L’impact de la fonction de crédit sur la rentabilité bancaire 

L’impact de la fonction de crédit sur la rentabilité bancaire

2.4. Le ratio de liquidités

Son respect doit permettre aux banques de faire face à leurs exigibilités à court terme avec leurs utilisations (ou emplois) de même durée. L’ensemble des crédits inférieurs à un mois doit être supérieur aux ressources de la même durée.

2.4.1. Le ratio de solvabilité (ou Cooke)

Il concerne le renforcement des fonds propres et leur solvabilité. Les fonds propres et assimilés doivent être supérieurs à 8 % des risques crédit de la banque (engagements pondérés par les risques crédit et pays + plus équivalent risque crédit hors bilan).

2.4.1.1. Le coefficient de division des risques

Son respect limite les risques de non-remboursement et assure la solvabilité de la banque. L’ensemble des risques client supérieurs à 15% des fonds propres doit être inférieur à huit fois les fonds propres.

2.4.1.2. Le coefficient de fonds propres et de ressources permanentes

La suppression du système de régulation quantitative de crédit a été assortie de la création d’un ratio prudentiel visant à imposer aux établissements de crédit un niveau minimal de couverture des emplois longs par des ressources stables.

Ainsi chaque fois que l’on accorde un prêt à plus de cinq ans, il faut trouver la ressource correspondante (au prorata du coefficient) en fonds propres, quasi fonds propres ou emprunts obligataires.

Ce coefficient doit inciter les établissements de crédit à ne pas accroître leur taux de transformation et donc éviter un financement accru des prêts à moyen et long terme par des ressources monétaires.

Les ressources supérieures à cinq ans doivent permettre de financer plus de 60 % des emplois effectués par la banque pour des durées supérieures à cinq ans.

2.5. Mesure de l’impact de la fonction de crédit sur la rentabilité bancaire

2.5.1. L’indice de risque dans les banques

Le risque bancaire peut être détecté par plusieurs ratios. Selon J.F.Sinkey16, si l’actif d’une banque est en majorité formé par les crédits, alors sa fonction de crédit joue un rôle critique dans la gestion de la totalité de son risque.

L’objectif de la fonction de crédit d’une banque est simple : c’est de créer de la valeur pour la banque, et d’améliorer la rentabilité de ses capitaux propres.

Il souligne aussi qu’une gestion du risque convenable et prudente, est une manière de créer de la valeur pour la banque.

Pour Joseph Sinkey, afin de détecter le grand effet de risque de crédit sur l’activité de la banque, on peut calculer un score appelé Indice de Risque, ou encore, RI (Risk Index), qui est fonction de plusieurs risques.

On peut écrire alors :

RI = f (risque de crédit, risque de liquidité, risque de taux d’intérêt…)
RI=[E (ROA) +CAP] /ä (ROA)

Avec :

  • RI = indice de risque
  • ROA = bénéfice net / total bilan
  • CAP = capitaux propres / total actif
  • RCR = ratio de couverture des risques (Cooke)

D’autre part le risque bancaire peut être détecté par d’autres ratios tels que : le ratio de couverture de risques (RCR ou Cooke), le risque de crédit, le risque de marché.

Toute choses étant égale par ailleurs, les banques qui gèrent très bien leur risque de crédit vont avoir un score très élevé, elles sont par conséquent les plus prudentes en matière de gestion de risque, tandis que celles qui gèrent mal leur risque de crédit vont avoir des indices très faibles.

L’impact de la fonction de crédit sur la rentabilité bancaire

Les évidences empiriques dans la littérature actuelle sur le lien entre le ratio de capital et la décision d’octroi de crédit : Dans le cadre de la régulation, la première étude empirique étudiant le comportement des Banques par rapport aux risques est faite par Shrieves et Dahl (1992). Les auteurs ont examiné

La relation « prise de risque-régulation » pour les banques américaines pendant les années 1984-1986, suite à l’imposition du « laverage ratio » (capitaux propres/total des actifs).

LesVariations des ratios des capitaux propres et du risque du portefeuille sont expliquées par des ajustements visant à atteindre les objectifs de la régulation et par des chocs exogènes. Les objectifs des banques sont influencées par leurs tailles, leurs revenus, les variations du capital propre et par la composition du portefeuille.

Il en résulte que, pour les banques sous et bien capitalisées, les variations des capitaux propres influencent les expositions en matière de risque parce qu’elles essaient de combiner une augmentation du capital avec une plus grandePrise de risques et vice versa.

L’efficacité de la régulation ne serait pas remise en question mais le taux d’ajustement du capital des banques sous-capitalisées est supérieur à celui des banques bien capitalisées (notion de too big to fail).

Le modèle de Shrieves et Dahl a servi de support aux études empiriques ultérieures. Ediz et al. (1998) et Rime (2000) obtiennent pour une autre période (1989-1995) des conclusions semblables aux précédentes pour les banques anglaises et suisses.

Ainsi il ressort que les banques suisses tentent d’atteindre rapidement les ratios exigés par la loi afin d’éviter les nombreuses pénalités prévues par les autorités de la régulation. En ce qui concerne la pression de la régulation.

Il semble qu’elle soit plus grande sur les banques sous-capitalisées que pour les autres banques. Cette pression a un impact positif et significatif sur le ratio de capital, mais elle n’influence pas la prise du risque par les banques.

