DEUXIEME CHAPITRE : CONTEXTE SOCIAL DE L’ÉTUDE
Dans ce chapitre intitulé contexte social de l’étude, nous allons présenter la ville de Kisangani où se trouve le monument du rond point du Canon, ensuite nous donnerons les rôles de monuments dans les places publiques.
Section I : PRÉSENTATION DE LA VILLE DE KISANGANI
Considérer les élections présidentielles et législatives dans la ville de Kisangani comme une chose abstraite, comme une quelconque consultation en l’air, sans avoir une connaissance suffisante du milieu dans lequel elles ont été organisées, serait s’exposer à ne pas comprendre les particularités et à formuler des critiques admissibles seulement par les profanes du milieu.
L’un des plus grands mérites de MONTESQUIEU aura été de mettre l’accent le premier sur les influences multiples qui déterminent les lois afin de les rendre convenables au peuple pour lequel elles sont faites et sur les inconvénients qu’il y a eu ne pas tenir compte des rapports qu’elles ont avec le monde ambiant. Ces rapports, il en donne la nomenclature dans l’esprit des lois. Les lois doivent être relatives à l’histoire du milieu, à sa physique, au climat, à la qualité du terrain, à sa situation géographique, à sa grandeur, au genre de vie des peuples, à ses croyances, à leurs richesses, à leur nombre, à leur commerce, à leurs mœurs, etc. Enfin, elles ont des rapports entre elles, elles en ont aussi avec leur origine, avec l’objectif du législateur, avec l’ordre des choses sur lesquelles elles sont établies. C’est dans toutes ces vues qu’il faut considérer.
De ce fait, pour rendre intelligible et compréhensible au lecteur le sens du choix proposé sur la ville de Kisangani, il est plus que nécessaire de présenter la situation générale du milieu d’étude.
I.1. Bref aperçu historique
Fondée le 1er décembre 1885, par l’explorateur Anglais STANLEY, la ville de Kisangani tire son origine du poste des colonisateurs habité par les pécheurs GENIA venus du Nord-est et ce, à l’issue d’un accord signé entre le BAKUMU et les arabisées en janvier 1877.
La colonisation actuelle de la ville de Kisangani est partie de StanleyFalls et des cataractes qui présentent un rétrécissement du fleuve Congo.
Avant 1876, la station s’appelait SINGMITIM. Devenus alors seuls maîtres du milieu après leur accord avec les Arabisés, les belges amorcèrent les travaux de développement spatial de la ville au nom de l’Etat Indépendant du Congo. Le territoire de Stanley ville en 1939. Et le territoire du Stanley englobait trois compositions :
– La circonscription arabisée ;
– La circonscription de Wagenia ;
– La circonscription de Lubuya-Bera.
Par arrêté ministériel du 26 mars 1957, ces circonscriptions acquièrent le statut de ville avec la dénomination « commune ». C’est par la décision du gouverneur général notamment l’ordonnance loi n°27/393 du 6 septembre 1958 de la colonne que le centre administratif Stanley obtiendra le statut de ville et de ce fait, sera baptisé Stanley ville.
Plus tard, grâce à l’ordonnance présidentielle n°67/228 du 3 mars 1967, l’appellation Stanley ville sera laissée de côté pour être remplacée par celle de Kisangani en 1971, elle changera l’appellation « commune » à celle de « zone ». Ainsi la ville de Kisangani est née à partir de la Zone MAKISO et les autres sont venues après.
I.2. Localisation
La ville de Kisangani est bornée par les territoires du District de la Tshopo : au Nord le territoire de Banalia, à l’Est le territoire de Bafwasende, au Sud le territoire d’Ubundu, à l’Ouest les territoires d’Opala et d’Isangi.
La ville de Kisangani s’étend sur une superficie de 1.914 Km², elle est située en plaine forêt équatoriale à 0°30, au Nord et 25°20, Est à 80 Km de l’Equateur. Son climat est chaud et humide de type équatorial. Son altitude moyenne est plus ou moins 365 Km et 410 Km au niveau de la mer et du fleuve Congo. Avec une température mensuelle moyenne de 25°C, il y est noté quelques fois des températures voisines à 35°C. Il pleut toute l’année et les précipitations annuelles moyennes sont de l’ordre de 1.700m/amp.
Elle est construite à cheval sur le fleuve Congo du Sud à l’Ouest et constitue le terminus de la voie navigable de 1934 Km qui la relie à Kinshasa la capitale.
I.3. Situation démographique
La ville de Kisangani est composée d’une population hétérogène comprenant d’une part les immigrés venus d’autres provinces du pays et celles des populations de différentes tribus de la province Orientale. Ainsi, à ce sujet, André BOLS, considère la ville comme étant un centre, plus ou moins fermé sur lui-même, habité en permanence. La concentration de la population y est plus ou moins forte.
D’après Léon de SAINT MOULIN, « l’examen de la provenance des habitants de Kisangani souligne bien cette importance nationale de Kisangani. Si la majorité des habitants de Kisangani y sont nés ou sont originaires de la sous région de la Tshopo, la zone de recrutement de la population est cependant très large. Toutes les régions du pays y sont représentées par les groupes suffisamment nombreux ».
Par sa diversité, la population de Kisangani s’est recrutée dans l’hinterland ; elle est diversifiée sur le plan culturel et très large. De ce fait, aucune ethnie n’a été dominante à Kisangani. Les ENYA et les KUMU sont des premiers habitants de la ville de Kisangani.
