Etat des lieux de la gestion des déchets solides ménagers au quartier Mbankolo – Chapitre 3 :
Ce chapitre met en place la procédure d’évaluation, permettant de connaître la situation qui prévaut sur le terrain afin de résoudre un problème.
Toutefois, avant de faire l’état des lieux, il serait nécessaire de présenter le matériel utilisé et la méthodologie de collecte et de traitement des données.

3.1-Matériel utilisé

Pour effectuer la collecte des données sur le terrain, plusieurs outils indispensables ont été utilisés :
• un appareil photo numérique de marque FUJIFILM pour les prises de vue;
• un GPS de marque Garmin, utilisé pour l’orientation et la localisation des points de pollution liés aux déversements des ordures ménagères dans le secteur d’étude;
• EPI (lunettes de protection, tenues de terrain, cache-nez, chaussures de sécurité et des gangs) pour la protection individuelle;
• des fiches d’enquête nécessaires lors des consultations publiques;
• un fond de carte de la CAY 2 comprenant ses différents quartiers;
• des blocs note, stylo et crayons pour la prise de notes sur le terrain;
• le logiciel Excel utilisé pour l’analyse et le traitement des données;
• internet qui est très essentiel pour les travaux de recherche bibliographique et documentaire;
• le logiciel Google Earth Pro a permis par simple observation directe d’avoir une idée des différents quartiers de la CAY 2;
• le logiciel QGIS Desktop 2.14.0 pour la délimitation de la CAY 2, y compris ses différents quartiers et la géo localisation des zones agricoles;
• cartes; les cartes ont été confectionnées à partir des données de terrain, des images satellitaires et des cartes thématiques existantes (plan de découpage administratif de la ville de Yaoundé);
• archicad 22 pour le dessin en 2D et 3D du lombricomposteur.

3.2- Méthodologie de collecte des données

Cette partie est consacrée à la description de la méthodologie à laquelle nous avons eu recours dans le cadre de cette étude.
Pour la collecte des données, la démarche méthodologique adoptée a consisté à la recherche documentaire, la recherche cartographique et la phase de collecte des données sur le terrain.

3.2.1- Recherche documentaire

Elle nous a permis de mobiliser la documentation nécessaire pour la compréhension plus ou moins général du problème de gestion des déchets solides au sein des ménages à travers le monde, l’Afrique, le Cameroun et dans la CAY 2.
Cette phase s’est déroulée tout au long de notre travail. Les documents consultés sont principalement des ouvrages, des thèses et mémoires de fin d’étude, des articles scientifiques, des rapports d’études antérieures, des textes (lois, décrets et arrêtés) et bien d’autres documents importants pouvant nous fournir des données sur la gestion des déchets solides au sein des ménages dans la CAY 2.

3.2.2- Recherche cartographique

Elle s’est effectuée à l’INC-Cameroun et de là, nous avons pu obtenir des cartes topographiques, hydrographiques, administratives et géologiques de la CAY 2.
Ces cartes ont ensuite été numérisées et géo-référencées pour permettre l’alimentation des données alphanumériques qui génèrent des cartes thématiques.

3.2.3- Phase de collecte des données sur le terrain

Elle s’est déroulée pendant la rédaction du mémoire. Pour la collecte des données, nous avons eu recours à plusieurs techniques notamment le questionnaire, l’échantillon d’enquête et des observations directes.

3.3- Système classique de gestion durable des déchets domestiques

Afin de mieux nous situer sur cette problématique, rappelons que le système classique de gestion durable des déchets domestiques en général comporte quatre étapes : la pré-collecte, la collecte, le transport et le traitement.

3.3.1- Pré-collecte des déchets

Elle constitue la base de tout système de gestion des déchets solides. Selon le Décret n°2012/2809/PM du 26 Septembre 2012, la pré-collecte des déchets est l’ensemble des opérations organisant l’évacuation des déchets depuis le lieu de leur production jusqu’à leur prise en charge par le service de collecte de la commune ou de tout autre organisme habilité.
Deux types d’acteurs interviennent dans la pré-collecte des déchets solides dans la ville de Yaoundé. Il s’agit des ménages et des organisations de la société civile.

