La concurrence dans le secteur bancaire : définition et idée

La relation : l’efficience et la concurrence dans le secteur bancaire

Université De Sousse
Faculté de droit et des sciences économiques et politiques

Mémoire pour l’obtention du Mastère en Finance et BanqueLa relation : l’efficience et la concurrence dans le secteur bancaireLa relation entre l’efficience et la concurrence dans le secteur bancaire: application aux banques commerciales tunisiennes

Présenté par :
Sghaier Asma

Encadré par le professeur :
Elaboré par Mr. Ellouze Abderrazak

Année Universitaire :
2007–2008

Remerciements et Dédicace

Ce présent travail se place dans le cadre de la relation entre l’efficience et la concurrence dans le secteur bancaire et plus précisément les banques de dépôts tunisiennes.

Ce travail se compose de trois parties :

La première a donné un aperçue générale sur le concept de concurrence bancaire ainsi que ses différentes méthodes de mesure. A ce titre on a présenté les approches structurelles et les approches non structurelle.

Ensuite, on a présenté les concepts les concepts relatifs à la notion d’efficience. On a introduit les méthodes paramétriques et celles non paramétriques ainsi que les hypothèses spécifiques pour mesurer l’efficience des banques.

La deuxième partie de notre étude, a pour objectif d’identifier les différents travaux portant sur l’étude de la relation entre la concurrence et l’efficience dans les banques, et surtout les travaux de Laurent Weill (en 1998, 2003 et 2006) ainsi que les travaux de Fecher et pestieau (1993) et J. Maudos et al (2002).

Enfin, Au cours du troisième chapitre, on a essayé d’analyser la relation entre concurrence et efficience dans dix banques commerciales tunisiennes durant la période 1990-2006.

Née en 1983 en Tunisie,j’ai décroché en 2006 ma maîtrise, en 2008 j’ai eu mon mastère en finance & banque avec la mention très bien. Je suis partit ensuite en France afin de poursuivre mes études. J’ai soutenue ma thèse de doctorat en janvier 2015. Actuellement, je suis assistante à l’Institut Supérieur de Gestion de Sousse, Tunisie

Résumé du mémoire

Ce présent travail se place dans le cadre de la relation entre l’efficience et la concurrence dans le secteur bancaire et plus précisément les banques de dépôts tunisiennes.

Ce travail se compose de trois parties :

La première a donné un aperçue générale sur le concept de concurrence bancaire ainsi que ses différentes méthodes de mesure. A ce titre on a présenté les approches structurelles et les approches non structurelle.

Ensuite, on a présenté les concepts les concepts relatifs à la notion d’efficience. On a introduit les méthodes paramétriques et celles non paramétriques ainsi que les hypothèses spécifiques pour mesurer l’efficience des banques.

La deuxième partie de notre étude, a pour objectif d’identifier les différents travaux portant sur l’étude de la relation entre la concurrence et l’efficience dans les banques, et surtout les travaux de Laurent Weill (en 1998, 2003 et 2006) ainsi que les travaux de Fecher et pestieau (1993) et J.Maudos et al (2002).

Enfin, Au cours du troisième chapitre, on a essayé d’analyser la relation entre concurrence et efficience dans dix banques commerciales tunisiennes durant la période 1990-2006.

Au total, les résultats vérifient que le niveau de concentration a passé de (0,14009) en 1990 à 0,1167 en 2006 (pour la mesure de l’indice IHH en terme de total actif). D’où une concurrence importante est observée sur le marché des banques commerciales tunisiennes.

Cette approche empirique montre que la Tunisie ne semble pas faire l’exception. En effet, les résultats empiriques fournissent une confirmation de l’influence de la concurrence, installé suite à la reforme sur l’efficience des établissements bancaires tunisiens.

