Banque centrale : le régulateur du marché interbancaire

Banques centrales et crises des subprimes

Le rôle de la banque centrale et raison de l’amplification de la crise : Section III

I) Banque centrale

[1]

I-1) régulateur du marché interbancaire

Les banques commerciales interviennent sur le marché interbancaire pour placer leurs liquidités excédentaires ou au contraire pour obtenir des liquidités, ou pour lisser leur trésorerie prévisionnelle en fonction des mouvements de fonds qu’elles prévoient.

Les paiements interbancaires se font exclusivement en monnaie centrale, c’est-à-dire par mouvements entre les comptes que les agents bancaires détiennent à la banque centrale.

En fonction des tensions constatées sur le marché interbancaire, la banque centrale intervient pour injecter ou au contraire retirer des liquidités. Ces interventions lui permettent d’influer sur les taux pratiqués sur le marché interbancaire, qui eux-mêmes déterminent les taux auxquels peuvent emprunter les agents non bancaires, et ainsi de contrôler la croissance de la masse monétaire afin d’éviter l’inflation (objectif principal de la BCE tel que le traité de Maastricht l’a établie).

[1] Page web : crise fin`ncièbe coiment s’est-elle amplifiée-articles

a) Les outils de régulation

Au sein de l’Euro système (ensemble formé par la BCE (Banque Centrale Européenne) et les Banques Centrales), ces interventions se font principalement: En permanence, par le biais des réserves obligatoires, qui imposent aux banques d’immobiliser une partie de leur trésorerie à la banque centrale. Cette disposition contraint les banques à venir plus souvent se refinancer auprès de la banque centrale et permet donc à celle-ci de mieux contrôler les taux.

Au jour le jour, par le biais des facilités permanentes, auxquelles les banques ont un accès discrétionnaire (à condition d’apporter des garanties suffisantes pour les prêts, cf. plus bas). Les facilités permanentes sont des prêts (facilité de prêt) ou des emprunts (facilité de dépôt) d’une durée de 1 jour consentis par la banque centrale à tout établissement de crédit titulaire d’un compte dans ses livres qui en fait la demande.

A une semaine ou à 3 mois, par le biais d’apports de liquidité sous forme de prêts aux établissements de crédit négociés par voie d’appels d’offres. Cette fois le montant global alloué est plafonné par la BCE en fonction de ses prévisions de liquidité du marché interbancaire. Ce sont donc les établissements qui font les meilleures offres qui seront « servis » en premier.

Les taux de rémunération des facilités permanentes constituent 2 des taux directeurs de la BCE, celui de la facilité de dépôt étant le plancher et celui de la facilité de prêt le plafond d’un « corridor » au sein duquel va s’établir le taux des prêts-emprunts que les banques négocient entre elles (l’EONIA). Le taux des appels d’offres hebdomadaires ou « opérations principales de refinancement » constitue le principal taux directeur de la BCE et est situé très exactement au milieu du « corridor ».

b) Le cadre et l’objectif des outils de régulation :

D’autres instruments de mise en œuvre de la politique monétaire sont à la disposition de la BCE mais il serait trop long de les détailler ici. De même, les autres banques centrales comme la Federal Reserve ou la Bank of England interviennent également avec des outils similaires.

Cependant, il est très important, en particulier en ce qui concerne les opérations d’octroi de liquidité, d’avoir en tête que:

Ce sont des prêts consentis par la banque centrale aux établissements de crédit, que ceux-ci vont donc devoir rembourser. Quand on dit que la banque centrale « injecte des liquidités », cela ne signifie donc pas qu’elle fait marcher la planche à billets.

Banque centrale : régulateur du marché interbancaireElles n’ont pas pour objectif de renflouer un ou plusieurs établissements de crédit en particulier. Tous les établissements de crédit y ont en effet accès, et l’objectif de l’opération est d’agir sur le marché monétaire dans sa globalité.

Ces opérations se font systématiquement contre des garanties, titres ou créances, que les établissements remettent à la banque centrale. Si l’établissement est en défaut, et ne peut pas rembourser, la banque centrale conserve les titres et les vend sur le marché pour rembourser le prêt.

I-2) Le rôle de la banque centrale en fonction de la situation économique

– En temps normal

Les établissements de crédit ne vont se refinancer auprès de la banque centrale qu’en dernier recours, car ils peuvent en principe trouver des conditions plus avantageuses sur le marché interbancaire.

Tout le jeu – subtil – de la banque centrale consiste donc à entretenir un certain déficit global de liquidité de façon à contraindre les banques à venir se refinancer auprès de la banque centrale juste assez pour que celle-ci puisse maintenir son contrôle sur les taux mais pas trop pour ne pas créer une situation de déficit général de liquidité qui bloquerait les circuits financiers normaux.

– En temps de crise

La confiance mutuelle que se font généralement les établissements de crédit est mise à mal : chacun soupçonne les autres d’aller plus mal que lui, et de ce fait les transactions sur le marché interbancaire ne se font plus.

Les banques qui ont des excédents de trésorerie répugnent à placer ceux-ci auprès de leurs consœurs, et celle qui ont un besoin de financement ne trouvent pas à se couvrir sur le marché. Elles vont donc toutes se tourner vers la banque centrale.

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