→ Les ménages :

Ils conditionnent les déchets produits dans leur domicile et assurent leur transport jusqu’au point de collecte aménagé par HYSACAM. Cette pré-collecte se fait par apport volontaire des ménages.
Elle est plus facile à mettre en œuvre et n’engendre pas de coûts supplémentaires pour la communauté.

→ Les organisations de la société civile :

Leur activité consiste à passer dans les domiciles collecter les ordures ménagères, à les transporter et à les mettre au point de regroupement aménagé par la société HYSACAM contre rémunération à la fin du mois.
Ces associations opèrent dans presque tous les types de quartiers de la ville de Yaoundé (habitats spontanés centraux et péri-urbains, habitat planifié).

3.3.2- Collecte des déchets

Elle consiste à regrouper les déchets solides produits dans un milieu en un ou plusieurs endroits afin de faciliter leur ramassage et leur transport jusqu’au site de traitement.
Par rapport à la collecte des déchets, les méthodes adoptées par HYSACAM sont : le porte à porte par des bennes tasseuses sur les voiries accessibles, la mise en place des bacs de grande capacité de type ampli-roll, porte-coffre sur les voiries inaccessibles, marchés et places publiques sur les lieux définis par l’administration et le ramassage des tas sauvages accessibles par camion.

3.3.3- Transport des déchets

D’après le Décret n°2012/2809/PM du 26 Septembre 2012, le transport des déchets est le transfert de ceux-ci des lieux de production vers un site de stockage, de recyclage, de traitement ou d’élimination finale à l’intérieur du territoire national.
L’acheminement des ordures collectées vers un site de stockage (décharge), se fait à l’aide des camions. Il en existe plusieurs types : les bennes d’entreprises, les bennes ville de Paris qui ont une capacité chacune de 3 m3, les multi bennes porte coffre, les amplis Rolls, les bennes grues et les bennes tasseuses.
Une fois les déchets collectés, ils doivent subir une série de traitement.

3.3.4- Traitement des déchets

C’est l’action de rendre inoffensif ou non nuisible les déchets ramassés. Il existe plusieurs méthodes de traitement.
Les méthodes les plus connues sont : la mise en décharge, le compostage, le lombricompostage, le recyclage, l’incinération et l’enfouissement.

→ La mise en décharge :

Il consiste à stocker tous les déchets ramassés dans un endroit appelé décharge; elle est faite par HYSACAM et certaines sociétés privées qui participent à la collecte des déchets solides dans la ville. La décharge dite contrôlée est située à Nkolfoulou.

→ Le compostage :

C’est une technique de fermentation en présence de l’oxygène de la matière organique, qui produit un amendement organique utilisable dans les exploitations agricoles appelé compost.
L’utilisation de cette technique exige des conditions préalables. Un compost de qualité ne peut se faire que si les populations parviennent à trier les déchets depuis le ménage. Elle est faite par les organisations de la société civile à la suite de l’opération de pré-collecte des déchets dans les quartiers difficiles.
En fait, c’est une activité très limitée car ces organisations ne compostent qu’une très petite quantité de déchets.

→ Le lombricompostage :

C’est une méthode de compostage qui utilise l’activité biologique des vers de terre pour transformer la matière organique en lombricompost et en lombrithé. Les lombrics aiment consommer de la matière organique en décomposition.

→ Le recyclage :

Il consiste à récupérer certaines matières plastiques et à les rendre réutilisables.

→ L’incinération :

Elle consiste à brûler à l’aide d’un incinérateur les déchets collectés, sans tri préalable.