A côté de ce qui vient d’être dit, faudrait-il ajouter que la ville de Kisangani n’héberge pas uniquement les nationaux, mais également les étrangers. On y trouve les populations de plusieurs nationalités : belge, Malienne, Sénégalaise, Libanaise, Chinoise, Ghanéenne, etc. Surtout avec la présence de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC).
En 2004, la population de la ville de Kisangani s’élève à 677.614 habitants.
I.4. Statut juridique
Par ordonnance n°12/357 du 6 septembre 1958 et la décision du gouverneur général du 15 juillet 1959, le statut de ville a été accordé à l’agglomération Kisangani qui est à la fois chef-lieu de la province Orientale et conserve son statut de ville. La structure administrative de la ville de Kisangani est identique à celle de toute autre ville de la République.
En tant qu’entité publique décentralisée, conformément aux dispositions du décret-loi n°081, portant organisation territoriale et administrative de la République Démocratique du Congo du 2 juillet 1998, Kisangani est une ville dotée d’une personnalité juridique.
Elle comprend six communes subdivisées en quartiers ainsi que la Collectivité Secteur Lubuya-Bera.
I.5. Organisation structurelle
La ville de Kisangani est organisée de manière hiérarchique avec une structure administrative comprenant plusieurs niveaux. Voici un aperçu de son organisation structurelle
Niveau national
Kisangani est située en République démocratique du Congo (RDC) et est la troisième plus grande ville du pays. Elle est donc soumise à l’administration nationale congolaise.
Niveau provincial
Kisangani est la capitale de la province de la Tshopo. Elle est donc soumise à l’administration provinciale de la Tshopo, qui est responsable de la gestion des affaires provinciales.
Niveau communal
Kisangani est divisée en plusieurs communes, chacune ayant son propre conseil communal et son maire. Les communes de Kisangani comprennent notamment Makiso, Tshopo, Mangobo, Lubunga, etc.
Niveau local
Chaque commune est ensuite divisée en quartiers ou en secteurs, qui sont gérés par des chefs de quartier ou des chefs de secteur. Ces responsables locaux sont chargés de la gestion quotidienne des affaires au niveau local, tels que l’entretien des infrastructures, la sécurité, la collecte des déchets, etc.
En résumé, la structure administrative de la ville de Kisangani comprend l’administration nationale congolaise, l’administration provinciale de la Tshopo, les conseils communaux et les chefs de quartier ou de secteur au niveau local. Cette organisation permet une gestion efficace des affaires publiques et des services au sein de la ville.
I.6. Fonctionnement
Comme nous l’avons déjà dit Kisangani est une ville située dans la province de Tshopo en République démocratique du Congo. Son fonctionnement repose sur plusieurs aspects Clés.
Administration
La ville de Kisangani est administrée par un maire et un conseil municipal. Ils sont responsables de la gestion des affaires municipales, de la planification urbaine, de l’application des règlements et de la fourniture de services publics.
Infrastructures
Kisangani dispose d’infrastructures essentielles telles que des routes, des ponts, des réseaux d’eau potable, d’électricité et d’assainissement. Cependant, certaines de ces infrastructures peuvent nécessiter des améliorations pour répondre aux besoins croissants de la population.
Éducation
La ville compte plusieurs établissements d’enseignement, allant des écoles primaires aux universités. L’éducation est un aspect important du fonctionnement de la ville 4. Santé : Kisangani dispose d’hôpitaux, de centres de santé et de cliniques pour fournir des services de santé à la population. Cependant, l’accès aux soins de santé peut être limité dans certaines régions de la ville, et des efforts sont en cours pour améliorer les infrastructures et les services de santé.
Économie
Kisangani est un centre économique important de la région, avec des activités commerciales, industrielles et agricoles. Le commerce, l’exploitation forestière, l’agriculture et l’exploitation minière sont quelques-uns des secteurs clés de l’économie de la ville.
Transports
La ville est desservie par des routes, des voies navigables et un aéroport. Les transports en commun, tels que les bus et les taxis, sont utilisés pour se déplacer à l’intérieur de la ville. Cependant, le réseau de transport peut être confronté à des défis tels que des routes en mauvais état et des embouteillages fréquents. Des projets d’amélioration des infrastructures de transport sont en cours pour remédier à ces problèmes.
Culture et tourisme
Kisangani est riche en culture et en patrimoine. La ville abrite des musées, des sites historiques et des festivals culturels qui mettent en valeur la diversité culturelle de la région. Les touristes peuvent également profiter de la beauté naturelle de Kisangani, avec ses rivières, ses forêts et ses parcs.
Environnement
Kisangani accorde une grande importance à la préservation de son environnement naturel. La ville est entourée de forêts tropicales luxuriantes et abrite une biodiversité unique. Des initiatives de conservation sont en place pour protéger les écosystèmes locaux et sensibiliser les résidents à l’importance de la durabilité environnementale.
Développement économique
Kisangani est un centre économique en pleine croissance, avec des secteurs clés tels que l’agriculture, l’exploitation forestière, l’industrie minière et le commerce. Des efforts sont déployés pour promouvoir l’investissement et stimuler le développement économique, créant ainsi des opportunités d’emploi et de croissance pour les résidents.
La santé
La ville dispose des infrastructures médicales de base y compris des hôpitaux et des centres de santé pour assurer la santé de population.
I.7. Situation linguistique
La ville de Kisangani est habitée par plusieurs groupes ethniques. C’est ce qui explique son hétérogénéité et son multilinguisme affirme MUKONKOLE.
Le même auteur précise que « parmi les langues parlées dans la ville de Kisangani, on peut citer outre le français, li kiswahili, le lingala et les langues ethniques ou vernaculaires ».
