Douala, ville du monde : cosmopolitisme, chance ou menace ?

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🏫 Mémoire de Master II en sciences de l’information et de la communication, spécialité communication des organisations - 2015
📅 Université de Douala
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Une ville multi – culturelle et cosmopolite : un danger ?

La ville de Douala de par sa nature en tant que site et sa situation géostratégique, influençant son environnement, de par sa capabilité en général, se voit accueillir à la fois une foultitude de nationaux et d’étrangers. Ce phénomène transparaît comme une sorte de rencontre des mondes. Monde rural et monde urbain, monde urbain et monde urbain, monde national et mondes internationaux. On est là dans un croisement de mondes multiples qui se fait pratiquement de manière horizontale.

Car même si Douala sur le plan global n’a pas encore des fonctions de commandement et de services les plus importantes lui permettant d’exercer une influence sur l’ensemble de la planète de par ses multiples connexions et les flux qu’elles attirent ou diffusent, il n’en demeure pas moins vrai que la ville de Douala reste l’une des villes les plus connues de l’Afrique subsaharienne.

La ville de Douala fait montre d’une grande diversité. Le Cameroun à lui seul est constitué d’environ 250 ethniques, auxquelles nous devons ajouter selon les données de l’INS contenues dans le Tableau n°1, les arrivées dans les établissements d’hébergement par nationalité et statut de résidence dans la région du Littoral au cours de l’année 2016.

A partir de ces données, l’on constate que la ville de Douala est l’une des destinations d’Afrique subsaharienne qui attire une kyrielle de nationalités étrangères, à la fois africaines et des autres continents. Alors Douala est une ville-monde, ville globale110, une ville mondiale.

110 Terme popularisé par J. FRIEDMAN en 1986 pour décrire des villes concentrant des activités de commandement, qu’elles soient politiques ou économiques. En 1991, avec l’accélération du processus de mondialisation où les métropoles mondiales ont désormais un rôle moteur, la sociologue S. SASSEN évoque des villes globales. Il s’agit de sites de localisation stratégiques pour les services avancés et les moyens de télécommunication nécessaires à la mise en place, la coordination et au contrôle d’une économie monde. Ainsi ces villes globales sont des lieux spécialisés dans le contrôle de l’espace économique mondial, rassemblant les milieux de la finance, de l’assurance, des services aux entreprises et les sièges sociaux de grands groupes industriels

La ville de Douala aujourd’hui, bien qu’étant la terre du peuple Douala, abrite des communautés ethniques nationales et des communautés de nationalités étrangères.

Cependant certaines opinons perçoivent mal le cosmopolitisme, l’accuse d’aliéner la culture spatio-temporelle du peuple de la ville, arguant que le choc culturel tendrait, à long terme, à faire disparaître la culture authentique de Douala. Ulrich BECK, auteur de la Société du risque et de pouvoir et contre-pouvoir à l’heure de la mondialisation s’attaque au concept de cosmopolitisme. Cette notion qui, selon lui est de l’antiquité, et qui a été ravivée par les Lumières, mérite d’être repenser en contexte global. Le cosmopolitisme philosophique connu sous la fratrie du citoyen monde que l’on peut observer chez René Descartes, Emmanuel Kant et même dans la poésie d’Engelbert MVENG in Balafon ; montre ses limites dans la posture réaliste et sociologique de Ulrich BECK. Car pour lui, le cosmopolitisme n’est pas un choix, un projet, il est une réalité. Pour lui, « l’optique nationale, la grammaire nationale sont désormais fausses : elles sont aveugles au fait que ; l’action politique, économique et culturelle, avec son cortège de conséquences (connues et non connues), ignore les frontières »111. Alors pour cet auteur, le cosmopolitisme naît d’une réelle conscience d’interdépendance planétaire qui s’impose à nous et que nous devons accepter et adapter aux spécificités de notre milieu. Il milite donc en faveur de la promotion d’une culture de la créolité, d’une identité culturelle créolisée et de la déconstruction d’une identité territoriale pure à la lumière de Tristan MATTELART112. Tristan MATTELART inspiré par Stuart HALL va se questionner en ces termes :

L’interdépendance de « l’économie globale » ne fragilise-t-elle pas « l’Etat- nation et les identités nationales qui lui sont associées ?

Les croissants flux d’immigration ne défient-ils pas le bon ordre de représentations identitaires nationales ethniquement homogènes ?

L’avènement d’une « nouvelle forme de culture de masse globale » ne fait-il pas éclater les carcans de la culture dite nationale ?

