L’impact de l’enseignement sur l’intention entrepreneuriale

L’impact de l’enseignement sur l’intention entrepreneuriale

I.3 L’importance de l’enseignement à la formation de l’intention entrepreneuriale

Le rôle joué par certains acteurs socio-économiques, tels que les universités (Smilor et al., 1990 ; Pierrad et Scieur, 1999) paraît remarquablement influant sur la prospérité des opportunités à la création d’entreprise.

Les premiers enseignements d’entrepreneuriat datent des années 70 dont HEC est considéré le pionnier avec un enseignement en 1978. Par manque de réel consensus sur ce que signifie l’enseignement de l’entrepreneuriat, cette problématique connaît aujourd’hui des débats et plusieurs questionnements.

L’enseignement de l’entrepreneuriat est multidisciplinaire et comporte plusieurs dimensions : une dimension économique, une dimension sociale et une dimension sociétale.

Cette complexité de la problématique de l’enseignement de l’entrepreneuriat nécessite l’intervention des sciences de l’éducation dans le champ de l’entrepreneuriat pour améliorer l’efficacité et l’efficience des formations à l’entrepreneuriat.

Des chercheurs s’interrogent sur les approches et les méthodes pédagogiques qui facilitent l’enseignement de l’entrepreneuriat et en améliorer l’efficacité. D’autres essaient de comprendre l’impact et les effets des formations entrepreneuriales.

Cette section tente d’apporter des esquisses de réponse à des questions concernant l’impact des formations entrepreneuriales et la relation entre ces formations et l’intention entrepreneuriale.

I.3.1 L’impact de  l’enseignement sur l’intention

Que savons-nous des effets d’une action de formation ou d’un programme d’enseignement, dans le domaine de l’entrepreneuriat, sur la désirabilité des participants vis-à-vis du comportement entrepreneurial et sur leur faisabilité d’entreprendre ? Depuis un certain temps, cette question a suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs (Krueger et Brazeal, 1994; Krueger et al., 2000 ; Peterman et Kennedy, 2003 ; Moro, Poli et Bernardi, 2004 ; Fayolle, 2005, 2006).

Le problème est que l’évaluation dans ce domaine est une question complexe et que les indicateurs pertinents sont aujourd’hui peu nombreux. Des travaux ont tenté de mesurer l’impact positif de l’enseignement de l’entrepreneuriat sur l’intention et ces antécédents. Nous présentons quelques unes.

Moreau et Raveleau (2006) présente un modèle à trois temps de l’apparition de l’intention et ses fluctuations : identifier le métier d’entrepreneur ; associer aux tâches entrepreneuriales du plaisir et des avantages ; constante alimentation de l’intention entrepreneuriale.

L’enseignement de l’entrepreneuriat est primordial pour les deux premières phases de l’apparition et de la formation de l’intention : la possibilité d’entreprendre sera connu, l’étudiant saura au moins en quoi consiste l’acte d’entreprendre et apprendra les tâches nécessaires de la démarche entrepreneuriale.

Selon Fayolle et al. (2006), « un programme d’enseignement en entrepreneuriat, même s’il consiste principalement en une sensibilisation des étudiants à l’entrepreneuriat, devrait avoir un impact positif à court terme sur l’intention d’entreprendre ».

Fayolle (2004) a essayé de montrer que la théorie du comportement planifié peut être d’une grande utilité pour évaluer les programmes et formation dans le domaine de l’entrepreneuriat face à la diversité et la complexité des problèmes rencontrés dans les démarches d’évaluation.

L’auteur conçoit un outil de mesure dynamique utilisant la théorie du comportement planifié pour évaluer les programmes d’enseignement de l’entrepreneuriat.

Le cadre d’évaluation que l’auteur propose est un modèle générique qui met en relation des variables indépendantes liées à l’éducation, à la formation et à leur environnement avec les variables dépendantes que sont les trois types d’attitude et l’intention d’agir.

Kolvereid46(1999) souligne que « les intentions entrepreneuriales sont déterminées par des facteurs qui peuvent évoluer au fil du temps…

Les cours d’entrepreneuriat, les programmes de formation sur la gestion des petites et moyennes entreprises ou encore sur les réseaux, visant le changement des valeurs, des attitudes et des normes sociales sont susceptibles d’avoir un impact positif ».

