La gestion relationnelle et la gestion représentative

Gestion relationnelle au sein des organisations patronales

Chapitre 2 : Les organisations patronales au Cameroun : gestion relationnelle, représentative, et rapport théorique

1- Gestion relationnelle et représentative des managers au sein des organisations patronales

1-1 Gestion relationnelle

1-1-1 Objectifs des organisations patronales

Selon Eichenberger, les principales recommandations dont les patronales doivent s’accommoder pour leur bonne relation sont :[77]

  • Les organisations patronales doivent résoudre les conflits et tensions internes.
  • Elles doivent développer une stratégie commune à l’encontre du mouvement syndical.
  • Elles doivent entretenir de bonnes relations avec le gouvernement.

 [77]Eichenberger P 16. Op.cit.

1-1-2-Centres d’intérêts des organisations patronales

Pour mettre les centres d’intérêts des organisations patronales en exergue, on peut prendre le cas du politologue français Jean Meynaud à travers le tableau suivant :

Organisations patronal Helvétiques
Organisations professionnelles
CommercesAgricultures
IndustriesBanques
Artisanats

Tableau 4 : centres intérêts des organisations selon Meynaud Jean 1963

76 Barthes R. P 1017 Op.cit.

77 Eichenberger P 16. Op.cit.

Ce tableau est révélateur de plusieurs fonctions :

  • La première est que les organisations patronales suisses ont comme principal centre d’intérêt les organisations professionnelles. Cela veut dire que les patronales ne gèrent pas les organisations non professionnelles ou encore les petites firmes organisationnelles.
  • La deuxième fonction est que les patronales s’intéresse principalement à 5 secteurs d’activités. Catusse Myriam dans sa thèse, souligne un autre centre d’intérêt des patronaux, à travers l’initiation de ces derniers lors des élections 1997 au Maroc, afin de témoigner du contenu des relations des organisations patronales ayant un carnet d’adresse de choix dans sa gestion relationnelle.

Cette entrée en scène est nouvelle pour les manageurs et ne s’était jamais fait à mondovision au Maroc. Catusse Myriam essaye justement de démonter cela par le biais d’une approche socio-historique.[78]

1-1-3 Le pouvoir dans une relation

Mintzberg dans son ouvrage convoque les propos de Dahl pour expliciter les influences que peuvent avoir le pouvoir dans une gestion relationnelle.

C’est ainsi qu’il pense que Dahl l’associe à un système A et B de manière à ce que « A has the power B to the extent that A can make B do something that B otherwise would not prefer. »[79]

A travers cette assertion force est de constater que chaque relation dans le social est doté d’un certain pouvoir pouvant influencer son vis-à-vis. Cette partie est mise en avant par ce qu’elle est de connivence avec le pôle d’émission longtemps mentionné dans ce travail.

[78] Catusse M. (1999) L’entrée en politique des entrepreneurs au Maroc : libéralisation économique et réforme de l’ordre politique, thèse de Doctorat en Science Politique, Université d’Aix-Marseille, 536p.

[79] Dahl (1957) The Concept of Power, Behavioral Science, p 202.

1-1-4 Relations entre employés

La relation entre ceux qui dirige et ceux dirigé est fondamental dans une organisation, ces attitudes véhiculées constituent le point d’ancrage de l’œuvre de Mintzberg :

Ce livre se fonde sur le principe que les attitudes dans une organisation correspondent à un jeu du pouvoir dans lequel différents joueurs, appelés les détenteurs d’influence, cherchent à Controller les décisions et les actions des entreprises.

L’organisation voit d’abord le jour quand un groupe initial de détenteurs d’influence se mettent ensemble pour accomplir une mission en commun.[80]

A travers cette assertion, on peut mettre en avant que la relation que peut avoir un employeur avec un employé concoure à la main mise et migre vers les objectifs de la structure.

[78] Catusse M. (1999) L’entrée en politique des entrepreneurs au Maroc : libéralisation économique et réforme de l’ordre politique, thèse de Doctorat en Science Politique, Université d’Aix-Marseille, 536p.

[79] Dahl (1957) The Concept of Power, Behavioral Science, p 202.

[80] Mintzberg P 59 Op.cit.

C’est-à-dire que les partis prenants dans une organisation sont inter-reliés par un jeu d’influence afin de pouvoir atteindre les objectifs en commun. Pour définir ce qu’est un détendeur d’influence, Hirschman[81] aborde 3 approches en organisation lors d’un dysfonctionnement:

  • Celui qui accepte tout et exécute les taches venants de la hiérarchie
  • Celui qui plie bagage et part
  • Celui qui reste mais tout en proposant des changements.

Dès lors, on distingue deux grands types de détendeurs influences :

  • Ceux internes par le biais du PDG et des hauts cadres notamment[82]
  • Ceux externes notamment les entreprises commerciales (industriels, banques), les sociétés mutuelles (les partis politiques, les syndicats), les organisations étatiques (police les services des impôts).

