Diabète sucré en RDC : discussion des 9 résultats de l’étude

Diabète sucré en RDC : discussion des résultats de l’étude

Chapitre V. Discussion des résultats

Le diabète sucré en RDC (République Démocratique du Congo) d’une façon générale et à l’HGR de la zone de santé de Kamina d’une manière particulière constitue à l’heure actuelle un problème majeur de santé publique qui nécessite des analyses plus fouillées et plus approfondies.

Les résultats de notre étude révèlent que la prévalence du diabète sucré dans notre milieu d’étude est de 6,8%. Nos résultats sont presque similaires avec ceux de l’organisation mondiale de la santé qui stipule que le diabète est présenté au niveau du globe terrestre tout entier et une augmentation abusive et progressive est constatée au cours de vingt dernières années faisant état d’une prévalence de 7% en 2009.

De mêe, selon Judith TEKE, la République Démocratique du Congo RDC à l’instar des autres pays africains d’une part, et ceux du monde entier d’autre part n’est pas épargnée par cette pandémie.

La prévalence du diabète en RDC était quasiment nulle, il y a 40 ans; elle est passée brusquement à 5,8% sur l’étendue du pays entier et de 7% pour la simple ville de Kinshasa (Judith TEKE, 2003).

La tranche d’âge la plus touchée par le diabète est celle comprise entre 36 ans et plus avec 69,8% et la moins touchée est celle comprise entre 5 à 15 ans avec 4,7%.

Selon Seniors (2012), en règle général, le diabète apparait à l’âge mur, généralement à partir de 40 ans et lors de la vielleuse. De même, selon Inserm (2015) le diabète généralement à l’âge adulte chez les individus de 40 ans et plus.

Ceci peut être témoins de nos résultats. Les résultats similaires ont été aussi trouvés par la Revue médicale Suisse, qui stipule que la personne âgée a la plus haute prévalence de diabète, comparée aux autres groupes d’âge.

Selon les estimations de l’organisation mondiale de la santé (OMS), les diabétiques sont environ 350 millions dans le monde, avec une prévalence de 67,1% chez les sujets de plus de 35 ans.

Selon la même source, on estime qu’en 2025, les personnes âgées représenteront ¼ de diabète en France (OMS, 2015).

La plupart de cas de diabète soit 18,6% proviennent du quartier centre urbain, suivi du quartier KATUBA avec 16,3%. Le quartier 53 n’était représenté que dans 2,3%. Nos résultats s’expliqueraient par le fait que, dans les milieux urbains, une grande partie de la population vivent à la mercie des aliments sucrés notamment les biscuits, les chocolats, les sucrés etc.

Cette prévalence se situe au même niveau que celle observée par Geaorges Rosario (2014) au Burkina-Faso où la plupart de cas de diabète soit 19,2% étaient enregistrés au centre milieu urbain.

La plupart de sujets ayant souffert du diabète soit 41,9% étaient des cultivateurs, 32,6% n’avaient aucune profession; 18,6% étaient fonctionnaires de l’Etat et 7% étaient commerçant. Nos résultats s’expliqueraient par le fait que Haut-Lomami est une province agro-pastorale; d’où la majorité de la population de ladite province sont des agriculteurs.

Nos résultats se diffèrent avec ceux de Marie EMMANUEL R qui avait trouvé que seulement 10% de sa population d’étude étaient des agriculteurs.

Cependant, nos résultats corroborent avec ceux de MICHEL Makoutodé et al (2013), sur l’évaluation de la prise en charge du diabiète au Benin, qui nous renseigne que plus de la moitié des patients diabétiques soit 62,8% avaient comme profession l’agriculture.

Le diabète a été découvert à l’âge de 16 à 20 ans dans la plupart de cas soit dans 34,9%. Nos résultats ressemblent avec la publication de PASSERON Jean selon laquelle il reste découvert dans la plupart de cas à l’âge de 15 ans.

La découverte fortuite reste la circonstance de la découverte de la maladie la plus fréquente dans notre étude avec 55,8%. Ceci n’est qu’une caractéristique de la population africaine. En Afrique les gens ne fréquentent les structures sanitaires qu’en cas des complications d’une maladie.