Concernant l’efficience coût moyenne pour les dix banques de dépôts, elle a enregistré une évolution importante en passant de (60,95 %) en 1990 à (76,177 %) en 2006, pour la fonction de coût Cobb-Douglas, alors que pour la fonction Trans log l’efficience coût moyenne a passé de 72,73 % en 1990 à 90,98 % en 2006.

La principale conclusion qu’on a pu tirer est que la corrélation entre l’efficience moyenne des banques de dépôts tunisiennes et les indicateurs de concentrations a montré une relation négative (semblable à celle de Fecher et Pestieau 1993) c.-à-d. plus la concentration est grande, plus l’efficience est faible.

Par conséquent, l’augmentation de la concurrence dans le secteur bancaire des banques de dépôts tunisiennes a un impact positif sur les efficiences moyennes.

Sommaire

Introduction général
Chapitre N°1 : La concurrence et l’efficience bancaire : Concepts de base et instruments de mesure
Introduction
Section 1 : Concept de la concurrence
1. 1-Définition et idée de la concurrence
1. 2-Les nouvelles règles de la concurrence
1. 3-La classification des industries concurrentielles
Section 2 : Mesure de la concurrence bancaire
2. 1-Mesure structurelle de la concurrence
2. 1. 1 Les approches formelles
2. 1. 1. 1 L’indice Herfindahl-Hirshman (IHH)
2. 1. 1. 2 Les ratios de concentration
2. 1. 2 Les approches non formelles
2. 1. 2. 1 L’approche SCP
2. 1. 2. 2 La théorie de la « Structure – efficiente »
2. 2-Mesure non structurelle de la concurrence
2. 2. 1 Le modèle Panzar et Rosse
2. 2. 2 Le modèle Bresnahan – Lau
Section 3 : Les concepts d’efficience
3. 1-Définition
3. 2-Les types d’efficience
3. 2. 1 L’efficience coût
3. 2. 2 L’efficience technique
3. 2. 3 L’efficience allocative
3. 2. 4 L’efficience revenue
3. 2. 5 L’efficience – x
Section 4 : Les méthodes d’estimation de l’efficience
4. 1-Les techniques d’estimation
4. 1. 1-Les approches non paramétriques
4. 1. 2-Les approches paramétriques
4. 2-Y a-t-il une meilleure approche ?
Conclusion
Chapitre N°2 : La relation entre la concurrence et l’efficience bancaire
Introduction
Section 1 : Le modèle de Laurent Weill 1998
1. 1-La structure du modèle
1. 1. 1- Les entreprises
1. 1. 2-Les banques
1. 1. 2. 1 La différenciation horizontale
1. 1. 2. 2 L’introduction de la composante de l’efficience
1. 1. 2. 3. La fonction d’utilité des managers
1. 1. 2. 4. L’introduction de la concurrence
1. 2. L’équilibre du modèle
1. 3. La vérification empirique
1. 3. 1- La mesure de la concentration
1. 3. 2- La mesure de l’efficience
1. 4- Résultats
Section 2 : Le modèle de Joaquin Maudos, José. M Pastor et Francisco (2002)
2. 1-L’importance de la spécialisation
2. 2-La mesure de l’efficience dans les firmes bancaires à différentes spécialisations
2. 3-. Les résultats
Section 3 : le modèle de Laurent Weill en 2003
3. 1-La méthodologie
3. 1. 1-La mesure de la concurrence
3. 1. 2- La mesure de l’efficience
3. 1. 3- La régression du modèle
3. 2- Les résultats
Section 4 : Le modèle de Laurent Weill en 2006
Conclusion
Chapitre N°3 : La relation entre concurrence et efficience : application aux banques commerciales tunisiennes
Introduction
Section 1 : la mesure de la concurrence
1. 1- L’évolution de l’indice de Herfindahl
1. 1. 1- En termes de total bilan
1. 1. 1- En terme de total dépôt et total crédit
1. 2- L’évolution de l’indice de Concentration CR3
1. 2. 1- En terme de total bilan
1. 2. 2- En terme de total dépôt et total crédit
Section 2 : L’estimation de l’efficience
Section 3 : La corrélation entre l’efficience et la concurrence des banques commerciales Tunisiennes
3. 1-Présentation du modèle
3. 2-Les résultats de la régression
Conclusion
Conclusion générale
Références

Introduction général

Après avoir profité d’une certaine stabilité, les firmes bancaires se sont trouvées, à partir des années 80, face à un environnement en mutation et un nouveau contexte mondial.

