Vallée du M’Zab : situation géographique et températures

Vallée du M’Zab : situation géographique et températures

Chapitre I : Présentation de la région d’étude

Dans ce chapitre, les particularités de la vallée du M’Zab sont présentées, notamment sa situation géographique et les facteurs édaphiques, climatiques et biologiques qui la caractérisent.

I.1. Situation géographique de la région d’étude

La vallée du M’Zab, située à 600 km au sud de la capitale d’Alger est considérée comme l’une des grandes oasis du Sahara algérien.

Administrativement, elle fait partie de la wilaya de Ghardaïa, regroupant trois chefs lieu de communes, Ghardaïa chef-lieu de la wilaya occupant l’amont et le centre de la vallée, Bounoura et El Atteuf occupant la partie aval de la vallée. Géographiquement la vallée du M’Zab est comprise entre 32° 26′ et 32° 31′ de latitude Nord et 3° 37′ et 3°46′ de longitude Est (Figure 1).

Elle est alignée approximativement NW- SE, en partant de Bouchen, zone de confluence de l’oued El Haimeur (Laadira) avec l’oued Touzouz, jusqu’à El Atteuf sur une longueur de 23,50 km. La largeur de la vallée varie entre 2,35 et 1,50 km en amont et diminue au fur et à mesure vers l’aval pour atteindre 0,55 km tout au sud de la ville d’El Atteuf.

Les altitudes quant à elles sont relativement faibles, elles diminuent progressivement de l’amont vers l’aval, 514 à 508 mètres à Bouchen, 505 à 485 mètres au niveau la ville de Ghardaïa, 455 à 450 mètres au niveau d’El Atteuf, et 435 mètres à Ahbas point le plus bas de l’oasis d’El Atteuf (B.N.E.D.E.R., 2014).

Situation géographique de la wilaya de Ghardaïa (Zergoun et al., 2018b)

Figure 1. Situation géographique de la wilaya de Ghardaïa (Zergoun et al., 2018b).

I.2.Relief

Dans la vallée du M’Zab, on peut distinguer trois types de formations géomorphologiques (D.P.A.T., 2005).

  • Chabka du M’Zab : c’est un plateau crétacé rocheux et découpé en tous les sens par de petites vallées irrégulières, qui semblent s’enchevêtrer les unes des autres. Ces vallées sont plus ou moins parallèles et leur pente dirigée vers l’Est.

Le plateau rocheux occupe une superficie d’environ 8000 Km², représentant 21 % de la région du M’Zab (Coyne, 1989). Neuf communes sont situées en tout ou en partie sur ce plateau (Ghardaïa, Berriane, Daïa ben dahoua, Bounoura, El Atteuf, Metlili, Sebseb, Mansoura et Hassi –Fhel).

  • Région des dayas : au sud de l’Atlas saharien d’une part et d’autre part du méridien de Laghouat s’étend une partie communément appelée «plateau des dayas» en raison de l’abondance de ces entités physionomiques et biologiques qualifiées des dayas. Dans la région de Ghardaïa seule la commune de Guerrara, située au nord-est, occupe une petite partie du pays des dayas.
  • Région des Regs : Située à l’Est de la région de Ghardaïa, cette région est caractérisée par l’abondance des Regs, qui sont des sols solides et caillouteux, occupée par les communes de Zelfana, Bounoura et El Atteuf.

I.3.Synthèse climatique

Les données climatiques sont fournies par la station météorologique de Ghardaïa. Nous avons pris en considération les moyennes mensuelles concernant une période s’étalant sur 10 ans de 2009 à 2018, afin de mieux distinguer les variations climatiques de la région d’étude.

Pour Ramade (1984), les données climatiques sont non seulement des éléments décisifs du milieu physique mais ont aussi des répercussions profondes sur les êtres vivants animaux et végétaux.

Selon Lecoq (2012), Les principaux facteurs régulant la taille, la qualité et la distribution des populations du Criquet pèlerin sont principalement les facteurs climatiques.

I.3.1.Températures

La température est un facteur écologique capital. Elle agit sur la répartition géographique des espèces animales (Dreux, 1980). Elle dépend fondamentalement de la quantité de rayonnement reçue du soleil, soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire de la surface de la terre.

Le tableau 1 rassemble les valeurs des températures moyennes mensuelles pour une période de 10 ans (2009 à 2018) dans la région de Ghardaïa. Tableau 1. Les températures pour une période de 10 ans (2009 à 2018) dans la région de Ghardaïa.

