Accueil / Economie et Gestion / La formation comme un outil de développement du capital humain Cas : Electro-industries(ENEL)- AZAZGA / Comment les meilleures pratiques de formation transforment-elles le capital humain chez ENEL ?

Comment les meilleures pratiques de formation transforment-elles le capital humain chez ENEL ?

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou - Faculté des Sciences Economiques, Commerciales Et des Sciences de Gestion - Département des sciences de gestion
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2020/2021
🎓 Auteur·trice·s
SANNOUN Nassima, TEBANI Belkacem
SANNOUN Nassima, TEBANI Belkacem

Les meilleures pratiques de formation révèlent que 70 % des employés estiment que le développement de leurs compétences est crucial pour leur carrière. Cette étude sur ENEL met en lumière l’impact significatif de la formation sur le capital humain, transformant ainsi la perception des salariés et redéfinissant les stratégies de développement.


Du facteur travail au capital humain

Les théories de la croissance ont pendant longtemps méconnu le capital humain. Ainsi, pour les néoclassiques, la contribution du facteur travail à la production de richesse reste exclusivement quantitative. La fonction de production de Cobb-Douglas 45 illustre cette approche en soulignant que les facteurs travail et capital ont une élasticité de substitution égale à 1 (la diminution du capital de 1% doit être compensée par une augmentation du travail de 1% pour conserver le même produit).

Le travail est ainsi appréhendé à travers l’accroissement de la population active et le comportement de l’homme (créativité, performance…) n’influencerait alors le niveau de croissance qu’à la marge. Les travailleurs n’ont qu’un rôle de force de travail indifférenciée, car ils sont le plus souvent non-qualifiés. Le travail est vu comme un facteur homogène.

La fonction de Cobb-Douglas ne semble pourtant pas expliquer l’amplitude de la croissance d’après-guerre et dès les années 50, les économistes soulignent ses limites. Ainsi, Robert Solow 46 introduit un troisième facteur de production de richesse : le « résidu » ou « facteur résiduel », déterminé par le progrès technique, les connaissances scientifiques, la capacité créative des hommes… autant d’éléments « exogènes » qui améliorent l’efficacité des facteurs de production et annoncent une approche sensiblement différente du facteur travail désormais appréhendé aussi dans sa dimension qualitative.

45 Cobb C.W. et Douglas P.H., « A theory of production », American Economic Review, no18, pp.139-165, 1928 46Solow Robert M., « A contribution to the theory of economic growth », Quarterly Journal of Economics, vol.70, pp.65-94, 1956 (prix Nobel en 1987).

Les économistes Jean-Jacques Carré, Paul Dubois et Edmond Malinvaud 47 parviennent à la même conclusion en analysant la croissance française entre 1950 et 1975. Selon eux, l’exceptionnelle croissance française (en moyenne 5% par an sur la période), est due à une accélération de la contribution de ce facteur exogène à la croissance. Celui-ci, que l’on nomme le progrès technique, reflète l’amélioration de la connaissance scientifique et de l’innovation et mesure l’efficacité dans l’emploi des facteurs de production et en particulier du facteur travail. Ces avancées théoriques et ces études empiriques réunissent progressivement les conditions d’une identification du rôle du capital humain dans la croissance.

Le progrès technique s’accélérant, la production se complexifie, et un nouveau besoin apparaît : celui de travailleurs qualifiés, qui doivent être de plus en plus nombreux. Le seul moyen d’obtenir cette qualification, et donc d’augmenter la productivité, est de former les travailleurs ; l’idée de base de la théorie du Capital humain émerge.

Sa mise en œuvre pratique s’appuie non seulement sur le développement de l’ensemble des thèses des néoclassiques, mais aussi sur la théorie du capital et de l’investissement d’Irving Fischer. Ainsi, la théorie du Capital humain introduit dans les théories de production un nouveau facteur : l’éducation (sous toutes ses formes, mais avant tout les études), dans laquelle on peut investir.

Théodore W.Schultz, l’initiateur

T.W.Schultze (1902-1998) obtient en 1979 le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel pour son « travail pionnier en économie du développement ». Il insiste en particulier sur l’importance du secteur agricole pour se développer et donne une place-clé au capital humain. Il voit en effet dans la formation et l’éducation un moyen essentiel pour améliorer la productivité et conséquemment le revenu agricole.

L’économie de l’éducation lui doit ainsi des découvertes essentielles comme l’impact de l’éducation des enfants et de la formation des adultes sur l’innovation et la productivité. Dès la fin des années 1950, il écrit un article majeur qui va influencer toutes les recherches postérieures sur le capital humain : « Investment in man : an Economist’s view » 48.

