs, au sein même de ces structures afin de

– Rendre possible la création d’un catalogue général des universités privées.

– Et proposer également une voie pour la valorisation de ces mêmes IST. Notre idée est de

– Proposer un modèle d’archives ouverte qui ne part pas forcément de la numérisation des documents pour s’alimenter, même si elle peut le faire, il s’agira plutôt d’intervenir depuis le processus de production pour avoir des documents natifs numériques.

II. Problématique

Dans le milieu universitaire, un savoir n’est valide, fondamentalement, que par les savoirs antérieurs sur lesquels il se base…

La somme des savoirs de toute la production scientifique dans le milieu des études supérieures au Sénégal depuis les indépendances, doit être colossale.

Suivant le principe mentionné antérieurement, il faudrait que cette somme d’informations soit préalablement disponible et accessible pour être source de production de connaissances nouvelles; et dans notre cas il faudrait qu’elle le soit pour être valorisé.

Ce que l’on constate nonobstant dans les productions universitaires (thèses, mémoires, articles, dossiers…) est la rareté (si ce n’est l’absence) des productions de chercheurs sénégalais dans les bibliographies, ce qui impacte grandement la notoriété et la visibilité.

La notion et les types de communication scientifique

Outre cela, nous remarquons que le premier réflexe des étudiants en recherche de ressources académiques est internet, bien que la plupart n’aient pas une formation adéquate à cela.

Mais c’est en même temps compréhensible quand même les mémoires et thèses de nos propres professeurs ne sont pas (au minimum) accessibles… Sur quoi devrions-nous nous baser ?

Les précédents propos nous indiquent évidemment un sérieux problème d’accès à cette information; d’accès aux productions précédentes, parce que même en ligne il faut le reconnaître, le savoir scientifique de l’Afrique de l’Ouest en général et du Sénégal en particulier (mieux que beaucoup d’autres pays cependant) est sous représenté.

Notre travail traite précisément de la difficulté d’accès à la production scientifique des universités privées sénégalaises, de la visibilité de celle-ci, et d’un manque de valorisation de cette dernière.

Toujours en accord avec ce qui précède, nous avons été amenés à formuler des hypothèses expliquant ce fait.

III. Hypothèses

Nous partons de l’intuition qu’il y a une méconnaissance de la CST au Sénégal, dans les universités privées.

Nous soupçonnons qu’il en résulterait une invisibilité scientifique des enseignants qui y enseignent et une absence de formation et de professionnels.

IV. Revue de littérature

« Toute information doit s’appuyer sur d’autres informations pour être utilisable » – et valable, nous ajoutons — c’est le cinquième principe de l’information énoncé par Henry SAMIER et Victor SANDOVAL (2001).

Ce principe présuppose une disponibilité des « autres informations ».

Mais justement il s’avère difficile d’accéder aux produits des recherches, ouvrages universitaires ; de la littérature grise en somme.

De cela, découle conséquemment, une non-valorisation de tout ce savoir impalpable produit.

Notre sujet a été traité par plusieurs auteurs et chercheurs qui l’ont abordé avec différentes approches.

Nous nous sommes basés sur plusieurs de ces auteurs pour établir notre revue de littérature dans l’optique de préciser le courant autour duquel nous allons travailler.

Mme Diéyi DIOUF actuellement enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a, avec son article « Archivage et diffusion électronique des thèses et mémoires à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar » en 2009, traité précisément l’importance de mettre en place un système qui stocke proprement et ensuite diffusé le tout via les TIC.

Elle a notamment souligné, bien que ce ne soit pas le but de l’article, que cela est « Un pas vers le désenclavement scientifique de l’Afrique ».

Mais foncièrement, DIOUF « rapporte l’expérience conduite à la bibliothèque centrale de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (BUCAD) au Sénégal. »

Elle décrit de manière détaillée le processus ainsi que les intervenants dans ce circuit.

Elle a été assez exhaustive sur la logistique mobilisée par la BUCAD, ainsi que les ressources humaines qui sont énormes (vis-à-vis de nos objectifs).

« L’objectif majeur recherché à travers la mise en place du « Service de numérisation des publications académiques » était, en assurant le traitement électronique des documents, de conserver de manière pérenne et de diffuser en texte intégral les thèses et travaux de recherche déposés à la bibliothèque centrale de l’université.