MoisIIIIIIIVVVIVIIVIIIIXXXIXII
Températures moyennes mensuelles (°C)12,0513,1017,0421,6026,2331,0434,172930,2723,4716,7112,64
Moyennedes Maxima (°C)20,0822,4627,4932,2637,2340,7542,0142,3939,1732,9426,3421,36
Moyennedes minima (°C)4,094,947,6711,9416,3421,7025,7725,1720,0714,678,384,39

(ONM, 2019)

Les températures moyennes mensuelles sont très variables, basses en hiver surtout aux mois de décembre, janvier et décembre avec respectivement 12,05°C et 12,64°C. Par contre, entre juin et septembre les températures moyennes mensuelles sont élevées variant entre 29°C en août et 34,17°C en juillet (Tableau 1).

La température moyenne annuelle est de l’ordre de 22,28 °C. Les valeurs des températures maximas sont les plus élevées en mois de juillet et aout (42,01-42,39 °C).

Les valeurs les plus faibles des minimas sont enregistrées en mois de décembre et janvier (4,39-4,09 °C). Chez les acridiens, la température élevée va permettre un développement plus ou moins rapide des œufs et des larves, et permettre l’envol et les migrations des ailés.

En effet d’après Lecoq (2010), L’ensemble de l’aire d’habitat du Criquet pèlerin est situé dans des zones où les températures moyennes annuelles sont élevées (30 – 35°C moyenne / an).

Il est à rappeler que la plupart des insectes sont vulnérables aux changements environnementaux, ce qui peut réduire leur abondance et leur aire de répartition.

Parmi les variables climatiques, la température affecte le plus les insectes (Eo et al., 2017). Par exemple, les Orthoptères, comme tous les insectes, sont poikilothermiques, ce qui implique qu’ils sont affectés par la température ambiante (Antonatos et al., 2013).

En effet, le comportement, le métabolisme, la croissance, le développement, le cycle vital, la dynamique de la population et la répartition géographique sont tous fortement influencés par la température (Fielding, 2004).

Le minimum de température à laquelle les insectes commencent à se développer est appelé le «seuil de développement inférieur».

La température maximale à laquelle les insectes arrêtent leur développement est appelé «seuil de développement supérieur» (Hernándes-Zul et al., 2012). Les seuils inférieur et supérieur varient entre espèces et ont été déterminées pour beaucoup d’insectes nuisibles (Logan et al., 2005).

Selon Harris et al., (2015), les sauterelles ne sont pas distribuées au hasard sur un site, mais sélectionnez des micros habitats dont les températures se rapprochent le plus de leur température préférée. La température influence fortement tous les aspects de la biologie des acridiens (Brust & Hoback, 2009).

Les effets de différentes températures sur le cycle de vie de Calliptamus italicus dans les prairies du Xinjiang, en Chine ont été examiné par Ren et al., (2016); les résultats indiquent que la température affecte de manière significative la biologie de Calliptamus italicus et que la plage de température optimale pour son développement est de 26 à 32 ° C. Warren & Chick (2013), ont souligné l’importance de température minimale chez les insectes.

En effet chez les acridiens, le taux d’alimentation, la marche, le vol, la dispersion, la mue, l’accouplement et la ponte sont réduits à basse température et cessent tout à fait à des températures froides (Lactin & Johnson, 1996).

C’est pourquoi le temps froid et pluvieux a tendance à diminuer les populations des acridiens même lorsque la nourriture est abondante (Powell et al., 2007). Avec les basses températures, les taux de croissance des criquets déclin, jusqu’à atteindre un seuil au point où aucune croissance n’est possible (Tu et al., 2012).

L’abondance d’Orthoptères est généralement favorisée selon Capinera & Horton (1989), par des températures élevées et sèches ; cependant, cela ne s’applique pas à toutes les espèces de ce groupe. Barton (2010), a démontré que cette augmentation de la température aura pour effet de libérer les criquets de la pression de prédation exercée par les araignées.

Ces dernières, étant peu adaptées aux températures élevées, se réfugient plus bas dans le couvert végétal et n’ont plus la capacité de capturer les criquets qui, eux, supportent bien l’augmentation de température et demeurent dans le haut du couvert végétal.

Une élévation de température augmente généralement la taux de métabolisme, de croissance et d’alimentation des insectes (Levesque et al., 2002). La température ambiante peut influencer de manière significative les interactions hôte- pathogène en renforçant la réponse immunitaire de l’hôte (Elliot et al., 2005).

Une étude de Sangbaramou et al., (2018) a démontrée que la thermorégulation peut affecter la virulence de champignon Beauveria bassiana utilisée pour contrôler Locusta migratoria manilensis.

Ils ont constaté que la thermorégulation comportementale augmentait la survie des criquets infectés.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Inventaire et bioécologie de quelques Orthoptères dans la vallée du M’Zab (Ghardaïa)
Université 🏫: Université kasdi merbah – OUARGLA - Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie
Auteur·trice·s 🎓:
ZERGOUN Youcef

ZERGOUN Youcef
Année de soutenance 📅: Présentée en vue de l'obtention du diplôme de Doctorat ès sciences en Sciences Agronomiques - 2019/2020
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