1-1-5 Relations entre organisations patronales et politiques

Un autre auteur continu par nous faire comprendre « qu’il faut toutefois relever que le rôle joué par les associations patronales en tant qu’«organisateur» de l’économie est étroitement lié à leur influence politique et dépend donc en partie des stratégies développées vis-à-vis des autres acteurs politiques. »[83]

Eichenberger continu par dire que « les organisations patronales sont des acteurs politiques absolument incontournables. »[84] Il ajoute aussi que « les organisations patronales entretiennent des relations étroites et institutionnalisées avec les autorités politiques. »[85]

Ces fragments de texte viennent en parfaite corrélation du faite que la gestion patronale a un fort rapprochement avec la politique au sens de management politique de Mintzberg Henry, d’où la triplette management, politique et pouvoir qui sont des concepts intimement liés.

[81] Hirschman A. (1990) Exit, voice, and loyalty: Responses to decline in firms, organizations, and states, Cambridge, Harvard university press, 1970, 162p.

[82] Cf Mintzberg Op.cit.

[83] /[84] / [85] Eichenberger p 25. Op.cit./25 Op.cit./26 Op.cit.

1-1-6 Relations entre organisations patronales et gouvernement

Eichenberger pense qu’il y a un lien étroit entre les organisations patronales et le gouvernement il s’appuie sur son échantillon d’analyse encré en Suisse en ces mots :

Il n’est pas rare que certains anciens secrétaires patronaux deviennent hauts fonctionnaires dans ces différents offices, voire conseillers fédéraux, comme l’illustre le parcours emblématique de Ernst Wetter entre administration fédérale, parlement, conseils d’administration de grandes entreprises, Vorort de l’USCI et Conseil fédéral.[86]

A travers cette assertion, en corrélation avec les données de ce travail de recherche, on comprend mieux pourquoi lors de la promulgation du livre blanc du GICAM en octobre 2020 par exemple, ces derniers ont facilement fait la tournée dans près de 7 ministères en 3 mois.

1-1-7 Relations entre organisations patronales et medias

Tout au long du mémoire d’Audrey Laurin, elle cherche à faire comprendre que les organisations produisent les discours cohérents pour la plus part des temps par soucis de performativité afin de se construire une identité médiatique.

Ce qui revient à dire que pour se faire voir, la portée des discours des organisations résulte dans la visibilité médiatique.[87] A travers cela on comprend mieux l’étroitesse de la relation entre le GICAM par exemple et la presse camerounaise présente essentiellement dans environ 90% des discours promulgués par cette patronale.

Par la suite, Fourrier évoque la mission phare de la communication pour mieux mettre en avant la relation entre les medias et les organisations:

Le cœur des missions de la communication est précisément d’adapter des messages et des outils en fonction des objectifs ou des problématiques propres à ces différents publics.

Parmi eux, les médias ont un statut particulier : ils sont perçus comme des relais incontournables et autonomes, disposant d’un puissant pouvoir d’influence sur les opinions. Face aux risques d’opinions, les relations avec la presse sont jugées stratégiques, singulièrement lors de situations de crise.[88]

La gestion relationnelle et la gestion représentative

[86] Eichenberger p 26. Eichenberger

[87] Audrey L. (2011) la production de discours autour de l’œuvre et de l’artiste Tracey Emin, mémoire de master, département des études des arts, université du Québec à Montréal, 117p.

[88] Fourrier C. et Al. (2011)  ‘‘Représentations des pratiques des professionnels de la communication en France : entre injonctions marketing et idéal de la communication’’ mise à jour le 01 février 2015 [En ligne] http://journals.openedition.org/communiquer/446 [consulté le 18 juillet 2021]

1-1-8 Relations entre organisations patronales et certains bourgeois

Un autre élément relationnel est celui entre patronal et la haute classe sociale :

Les organisations patronales entretiennent également des relations étroites avec les principaux partis bourgeois (Parti radical démocratique, Parti démocrate-chrétien et Union démocratique du centre, anciennement Parti des paysans, artisans et bourgeois).

Dans le contexte d’un «Parlement de milice» faiblement professionnalisé, on retrouve de nombreux parlementaires, chefs d’entreprise ou juristes, siégeant dans les organes dirigeants des principales organisations patronales ou dans les conseils d’administration de grandes entreprises.[89]

1-1-9 Justification de l’analyse sur la gestion relationnelle

Actuellement, depuis Morris C., on distingue trois «dimensions» de la sémiotique :[90]

  • La sémantique : la relation entre les signes et ce qu’ils signifient (relations internes entre signifiant et signifié ou relation externe entre le signe global et le référent).
  • La syntaxe : les relations entre signes.
  • La pragmatique : la relation entre les signes et leurs utilisateurs.