Dans Investment in Human Capital publié en 1961 dans la continuité de son premier article 49, il s’efforce d’affiner la mesure du capital humain en se concentrant sur la dimension qualitative du facteur travail, à savoir « l’habilité, le savoir et toutes les capacités permettant d’améliorer la productivité du travail humain ». Il observe que pour quantifier ces dimensions, il est difficile de procéder à une analyse des dépenses d’investissement en capital humain comme on peut le faire pour évaluer le capital physique en particulier parce qu’il est complexe de distinguer ce qui relève des dépenses de consommation ayant pour objet de satisfaire les besoins des individus et ce qui peut être considéré comme des dépenses d’investissement améliorant la qualité du capital humain. En somme, la plupart des dépenses rentrent dans ces deux catégories. L’approche par la dépense ne permet donc pas de mesurer efficacement l’investissement en capital humain. Sa mesure passerait plutôt par un effort pour comprendre les variables améliorant les capacités des individus et se traduisant par une hausse du salaire des individus concernés sur le marché du travail.

Il distingue donc cinq sources de production et d’amélioration du capital humain :

  1. Les infrastructures et services de santé qui affectent l’espérance de vie et la vitalité des individus ;
  2. la formation professionnelle (incluant l’apprentissage) organisée par les entreprises ;
  3. Le système éducatif de l’école élémentaire au supérieur ;
  4. les programmes d’études et de formation pour adulte non organisés par des entreprises ;
  5. La migration des individus et des familles pour saisir des opportunités d’emploi. Plus largement donc, T.Schultz s’oppose aux modèles de croissance standard dominant alors, ceux d’Harrod-Domar puis de Solow, qui relient le taux de croissance et l’accumulation du capital physique. Soulignant qu’il « y a peu de doute que l’investissement qui améliore les capacités des gens crée des différences dans la croissance économique et dans la satisfaction vis-à-vis de la consommation. Nous savons maintenant que l’oubli du capital humain biaise l’analyse de la croissance économique. » 50

T.W.Schultz vit dans la qualité du capital humain une ressource rare qu’il faut développer par les incitations appropriées. Véritable précurseur, il comprit que les progrès dans les domaines de la santé et de l’éducation sont des variables clés pour expliquer l’évolution économique au cours du XXe siècle. Les travaux de Gary Becker s’inspirent largement de ses apports.

Gary Becker, le précurseur de l’économie comportementale

Gary Stanley Becker (Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en 1992) a été l’un des premiers économistes à élargir le champ de l’analyse économique (et surtout microéconomique) à des comportements sociaux. Gary Becker occupe en effet une place singulière puisqu’il contribuera à ouvrir la science économique à des champs de recherche habituellement rattachés à la sociologie : l’éducation et la formation, la discrimination raciale, les décisions familiales, la criminologie et les comportements déviants ou encore les mécanismes de pression politique.

Becker est convaincu qu’il est possible d’évaluer les déterminants économiques qui influencent, même de façon minime, l’ensemble des comportements humains. Il cherche en effet à déceler la part de rationalité économique qui pèse sur les aspects les plus divers et parfois les plus intimes de la vie quotidienne (le mariage, le divorce, l’adultère, la fécondité, le suicide, la discrimination raciale). Son analyse des processus de choix s’inscrit dans la pensée néo-classique qui présente selon lui les meilleurs outils d’analyse des relations sociales.

Les prolongements de la théorie du capital humain

La théorie du capital humain est dans la stricte ligne de l’école néoclassique puisqu’elle retient l’idée d’un arbitrage rationnel des individus en situation d’information parfaite.

Cette théorie améliore considérablement l’analyse économique de la répartition en montrant que les différences de revenu sont en partie motivées par la formation.

________________________

45 Cobb C.W. et Douglas P.H., « A theory of production », American Economic Review, no18, pp.139-165, 1928

46 Solow Robert M., « A contribution to the theory of economic growth », Quarterly Journal of Economics, vol.70, pp.65-94, 1956 (prix Nobel en 1987).

47 Carré J.-J., Dubois P. et Malinvaud E., Abrégé de la croissance française, Paris, Le Seuil, 1983

48 Investment in man: an Economist’s view », Social Service Review, vol.33, 1959.

49 investment in Human Capital The American Economic Review, Vol. 51, No. 1, (Mar., 1961), pp. 1-17

50 Investing in People. The Economics of Population Quality, 1972.


Questions Fréquemment Posées

Comment la formation contribue-t-elle au développement du capital humain chez ENEL ?

La formation est perçue comme un outil essentiel pour le développement du capital humain dans l’entreprise ENEL, contribuant au développement des compétences des salariés.

Pourquoi le capital humain est-il important pour la croissance économique ?

Le capital humain est important pour la croissance économique car il reflète l’amélioration de la connaissance scientifique et de l’innovation, mesurant l’efficacité dans l’emploi des facteurs de production.

Quelles sont les meilleures pratiques de formation pour améliorer la productivité ?

Les meilleures pratiques de formation incluent la qualification des travailleurs, qui doit être obtenue par la formation, afin d’augmenter la productivité.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top