Intention entrepreneuriale : Outil d’évaluation de l’enseignement

Intention entrepreneuriale : Outil d’évaluation de l’enseignement

I.3.2 Intention : outil d’évaluation de l’enseignement

Un certain nombre d’auteurs se sont penchés sur la question des critères pertinents pour évaluer la performance de l’enseignement en entrepreneuriat (McMullan et Gillin ,1998). Certains considèrent que la meilleure façon est celle de la mesure de l’impact socioéconomique (Block et Stumpf, 1992).

Dans ce sens, les universités jouent un rôle clé dans le développement humain et socioéconomique des milieux qu’elles servent; elles se doivent donc d’être en parfaite symbiose avec ceux-ci, devant même démontrer un certain leadership dans l’évolution des sociétés.

Les universités demeurent des foyers de socialisation qui façonnent fortement les savoir être et les savoir vivre des personnes, c’est- à-dire, leurs perceptions, croyances, attitudes, intentions et comportement (Gasse 1996).

Selon le modèle de Shapero, la condition initiale du flux de création d’entreprise dans un pays est la présence d’individus ayant la volonté et la capacité d’entreprendre. Par l’enseignement de l’entrepreneuriat, nous pouvons susciter leurs intérêts pour se doter de cette volonté et capacité d’entreprendre.

Le paradigme de l’évènement entrepreneurial suggère que « educational programs that pride themselves on discouraging the « wrong » candidates are misguided to ignore the extent to which desirability and faisability can be modified ».

Dans le même sens, pour évaluer les effets de trois modules de formation à l’entrepreneuriat et en reposant sur une approche comparative et longitudinale, Boissin et Emin (2007) ont choisis de mesurer les intentions et croyances de 143 étudiants.

Sur le plan théorique, elle s’appuie sur les modèles psychosociaux d’intention tels la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) en psychologie sociale et le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero (Shapero et Sokol, 1982) en entrepreneuriat.

création d entreprise
crédit: agmo-consult.com/Aidealacreation.htm

Selon ces modèles, l’intention de créer une entreprise est d’autant plus forte que la création d’entreprise est perçue comme une action désirable et faisable.

Désirabilité et faisabilité s’expliquant toutes deux par les croyances que la personne a sur le monde qui l’entoure.

Conformément à ces modèles, les résultats dévoilent une progression d’une part, de l’intention entrepreneuriale des étudiants et d’autre part, de leurs croyances avant et après la formation.

Si la faisabilité connaît une évolution significative, la désirabilité de la création d’activités ne connaît pas d’évolution.

Or, cette dernière s’avère une variable déterminante dans l’intention entrepreneuriale ce qui explique l’absence d’évolution de cette dernière. En conséquence, pour faire évoluer positivement l’intention, la sensibilisation à l’entrepreneuriat devrait agir d’abord sur l’attrait.

Block et Stumpf (1992) prennent le temps en considération et notent que l’intention est un critère d’évaluation quelque temps après le cours. Au niveau de l’enseignement, il apparaît utile d’essayer de comprendre le processus de formation de l’intention (Fayolle, 2004).

L’auteur souligne que l’intention d’entreprendre peut constituer un critère intéressant pour mesurer les effets d’un programme de formation, même si l’intention de créer n’est pas équivalent à l’acte de créer.

Tableau 8 : Des indicateurs d’évaluation et leurs périodes de mesure (Block et Stumpf ,1992)47

Période ou moment de la mesureCritères
En même temps que les coursNombre d’étudiants inscritsNombre de coursSensibilisation générale à /et intérêt pour l’entrepreneuriat
Quelques temps après les coursIntention d’agirAcquisition de connaissances et de savoir- faireDéveloppement d’une capacité d’auto- diagnostic relative à l’entrepreneuriat.
Entre 0et 5 ans après les coursNombre de création d’entreprisesNombre de reprises d’entreprisesNombre de positions entrepreneuriales recherchées et obtenues
Entre 3et 10 ans après les coursPérennité et réputation des entreprisesDegré d’innovation et capacité de changements des entreprises
Au-delà de 10 ans après les coursContribution à l’économie et à la sociétéPerformance des entreprisesDegré de satisfaction des carrières réalisées

La création d’entreprise a constitué souvent la finalité de l’entrepreneuriat au sein de l’université. Délimité l’entrepreneuriat à un résultat (la création d’entreprise) envisage à le réduire à un aspect sans la prise en compte que l’entrepreneuriat est « un état d’esprit se mettant en œuvre en amont et en aval de la création d’entreprise elle-même » (Schmitt, 2005).

Dans ce cas de figure, l’enseignement de l’entrepreneuriat se limitera à la création d’entreprise, la relation entre université-entrepreneuriat se limitera au stade de l’initialisation et « l’entrepreneuriat à l’université s’inscrit dans une logique de création de créateurs » (Saporta et Verstraete, 2000).

Dans cette perspective, nous considérons que le résultat le plus important des programmes d’enseignement de l’entrepreneuriat n’est pas la création d’une entreprise, mais pourrait être, parmi les étudiants et autres in dividus formés, des c hangements d’attitudes et d’état d’esprit, et le d éveloppement d’ une o rientation ent repreneuriale m esurée en utilisant le concept d’intention (Fayolle, 2004).

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban
Université 🏫: Université NANCY 2 - Institut d’administration des entreprises IAE
Auteur·trice·s 🎓:
Léna SALEH

Léna SALEH
Année de soutenance 📅: Thèse de Doctorat ès Nouveau Régime Sciences de Gestion - 2016
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