Comment les applications pratiques transforment l’audit en 2023 ?

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université de Sfax pour le Sud - Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax - Commission d'Expertise Comptable
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de diplôme d'expertise comptable - 2002-2003
🎓 Auteur·trice·s
Sofiane GARGOURI
Sofiane GARGOURI

Les applications pratiques de l’audit révèlent une transformation radicale face aux exigences croissantes des investisseurs. Comment les experts-comptables peuvent-ils s’adapter à cette pression pour garantir des informations financières fiables et actuelles, tout en préservant leur réputation dans un environnement numérique en constante évolution ?


Section 2 :

Amélioration de l’efficience et de l’efficacité des prestations d’audit

Face aux exigences grandissantes des investisseurs, des dirigeants et de l’ensemble des décideurs, l’entreprise est astreinte à produire une information toujours plus actuelle et plus fiable. A l’évidence, l’auditeur ne peut pas échapper à cette pression. Il ne peut pas se permettre de retarder la publication des informations financières auditées car sa réputation de professionnel compétent et efficace risquerait d’en pâtir.

Dans ce contexte, l’auditeur se doit d’adapter ses méthodes de travail afin de tenir des délais compétitifs. Il doit comprendre les systèmes d’information des clients et mettre en œuvre des outils performants afin d’exécuter ses diligences plus rapidement et plus efficacement. En l’occurrence, il doit assimiler et maîtriser les techniques d’audit assisté par ordinateur (CAATs : Computer Assisted Audit Techniques). Dans les deux paragraphes suivants, nous étudierons respectivement les dossiers de travail électroniques (§1) et les logiciels d’audit (§2).

§1. Les dossiers de travail électroniques1

Le dossier de travail électronique est, comme son nom l’indique, l’équivalent électronique du dossier de travail manuel. Il s’agit donc d’un ensemble de fichiers informatiques matérialisant les diligences effectuées par l’auditeur au cours de sa mission : collecte d’informations, contrôles automatisés réalisés par l’ordinateur, mémorandums de suivi, comptes rendus, notes de synthèse, etc.

La structure, les procédures de mise à jour et de centralisation et la responsabilité du dossier de travail électronique sont arrêtées dans le cadre d’un modèle spécifique à chaque cabinet. C’est ainsi que la plupart des modèles performants de dossiers de travail électroniques sont développés par et pour les réseaux internationaux de cabinets d’audit.

Par exemple, on peut citer AWS (Auditor’s Workstation) développé pour les membres du réseau ERNST & YOUNG.

L’objectif premier du dossier de travail électronique est de satisfaire de manière plus efficiente aux normes professionnelles grâce à une amélioration de la productivité des collaborateurs. D’un coté, la conception d’un modèle informatisé de dossier de travail rendrait obligatoire le respect par les collaborateurs des procédures propres au cabinet. D’un autre coté, le dossier de travail électronique offre au réviseur un environnement de travail convivial, des feuilles de calcul automatisées et parfois des guides d’entretien.

La retranscription des dossiers de travail de l’auditeur sous forme électronique amènerait les adaptations et améliorations suivantes :

A – Au niveau du dossier permanent

Les données recueillies sont exploitées à trois niveaux :

  • La base de données clients : Elle comprend toutes les informations utiles sur le client : renseignements généraux, informations sociales, fiscales, juridiques,..etc. Elle est utilisée par toutes les applications informatiques du cabinet y compris le logiciel d’audit.
  • Les feuilles de travail permanentes : Il s’agit des feuilles servant à la collecte des informations conservées d’année en année (fiches de suivi des assemblées générales des actionnaires, feuilles de description et de suivi des contrats liant l’entreprise à des tiers, etc.). Les renseignements contenus dans ces feuilles sont ensuite repris automatiquement dans le dossier annuel en vue notamment du contrôle de l’évaluation des charges constatées d’avance ou des charges à payer.
  • Les logiciels associés : Des modules d’aide à la révision des comptes font généralement partie intégrante du dossier permanent électronique. On peut citer à titre d’exemples les modules gestion des immobilisations, suivi des contrats de crédit-bail, suivi des emprunts à moyen et long termes,..etc. Ces modules annexes sont le plus souvent liés au dossier annuel afin d’être utilisés dans le contrôle des comptes.

1 Ce paragraphe et le paragraphe suivant s’inspirent en partie du mémoire de Iskander MARRAKCHI. L’audit des comptes au vue de l’évolution des technologies de l’informatique. Juin 1999.

B – Au niveau du dossier annuel

Comme son alter ego en papier, le dossier annuel (ou dossier de l’exercice) électronique sert à matérialiser toutes les diligences accomplies par l’auditeur et son équipe tout au long du processus de révision des comptes. Pour un examen précis des apports de l’informatique, nous analyserons successivement le dossier général (ou dossier de synthèse) et le dossier de contrôle.