An effet, la globalisation, la déréglementation et l’innovation financière et technologique ont modifié et redéfini l’activité des agents économiques, en particulier celle de la banque.

Actuellement suite aux mouvements de libéralisation des activités financières la pression concurrentielle s’est accrue d’une manière conséquente. Cette concurrence serait un facteur dz croissance de l’activité bancaire puisqu’elle constitue un élément majeur dans l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des méthodes et des techniques appliquées par la banque.

La concurrence bancaire est définie comme étant une confrontation des entreprises dont chacune cherche à augmenter sa part de marché, le plus souvent au détriment des autres.

Les dispositifs de la concurrence sont divers, en effet, la concurrence peut se faire, soit par les prix, soit par d’autres moyens quantifiables ou qualitatifs.

Parmi les leviers qualitatifs on note entre autres l’augmentation du nombre des agences, l’emplacement des implantations des points de transactions du réseau d’une banque et l’amélioration de leur commodité.

En effet, les banques cherchent toujours l’innovation et l’efficacité de leurs services pour satisfaire les besoins de leurs clientèles.

Dans ce cadre, la modernisation des services des clients est caractérisée, spécialement, par le développement-multiplication du nombre de leurs agences, la recherche de la maximisation de leurs tailles et la mise en circulation de nouveaux produits financiers liées à la collecte de dépôts et l’octroi de crédits.

La théorie de l’organisation industrielle a développé au cours des dernières années l’idée selon laquelle la part de marché pourrait être à l’origine de pouvoir de marché.

Selon cette approche seules les banques ayant une part de marché importante et une offre de produits diversifiées pourraient en réalité exploiter un pouvoir de marché et en tirer des rentes de monopole. Ainsi, d’une part, cette théorie suggère l’existence d’une relation positive entre la part de marché relative d’une banque et sa profitabilité.

D’autre part, elle avance que l’influence de la part de marché sur la rentabilité est rattachée à la notion de différenciation inhérente à l’entreprise qui est différente des notions habituelles de différenciation de produits et de différenciation horizontale.

Cette manière de se différencier des concurrents vise en fait la création d’un effet de réputation.

En somme on peut dire que vus les évolutions qu’a connu le secteur bancaire ces dernières années et les changements qui en résulterait la concurrence devient un domaine privilégié de l’analyse quantitative.

A ce propos, la théorie bancaire a toujours essayé de préciser les conditions de fonctionnement relatives à la nouvelle tendance de concurrence. Elle avance qu’il est incontestable que la mise en relief de l’état concurrentiel au sein d’un marché requiert l’étude de la structure de ce dernier.

Autrement dit, examiner l’intensité de la concurrence revient à étudier en priorité la structure de marché en question. Il suffit, donc, de qualifier exactement, la structure pour voir la teneur des forces concurrentielles qui y sont exercées.

La littérature consacrée à la mesure de la concurrence peut être scindée en deux grandes approches, une approche structurelle et une approche non structurelle.

  • Dans le cadre de l’approche structurelle on note l’existence de deux paradigmes pour estimer la concurrence à savoir la thèse de la structure comportement performance notée SCP et l’hypothèse de la Structure Efficiente notée ESH.
  • Dans le cadre de l’approche non structurelle plusieurs modèles ont vu le jour, en l’occurrence le modèle IWATA, le modèle Breshanan (1984) et le modèle de Panzar & Rosse (1987).

Ces nouvelles approches empiriques mesurent la concurrence et analysent la conduite compétitive sans l’utilisation d’informations explicites au sujet de la structure de marché.

