Approche de gestion du risque (clientèle des agricultures)

Approche de gestion du risque (clientèle des agricultures)

V- L’approche de gestion du risque

L’approche de gestion du risque, au niveau individuel au sein du crédit Agricole du Maroc, peut être qualifiée de classique de part sa outils. Toutefois on assiste, ces dernières années, à une modernisation du dispositif de gestion à travers des projets spécifiques à l’amélioration de l’approche du risque en l’occurrence :

  • Le système de scoring des petites et moyennes exploitations agricoles
  • La sous-traitance de la gestion crédit à la consommation,
  • La réfonte du circuit du crédit « Work Flow »
  • La segmentation de la clientèle
  • La standardisation de l’offre produit.

Ou encore des projets structurants dont les retombés sont très sollicités en matières de surveillance et d’appréciation du risque à savoir :

  • La refonte du système d’information,
  • La refonte du système de contrôle interne,
  • La refonte du système comptable.
  • sans oublier les projets d’alignement sur les dispositifs prudentiels de Bank Maghreb.

Par ailleurs, on peut distinguer 3 approches différentes selon le segment de clientèle :

  • La clientèle des agriculturs,
  • La clientèle des particuliers,
  • La clientèle des entreprises

1-Approche de gestion du risque pour la clientèle des agricultures

Le crédit Agricole a mis en place, depuis 2004, un système de scoring [1] pour le financement de la petite et Moyenne Exploitation agricole (PMEA). Le système de scoring à pour objectif d’adapter le mode d’intervention aux besoins réels de cette clientèle tout en maitrisant les risques de contrepartie. Cet outil permet la segmentation de la clientèle en quatre classes de risque correspondant à des profils distincts d’agricultures. Deux versions de scoring existent :

-Une version simplifiée

L’architecture du système de scoring dans cette version repose sur la demande du client, Or, celle ci s’exprime par objet de crédit si bien que le client est scoré autant de fois qu’il présente une demande de crédit. Par ailleurs la structure des attributions au titre de la première année d’utilisation du système fait ressortir une forte concentration des crédits attribués au niveau de la classe de risque moyen.

-Une version améliorée.

La nouvelle architecture prévoit de scorer le client une seule fois par an pour déterminer son risque de contropartie, la classe de risque correspondante et l’offre maximale en termes d’enveloppe de crédit aussi bien à court qu’à moyen terme et ce par le renforcement des critères d’analyse de contrepartie.

a.1 : Les crétères de discrimination

L’histoire de la relation : qui est exprimé en note finale qui correspond à la moyenne pondérée de facteurs tel que l’ancienneté du compte bancaire, l’activité dépôt et la régularité des remboursements antérieures.

-L’aspéculation et l’endettement : qui intègre les facteurs du niveau d’endettement le type de spéculations pratiquées et la zone agro-climatique.

-Le revenu hors exploitation : qui est compris une sûreté additionnelle.

-Le capacité de remboursement : qui est évaluée à travers le surplus dégagé par,  l’exploitation et les revenus éventuels non liés à l’agriculture,

-Les conditions d’exploitation : qui tiennent compte de l’adéquation de la spéculation pratiquée à la vocation de la région, la vacilité ou la difficulté d’accès à l’exploitation, la proximité ou l’éloignement des points d’écoulement de la production, les disponibilités en eau et la nature du sol, voire son adaptation aux spéculation,

-L’appréciation de la garantie : qui est exprimée en terme de nature de la garantie, du niveau de couverture de la garantie des encours et de présence d’une assurance.

-L’appréciation du responsable de la caisse locale ; qui revêt une importance particulière en l’absence d’une base de données nécessaires à l’évaluation de l’expertise du client et la qualité de la gestion de son exploitation, le niveau d’équipement et l’adéquation des équipements aux spéculations pratiquées, la consistance de la garantie offerte par le client, la moralité et la solvabilité du client.

a.2 : Les classes de risque

La note finale obtenue par le client détermine son score et la classe de risque correspondante, la détermination des bornes des classes s’est basées sur des simulations de la plus mauvaises à la meilleure conjoncture en passant par des conjectures intermédiaires. Les classes de risque sont : Bon risque, Asseé bon risque Moyen Risque acceptable, Risque élevé.

a.3 offres de financement

L’offre de financement du crédit Agricole variera ainsi en fonction de la classe de risque à laquelle appartiendra le client mais également en fonction de la justification, totale ou partielle ou encore de l’absence de justification de la propriété exploitée.

Pour les clients ne justifiant qu’une partie de leur exploitation, cette offre sera déterminée sur la base de la partie de l’exploitation justifiée par acte authentique.

Par contre, les nouveaux clients ne justifiant pas leur exploitation ne pourront prétendre à un financement que s’ils acceptent de concéder une garantie réelle.

2-Approche de gestion du risque pour la clientèle des particuliers

La clientèle des particuliers est composée principalement de salariés, de fonctionnaires, cette catégorie de clientèle présente un potentiel important en terme de financement sain ce marché présente les caractéristiques suivantes :

  • Un marché de masse, ainsi le risque de contrepartie est largement dilué et affecte modérément le risque portefeuille ;
  • Des besoins de financement standards principalement crédit immobilier et crédit à la consommation
  • Des garanties réelles composées de titres fonciers dans le cadre des crédits immobiliers.

C’est ainsi que l’approche de gestion du risque crédit est spécifique par rapport aux segements des petites et moyennes exploitations agricoles et par rapport au segement des entreprises.