Cela signifie que les banques améliorent leurs ratios de capital en augmentant leurs capitaux propres (émission de nouvelles actions, bénéfices retenus) et non pas en réduisant leur prise de risque (Ediz et al. 1998, Rime 2000).

Par contre, Aggarwal et Jacques (1998), en se basant sur des données des banques américaines pour les années 1991 -1993, découvrent que les banques ont décru leur risque pondéré à l’actif pour les années 1992 et 1993 (ce qui contraste avec le comportement des banques en 1991).

Cette baisse du risque s’explique par l’entrée en vigueur, en 1992, de plusieurs sanctions applicables aux banques en cas de non-respect des standards de la régulation. Ce qui signifie que les pénalités prévues par les autorités ont eu des incitations positives sur le comportement des banques (Aggarwal et Jacques 1998).

Par ailleurs, dans le cadre d’une dynamique temporelle, Calem et Rob (1999) cherchent à nuancer les résultats précédents. Les calculs basés sur les données américaines entre 1984 et 1993 indiquent que la prise de risques de la banque dépend de son ratio des capitaux propres et que cette relation suit une courbe en forme de U.

La part des actifs risqués dans le portefeuille bancaire est très élevée pour les banques sous-capitalisées ce qui reflète la présence d’aléa moral dans ces banques.

Au fur et à mesure que le ratio de capital s’accroît, la prise de risque diminue jusqu’au point correspondant au standard de 8 % exigé par les autorités de la régulation. Ensuite, jugeant le risque de faillite trop faible, les banques bien capitalisées tentent de prendre plus de risques.

Finalement, les travaux de Bondt et H.M.Prast (2000) cherchent à étudier les déterminants des ratios de capital bancaire dans les années 90 en mettant en avant les facteurs spécifiques à la banque et le degré de capitalisation.

Leurs résultats suggèrent que la majorité des banques évaluent le risque de leur portefeuille plus élevé que celui dicté par les schémas de pondérations de Bâle I. Malgré cela, la réglementation bancaire reste efficace du fait de la tendance des banques sous-capitalisées à l’ajustement de leurs ratios de capital.

Conclusion : Depuis la vague des faillites bancaires des années 80, un consensus a émergé sur le fait que le risque de crédit constitue la première cause interne des défaillances bancaires.

Durant ces dernières décennies, les outils de gestion et les modèles d’évaluation du risque de crédit, ont connu une ascension assez spectaculaire en particulier dans le secteur bancaire qui reste toujours le principal utilisateur du risque de crédit.

Le risque de crédit est un générateur de plusieurs autres risques touchant à la performance et la rentabilité de l’établissement de crédit. Plus précisément, l’excès du risque de crédit lorsqu’il résulte d’une mauvaise gestion de ce dernier par la banque, est le déterminant fondamental dans la déficience bancaire.

Il peut être défini comme un non performance de la contrepartie engendrant une perte probable au niveau de la banque. Les activités pouvant être à l’origine de ce type de risque représentent 80% du bilan.

Ainsi la gestion du risque de crédit compte parmi les trios principaux activités d’une banque, avec la production de l’information et la transformation de l’actif.

La gestion du risque de crédit comme nous l’avons vu précédemment correspond à l’ensemble des décisions permettant d’améliorer le profil rentabilité-risque et permettant la banque de bien maîtriser ses portefeuilles de crédit, ainsi que de réduire le risque de faillite bancaire. La banque doit ainsi disposer d’un système efficace de gestion de risque.

Une stratégie de gestion du risque de crédit consiste essentiellement en : O L’identification les sources de risques O Le contrôle de risque O Le financement de risqueO La recherche des moyens de se prémunir des mauvais effets de crédits (transfert du risque de crédit par les CDS)

D’après la démarche que nous avons suivie dans le cadre de la partie théorique on peut dire que la première préoccupation pour un établissement de crédit est de bien gérer le risque de crédit auquel il se trouve exposé.

Le travail consiste essentiellement à calculer la probabilité de réalisation du risque de crédit et l’estimation des pertes potentielles lors de sa réalisation ainsi que leur impact sur la rentabilité de la banque représentée par le RoE et le RoA.

Comme nous l’avons pu constater précédemment, les méthodes d’évaluation du risque de crédit sont assez variées (la VaR le rating interne et externe, modèle du risque systémique,…) et se font à différent niveaux d’agrégation (par portefeuille, centre de profit, département, succursales, etc.), jusqu’au niveau le plus global de l’établissement en question.

Une fois le risque de crédit discerné, il y’a lieu de calculer le capital à mettre en face pour répondre aux contraintes prudentielles et assurer la solvabilité future de l’institution à tous les niveaux et pour tous les produits risqués.

Ces pratiques permettent l’implémentation d’outils stratégiques de mesure de performance et d’allocation de capital pour la maximisation de la valeur de la banque et la sauvegarde d’un niveau de rendement en croissance rentable.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La gestion de risque et rentabilité bancaire
Université 🏫: Université Internationale de Tunis
Auteur·trice·s 🎓:
CHEBBI MED RAFAA

CHEBBI MED RAFAA
Année de soutenance 📅: Pour l’obtention du Diplôme de Maîtrise en Finance - 2009 / 2010
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