Et y répondre comme suit :

il est dorénavant nécessaire, de penser les identités culturelles comme

« n’étant pas définies une fois pour toutes, (…) comme étant toujours en formation, en construction », comme se redéfinissant en permanence sous la pression, en particulier, d’apports culturels extérieurs

111 consulté le 11 mars 2019 à 14h45

112 MATTELART Tristan, (2008) « les théories de la mondialisation culturelle : des théories de la diversité », Revue Hermès 2008/2 (n°51) Pages 17 à 22

Les acteurs du tourisme pensent, à cet effet tout en considérant la ville de Douala comme une ville-monde, que la gouvernance du territoire touristique doualais devrait penser des projets, programmes et politiques touristiques qui brilleraient par leur capacité à vendre ce village doualais de diversités culturelles qui est au fondement même de sa vitalité actuelle.

DOUALA ET SON HINTERLAND : UNE SYNERGIE INDISPENSABLE ?

Les acteurs étatiques comme non étatiques répondent par l’affirmative au sujet d’une collaboration franche entre la ville de Douala (porte d’entrée du Cameroun et capitale de la Région du littoral) et son hinterland (les autres départements et villes qui font parties de la Région). Car la région du Littoral, sous cette appellation, est née en 2008 à la faveur du Décret du président de la République N° 2008/376 du 12 novembre 2008 portant organisation administrative de la République du Cameroun. Mais elle a antérieurement existé sous la dénomination « Province du Littoral ».

La région du Littoral comprend quatre départements. Ces derniers sont divisés en 34 arrondissements/communes, en plusieurs chefferies de divers degrés et compte trois communautés urbaines :

  1. la communauté urbaine de Douala
  2. la communauté urbaine de Nkongsamba
  3. la communauté urbaine d’Edéa.

Les CU (communautés urbaines) nous l’avons expliqué plus haut sont des organisations étatiques déconcentrées qui de manière laconique ont pour rôle la gestion courante des aires urbaines. Mais à côté de celles-ci existent des CR (communautés rurales), qui représentent également l’Etat central en milieu rural.

Pourquoi se questionner sur une synergie indispensable entre les agglomérations et les localités autour de Douala ?

Les acteurs pensent que :

la ville de Douala est devenue extrêmement saturée et touristiquement parlant, l’offre touristique littorale à Douala, suscite moins de contemplation, moins d’attrait. Elle suscite ce défaut d’attractivité du fait d’une mise en tourisme qui accuse le coup des investissements étatiques insuffisants et de l’inexpertise dans le domaine, capable de transformer la ville, ils brandissent aussi la nature de l’urbanisation qui est selon eux est sauvage et incontrôlée, le manque de collaboration à plusieurs niveaux. Au niveau étatique entre les acteurs étatiques intervenant chacun spécifiquement dans les secteurs clés du tourisme, le manque de collaboration avec les acteurs privés opérant dans le secteur.

Seulement, une ville comme Douala aujourd’hui où l’habitat méprise le plan d’urbanisme avec des constructions anarchiques, où la circulation sur les axes routiers est en proie aux bouchons à cause de la promiscuité. Où les gaz issus des tuyaux d’échappement des véhicules entretiennent la vétusté des bâtiments construits au bord des routes et polluent l’air. Mais surtout dans un contexte touristique où les acteurs proposent plus aux touristes, des « circuits touristiques » loin de la ville de Douala et parfois loin de la Région littorale sans véritable accompagnement ; N’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur la nécessité de définir une « région touristique » qui tiendrait compte de tous ces manquements suscités et contribuerait à valoriser davantage la Région de Douala.

Laurent DAVEZIES113 dans une interview réalisée dans le cadre de la démarche « Grand Lyon Vision Solidaire » par Boris CHABANEL, pensait que « La grande ville offre de moins en moins des choses que n’offrent pas les autres territoires sur le plan de l’emploi et de la consommation. Le maintien de leur dynamisme implique pour elles de savoir donner envie. Et cela passe notamment par une nouvelle synergie avec leur hinterland ». Cette réflexion de Laurent DAVEZIES tient son fondement dans la structuration de la Régionalisation au sens camerounais, qui visiblement nous présente la forme d’un processus de régionalisation polarisée. Cette position fait ressortir les liens d’interdépendance et de complémentarité qui a une tendance naturelle à joindre les métropoles régionales à leurs hinterlands. Or, il n’y a pas longtemps que le Président de la République dans sa volonté manifeste de procéder à l’effectivité d’une décentralisation (annoncée depuis le 22 juillet 2004, accompagnée des règles applicables aux communes, avec un conseil national de la décentralisation et des décrets sur la dotation générale de la décentralisation), a créé un « économie et développement des territoires » in, « attractivité de la métropole et société du temps libre (archives), pour une nouvelle synergie entre les grandes villes et leur hinterland » ; interview de Laurent Davezies. 15 Novembre 2012 ministère de la décentralisation le 1er Aout 2018114. Ce ministère a la responsabilité de l’élaboration, du suivi, de la mise en œuvre et de l’évaluation de la politique du gouvernement en matière de décentralisation, ainsi que de la promotion du développement local.