→ L’enfouissement :

Cette technique consiste à enterrer les déchets collectés sans tri préalable.
La pré-collecte est généralement assurée par le producteur des déchets tandis que la collecte, le transport et le traitement sont à la charge des collectivités locales ou le cas échéant par une société privée sur la base d’un contrat.
Pour affirmer que les déchets sont mieux gérés, il faut que chacune des activités ci-dessus soit correctement exécutée. Nous verrons dans la suite comment sont gérés les déchets domestiques dans la commune d’arrondissement de Yaoundé 2 et plus précisément au quartier Mbankolo.

3.4- Gestion des déchets solides sur le site

Les résultats de l’enquête ont permis de recueillir le maximum d’informations pour une bonne conduite de l’étude et aussi pour avoir une idée précise sur les perspectives en matière de gestion des déchets concernés.

3.4.1- État des lieux

Les descentes effectuées sur le terrain ont permis de constater que la gestion des déchets solides auprès de chaque ménage fait face à d’énormes difficultés notamment au niveau de la pré- collecte et collecte des ordures ménagères, de l’urbanisation, du type d’habitat, de la voirie, du réseau d’assainissement, des moyens de transport et des systèmes d’élimination mis en jeu.

3.4.1.1-État des lieux de la pré-collecte et collecte des ordures ménagères au quartier Mbankolo

Le quartier Mbankolo n’est pourvu d’aucun service public de collecte sélective des déchets, comme c’est le cas dans la plupart des localités de la ville de Yaoundé.
Aussi, la pré-collecte et la collecte des ordures ménagères sont opérées sans séparation des déchets par catégorie (putrescible, plastique, verre, métal).
Autrement dit, c’est un mélange indistinct de tous les types de déchets.

3.4.1.1.1- Pré-collecte des ordures ménagères

Elle s’effectue au sein de chaque ménage et les ordures sont stockées dans des récipients divers (vieux seaux en plastique, vieux cageots de tomate, vieux seaux de peinture, vieux sacs de riz) avant d’être évacuées soit directement dans un champ agricole, soit directement dans un conteneur ou bac à ordures.

3.4.1.1.2- Collecte des ordures ménagères

Dans le quartier Mbankolo, HYSACAM collecte les déchets le long des voies carrossables (voie où un véhicule peut circuler : route bitumée ou non, boulevards, allée) suivant deux modes : le porte à porte et l’apport volontaire.

⇒ Collecte en porte à porte des ordures ménagères

Le porte à porte consiste pour les populations à remettre leurs ordures directement aux éboueurs d’HYSACAM (à leur heure de passage) qui les déversent dans les camions ou bennes spécialisées.
Il est rencontré en majeure partie dans les zones où les rues sont assez larges, en bon état et aussi les zones où il n’y a pas de récipients de collecte. A cet effet, le camion ville de Paris (‘VDP’) et le camion bennes à compaction sont généralement utilisés pour le type de collecte ‘porte à porte’.

⇒ Collecte par apport volontaire des ordures ménagères

Il s’agit pour les populations d’apporter elles-mêmes leurs ordures ménagères vers les contenants de collecte de la société HYSACAM, positionnés en des points fixes. De cette manière, les agents de collecte, à leur passage, vident les bacs d’ordures en plastique de 360 ℓ dont l’image est présentée à la figure 14; 770 ℓ et 1000 ℓ auparavant remplis d’ordures ménagères par les populations dans le camion de collecte.
Bacs en plastique de 360 ℓ débordant d’ordures
Figure 14 : Bacs en plastique de 360 ℓ débordant d’ordures
Ce mode concerne aussi l’enlèvement des conteneurs ou containers (figure 15).

Conteneur de 9 m3 remplis d’ordures ménagères au quartier Mbankolo

Figure 15 : Conteneur de 9 m3 remplis d’ordures ménagères au quartier Mbankolo
Ces derniers, remplis d’ordures ménagères comme le présente la figure 18, sont portés par les Ampli Rolls ou les multi-bennes portes-coffres.
Ces camions opérant par échange de conteneur, sont respectivement affectés à l’enlèvement des conteneurs de 9 m3 pour le premier (figure 15) et 16 m3 pour le second (figure 16).

potentiel de déchets domestiques fermentescibles - Tournée de collecte d'un conteneur de 16 m3 rempli d’ordures ménagères par les agents de collecte au quartier Mbankolo

Figure 16 : Tournée de collecte d’un conteneur de 16 m3 rempli d’ordures ménagères par les agents de collecte au quartier Mbankolo
Le levage, le transport et la remise des bacs à ordures ou par échange de conteneur se font à l’aide d’un système de levage monté sur le camion transporteur et actionné hydrauliquement. Un exemple a été illustré à la figure 16.