Nos résultats sont appuyés par la déclaration de FUTURA-SANTE qui stipule que la fréquentation des structures sanitaires en Afrique est représentée sous forme de points d’iceberg c’est-à-dire la grande partie des malades restent dans la communauté, ils fréquentent les structures sanitaires qu’en cas des complications.

Selon ADUBOFOUR KOM et ses collaborateurs; le diabète est potentiellement présent dans toutes les populations vérifiées de nos jours bien que la symptomatologie clinique n’apparait que dans certaines circonstances particulières telles que; les complications cliniques (coma diabétique, ulcère diabétique, neuropathie, rétinopathie); et en cas des divers bilans entre autres; obésité, préopératoire, prénatale, Etc.

Le type de diabètes le plus rencontré dans notre milieu d’étude reste le diabète non insulino-dépendant avec une proportion de 74,4%. Le diabète insulino-dépendant n’était rencontré que dans 25,6%.

Le diabète sucré en RDC

Ces résultats s’expliqueraient par le fait que le diabète du type II est le type le plus fréquent.

Les résultats similaires ont été aussi trouvés par plusieurs auteurs notamment : BILLAULT B et al. qui stipule que le diabète du type 2 est la forme la plus fréquente qui représente 90% des cas.

De même, selon l’étude menée par Jean-Marie EKOE (2004) qui trouvé aussi que le diabète de type 2 est le type le plus rencontré; il constitue 80 à 90% de tous les types de diabète sucré.

Par rapport à l’équilibre glycémique actuel, 53,5% de cas ont présenté un mauvais équilibre et que seulement 16,3% de cas, leur équilibre glycémique actuel était bon. Et pourtant, selon la fédération française des diabétiques (FFD), parvenir à l’équilibre glycémique est essentiel pour bien vivre son diabète au quotidien.

Nos résultats ne sont différents de ceux observés par l’organisme SUNHS-PK, qui relève que dans la zone pas de calais en France, le diabète sucré occupe la deuxième place des maladies à surveillance mensuelle de par son incidence, et ceux qui sont touchés par cette affection ont pour la plupart des cas un mauvais équilibre glycémique.

Il a été observé aussi que les principaux facteurs étiopathologiques et risques liés au diabète restent les antécédents médicaux (malformations pancréatiques, prise des médicaments) avec 76,7% de cas.

Nos résultats diffèrent de ceux de B, MONTEIRO qui avait trouvé que la notion d’hérédité lorsqu’elle est recherchée, semble être un facteur étiopathologique associé à la survenue de diabète.

L’hypertension artérielle

Par rapport aux autres maladies associées au diabète, notre étude révèle que la principale maladie associée au diabète est l’hypertension artérielle avec 32,6% suivi de la gastrite avec 27,9%.

Nos résultats se concordent avec la publication de la Fédération Française de Diabète, selon laquelle les personnes hypertendues ont un risque plus important de développer un diabète et les personnes diabétiques ont également un risque accru d’hypertension artérielle.

Selon l’institut national de la santé publique, Tunis; l’hypertension artérielle (HTA) est fréquemment associée au diabète constituant un facteur aggravant de toutes les complications. Ces deux (2) revues peuvent justifier la relation entre l’hypertension artérielle et le diabète dans notre étude.

Selon l’étude menée par M. Kmoun et al (2006), la prévalence réelle de l’hypertension artérielle chez le diabétique a été 55,7%. Ainsi, l’hypertension artérielle est fréquente chez les diabétiques, souvent mal prise en charge de notre pays est fréquemment méconnus.

Le pic de la maladie était beaucoup plus élevé en 2017 avec 61% alors que ce dernier a baissé en 2018 jusqu’à 39%. Ces résultats peuvent justifier une bonne prise en charge dans notre milieu d’étude et une implication des autorités et experts en santé dans la réduction de cas de diabète.

Selon l’organisation mondiale de la santé, si toutes les formations sanitaires prenaient en charge correctement des nouveaux épisodes des diabètes, et si toutes les autorités s’impliquaient dans les stratégies de lutte contre le diabète, l’incidence de cette pandémie pouvait être réduite jusqu’à 30%.

Conclusion et suggestions sur le diabète sucré

En guise de conclusion et conformément à nos objectifs, notre étude vient de mettre en évidence que le diabète sucré en RDC d’une façon générale et dans la ville de Kamina d’une manière particulière, est encore un problème sérieux qui nécessite des interventions pour une amélioration adéquate.