En Tunisie, la libéralisation des services financiers est perçue par les autorités économiques et monétaires avant tout en tant que choix stratégique dicté par le souci d’intensifier l’investissement et de diversifier l’économie compte tenu des avantages comparatifs du pays.

Les axes de cette stratégie engagée depuis 1987 et renforcée au milieu des années 90 ont porté sur la libéralisation financière interne du secteur bancaire, son assainissement et le renforcement du cadre de sa gestion prudentielle.

Selon le gouverneur de la Banque Centrale, cette libéralisation interpelle les banques tunisiennes à définir son champ d’activité et à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de l’efficience économique de la banque.

Elle véhicule l’espoir d’enclencher une dynamique de compétitivité et d’efficacité qui appuiera la réalisation des objectifs de développement tout en renforçant les dispositifs de supervision afin de pallier un probable accroissement de la vulnérabilité des banques aux chocs macroéconomiques.

Soumis davantage aux exigences des processus de globalisation et opérant dans un environnement incertain, les banques sont acculées à améliorer leur efficience et à hausser leur performance afin de préserver leur pérennité.

L’efficacité de l’intermédiation est cependant un élément déterminant de la réussite des mouvements de libéralisations financières.

En ce sens, Le sueur et Plane (1997)1ont noté que « dans un contexte où la libéralisation des économies a élargie le champ et les manifestations de la concurrence, les firmes bancaires sont de plus en plus soumises à une exigence d’amélioration de leur comportement productif ».

1 Lesueur J. Y. et Plane P. (1997). L’efficience technique : quelques repères méthodologiques.

De nombreuses analyses concernent les États-Unis et certains pays industrialisés. Cependant rares sont les études relatives à la productivité des banques des pays en voie de développement.

Parmi les 130 études recensées par Berger et Humphrey (1997)2sept seulement concernent les pays en développement. Aucun des travaux retenus n’a considéré la Tunisie.

Le travail de Chaffai (1997)3est le premier à avoir analysé l’efficience des banques commerciales tunisiennes. Dans son papier, il a évalué l’expérience de la déréglementation du système bancaire tunisien et a conclu que l’efficience totale des banques s’est accrue suite au processus libéral initié en 1986.

Il a néanmoins souligné que le taux du progrès technique est plus élevé que celui de la croissance de la productivité révélant ainsi que les banques tunisiennes sont en moyenne efficiente après le programme de libéralisation financière.

Une autre étude due à Chaffai et Dietsch (1998)4s’est assigné l’analyse de l’évolution de l’efficience dans le temps. Ils ont montré qu’en Tunisie, les banques commerciales sont plus efficientes que les banques de développement.

Ils ont toutefois conclu qu’en l’absence d’un contexte concurrentiel, il n’y a pas de tendance nette de l’évolution de l’efficience sur la période 1989-95. En ce sens, en dépit des réformes financières entreprises, les banques sont peu incitées à hausser leur efficience technique.

Cook, Hababou et Roberts (2000) 5quant à eux, pour une période plus récente (1992-98) trouvent les mêmes résultats quant à la tendance erratique de l’efficience à partir de la méthode DEA.

2 Berger A. N et Humphrey D. B. (1997). Efficiency of financial institutions: International survey and directions for future research.
3 Chaffai M. E. (1997). Estimation de frontière d’efficience : développements récents.
4 Chaffai M. E. et Dietsch M. (1998). Productive efficiency performances of Tunisian and Moroccan banks: an econometric analysis using panel data.
5 Cook W. D, Hababou M. et Roberts G. S. (2000). The effects of financial liberalization on the Tunisian banking industry, a non parametric approach.

Plus récemment, trois études ont estimé l’efficience des banques commerciales tunisiennes dans le temps : Tazarki (2001)6, Hamrouni (2001)7et Karray (2001)8.