113 Professeur d’économie au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), titulaire de la chaire

Dans cet élan gouvernemental, les espérances sont grandes, sur les apports décisifs d’un tel ministère, surtout en termes de dépense publique et ambitieuse pour le développement local du tourisme, puisque les Régions acquerront l’autonomie dans leur gestion et pourront penser le tourisme à partir de leurs spécificités territoriales. Il serait raisonnable d’encourager une synergie territoriale entre grandes villes et petites villes en attendant. Parce que l’interdépendance et la complémentarité touristique sont inéluctablement implacables115. Les acteurs pensent que la ville de Douala gagnerait à collaborer avec les centres périurbains dont les potentialités touristiques sont sous exploitées et constituent une opportunité de rentrée économique colossale pour la Région de Douala si la volonté politique s’y engage. Mais surtout un tel projet permettrait à la ville de Douala de décompresser en termes d’urbanisation. Cette double opportunité se trouve donc au centre des préoccupations actorielles qui présentent la ville de Douala comme « essoufflée », « lourde » et « encombrée ».

Alors solidarité, synergie, collaboration et concertation, sont incontournables dans le rapport de la ville de Douala et son hinterland pour une meilleure organisation touristique garant de l’épanouissement de tous dans la Région.

CONCLUSION DU CHAPITRE

Si nous sommes d’accord avec Rémy KNAFOU 116 qu’« On peut convenir que le tourisme n’est pas simplement comme le dit le dictionnaire de manière courante, le simple fait de voyager pour son plaisir, mais c’est essentiellement le fait de faire le choix entre des destinations concurrentes. », alors il est important pour les territoires touristiques de mettre en place des mesures favorables à la compétitivité territoriale.

114 Décret N° 2018/449 du 1er AOUT 2018 portant organisation du ministère de la décentralisation et du développement local

115 Confèrent les circuits touristiques proposés aux touristes par les agences de tourisme et les excursions organisées par la délégation régionale du tourisme et des loisirs

116 KNAFOU Rémy, Op Cit. P.10

Cela passe par la maîtrise de l’urbanisation à travers la planification, la structuration et l’aménagement territoriale qui organiserait un ordre social touristique adéquat en contexte global.

Cela passe aussi par la prise de conscience au niveau gouvernemental de deux choses : – la prise de conscience de l’importance de la diversité culturelle et du cosmopolitisme dans la gestion de leurs aires de compétence et de -l’accélération de la décentralisation. Car la décentralisation garantira la gestion autonome des régions qui pourront alors penser leur développement en général, touristique en particulier, à partir de leurs spécificités culturelles et territoriales avec plus de souplesse.

La ville de Douala étant donc la principale métropole de sa région, subissant les affres de l’urbanisation sauvage et galopante, devrait se solidariser avec les centres périurbains présentant de fortes potentialités et atouts touristiques, pour la conception d’une région territoriale touristique bien distincte, faisant ressortir ce que Rémy KNAFOU a expliqué plus haut et qui est perceptible dans les autres territoires touristiques à l’échelle mondiale, à savoir : la densité élevée, la centralité, la diversité et les espaces publics.

CONCLUSION DE LA PARTIE

Dans cette partie qui a été subdivisée en trois chapitres nous retenons ceci :

Le chapitre 4 aborde les logiques d’acteurs et leurs logiques d’action. Il tente d’expliquer les raisons qui fondent les comportements des acteurs étatiques et non étatiques dans le processus de fabrication de l’attractivité touristique dans la Région de Douala. Et à cet effet nous avons pu constater à la lumière de Michel CROZIER et d’Erhard FRIEDBERG, que l’acteur est un acteur stratégique qui agit toujours ou presque, en conciliant ses intérêts. Le but dans ce champ stratégique est de conserver des zones de pouvoirs qui sont des marges de manœuvre opportunes. Ces marges de manœuvre sont tenables par les limites de la rationalité des acteurs, ce qui génère subséquemment des zones d’incertitude, qui ont vocation à être investies pour agrandir son influence ou sa prégnance dans ce jeu d’acteurs.