Au crédit Agricole la démarche de gestion du risque sur ce segement fait partie de l’habillage marketing des produits. Certes la mise en place de produits bancaires relève des pratiques marketing bancaire dont les visées sont principalement commerciaux toutefois cet habillage marketing des produits des produits constitue un levier inéluctable pour maitriser le risque sur ce segment.

En effet, la standardisation de l’octroi des crédits aux particuliers permet de filtrer les demandes de crédits à travers la mise en place des conditions d’éligibilité à un produit limitant ainsi les facteurs de risque liés aux clients outre les caractéristiques commerciales modulables du crédit (durée, taux, plafond, quotité de financement) qui permettent de maitriser le niveau du risque lié à l’engagement avec un client éligible.

Les conditions d’éligibilité à un sont généralement le statut, l’age, la fonction et le revenu, les caractéristiques du produits de crédit correspondent à la durée, le montant, le taux d’intérêt, le plafond de financement, la quotité de financement et le taux d’endettement.

  • Les garanties exigées pour cette clientèle sont généralement
  • Des aval de la caisse centrale des garanties pour les crédits conventionnés,
  • Un engagement de domiciliations irrévocable de salaire
  • Un biais à ordre du montant du prêt
  • Une délégation d’assurance décès invalidité
  • La procédure de mise en place de ce type de crédit est similaire au processus sus mentionné et comprend quatre étapes
  • Etude de dossier et décision
  • Prise de garantie et de déblocage
  • Remboursement et suivi du dossier
  • Recouvrement et mise en jeu de la garantie

Ce système de maitrise du risque crédit demeure en vigueur pour l’ensemble des crédits octroyés par le crédit Agricole du Maroc que ce soit des crédits immobiliers ou des crédits à la consommation.

Cette pratique présente une lenteur dans le montage de dossier et expose la banque à un risque de déphasage entre les conditions offertes aux clients et le profil risque qu’il présente.

En conséquence, les responsables du CAM ont entamé un projet de sous traitance de la gestion des dossiers de crédit à la consommation avec un partenaire spécialiste en la matière et avec une possibilité d’extension du projet aux crédit immobilier, le résultat escompté étant l’industrialisation de l’activité crédit aux particuliers pour un meilleur service mais aussi une meilleure gestion du risque lié à cette catégorie de clientèle.

Approche de gestion du risque Le projet s’articule autour de 4 axes de travail.

-Axe 1 :La mise à la disposition du CAM d’un moteur de scoring des dossiers de crédit des particuliers.

Ce moteur de scoring incorpore une matrice décisionnelle qui permet de classer les demande en trois familles : acceptée, rejetée et à réétudier, sur la base des données introduites par le chargé de clientèle d’une part et sur la base de règle de décision intégrées et modélisées.

Cette matrice est mise à jour en permanence sur la base des techniques de l’analyse discriminante.

-Axe 2 : la mise à la disposition du CAM de plate forme étude pour réexamen de dossier après scoring et décision. Le sous traitant s’engage sur un niveau de risque à réspecter.

Axe 3 : La gestion des opérations de back office notamment l’ordeonnancement des déblocages, la comptabilisation et l’appel d’échéance ainsi que le reporting.

-Axe 4 : Une surveillance du risque en permanenece et une réactivité élevée quant à la démarche de recouvrement.

Au moment de la rédaction de ce rapport les tests opérationnels et techniques sont encours de validation.

3-Approche de gestion du risque pour la clientèle des entreprises

Dans l’absence d’un système de cotation des entreprises, le crédit Agricole adopte la démarche calssique de l’analyse financière pour l’appréciation du risque. Les canevas de demande de crédit [2] constituent l’outil de base pour structurer cette approche.

En effet les canevas ont pour objectif principal de permettre à l’agence de mieux cerner les risques (juridiques, économiques, financiers et bancaires) inhérents aussi bien, au projet à financer qu’au client lui-même.

A cette fin, ces canevas ont été élaborés autour des axes suivants :

L’indentification du client et/ou l’entreprise.

[1] -Note de service N_ 11/06/D 52006- Nouveau systeme de scoring

[2] –  Note de service N°  67 / 93  DG ; Canavas d’études de demandes de crédit .

Cette partie détaille notamment la forme juridique de l’entreprise, l’histoire de son capital, ses gestionnaires, la surface financière de ses principaux actionnaires ainsi que ses caractéristiques techniques

– L’étude technique, économique et commerciale du projet :

– Les relation du client avec le système bancaire en général et le crédit agricole en particulier.

Cette partie analyse en détail la relation du client, et le cas échéant de toutes les autres entreprises du même groupe, avec le crédit agricole, et ce à travers l’étude des mouvements de ses comptes au CAM en relation étroite avec le chiffre d’affaires réalisé et l’examen de l’historique des engagements du CAM.

En outre il a procédé à l’étude de la relation du client avec le système bancaire en générale à travers l’analyse des informations obtenues auprès de Bank Al Mghrib ainsi que du client lui –même.

Le diagnostic financier de l’entreprise et du projet à financer s’opère de la manière suivante :

– L’étude des documents comptables et de la trésorerie réelle, le cas échéant, et l’élaboration de ratios financiers

L’étude prévisionnelle par les comptes d’exploitation et la trésorerie.

L’évaluation du risque avec estimation des garanties proposées au besoin par un bureau d’expertise agrée

L’analyse de la demande du client de sont adéquation avec les besoins réels de l’entreprise et avec garanties proposées.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Le crédit bancaire : définition, types et cycle de vie
Université 🏫: Faculté des sciences Juridiques - Économiques et Sociales
Auteur·trice·s 🎓:

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