Le commerce traditionnel au Maroc – Evolution du commerce

Le commerce traditionnel au Maroc – Evolution du commerce

Partie I

Evolution du commerce et des habitudes d’achat du consommateur

Introduction

Auparavant, la totalité de la distribution est assurée par le commerce traditionnel. Ce commerce s’est développé et s’est transmis de père en fils par les tenants des fonds de commerce de détail et semi gros.

Les changements qu’a connu l’environnement économique et l’accès à la formation des nouvelles générations, ont fait que le petit commerce a évolué vers des formes de distribution plus larges et innovatrices qui couvrent aujourd’hui tout le territoire, notamment les grandes villes aussi bien à la périphérie que désormais au cœur des quartiers urbains (chapitre 1).

C’est ainsi que l’appareil commercial s’est développé pour s’adapter au nouveau contexte, renforcer sa compétitivité et faire face aux besoins des consommateurs qui deviennent de plus en plus exigeants (chapitre 2).

Chapitre 1

L’évolution du commerce

Introduction

Le souk représente la forme principale de la distribution traditionnelle au Maroc permettant de donner naissance à d’autres pôles de ravitaillement.

En effet, la floraison spontanée des marchés urbains n’est rien d’autre qu’une accommodation du souk à caractère rural aux différentes fluctuations de la ville voulant affirmer son caractère d’urbanité et se démarquer de la campagne, chose qui s’est manifestée encore plus à travers l’enrichissement de la gamme des marchés urbains ainsi que l’éclatement de nouveaux pôles commerciaux.

Section 1

Le commerce traditionnel au Maroc

[1]

Le commerce traditionnel comprend une gamme étendue de moyens d’approvisionnement à savoir : le souk, les marchés urbains, les épiceries…permettant de répondre aux différents besoins et désirs de la population rurale et citadine.

I- Le souk

Le souk est puissamment enraciné au Maroc, il fait partie du patrimoine et à un poids économique, social et culturel très important dans l’univers des ruraux.

Les souks peuvent être classés selon leurs tailles, si l’on prend comme critère le nombre moyen de commerçants forains par marché on distingue :

  • Les petits marchés : de moins de 350 soukiers.
  • Un contingent de souks moyens : 350 à 600 commerçants.
  • Gros souks : 600 à 1000 commerçants.
  • Très gros souk : plus de 1000 commerçants.

[1] Jean François TROIN, les souks dans l’espace commercial marocain, LA GRANDE ENCYCLOPEDIE DU MAROC, vol.9, 1ére édition, copyright 1987 GEI, juillet 1988 p 205.

Quatre catégories d’acteurs interviennent sur les souks :

  1. Les fellahs : qu’ils apportent ou non leurs productions, selon les saisons et la conjoncture.
  2. Les commerçants : qui sont collecteurs et distributeurs de marchandises.
  3. Les prestataires de services : qui sont des artisans traditionnels (forgerons, cordonniers,…) ou bien des spécialistes de la réparation, de la restauration (cafés sous tentes ou gargotes).
  4. Les néo-commerçants : nouvellement venus au commerce intermédiaires ou revendeurs, souvent issus de la campagne où ils n’ont plus de ressources agricoles.Le souk - Le commerce traditionnel

Dans les campagnes isolées, le souk remplace la ville.

La gamme des souks s’étend donc du petit marché primaire qui ne fournit que le ravitaillement alimentaire et quelques services, au grand marché multifonctions, collecteur et groupeur de récolte, redistributeur des produits urbains, fournisseur d’une série étendue de services (de la coiffure à la restauration en passant par la réparation, le spectacle…).

Animateurs des campagnes, les souks en sont aussi les organisateurs. Ils structurent fortement l’espace rural et le polarisent. Cette organisation s’appuie en premier lieu sur les réseaux.

Le réseau est la combinaison des marchés répartis dans le temps (jours de la semaine) et dans l’espace (celui de la région donnée).

Le réseau est commandé par un marché pôle qui généralement se réserve un jour particulier n’appartenant qu’à lui, il comprend ensuite des marchés satellites qui tiennent à des jours différents, de manière à assurer une rotation sur toute la semaine et à couvrir le territoire desservi[2].

II- Les marchés urbains
[3]

L’urbanisation des marchés s’est établit dans le cadre du mouvement d’urbanisation général qu’a connu le Maroc.

Ce mouvement prend divers aspects dans le domaine des marchés : fixation des boutiques sur l’aire des souks ou à proximité, diminution sur certains marchés du nombre de forains, apparition d’ambulants motorisés dans certains zones rurales, exil en périphérie de certains souks urbains et l’enrichissement par contre de la gamme des marchés intra urbains.