Le projet de numérisation visait, à travers la mise en ligne sur Internet des documents universitaires, à la fois un accès plus large et plus rapide aux contenus scientifiques, une meilleure valorisation des résultats de la recherche et la promotion d’une littérature grise le plus souvent peu connue et peu exploitée par les enseignants-chercheurs et les étudiants tant sur le plan national qu’international. »

https://wikimemoires.net/contact/publier-son-memoire/

Ces objectifs ne diffèrent pas vraiment des nôtres si ce n’est par le cadre.

Ceci dit, les difficultés rencontrées dans la mise en place de ce projet devraient particulièrement nous inspirer de meilleures solutions pour notre travail.

Le fait que l’outil utilisé (Cyberdocs), bien que collaboratif dans sa conception, ne soit pas un outil développé ‘’par nous – pour nous’’, dans notre contexte, épousant la réalité, explique la première difficulté que révèle d’emblée l’auteur dans la partie « Les difficultés rencontrées » de son article.

En d’autres mots, « le programme » a dès le « démarrage » fait face à des « problèmes techniques » : ce qui explique le fait que « C’est seulement le 23 mars 2004 que la première thèse a été stylée, convertie et mise en ligne », soit un an après.

DIOUF n’a pas manqué d’évoquer d’autres difficultés, matérielles principalement, comme les coupures de courant intempestives « provoquant l’arrêt du serveur et la disparition des données ».

Allant, sur les grandes lignes, dans le même sens que Diéyi DIOUF, Sébastien SOUBIRAN soulève d’entrée dans son article « Patrimoine des universités et médiations scientifiques » (2007), la « préoccupation patrimoniale commune aux universités en Europe ».

Le patrimoine dont parle Sébastien est un « patrimoine scientifique » d’abord et « culturel » ensuite.

Comme chez DIOUF, l’article de Sébastien s’entend comme un rapport, à la différence qu’il fait état même de la densité du patrimoine en question.

Il a compris qu’avoir ce patrimoine, juste pour l’avoir, ne sert à rien ; ce qui nous fait ressortir, pour résumer son texte, ces trois mots : « Sauvegarder, inventorier, exposer ».

Il entend par « exposer », une ouverture pour permettre l’« enseignement, recherche et médiation », et ne manque pas d’évoquer le poids de la coopération et par conséquent l’importance de la coopération pour les archives scientifiques en Europe (CASE).

Pour conclure, Sébastien décline clairement les objectifs visés par une telle entreprise : « Construire une politique pérenne de préservation du patrimoine scientifique de l’université ».

Nous pouvons noter que Sébastien ne parle pas de valorisation de ce patrimoine… Peut-être lui semble-t-il inutile ?

Pour changer de registre, nous avons trouvé que l’article de l’enseignant-chercheur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Ecole de Bibliothécaires Archivistes et Documentalistes (EBAD) Djibril DIAKHATE, traitant plutôt de la visibilité, est bien à propos.

En effet DIAKHATE souligne la négligence de la recherche ce qui nous fait répondre « non » à la question qu’il rapporte de Jacob et Pariat (2002) : « savons-nous ce que nous savons ? ».

En fait l’auteur montre que la visibilité est « un enjeu scientifique et compétitif ».

Il a fait un travail de mesure sur la « présence scientifique numérique de l’UCAD » dont la méthode nous est intéressante grâce à son applicabilité sur les professeurs et enseignants des écoles supérieures privées.

Enfin, dans sa conclusion DIAKHATE déplore l’inefficacité d’un dépôt institutionnel efficace qui, nous le sous-entendons, est une voie indispensable « pour une meilleure visibilité ».

Sa dernière phrase est celle qui rejoint le plus notre vision : « En attendant, il est d’une nécessité scientifique pour les universités, et d’une priorité économique pour nos États en voie de développement, de réfléchir et de créer les conditions d’accès et d’exploitation des résultats de recherche […] »

Dans son cours à l’Ecole Doctorale Des Sciences de la Mer, en octobre 2009, Mélusine GAILLARD après avoir défini la notion de communication scientifique, s’est intéressée à l’évolution des outils de celle-ci, à son histoire ; et surtout aux différents types de communication scientifique.