3.4.1.1.3- Calendrier et fréquence de collecte des ordures ménagères

Il a été observé sur le terrain que le calendrier de collecte n’est pas toujours respecté. En effet, il arrive souvent qu’un bac ou un conteneur, rempli à débordement passe des jours dans un lieu. Ces images ont été présentées respectivement au niveau des figures 14 et 15.
Egalement, la plupart des secteurs souffrent d’une insuffisance de bacs à ordures, d’où l’implantation des dépôts sauvages d’ordures ménagères telle que présenté dans la figure 17.

 Dépôt sauvage d'ordures ménagères près d’un cours d’eau à l’intérieur du quartier Mbankolo

Figure 17 : Dépôt sauvage d’ordures ménagères près d’un cours d’eau à l’intérieur du quartier Mbankolo

3.4.1.2-Emplacement des conteneurs et des bacs en plastique, circuit de collecte et zone d’influence

A Mbankolo, les récipients utilisés par HYSACAM sont généralement les conteneurs métalliques et les bacs en plastique.
Leur emplacement est fonction du taux de production des ordures dans un lieu et de l’évolution démographique.
La figure 18 donne juste une idée du dispositif de base défini par la société et laisse voir l’essentiel du matériel de collecte fixe et sa localisation spatiale.

Emplacement des conteneurs et des bacs en plastique de collecte des ordures ménagères au quartier Mbankolo

Figure 18 : Emplacement des conteneurs et des bacs en plastique de collecte des ordures ménagères au quartier Mbankolo
Les conteneurs sont positionnés dans les zones où on ne peut faire de porte à porte. Leur emplacement étant lié au taux de production des ordures ménagères, ils n’obéissent à aucune règle de respect d’une distance minimale de pose entre eux. Un conteneur de 9 m3 et 6 m3 a une capacité de recueil pour 100 à 150 ménages.
Les bacs en plastique se retrouvent beaucoup plus dans des endroits où la voirie est assez structurée, bien praticable et des lieux où il y’a peu de monde. Ainsi, ils sont positionnés en majeure partie sur les axes principaux. Un bac en plastique a une capacité d’accueil d’environ 100 logements.
La distance minimale moyenne entre deux bacs en plastique devrait être de 500 m, compte tenu de leur faible capacité de contenance (petit volume).

3.4.2-Estimation du potentiel de déchets domestiques fermentescibles

Avant d’estimer le potentiel de déchets domestiques fermentescibles produit par un ménage de cinq (5) personnes, il serait nécessaire de connaître la quantité de déchets produits par jour par un habitant dans la ville de Yaoundé.

3.4.2.1-Niveau de production des déchets solides dans la ville de Yaoundé

Selon Talom (2007), les habitants de la ville de Yaoundé produisent chaque jour un peu plus de 1700 tonnes de déchets solides représentant un volume d’environ 5000 m3.
Cette production provient à 75 % des ménages.
Elle se repartie dans la ville en fonction du tissu urbain et de la saison. Le tableau 4 présente la quantité de déchets produits en fonction du tissu urbain.
Tableau 4 : Quantité de déchets produits en fonction du tissu urbain

Quantité produite (kg.hab-1.jour-1)
Types de tissuSaison sècheSaison de pluie
Structuré haut standing0,951,31
Structuré moyen standing0,781,12
Lotissements municipaux0,730,98
Spontanés centraux inaccessibles0,50,8
Spontanés périurbains0,630,95
Moyenne de la ville de Yaoundé0,60,98

Source : Talom, (2007)
Ce tableau montre que la quantité moyenne de déchets produits en saison sèche est de 0,6 kg.hab-1.jour-1 et en saison de pluie, elle est plutôt de 0,98 kg.hab-1.jour-1.