Le chapitre 5 quant à lui est une évaluation des actions de communication des acteurs étatiques et non étatiques retenus comme constituants de la fabrication de l’attractivité touristique de la Région de Douala. Pour les acteurs étatiques, nous avons pu observer que le choix des dispositifs de communication instituante et instituée étaient des choix qui limitaient la participation directe des populations au moyen d’un échange horizontal. Et que la forme de communication usitée par ces acteurs était beaucoup plus verticale, avec une rhétorique paternaliste, et transitive. Toute chose qui ne concourt pas à la performativité et qui ne revêt pas une véritable valeur communicative d’après Pierre BOURDIEU.

Pour les acteurs non étatiques, après avoir évalué leurs dispositifs de communication instituante et instituée, et le contenu de leurs actions de communication, nous avons pu observer que l’absence de collaboration formelle et même informelle sur la fabrication d’une identité territoriale touristique vendable, autour des atouts existants, capable de performer dans le marché du tourisme, est une garantie de non performativité.

Le chapitre 6 enfin, est une interrogation sur les perspectives touristiques d’une ville comme Douala, principale métropole de la Région littorale, à partir de ce que les acteurs impliqués dans le tourisme pensent. C’est une ville qui subit les affres d’une urbanisation galopante et incontrôlée, la réalité d’une cosmopolisation légitime en tant que ville globale, ville-monde qui oblige désormais à avoir une gestion urbaine basée sur le respect de la diversité, et de se soumettre à la promotion d’une culture de la créolité identitaire. Cet étouffement de la ville par les effets pervers de l’urbanisation incontrôlée suscitées notamment la promiscuité et le manque d’espace constructible et aménageable à souhait, couplé à l’immigration, imposent désormais à la ville de Douala à songer à son extension d’une part, et à la recherche de périphéries d’autre part. Et donc la ville de Douala gagnerait à se solidariser et à agir en synergie avec son hinterland. Ce qui se révèle opportun pour la mise en place d’une Région touristique afin de capitaliser en termes d’espaces publics touristiques et en termes d’image touristique de la destination du littoral.

CONCLUSION GENERALE

L’Afrique subsaharienne semble être à la traine face aux grands rendez-vous mondiaux dans cet énorme village planétaire. Il est question de rapidité, d’anticipation et de vision. Les TIC participent grandement à cette mouvance. Car ils permettent l’instantanéité et la simultanéité. Ce qui engage désormais leur prise en compte dans les projets ambitieux comme les projets touristiques. Le tourisme quant à lui a besoin d’un accompagnement important et sérieux. Il a besoin d’être accompagné par la communication. Et cette communication nécessite d’être envisagée sur deux plans précis : elle doit être instituante et instituée.

Une communication instituante pour la mise en place de projets. Elle consisterait donc à fédérer les acteurs, définir les missions et les rôles et promouvoir une vision, une politique touristique. Mais surtout, cette communication instituante a de particulier le fait de favoriser une synergie et des actions concertées.

Une communication instituée pour rendre visible les réalisations produites à la suite de la communication instituante. La communication instituée promeut l’image. Les villes subsahariennes devraient penser ou alors (re)penser leur mise en visibilité et les conditions d’optimisation de cette visibilité : d’où l’importance d’envisager la fabrication de l’attractivité de leurs territoires, tout en calibrant avec dextérité, les actions de communication qui ont pour but de présenter cette attractivité.

Arrivé donc au terme de ce travail, il est important de rappeler tout d’abord la quintessence de notre question de départ, ensuite la démarche adoptée pour prendre en charge notre sujet, et enfin, les résultats obtenus.

Dès l’entame de ce travail, il était question pour nous de comprendre comment les opérateurs touristiques doualais fabriquent l’attractivité touristique de la région de Douala. Notre problématique a été circonscrite autour de la fabrication de l’attractivité touristique par des actions de communication, en tenant compte des mutations et contraintes que l’hégémonie des TIC et des réseaux sociaux numériques imposent désormais à ces actions de communication. Ceci nous a permis de palper la place de la communication dans le processus de valorisation de la région de Douala. Il s’agit concrètement pour les acteurs non étatiques (les opérateurs et agences touristiques en particulier) et étatiques (CUD, DRTL et les autres…) d’agir en synergie, en collaboration afin d’être cohérent dans les actions de mise en visibilité,

de communication publique du territoire de la région de Douala. Ainsi, le territoire touristique de la région de Douala proposera grâce aux actions concertées, un meilleur positionnement, clair et distinct, en contexte global.