C’est ce dernier point qui retient notre attention.

En effet Mélusine Gaillard a, un peu trop, simplement scindé en deux les types de communication scientifique, notamment la vulgarisation scientifique et la valorisation scientifique (ces deux notions sont définies plus bas).

Pourtant RAICHVARG & JACQUES (1991) à la page 17 de l’ouvrage Savants et ignorants : une histoire de la vulgarisation des sciences dans le développement de la partie IV.

Le partage des pouvoirs de la science : science utile parle de la valorisation comme une forme de vulgarisation, une manière de vulgariser.

Ces auteurs ont trouvé plus éloquent qu’eux Radau quand il définit, théorise la valorisation dans La Revue des Deux Mondes ; il dit : « Les livres de science populaire font comprendre au public que la science ne consiste pas seulement en expériences de démonstration, en nomenclatures, en formules et théorèmes.

Ils montrent que savoir est pouvoir, qu’à chaque pas, pour ainsi dire, se présente l’occasion d’appliquer utilement et au profit de notre bien-être une vérité quelconque depuis longtemps acquise par la science. ».

D’ailleurs, REBOUL-TOURE, GRINSHPUN ET NYEE-DOGGEN (2012) sont dans cette optique dans leur travail intitulé De la vulgarisation scientifique à la médiation scientifique : Des changements entre discours, langue et société ; travail axé essentiellement sur la terminologie, surtout celle-ci (terminologie) à travers les époques.

ALLEMAND (2016) dans son article Vulgariser pour valoriser les sciences humaines et sociales montre qu’il n’est pas de l’avis de GAILLARD, en une simple interrogation : « D’abord, pourquoi parler de vulgarisation dans un dossier consacré à la valorisation de la recherche ? » mais il précise plus tard que La vulgarisation est aussi une étape préalable, quasi indispensable, à toute valorisation.

Nous pouvons cependant comprendre la posture de GAILLARD au regard du public visé par son cours et surtout de ce qu’elle voulait montrer, à savoir les acteurs et/ou intervenants ne sont pas tout à fait les mêmes quand il s’agit de l’un ou de l’autre.

La vulgarisation est unidirectionnelle la communication, non, pour paraphraser WOLTON (2011) ; et c’est le plus qu’a la valorisation.

Nous ne saurions faire cette revue de littérature et manquer d’évoquer MORIN, (1979) et TRAORE (1986) qui respectivement dans une thèse et dans un mémoire, ont traité la problématique même de ces IST.

Nous pourrions même dire que le mémoire de TRAORE est une suite de la thèse de MORIN.

En Effet MORIN a élaboré une méthodologie pour mettre en place une politique d’information scientifique et technique en basant son cas sur le Sénégal.

Comme un appel, le mémoire de TRAORE traite de l’aspect opérationnel de la chose ; déjà à partir de la deuxième partie de son travail, elle traite précisément de la « création et mise en place » d’un « Centre National de Documentation scientifique et technique » (sachant bien que le centre existait déjà comme l’indique son sujet lui-même) ; du moins de sa composition interne et de son fonctionnement idéal.

Chaque auteur a apporté sa pierre à l’édifice. Nous allons cependant pour notre part, adopter le même courant que Diéyi DIOUF susmentionnée.

Celui (le courant) dans lequel elle s’inscrit avec sa thèse intitulée Quelle méthodologie pour l’archivage et la diffusion électronique de la documentation scientifique et technique dans le contexte d’une université africaine : le cas de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) (2009).

L’auteure y a développé une démarche pour la création d’une archive ouverte faisant profondément le point sur une panoplie de logiciels de gestion des archives ouvertes et d’« outils de gestion de l’information scientifique et technique ».

Elle précise à la page 131 dans la Mise en œuvre :

« Le projet de numérisation vise, à travers la mise en ligne sur Internet des documents académiques, à la fois en accès plus large et plus rapide aux contenus scientifiques, permettant ainsi une meilleure valorisation des résultats de la recherche et la promotion d’une littérature grise le plus souvent peu connue, mal exploitée tant sur le plan national qu’international. »

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top