3.4.2.2-Composition des déchets produits par les ménages afin d’évaluer les possibilités de valorisation

Le tableau 5 donne la composition globale sur matière sèche et sur matière humide obtenue pour les déchets produits par les ménages en 2011.
Tableau 5 : Composition des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé en 2011

Année2011
ComposantsMoy. (% MS)Moy. (% MB)
Papier/carton5,7 %3,5 %
Plastiques15,7 %9,4 %
Verre4,5 %1,7 %
Textiles3,6 %2,4 %
Textile sanitaire1,3 %1,5 %
Métaux2,1 %0,8 %
Composite1,2 %0,6 %
Combustibles (os, bois,
cuirs)
0,3 %0,2 %
Gravats0,4 %0,2 %
Déchets dangereux0,2 %0,1 %
D3E0,2 %0,1 %
Eléments fins ˂20 mm5,8 %3,6 %
Fermentescibles58, 9 %76,0 %
Total100,0 %100,0 %

Source : Ngnikam et al.(2017)
Pour la campagne 2011, la matière organique fermentescible est prépondérante à 58, 9 % sur la matière sèche et à 76, 0 % sur la matière brute (Ngnikam et al., 2017).
Elle est constituée des déchets de cuisine (80 %) et des déchets de jardin (près de 20 %). Selon Ngnikam et al. (2017), cette forte proportion de la matière organique biodégradable, couplée au fort taux d’humidité des déchets, permet d’envisager la possibilité de valorisation en amendement organique (lombricompostage).
A partir du diagramme ombrothermique de la ville de Yaoundé de la figure 4 cité par Boulaud (2014), nous allons déterminer respectivement le nombre total de jours en saison sèche et en saison de pluies afin d’estimer respectivement le potentiel de déchets domestiques fermentescibles produits en saison sèche et le potentiel de déchets domestiques fermentescibles produits en saison de pluies.
Avant de les estimer, nous allons présenter le calendrier pour l’année 2019 dans le tableau 6 avec le nombre de jours que contient chaque mois.
Tableau 6 : Nombre de jours en fonction du mois pour l’année 2019

MoisJanv.Fév.MarsAvr.MaiJuinJuilletAoûtSept.Oct.Nov.Déc.
Nombre de jours par mois312831303130313130313031

Des données du tableau 6, trouvons le nombre total de jours en saison sèche et en saison de pluies. Les résultats sont présentés dans le tableau 7.
Tableau 7 : Nombre de jours en fonction des saisons

Saison sècheSaison de pluies
Petite saison sècheGrande saison sèchePetite saison de pluieGrande saison de pluie
périodeNombre de jourspériodeNombre de jourspériodeNombre de jourspériodeNombre de jours
Mi-juin15Mi-Nov.15Mi-Mars16Mi-Août15
Juillet31Déc.31Avril30Sept.30
Mi-Août16Janv.31Mai31Oct.31
Total62 joursFév.28Mi-Juin15Mi-Nov.15
Mi-Mars15Total92 joursTotal91 jours
Total120 jours

Il ressort du tableau 7 que pour l’année 2019, la saison sèche compte au total 182 jours et la saison de pluie compte au total 183 jours.
Connaissant le nombre de jours en saison sèche, le nombre de jours en saison de pluie et les données des tableaux 5 et 6, le potentiel des déchets domestiques fermentescibles pour un ménage de cinq (5) personnes, est estimé en faisant la somme des potentiels des déchets domestiques fermentescibles estimés respectivement en saison sèche et en saison de pluies. Pour cela, les formules suivantes sont utilisées :

⇒ Potentiel de déchets domestiques fermentescibles estimé en saison sèche :

Pddfss = Qomss.Ffomss.Nhab. Ntjss (1)
Avec :
Ο Pddfss : potentiel de déchets domestiques fermentescibles estimé en saison sèche (en kg),
Ο Qomss : quantité d’ordures ménagères produites en saison sèche (en kg.hab-1.jour-1),
Ο Ffomss: fraction fermentescible des ordures ménagères en saison sèche (en pourcentage),
Ο Nhab : taille moyenne d’un ménage dans la ville de Yaoundé (en hab) et
Ο Ntjss : nombre total de jours que compte la saison sèche (en jours).