Les résultats de cette étude nous ont permis de tirer des conclusions suivantes :

  1. La prévalence du diabète sucré dans notre milieu d’étude est de 6,8%.
  2. La tranche d’âge la plus touchée par le diabète est celle comprise entre 36 ans et plus avec 69,8% et la moins touchée est celle comprise entre 5 à 15 ans avec 4,7%.
  3. La plupart de cas de diabète soit 18,6% proviennent du quartier centre urbain, suivi du quartier KATUBA avec 16,3%.
  4. Le diabète a été découvert à l’âge de 16 à 20 ans dans la plupart de cas soit dans 34,9%.
  5. La découverte fortuite reste la circonstance de la découverte de la maladie la plus fréquente dans notre étude avec 55,8%.
  6. Le type de diabètes le plus rencontré dans notre milieu d’étude reste le diabète non insulino-dépendant avec une proportion de 74,4%.
  7. Il a été observé aussi que les principaux facteurs étiopathologiques et risques liés au diabète restent les antécédents médicaux (malformations pancréatiques, prise des médicaments) avec 76,7% de cas.
  8. Par rapport aux autres maladies, notre étude révèle que la principale maladie associée au diabète est l’hypertension artérielle avec 32,6% suivi de la gastrite avec 27,9%.
  9. Le pic de la maladie était beaucoup plus élevé en 2017 avec 61% alors que ce dernier a baissé en 2018 jusqu’à 39%.

Le diabète sucré en république démocratique du Congo

Vu la gravité de la situation et l’importance du problème, nous suggérons ce qui suit :

→ Aux autorités politico-administratives et sanitaires :

• De définir des stratégies adéquates pouvant contribuer à la réduction de la prévalence du diabète;

• De s’impliquer dans toutes activités entreprises par les organismes et l’organisation mondiale de la santé pour réduire la fréquence du diabète.

→ Aux personnels de santé:

• De sensibiliser la communauté avec des supports audio-visuels sur les facteurs de risque liés au diabète;

• De prendre en charge convenablement tous les cas de diabète.

→ A la communauté;

• De mettre en pratique les mesures proposées par les personnels de santé.

→ Aux chercheurs;

• D’approfondir cette étude en menant d’autres des types analytiques.

Table des matières

0. Introduction 1
0.1. Etat de la question 1
0.2. Problématique 4
0.3. Objectifs de l’étude 6
0.3.1. Objectif général 6
0.3.2. Objectifs spécifiques 6
0.4. Choix et intérêt du sujet 6
0.4.1. Choix du sujet 6
0.4.2. Intérêt du sujet 7
0.5. Délimitation du travail 7
0.6. Subdivision du travail 7
Première partie : considérations théoriques 8
Chapitre I : généralités sur le diabète 8
I.1. Définition des concepts clés 8
I.2. Généralités 8
I.2.1. Brève historique 8
I.2.2. La régulation du métabolisme du glucose 9
I.2.3. Diagnostic positifs 10
I.2.4. Diabète de type 1 et type 2 11
I.2.5. Complications du diabète 14
Deuxième partie : considérations pratiques 17
Chataire II : présentation du milieu de cherche 17
Ii.1. Historique 17
Ii.2. Situation géographique 18
Ii.3. Organisation administrative 18
Ii.4. Organigramme 19
Chapitre III : matériels et méthode 20
Iii.1. Matériels 20
Iii.2. Méthode 20
Iii.2.1. Types d’études 20
Iii.2.2. Population d’étude et échantillon 20
Iii.2.3. Critères des sélections 20
Iii.2.4. Technique de collecte de données 21
Iii.2.5. Gestion des données et analyse statistiques 21
Iii.2.6. Variables retenues 21
Iii.2.7. Difficultés rencontrées 21
Chapitre IV. Présentation des résultats 22
Chapitre V. Discussion des résultats 31
1. Conclusion et suggestions 34

Références

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: République Démocratique du Congo - Haut-Lomami/Kamina/Santé publique
Auteur·trice·s 🎓:
Pierre Ndaya, Christelle Lenge, Patrice Nsenga

Pierre Ndaya, Christelle Lenge, Patrice Nsenga
Année de soutenance 📅: Mémoire de fin d'études sur le diabète
Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

1 réflexion au sujet de “Diabète sucré en RDC : discussion des 9 résultats de l’étude”

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top