Pour sensibiliser les étudiants à une carrière entrepreneuriale, plusieurs recherches (Johannisson, 1991 ; Autio et al., 1997) indiquent qu’il faut diffuser des programmes d’enseignement en entrepreneuriat (PEE) dans les cursus et une image positive des entrepreneurs à l’intérieur des universités.

Dans la même veine, les résultats de la recherche de Boissin et al., (2006) confirment ces constats. Les auteurs soulignent que « les formations à l’entrepreneuriat renforcent les croyances professionnelles des étudiants dans un sens favorable à la création d’entreprise ».

Ainsi, la participation à un projet global, la créativité, la réalisation de soi, le pouvoir, les responsabilités, l’autonomie, l’intérêt au travail, le défi sont bien perçus comme des conséquences plus probables de la création d’une entreprise par les étudiants ayant reçu une formation à l’entrepreneuriat quelle qu’elle soit.

De plus, les étudiants formés associent moins que les non sensibilisés, la perspective de carrière et le gain financier conséquent comme la suite logique d’un acte de création.

L’impact de l’enseignement sur l’intention entrepreneurialeVarela et Jimenez (2001), dans une étude longitudinale, ont enregistré les niveaux les plus élevés d’intention entrepreneuriale et de sensibilisation vers une carrière entrepreneuriale pour les etudiants des universités ayant offerts une formation à l’entrepreneuriat.

L‘échantillon de l’étude était constitué des étudiants ayant suivi cinq programmes différents dans trois universités colombiennes.

De même, Noel (2001) a analysé l’influence de la formation à l’entrepreneuriat sur l’intention entrepreneuriale et l’efficacité personnelle perçue.

L’étude a partiellement validé l’hypothèse que « les diplômés en entrepreneuriat avaient un niveau d’intention plus élevé et une perception plus développée du self-efficacy que les étudiants des deux autres filières ».

D’autres chercheurs (Hansemark, 1998 ; Ehrlich et al., 2000) ont remarqué que l’enseignement en entrepreneuriat a un impact positif, car il augmente le niveau des caractéristiques psychologiques (le besoin d’accomplissement et le locus of control ou encore l’efficacité personnelle perçue), ainsi que la chance d’accomplir un acte entrepreneurial dans un avenir proche.

Cependant, les méthodes pédagogiques et les contenus de programmes n’ont pas constitué le centre d’intérêt des chercheurs. Bien que pour préparer les étudiants à une carrière entrepreneuriale, les stages et l’apprentissage sont plus efficients que d’autres (Dilts et al., 1999).

A cet effet, dans le cadre d’une expérience pédagogique, Jouisson et Verstrarete (2006) senti l’impact de la sensibilisation, puis de la formation au Business model appliquée à la création d’entreprise.

Enfin, les changements accrus économiques, sociales et technologiques posent de nouveaux défis au système éducatif.

« L’enseignement de l’entrepreneuriat est perçu comme une formidable opportunité : il développe des capacités à construire et identifier des problèmes dans un contexte de complexité de sens, il favorise le développement de nouvelles attitudes (telles l’autonomie, la prise d’initiatives, le sens de responsabilité), il propose une vision plus intégrative et processuelles des problèmes de création et de développement d’entreprise » (Schied-Bienfait, 2000).

Cette définition confirme l’impact de l’enseignement de l’entrepreneuriat sur l’intention entrepreneuriale et ses antécédents.

Donc, le système éducatif joue un rôle également fondamental dans le modelage du système de valeurs et peut aider à créer et développer des intentions et qualités entrepreneuriales chez les jeunes (Paturel, 2005).

En synthèse, l’enseignement et la formation en entrepreneuriat semblent avoir un impact fort sur l’intention entrepreneuriale. En d’autres termes, des différences significatives seront remarquées entre des étudiants ayant suivi des cours ou sensibilisation en entrepreneuriat et d’autres qui ne les ont pas suivis.

La formation et la sensibilisation à l’entrepreneuriat influence la désirabilité et la faisabilité d’entreprendre, antécédents de l’intention.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban
Université 🏫: Université NANCY 2 - Institut d’administration des entreprises IAE
Auteur·trice·s 🎓:
Léna SALEH

Léna SALEH
Année de soutenance 📅: Thèse de Doctorat ès Nouveau Régime Sciences de Gestion - 2015
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