⇒ Potentiel de déchets domestiques fermentescibles estimé en saison de pluies :

Pddfsp = Qomsp.Ffomsp. Nhab. Ntjsp (2)
Avec :
Ο Pddfsp : potentiel de déchets domestiques fermentescibles estimé en saison de pluies (en kg),
Ο Qomsp : quantité d’ordures ménagères produites en saison de pluies (en kg.hab-1.jour-1),
Ο Ffomsp: fraction fermentescible des ordures ménagères en saison de pluies (en pourcentage),
Ο Nhab : taille moyenne d’un ménage dans la ville de Yaoundé (en hab) et
Ο Ntjsp : nombre total de jours que compte la saison de pluies (en jours).

⇒ potentiel des déchets domestiques fermentescibles :

Pddf = Pddfss + Pddfsp (3)
Avec :
Ο Pddf : potentiel des déchets domestiques fermentescibles (en kg.an-1).
Ainsi, le tableau 8 présente les résultats de calcul des différents paramètres qui ont permis d’estimer le potentiel de déchets domestiques fermentescibles.
Tableau 8 : Étapes de calcul du potentiel de déchets domestiques fermentescibles

ParamètreRésultatUnitéSymbole
Qomss0,6kilogramme par habitant par jourkg.hab-1.jour-1
Ffomss58,9pourcentage%
Nhab5habitantshabs
Ntjss182joursjrs
Pddfss321,6kilogrammekg
Qomsp0,98kilogramme par habitant par jourkg.hab-1.jour-1
Ffomsp76,0Pourcentage%
Nhab5habitantshabs
Ntjsp183Joursjrs
Pddfsp681,5kilogrammekg
Pddf1003,1kilogramme par ankg.an-1

Le tableau 8 montre qu’un ménage de cinq (5) personnes produit 321, 6 kg de déchets domestiques fermentescibles en saison sèche et 681, 5 kg de déchets domestiques fermentescibles en saison de pluies. Ce qui fait que pour l’année, il produit 1003,1 kg de déchets domestiques fermentescibles.
A partir du potentiel de déchets domestiques fermentescibles produit en un an par un ménage de cinq (5) personnes dans la ville de Yaoundé, nous allons estimer le potentiel d’engrais biologique productible. Cela est présenté dans le paragraphe suivant.

3.4.3-Estimation du potentiel d’engrais biologique productible

Le potentiel d’engrais biologique productible est estimé à partir du schéma de bilan matière annuel de compostage des déchets organiques domestiques5, illustré à la figure 19.

potentiel de déchets domestiques 6 Schéma du bilan matière annuel de compostage des déchets domestiques fermentescibles