Le dossier général

Ce dossier permet à l’auditeur de suivre le déroulement de la mission avant l’émission de son rapport. Les apports de l’informatique sont illustrés par les deux exemples suivants :

  • Au niveau de la note de synthèse, le superviseur a la possibilité d’ajouter ses commentaires et remarques en cours de route sans attendre la réunion avec le réviseur chargé du dossier. Par ailleurs, la note de synthèse est automatiquement alimentée par les points en suspens, commentaires et conclusions concernant chaque groupe de comptes.
  • Au niveau du planning d’intervention, la version électronique présente l’avantage d’être modifiable en cours de route et transposable d’un exercice sur l’autre. Mais l’informatisation de ce document ne donne son plein résultat que lorsque le système d’information permet de consolider tous les plannings à l’échelle du cabinet et de confronter planification et réalisation. L’utilisation d’un outil de Workflow devrait favoriser ces fonctionnalités.

Le dossier de contrôle

C’est la partie du dossier qui retire le plus d’intérêt de l’informatisation du fait du nombre important de calculs, de contrôles et d’informations nécessaires à ces travaux. Vu le nombre important d’applications possibles, nous prendrons les deux exemples suivants :

  • Les feuilles récapitulatives : Ces feuilles recensent les soldes des comptes composant un poste des états financiers avec comparaison de ces soldes avec ceux de l’exercice précédent et ceux avant audit. L’apport de l’informatique est ici incontestable. En effet, le solde des comptes évolue au fur et à mesure de l’audit et l’utilisateur a la possibilité d’en consulter le détail à chaque instant.
  • Les programmes de travail : Ils définissent tous les contrôles à effectuer au cours du processus de contrôle des comptes. L’informatisation des programmes de travail permet une adaptation automatique à la mission concernée. Par exemple, si l’entreprise en question ne possède pas de valeurs mobilières, il est inutile de proposer au réviseur les contrôles liés à ce poste. L’utilisateur, en disposant des seuls contrôles utiles est ainsi plus efficace. Il serait également possible de créer ou modifier des programmes de travail standard pour les adapter aux exigences du cabinet ou pour concevoir de nouvelles bibliothèques spécifiques à certaines branches d’activité.

Souvent, les dossiers de travail électroniques sont intégrés aux logiciels d’audit (assisté par ordinateur). Dans ce contexte, ces dossiers sont bâtis de manière semblable et utilisent des outils similaires. Ils tirent également de nombreux avantages des possibilités offertes par Windows et Office de Microsoft. Les éditeurs de logiciels d’audit offrent avec leurs logiciels des dossiers de travail standard que chaque auditeur peut personnaliser selon ses besoins. Enfin, certains éditeurs proposent des modules complémentaires de dossier d’audit pour certaines missions spéciales (diligences spécifiques) ou pour certains secteurs d’activité.

§2. Les logiciels d’audit

Le recours à un logiciel d’audit permet d’alléger une partie importante de l’intervention de l’auditeur ; celle relative à la conception de la stratégie d’audit et des programmes de travail.

L’idée des logiciels d’audit est née de deux constatations contradictoires. D’un coté, il est nécessaire de concevoir des programmes de travail spécifiques et adaptés à chaque mission. D’un autre coté, ces programmes dépendent d’environnements souvent similaires et ne peuvent – pour la plupart – échapper à une liste de tests standard.

Dans ce cadre, il est nécessaire que l’auditeur définisse la configuration dans laquelle le programme doit être exécuté ainsi que les fichiers concernés. Moyennant la saisie d’informations relatives à ses besoins (risque d’audit par exemple), à l’environnement de contrôle et à son évaluation du contrôle interne, l’auditeur extrait des bases de données contenues dans le logiciel un programme de travail adapté à sa mission.

Par ailleurs, les logiciels d’audit sont destinés à faciliter la sélection d’échantillons, les calculs, compilations et autres traitements informatiques complexes requis lors des différentes interventions et notamment pour les procédures d’examen analytique. Ainsi, la plupart des logiciels d’audit intègrent les fonctionnalités suivantes :

  • extraction d’enregistrements selon un ou plusieurs critères ;
  • tri et indexation d’un fichier selon un ou plusieurs critères ;
  • détection de bris de séquence ou de clés en double ;
  • échantillonnage systématique ou aléatoire, par attributs et par unités monétaires ;
  • synthèse des résultats des requêtes : rapports, diagrammes, etc.
  • création de répertoires, sauvegarde et restauration de fichiers, etc.

Le logiciel devrait être capable de reconnaître les codifications informatiques les plus usuelles. Il serait en effet intéressant de pouvoir exporter les résultats de certaines requêtes vers un tableur.

Parmi les logiciels d’audit les plus connus, on peut citer ACL et IDEA.

________________________

1 Ce paragraphe et le paragraphe suivant s’inspirent en partie du mémoire de Iskander MARRAKCHI. L’audit des comptes au vue de l’évolution des technologies de l’informatique. Juin 1999.


Questions Fréquemment Posées

Comment les nouvelles technologies améliorent-elles l’efficacité des prestations d’audit ?

L’auditeur doit adapter ses méthodes de travail afin de tenir des délais compétitifs et mettre en œuvre des outils performants pour exécuter ses diligences plus rapidement et plus efficacement.

Qu’est-ce qu’un dossier de travail électronique en audit ?

Le dossier de travail électronique est l’équivalent électronique du dossier de travail manuel, comprenant des fichiers informatiques matérialisant les diligences effectuées par l’auditeur.

Quels sont les avantages des dossiers de travail électroniques pour les auditeurs ?

Les dossiers de travail électroniques améliorent la productivité des collaborateurs, offrent un environnement de travail convivial et permettent le respect des procédures propres au cabinet.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top