Le premier a appliqué un modèle DFA (Distribution Free Approach) sur un échantillon de 12 banques commerciales durant la période 1989-1998, en vue de déterminer l’X-efficience, les économies d’échelle et d’envergure.

Pour ce faire, il a spécifié une fonction de coût Trans log proposée par Goldberg et Rai (1996)9et Allen et Rai (1996)10.

Les résultats de la mesure de l’X-efficience obtenus par la méthode DFA suggèrent que seulement 5 banques commerciales tunisiennes sont aux meilleures pratiques de l’efficience dont la BFT, la BNA, la BS, la BT et l’UBCI dans la mesure où leur résiduel moyen est négatif pour la même période.

Les autres banques de l’échantillon se sont révélées, en revanche, aux mauvaises pratiques de l’efficience puisque leur résiduel moyen souligne que leurs coûts observés excèdent leurs coûts prévisionnels.

La mesure de l’X-inefficience des banques tunisiennes fluctue dans l’intervalle [7%, 27%]. La BNA se présente, ainsi comme la banque la plus efficace parmi les banques retenues.

Ainsi, il est important d’analyser la relation entre concurrence et efficience dans les banques tunisiennes qui constituent les principales institutions du processus de financement de l’économie tunisienne.

Au fait la question qui se pose est relative à l’effet de la concurrence sur l’efficience des banques commerciales tunisiennes.

Les travaux présentés jusqu’ici étudient l’évolution de l’efficience consécutive à une politique de déréglementation qui vise à favoriser la concurrence.

6 Tazarki W. (2002). Mesure de l’efficacité opérationnelle des banques : Application pour les banques commerciales tunisiennes.
7 Homrani K. (2002). Efficience des fusions bancaires et son impact sur le public.
8 Karry C. S. (2002). Taille et efficience productive des banques : Application de l’approche DEA à un échantillon de banques commerciales tunisiennes.
9 Goldberg I. G, et Rai A. (1996). The structure-performance relationship for European banking. 10 Allen L. et Rai A. (1996). Operational efficiency in banking: An international comparison.

L’article de Fecher et Pestieau (1993) constitue la première étude qui a analysé la corrélation entre l’efficience et la concentration dans le secteur financier.

Ils ont observé une corrélation négative entre la concentration et l’efficience technique pour les entreprises de services financiers de onze pays de l’O. C. D. E.

Pour répondre à notre problématique, la structure du présent mémoire comporte les trois chapitres suivants :

  • Dans le premier chapitre, nous allons présenter séparément les concepts de base de la concurrence et de l’efficience bancaire, ainsi que leurs méthodes d’estimation.
  • Dans le second chapitre, nous présenterons les études effectuées sur la relation entre l’efficience et la concurrence dans les banques ainsi que les différents résultats trouvés dans la littérature.
  • Enfin, dans le dernier chapitre, nous essayerons de déterminer la nature de la relation entre l’efficience et la concurrence dans les banques commerciales tunisiennes au cours de la période 1990-2006.

La concurrence et l’efficience bancaire – Concept

Chapitre N°1 :

La concurrence et l’efficience bancaire : Concept de base et instruments de mesure

Introduction

Dans sa conception classique ; l’intermédiation financière met en relation des agents économiques à capacité de financement avec des agents à besoin de financement.

L’intervention de la banque comme une intermédiation financière a changé le processus du financement direct, en mettant directement en relation sur les marchés de capitaux l’ensemble des agents économiques.

En effet, une économie d’endettement est caractérisée par un recours excessif à l’intermédiation financière de la banque, qui d’abord va assurer un transfert de l’épargne entre préteurs et emprunteurs. Ensuite la transformation des échéances et des risques pour assurer la liquidité à l’économie.

Enfin, la réalisation des marges bénéficiaires importantes malgré qu’elles pratiquent une politique des taux d’intérêt relativement faibles.

Depuis le début des années quatre vingt, la règlementation bancaire conventionnelle a été remise en cause par les innovations technologiques et les changements de structure du marché bancaire.