En effet, l’emplacement souvent stratégique occupé par le souk dans les espaces urbains a conduit les autorités municipales surtout durant la période 1960-1970 à transférer les marchés vers la périphérie.

[2] /[3]  Jean François TROIN, op.cit, p 206, 207. /p 208,209.

Ce déplacement s’est accompagné d’un agrandissement considérable de la place réservé au souk, d’un équipement plus fonctionnel, d’un embellissement (portes monumentales, étalages couverts), mais l’éloignement du lieu de marché par rapport au centre commerçant à crée un déséquilibre, une distorsion dans les fréquentations de clientèle, le marché n’est plus intégré à la vie de la cité, il est marginalisé.

L’enrichissement de la gamme des marchés dans les villes est entraîné par les aménagements majeurs réalisés au niveau de leurs tissus.

Si autrefois on ne distinguait dans les grandes villes marocaines que deux types d’activités forains à savoir le souk hebdomadaire ou bihebdomadaire, aux portes de la cité fortement teinté de ruralité et le marché urbain sous forme de souika ou sous forme d’un marché central, ils s’ajoutent à ces deux types de pôles classiques le marché de gros spécialisé dans les fruits et légumes, le marché de bétail proche des abbatoires, les marchés de quartiers qui se sont étoffés avec l’augmentation du nombre des résidents en périphérie, les marchés spécialisés (brocante, friperie, véhicules d’occasion, articles de contrebande) et enfin l’auréole suburbaine des marchés que l’on peut appeler de banlieue.

La multiplicité et la diversité des marchés urbains reflètent une sorte de transposition et d’adaptation du souk rural dans le milieu urbain auquel il s’intègre très rapidement.

III- Les nouveaux pôles commerciaux
[4]

Avec les changements perpétuels que les villes marocaines ont connus, une série d’implantation viennent compléter et étirer en quelque sorte la gamme des espaces commerciaux.

A côté des marchés urbains implantés dans la ville jusqu’aux espaces ruraux les plus reculés, les souks exilés en périphérie urbaine, les différentes formes du marché urbain s’adaptant avec les exigences complexes de la population citadine s’ajoutent de petites boutiques commerciales de carrefour permettant d’approvisionner les lieux ou se produit fréquemment une rupture de charges ainsi que les petits épiceries polyvalents des douars dans le monde rural.

[4] Taoufik AGOUMY, les villes, la GRANDE ENCYCLOPEDIE DU MAROC, vol.9, 1ere édition, copyright 1987 GEI, juillet 1988 p 143.

Au niveau des villes, on assiste également à l’émergence de petits boutiquiers (bekala), répandus dans toute la cité, ils comprenaient des marchands d’huile, de beurre, de savon noir et de miel, de gros commerçants qui se divisaient en deux catégories principales : les marchands de céréales (hannata), installés sur la rahba (marché au céréales) et les tojjar (importateurs et exportateurs).

Entre les boutiquiers et les gros commerçants existait toute une gamme de commerces d’alimentation : légumes et fruits (khadara), bouchers, poissonniers et marchand de fruits secs ; de commerce d’équipement : marchands de charbon de bois (fehhama), de poteries ; de commerces des produits ruraux : marchands d’herbes et de plantes médicinales (achaba).

L’organisation de tous ces types de commerces s’effectue selon leurs natures, les commerces les plus nobles nécessitant un gros capital et procurant un profit important se groupaient dans les Kissaria au centre de la ville, c’est là où se concentraient parfumeurs, vendeurs de babouches, marchands de tissus, marchands de confection de bijoutiers[5].

[5] Taoufik AGOUMY, op. cit.p 143.

Le souk est une forme de commerce ancrée dans le passé, c’est un trait culturel non négligeable qui en association avec les marchés urbains et les autres pôles commerciaux (les petites boutiques, les épiceries, le commerce en gros…) ont permis de répondre à la demande existante en tout temps et en tous lieux.

Mais les circuits de distribution ne peuvent rester à l’abri des diverses transformations qu’a connu le milieu économique et social marocain ce qui a donné naissance à une nouvelle forme de commerce à savoir les grandes surfaces de distribution.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université Moulay Ismail - Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales
Auteur·trice·s 🎓:
A. Meriam & B. Bouchra & B. Mouna

A. Meriam & B. Bouchra & B. Mouna
Année de soutenance 📅: Mémoire de fin d’études - 2009 / 2010
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