Cette étude révèle comment le discours politique en Algérie, notamment celui du ministre des affaires étrangères, utilise des stratégies argumentatives puissantes pour persuader son auditoire. Découvrez les techniques de persuasion qui façonnent les relations internationales et leurs implications pour la diplomatie algérienne.
Résultats de l’analyse argumentative :
- Les techniques de persuasion :
L’orateur a fait usage de stratégies argumentatives pour persuader l’auditoire, on a relevé plusieurs stratégies de persuasion qu’on citera par type :
Cet énoncé contient une technique de persuasion par réciprocité ; incitant la France à se comporter de la même façon que l’Algérie : « L’Algérie ne protège pas des personnes qui violent la loi française de la même manière qu’aucun état ne devrait protéger des gens qui violent la loi algérienne »
Ce prochain énoncé contient une technique par cohérence : « On se demande d’ailleurs si c’est vraiment civilisé que de garder dans des musées les cranes de résistants algériens dont on fait des trophées » cela signifie que le ministre essaie de persuader la France qui prétend le civisme ne lui convient pas de garder les cranes des êtres humains dans ses musées.
On a pu relever du corpus la technique de l’importance de la vision comme dans le passage suivant : « L’Algérie a trop connu les affres de la guerre coloniale justement pour souhaiter s’engager dans une confrontation armée avec un pays voisin ». Ou alors : « des solutions qui soient de nature à épargner à ce peuple des drames, des tragédies » cela veut dire que les responsables algériens choisissent d’éviter les situations qui dégénèrent suite aux leçons tirées des expériences vécues au passé.
Le principe de sympathie qui est très présent dans les propos du ministre tel que les passages suivants : « Nous sommes africains, nous sommes en Afrique, nous dialoguons, nous travaillons et nous pensons que le moment arrivera bientôt, nous aurons à travailler ensemble » ou « Nous sommes résolument, dans la doctrine de l’union africaine contre les changements anticonstitutionnels de gouvernement et nous décourageons les changements anticonstitutionnels de gouvernement et nous faisons tout dans le cadre de la prévention ». Le locuteur entreprend avec la forme collective « nous » quand il s’agit des questions qui concernent l’union et la solidarité afin de prouver la complicité.
La preuve sociale est aussi une technique utilisée pour persuader l’auditoire à se comporter de la même façon que ces semblables comme est le cas dans ce passage : « Tous les pays Nord-africain de la Mauritanie jusqu’à l’Égypte, à l’exception d’un seul pays vous l’aurez deviné ; le Maroc. Tous ces pays-là se sont opposés à ce statut d’observateur, et un grand nombre de pays sub-saharien y compris des pays sub-sahariens qui ont des relations diplomatiques avec Israël se sont opposés à l’octroi du statut d’observateur à Israël ; l’Afrique du sud, le Nigeria et d’autres » l’orateur a donné cet argument pour faire changer d’avis à celui qui fait exception et l’inciter à se comporter de telle.
Il y a encore le principe d’autorité identifié dans ce qui suit : « Nous avons, entant que membres responsables de l’union africaine, le devoir de dire ceci est juste et ceci ne l’est pas, telle décision est appropriée telle décision ne l’est pas », pour assurer que le refus de l’initiative d’accorder le statut d’observateur à l’Israël est une décision collective et que l’accord entre les membres fait que le premier et le dernier mot revient à cette force de l’union.
Enfin, on relève en dernier le principe de rareté dans l’énoncé : « La communauté internationale n’a aucun intérêt à être divisée alors que les groupes terroristes et les autres groupes de trafiquants de tout genre, eux savent harmoniser leurs positions et leurs actions » à travers cette comparaison incorporée dans l’argument, le ministre met en valeur l’importance de l’entente et l’union de la communauté internationale face aux dangers en véhiculant un sentiment de risque et d’échec dans le cas contraire.
- Le triangle rhétorique :
L’éthos :
le ministre a donné, lors de sa prise, de parole une bonne prestation avec toutes les explications nécessaires pour répondre aux attentes du public visé par cet entretien télévisé et des téléspectateurs qui suivent l’actualité et les informations.
Il a abordé plusieurs thématiques selon les questions adressées à sa personne d’une façon cohérente, convenable, ses réponses étaient résonnées, exhaustives, claires, étudiées.
Il a emprunté le rythme long avec des descriptions, des explications, des détails ont été apportés pour consolider ses arguments et clarifier en toute transparence les visées et les intentions pour inspirer confiance et cohérence.
Il a entretenu avec assurance, patience, sagesse et compétence, il a exprimé son point de vue entant que responsable dans le gouvernement algérien et a développé ses idées par raisonnement logique, connaissances de textes de loi, et beaucoup d’expérience acquise de sa fonction comme ministre des affaires étrangères qui a une vision diplomatique représentant toute une nation.
Le logos :
les propos du ministre contenaient beaucoup de données réelles, des preuves historiques et actuelles, des arguments rationnels et des réponses précises. On montrera par quelques passages la trace du logos : « je suis tenté de dire que s’il n’y avait pas eu de nation avant la colonisation française il n’y aurait pas eu de colonisation française !
C’est parce que la nation algérienne était là, était productive, active, entreprenante aux portes de la France à travers la méditerranée, ce parce que des livraisons de cargaisons de blé n’ont pas été payés en temps et en heure que des conflits et des difficultés sont apparues dans les relations entre les autorités algériennes de l’époque et les autorités françaises de l’époque » ce passage illustre bien la définition du logos vue dans la partie théorique de ce mémoire.
Le locuteur a su convaincre son auditoire en faisant appel à la logique, il a utilisé un raisonnement par déduction pour répondre aux journalistes et au président français qui a déclaré bien avant qu’il n’y avait pas de nation algérienne avant la colonisation française.
Le ministre des affaires étrangères algérien a fait usage d’une stratégie qui s’appuie sur le raisonnement dans ses propos pour convaincre l’interlocuteur et garantir l’approbation de l’opinion publique et la solidarité au profit de l’état algérien.
Le pathos :
le ministre a également employé des paroles dotées du pouvoir d’influencer par les émotions et s’entreprendre avec les sentiments afin de convaincre tel est le cas dans le passage suivant : « Pendant que d’autres âmes qui sont là à la recherche d’un emploi ou qui ont été, justement, amenés en France dans le cadre d’accord de main-d’œuvre et autres depuis longtemps qui se retrouvent, du jour au lendemain, concernés par des mesures d’éloignement du territoire national français. Alors, lorsqu’il s’agit de question humaine, nous considérons qu’il faut les traiter humainement ».
Ceci était une séquence de la réponse du chef de la diplomatie algérienne sur les autorités française qui développent un programme d’émigration. Avec cette narration, le locuteur compte faire adhérer son auditoire en expliquant la situation qui n’est pas claire pour tout le monde, donner plus de détails sur les émigrés dans le but de jouer sur l’émotion des interlocuteurs, susciter chez lui le sentiment de tristesse, de peine, de pitié, de colère,…
L’énoncé prend la forme d’un argument concret, la narration est objective en apparence mais l’orateur l’utilise pour but de détourner l’auditeur et produire un impact sur lui ce qui s’inscrit dans le cadre de la subjectivité.