Ces changements ont engendré un développement de la concurrence bancaire et un nouveau cadre concurrentiel (Michel Dietch, 1991). En plus, ces changements ont affecté l’efficience bancaire provoquant une baisse sensible des marges bancaires, ce qui a poussé les banquiers à réagir.

En effet, actuellement, le concept d’efficience occupe une place centrale dans les activités bancaires. Cette place s’est d’avantage renforcée avec les mouvements de libéralisation financière et de réglementation qui ont poussé les banquiers à réagir.

En effet, actuellement, le concept d’efficience occupe une place centrale dans les activités bancaires. Cette place s’est d’avantage renforcée avec les mouvements de libéralisation financière et de réglementation qui ont poussé les institutions bancaires à accroître leur performance.

Dans un contexte pareil, les banques ne peuvent plus se contenter d’analyser leurs bilans pour juger de leur solidité financière mais doivent être capables d’apprécier leur efficience productive et de la situer par rapport à leurs concurrents.

Ainsi dans ce chapitre, nous allons présenter dans la première section les différentes formes de la concurrence dans le secteur bancaire.

Ensuite, dans la deuxième section nous allons exposer les différentes méthodes de mesure de la concurrence bancaire.

Alors que dans la troisième section nous allons traiter les types d’efficience.

Enfin, les différentes techniques d’estimation de l’efficience font l’objet de la quatrième section de ce chapitre. En effet, l’efficience peut être mesurée par plusieurs méthodes : méthodes paramétriques et méthodes non paramétriques.

Chaque méthode présente des avantages et des inconvénients. L’utilisation des ces méthodes, pose, cependant, un problème d’identification des inputs et des outputs dans l’industrie bancaire. Pour cela deux approches peuvent résoudre la difficulté :

  • L’approche par la production
  • L’approche par l’intermédiation.

Section 1 :

Concept de la concurrence

1. 1 Définition de la concurrence et son idée

La concurrence peut être définie comme un combat sur le marché, un combat réservé à ceux qui maîtrisent la technologie et l’information, à ceux qui anticipent et innovent, à ceux qui réagissent vite, à ceux qui mobilisent toutes les ressources entre les différentes activités.

Elle permet d’atteindre avec un volume donné de ressources, la production la plus élevée, celle qui satisfait les besoins des consommateurs. Le mot concurrence est très riche puisqu’il peut être utilisé pour désigner une chose et son contraire.

Ce mot, qui est apparu en 1932, est défini comme étant une rencontre de plusieurs individus.

En 1559, la concurrence désigna « la rivalité entre plusieurs personnes poursuivant le même but. »♣

Puis, au milieu du 18ème siècle, le terme trouve sa définition moderne, à savoir le rapport entre producteurs et commerçants qui se disputent une clientèle.

La concurrence désigne en définitive : « une confrontation des entreprises dont chacune cherche à augmenter sa part de marché, le plus souvent au détriment des autres»♠

Certes, la concurrence bancaire ne date pas d’hier, des modes d’interaction plus ou moins conflictuels entre banquiers existaient tout au long de l’histoire du métier.

♣ /♠ Alain Bienayme (1998) : « Principe de concurrence », Economica Paris, P5. / P7.

Mais, dans un système financier dynamique caractérisé par sa globalisation, l’industrie bancaire se voit exposée à une nouvelle forme de compétition extrêmement vigoureuse.

En effet, cette notion est née d’une part, de la diversité des produits bancaires et d’autre part, avec la mutation structurelle de l’environnement financier, en général, et bancaire en particulier.

Ainsi, l’industrie bancaire ne peut plus être considérée comme une industrie parfaitement protégée. Aujourd’hui, il semble qu’il y a deux bonnes raisons de parler de la politique de concurrence.

D’une part, une saine concurrence entre banques est à moyen terme le meilleur moyen d’éviter des crises bancaires.