Nos hypothèses à cette problématique, posent que les actions de communication qui sont déployées par Douala et son agglomération pour être une destination touristique et attractive, ne s’inscrivent pas dans une politique d’image et d’attractivité permanente et sur le long terme. Ces actions de communication qui sont sporadiques, sont aussi élaborées et mises en œuvre par divers acteurs aux moyens inégaux et dont les logiques entrepreneuriales ne sont pas toujours en cohérence avec la politique gouvernementale. En dépit des opportunités qu’offre aujourd’hui internet et les réseaux sociaux, en termes de circulation virale d’information et d’exposition à peu de frais, nos enquêtes de terrain ont montré que les opérateurs touristiques de Douala et sa région peinent encore à tirer le meilleur profit de ces avantages pour faire de Douala et de sa région une destination touristique attractive.

A côté de ces hypothèses plusieurs autres points sont à relevés. En termes d’infrastructures, de sécurité, de médiation touristique et d’encadrement, la collaboration etc. Tous ces points rejoignent le processus d’attractivité touristique dont la communication se positionne comme transversale.

Nos enquêtes nous ont permis de relever des insuffisances criardes sur ces points sans lesquels le processus de valorisation touristique par la communication, ne peut avoir un effet considérable. Car le touriste pour se déplacer a besoin de savoir s’il pourra se loger et où, s’il pourra se nourrir et où, s’il pourra recevoir des soins médicaux et où, s’il pourra se distraire et où etc. Il a aussi besoin de savoir s’il pourra se balader en toute sécurité, sans risque d’agression de tout genre. Le touriste a besoin de savoir sur qui compter en cas de litige lié à un service, mais aussi sur ses trajets. Ce qui n’est pas encore le cas dans la ville de Douala et sa région. L’encadrement étatique envers les entreprises touristiques est sur la pratique inexistante. La collaboration entre instances étatiques, entre instances étatiques et opérateurs touristiques privés et enfin entre opérateurs touristiques privés eux-mêmes, présente des défaillances. Entre les agents étatiques, la transversalité qui permet la réalisation des tâches pour un projet commun, se heurte à la centralité décisionnelle qui corrompt toute autonomie à l’action. Entre les agents étatiques et les opérateurs privés le rapport se veut toujours paternaliste en faveur de l’Etat, ce qui n’aide pas beaucoup les initiatives privées novatrices. Entre les opérateurs privés eux-mêmes, face au manque d’encadrement et au manque de volonté de réunion et de rapprochement, on perçoit du chacun pour soi…

Toute chose qui ne fait pas affluer les touristes et faire décoller le tourisme de la région de Douala.

Il est important au final que nous revenons aussi sur les objectifs fixés à notre travail de recherche, qui visait à interroger les actions de communication par lesquelles Douala et sa région construisent leur attractivité touristique, en partenariat avec les opérateurs touristiques et le ministère de tutelle, au prisme des pratiques de quelques tours opérateurs. Il était aussi question d’analyser les logiques communicationnelles qui guident ces actions, leur spécificité, leur cohérence, etc. et enfin, rendre compte des mutations de ces actions à l’âge de l’hégémonie des TIC à l’âge des TIC et des médias sociaux numériques.

Pour y arriver, nous avons subdivisé ce travail en deux parties composées chacune de trois chapitres. La première partie qui a été consacrée aux constituants de l’univers touristique de la région de Douala, nous a permis de présenter les potentialités naturelles et construites, humaines et les cibles touristiques de la région de Douala. La seconde partie s’est attaquée aux déterminants de la fabrication de l’attractivité touristique de la région de douala. Cette partie s’est interrogée sur les logiques d’acteurs et leurs logiques d’action, ensuite sur leurs actions de communication et enfin sur les possibilités d’extension favorisant la communication entre la ville de Douala et son hinterland.

Pour finir, nous dirons simplement que nos hypothèses sont confirmées, toutefois à la lumière des constats effectués dans le cadre de ce travail, nous pensons toute proportion gardée, que la décentralisation ou même la régionalisation serait salutaire pour octroyer plus d’autonomie au niveau décisionnel, afin que le processus d’attractivité de la région de Douala, puisse bénéficier de l’implication de tous les acteurs afin de sortir de ce visage actuel que nous observons.

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