Figure 19 : Schéma du bilan matière annuel de compostage des déchets domestiques fermentescibles
La figure 19 montre que les déchets domestiques fermentescibles séparés à la source subissent une série d’étapes avant l’obtention du compost à savoir : le pré-traitement, le compostage, la maturation et la production du compost. Ces étapes permettent d’estimer le potentiel d’engrais biologique productible.
Durant la phase de pré-traitement, 95 % de déchets domestiques fermentescibles sont utilisés pour le compostage et 5 % représentent les impuretés. Ainsi, les formules suivantes sont utilisées :
– masse de déchets organiques obtenus après pré-traitement :
mdop = 0, 95. Pddf (4)
Avec :
Ο mdop : masse des déchets organiques obtenus après pré-traitement (en kg.an-1) et
Ο Pddf : potentiel des déchets domestiques fermentescibles (en kg.an-1).
– masse des impuretés après pré-traitement :
mip = 0, 05. Pddf (5)
Avec :
Ο mip : masse des impuretés provenant des déchets domestiques fermentescibles (en kg.an-1).
Pendant la phase de compostage, des 95 % de déchets domestiques fermentescibles obtenus après pré-traitement, 32 % sont nécessaires pour la phase de maturation et 63 % sont dégagés sous forme de CO2 et de vapeur d’eau. Pour cela, les formules ci-dessous sont utilisées :
– masse de déchets organiques domestiques à la maturation :
mdom = 0, 32.mdop (6)
Avec :
Ο mdom : masse de déchets organiques domestiques à la maturation (en kg.an-1).
– masse de CO2 et de vapeur d’eau issus des déchets organiques.
𝑚(𝐶𝑂2+𝐻2𝑂)= 0,63.mdop (7)
Avec :
Ο 𝑚(𝐶𝑂2+𝐻2𝑂) : masse de CO2 et de vapeur d’eau produite pendant le compostage (en kg.an-1).
A la maturation, partant de 32 % de déchets organiques obtenus à la maturation, 30 % permettent d’obtenir l’engrais biologique productible et 2 % représentent les impuretés retenus. Les formules ci-après sont utilisées :
– masse des impuretés retenues :
mir = 0, 02.mdom (8)
Avec :
Ο m : masse des impuretés retenues (en kg.an-1).
– potentiel d’engrais biologique productible :
Pebp = 0, 3.mdom (9)
Avec :
Ο Pebp : potentiel d’engrais biologique productible (en kg.an-1).
Les résultats de calcul des différents paramètres permettant l’obtention du potentiel d’engrais biologique productible sont présentés dans le tableau 9 :

ParamètresRésultatsUnitéSymbole
Pddf1003, 1kilogramme par ankg.an-1
mdop952, 9kilogramme par ankg.an-1
mip50, 2kilogramme par ankg.an-1
mdom304, 9kilogramme par ankg.an-1
𝑚(𝐶𝑂2+𝐻2𝑂)600, 3kilogramme par ankg.an-1
mir6, 1kilogramme par ankg.an-1
Pebp91, 47kilogramme par ankg.an-1

Tableau 9 : Étapes de calcul du potentiel d’engrais biologique productible
Il ressort du tableau 9 que, partant de 1003, 1 kg.an-1 de déchets domestiques fermentescibles pour l’année 2019, nous obtenons 91, 47 kg.an-1 d’engrais biologique productible.
La figure 20 donne un bref résumé des calculs effectués précédemment afin d’estimer le potentiel d’engrais biologique productible.

potentiel de déchets domestiques - Bilan matière annuel de compostage des déchets domestiques fermentescibles pour la ville de Yaoundé exprimé en kilogramme
Figure 20 : Bilan matière annuel de compostage des déchets domestiques fermentescibles pour la ville de Yaoundé exprimé en kilogramme
Parvenu au terme du chapitre 3, après avoir fait l’état des lieux, on se rend compte que le quartier Mbankolo souffre d’une absence d’assainissement solide vu l’état de la voirie qui n’est pas bonne, de la pré-collecte très mal faite en amont au sein de chaque ménage.
En conséquence, les déchets non collectés sont déversés dans les lits des cours d’eau, les caniveaux, les rigoles et les espaces non occupés.
Les éléments biodégradables pourrissent et polluent l’environnement tandis que ceux non biodégradables bouchent les drains et provoquent des inondations. Ce qui cause des maladies diverses telles que la typhoïde, le choléra et le paludisme à la population.
Face à la défaillance des ménages dans l’exécution de l’opération de pré-collecte et des désastres que les déchets causent à l’environnement, il a fallu trouver une alternative afin de restaurer la qualité de l’environnement et préserver la santé des populations résidentes.
L’une des solutions les plus cohérentes semble être le kit autonome de lombricompostage. Donc une étude de conception et de dimensionnement est proposée au chapitre 4.

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