Puisque la globalisation a doté les autres établissements financières (telle que les compagnies d’assurances, les caisses d’épargne, la poste,…) d’adopter quelques fonctions des banques, avec la préparation d’un environnement favorable pour l’implantation des autres entreprises étrangères ce qui augmente la concurrence qui oblige ou exige les banques d’augmenter leur domaines d’activités structurelles pour gérer la mondialisation et préserver leur permanence avec une qualité de produit concurrentiel.

D’autre part, les règles de concurrence permettent d’autoriser des coopérations justifiées par la spécificité du secteur, et notamment les coopérations nécessaires au bon fonctionnement des systèmes de paiement.

1.2 Les nouvelles règles de la concurrence bancaire

Le principal objectif des autorités publiques est d’éviter les abus des positions dominantes ou monopolistiques conjointement à la segmentation excessive des marchés qui freinent la croissance.

C’est pour cela, qu’il y a certains pays qui favorisent la multiplicité des établissements de crédit exécutant les mêmes activités pour améliorer le degré de l’intensité de la concurrence sur le marché bancaire et d’autres qui délimitent ce nombre afin d’éviter toute sorte de regroupement monopolistique.

Donc, suivant la situation de marché, chaque pays prend les différentes règles pour dynamiser la concurrence tout en utilisant divers instruments. ♣

De plus, vu la croissance des exigences des activités et des clients incitant les banquiers à une concurrence toujours plus intense a conduit le secteur bancaire à innover sur le plan stratégique.

Dans ce cadre, Spietezki et Crouÿ (2003) notent que : « dans un contexte très concurrentiel d’arrivée de nouveaux acteurs, de développement de nouveau médias, les règles du jeu stratégiques ne demeureront pas immuables.
La différenciation, nouveau mode d’action, fait émerger une valeur ajoutée perceptible par le client et joue sur son attrait pour la banque. »♠

♣ Zuhayr mikdashi (1998) : « les banques à l’ère de la mondialisation » Edition Economica, Paris, p211.
♠ Spietezki. H, crouÿ. P : « les nouvelles règles de la compétition », banque stratégie, n 206, Juillet-Août 2003, p 23.

L’analyse stratégique distingue classiquement deux grandes voies à savoir la stratégie de domination par les coûts et la stratégie de différenciation. En ce qui concerne les stratégies de domination par les coûts, on constate que la grande époque de la bancarisation à outrance est probablement révolue. Elle était pleinement justifiée.

Le concept de la concurrence a connu plusieurs transformations.

Les théories modernes de la concurrence posent plusieurs notions de plus en plus complexes mais aussi de plus en plus précises. Généralement, on parle d’une concurrence pure et parfaite, et d’une concurrence imparfaite.

1.3 La classification des industries concurrentielles

Avec l’étude de la concurrence, l’industrie se classe traditionnellement en deux grands groupes : les secteurs des industries atomistiques et les industries oligopolistiques.

Les secteurs des industries atomistiques

Ce sont les industries où la concentration est faible, c’est-à-dire le nombre d’offreurs est si important. Chaque offreur considère le prix comme une donnée susceptible d’être modifiée.

Les industries oligopolistiques

Ce sont les industries où la concentration est forte, c’est-à-dire que le nombre d’offreurs est si réduit. De ce fait, chaque offreur détient un part de marché si important et donc toute modification concernant les prix ou les quantités échangées aura des effets significatifs sur les conditions de l’offre des produits échangés. Donc, chaque décision influence les comportements des autres.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Universite De Sousse
Auteur·trice·s 🎓:
Sghaier Asma

Sghaier Asma
Année de soutenance 📅: Faculte de droit et des sciences economiques et politiques de sousse - 2007/2008
Laboratoire d'Economie Appliquée au Développement L.E.A.D (EA 3163) Université du Sud Toulon Var (FRANCE) . Laboratory Research for Economy, Management and Quantitative Finance (LaREMFiQ) I.H.E.C Université de Sousse
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