Force est de constater que traiter de la sémiotique, c’est mettre en valeur le concept de relation. Et notre corpus traitant des organisations patronales est un lieu de gestion de relation à travers le faite que l’ECAM par exemple traite avec plus de 600 adhérents internes.

Ce traitement passe par la mise en place d’une bonne relation sans quoi la cohabitation entre ces organisations ne serait possible, et lorsque nous faisons un travail de communication, mettre en valeur le concept de relation est important d’après notamment l’entendement de valery Sacriste.

1-2- Gestion représentative

1-2-1 La représentativité et la communication engageante

La communication engageante est file de la représentativité sociale, par ricochet on peut dire que se faire représenter par le biais d’une patronale, c’est faire de la communication engageante.

Selon Courbet Didier, « Les deux voies, se déroulant en interaction, agissent sur les cognitions et représentations des sujets sociaux dans un sens favorable à l’action sociale.

Les processus psychosociaux expliquant les effets de la communication engageante sont sans doute multiples »[91] Cette assertion permet de démontrer que le phénomène de représentation organisationnelle qui se traite en communication social et que ce travail en communication des organisations peut également avoir un dévolu en communication pour le développement.

Puisque la communication pour le développement dans une de ses ramifications cherche à informer les couches sociales basses comme la page web introduction général a la communication le démontre.[92]

[89] Eichenberger p 26 Op.cit.

[90] Halcya (2013) ‘’les signes et leurs usages’’ mise à jour le 13 Avril 2013 [En ligne]. http://love-communication.eklablog.fr/les-signes-et-leurs-usages. [Consulté le 10 mai 2021].

[91] Courbet D. (2014) ‘‘Communication persuasive et communication engageante pour la santé : Favoriser des comportements sains avec les médias, Internet et les serious games’’ Mise à jour le 26 juillet 2014 [En ligne]

https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01015237 [consulté le 21 juillet 2021]

[92] https://jean-marc-pescia-ifag-communic.jimdofree.com/plan-outils/introduction-generale/ [consulté le 21 juillet 2021]

1-2-2 La représentativité au sens de Marty Robert

Au sens strict du terme, la notion de communication sociale est incluse dans le modèle représentatif du signe. Cette communication sociale se définit comme l’ensemble des actes de communication qui visent à modifier des représentations, des comportements ou à renforcer des solidarités.[93]

1-2-3 La représentativité organisationnelle

Dans l’ouvrage de Mintzberg, tout autour du système de gouvernance interne. Il axe ces propos sur le PDG qui est capable de délégué son pouvoir à un de ses subalternes. On voit bien par là une forme de représentativité interne qui se noue dans une organisation.

C’est le cas au GICAM qui s’est fait représenter par le biais de son secrétaire exécutif Mr Batongue Blaise le 15 mai 2019 à un des projets de l’ONG Youth Connekt.[94]

1-2-4 Rapports autour de la représentativité et justifications

1-2-4-1 Rapport avec le traitement du signe

Faire de la sémiotique c’est déchiffrer le monde des signes comme on le fera dans la deuxième partie de ce travail. Il y a par conséquent un rapport entre la représentativité Foucaldienne et le mode des signes :

«A partir de l’âge classique, le signe c’est la représentativité de la représentation en tant qu’elle est représentable.»[95]

C’est ainsi qu’il continu par dire que : « Voilà donc les signes affranchis de tout ce fourmillement du monde où la renaissance les avait autrefois repartis. Ils sont logés désormais à l’intérieur de la représentation dans l’interstice de l’idée, en ce mince espace où elle joue avec elle-même, se décomposant et se recomposant ».[96]

[93] Définition du dictionnaire Social Info, Dictionnaire suisse de Politique Sociale.

[94] https://web.facebook.com/YouthConnektCameroon/posts/320301401984231?_rdc=1&_rdr [consulté le 25 juillet 2021]

[95] Foucault M. archéologie du savoir P 79 Op.cit.

[96] Foucault M. (1966) les mots et les choses, édition Gallimard, Paris, P 80.

1-2-4-2 Rapport entre gestion représentative et relationnelle

Une lecture sur l’ouvrage de Héas a permis de ressortir le lien entre la gestion relationnelle et representative present dans ce travail de recherche, c’est ainsi qu’il pense que la représentativité est un des rares concepts du droit de travail.

Les patronales s’approprient cette expression afin de nouer une bonne relation avec ces différents partenaires.[97]

[97] Héas F. (2014) « Etat des lieux de la représentativité patronale » Droit Social, no 3, p. 198.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université de Douala - Ecole Doctorale : Sciences sociales et Humaines - Département de Communication - Unité de formation : Sciences Humaines, Littérature et Communication
Auteur·trice·s 🎓:
MWET ATTI BONANE Bernard Moise

MWET ATTI BONANE Bernard Moise
Année de soutenance 📅: Laboratoire des Arts et Communication - Mémoire soutenu en vue de l’obtention du master II en communication des organisations - 2021/2025
Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top