Tourisme : Administration, normes de qualité des équipements

B- Administration et évaluation de l’impact sur l’environnement (EIE)44.

Pour développer durablement le tourisme il est essentiel d’en assurer une gestion permanente et efficace.

Par rapport au processus de planification il est indispensable que la communauté intervienne dans ces étapes cruciales que sont la mise en œuvre et la gestion du développement touristique.

La participation communautaire par l’intermédiaire des représentants des organismes publics ou privés et des chefs de file de la communauté (religieuses, traditionnelles, ou non gouvernementales) garantit que la planification tient compte des connaissances qu’ont les habitants de leur région, et le choix des objectifs et politiques de développement, tout comme les recommandations du plan, reflètent les aspirations de la communauté en matière de développement.

L’application de la méthode de planification de l’environnement et de mesures de protection de l’environnement permet d’éviter de nombreux problèmes écologiques.

Il faut au préalable s’assurer que le projet à développer n’aura pas de conséquences fâcheuses écologiques, socioculturelles et économiques, et s’il apparaît des effets néfastes probables, il faut revoir les projets dans leurs concepts afin d’éviter les problèmes ou changer de projets.

A cet effet, il importe d’adopter des lois appropriées en fonction du pays et de sa législature pour la protection de l’environnement, généralement dénommées EIE.

L’état, ou la région concernée peut aussi se procurer des modèles d’EIE à l’échelle internationale.

C- Normes d’aménagement et de conception pour les installations touristiques.

L’une des fonctions essentielles de la planification locale est de veiller à ce que les installations touristiques soient convenablement situées et conçues45.

Les normes directives pour l’aménagement et la conception façonnent pour une bonne part le caractère des installations et de leurs alentours et déterminent dans quelle mesure le développement touristique s’intègre dans le cadre naturel et culturel.

De même, grâce à elles, on évite toutes sortes de problèmes écologiques que pourrait entrainer la valorisation du tourisme : elles influencent le niveau de satisfaction des touristes, la qualité globale de l’environnement pour les habitants.

La fixation de normes et directives d’aménagement et de conception appropriées est donc nécessaire et la responsabilité en incombe aux planificateurs des sites, ingénieurs, architectes et paysagistes opérant sur le terrain.

Cependant la définition de ces normes et directives revient aux autorités locales, qui examinent les propositions de développement afin de garantir le bien être des populations locales et des touristes.

Les normes d’aménagement concernent : la densité, la hauteur maximale des édifices et la construction en retrait (aéroports et gares), l’emprise au sol, l’agencement du paysage, le stationnement en dehors de la voie publique, la pose de panneaux, l’accès au public, l’enterrement des conduites, les lignes électriques, etc.

Sur le littoral on doit absolument imposer un recul minimal des constructions par rapport à la mer. Il est également important que l’architecture et l’ingénierie des bâtiments, ainsi que l’agencement du paysage alentour soient conçus convenablement.

Enfin, pour les services d’installations touristiques, il est nécessaire de se doter de normes de qualité et de veiller à leur respect pour répondre aux attentes des touristes.

Tourisme : Administration, normes de qualité des équipements

La planification des sites qui indique les emplacements précis des bâtiments et structures diverses et quels paysages agencer ou laisser intouchés, obéit a certains principes :

– Eviter de faire peser sur les installations un risque écologique. A cet égard sont dangereux les glissements de terrain, pour les constructions implantées à flanc de coteau sur des sols peu stables, ou les inondations en terrains marécageux ou en contrebas.

De même il est risqué de construire à proximité des plages ou rivages en raison des risques de raz de marée ou d’érosion côtière.

Dans les régions exposées à des vents violents, au volcanisme ou aux séismes, la construction est très hasardeuse et risquée.

Les zones les moins exposées doivent faire l’objet d’une planification soigneuse avec des normes d’aménagement et de construction adéquates.

–  Maintenir un équilibre convenable entre bâtiments et espaces récréatifs, zones protégées et paysages aménagés,

–  Ne pas bloquer la vue à un certain niveau

Les normes de développement s’appliquent à la création d’installations touristiques assujetties à la règlementation. Elles portent sur :

– La densité des constructions qui influe sur l’aspect général des lieux.

Elle s’exprime en hectare pour les hôtels et englobe – faible densité : pavillons, constructions de plain-pied et nombreux espaces verts, – densité moyenne : constructions à un étage avec de nombreux espaces verts, – densité élevée : grands immeubles et peu d’espaces verts.

Pour l’écotourisme par exemple l’hébergement se traduit généralement par une faible densité.

– La limitation des hauteurs : elle est importante car l’aspect de la zone construite et la façon dont elle se mariera au milieu naturel en dépendent.

– Le recul des constructions par rapports aux limites du site construit, des routes principales et du rivage doit être suffisant à la fois pour que l’aspect général soit aéré et qu’on puisse y agencer le paysage, et que chaque bâtiment conserve son caractère privé.

Il est important de construire assez en recul des plages et du littoral pour garder à la cote son aspect naturel, disposer d’assez d’espace pour les loisirs de plage, pour permettre l’accès au public au bord de mer et pour éviter que les bâtiments ne subissent des dégâts en cas d’érosion, d’inondations dues à une tempête.

Le recul minimal est de 50 mètres par rapport au rivage dans les stations balnéaires.

– Le rapport maximal des superficies (quotient de la surface habitable totale d’un bâtiment, tous étages compris) et la limite d’emprise au sol (part relative du site occupé par les constructions) contribuent également à donner un caractère à l’aménagement.

Pour des stations de qualité où la densité de construction est moyenne, la valeur correspondante doit être de 20 à 25%, ce qui ménage suffisamment d’espace pour les installations récréatives, l’agencement du paysage et les réserves.

– Les possibilités de stationnement en dehors de la voie publique doivent être suffisantes pour que les employés autant que les visiteurs puissent garer leurs véhicules. En outre on prévoira des espaces de stationnement pour les autocars d’excursionnistes.

– L’accès public aux plages et au littoral, de même qu’aux sites importants doit être garanti pour que les habitants puissent eux aussi jouir du territoire, avec une certaine règlementation pour assurer la sécurité du public et empêcher que les vendeurs ambulants ne harcèlent les touristes.

– Une règlementation en matière d’affichage et d’enseignes faisant part du type, de l’emplacement, des dimensions, des matériaux utilisés et de l’éclairage nocturne des panneaux et enseignes doit être édictée et appliquée dans les stations et les zones touristiques.

Des panneaux et enseignes publicitaires peu esthétiques et mal situés peuvent gravement déparer des zones touristiques.

– L’enterrement des câbles électriques et téléphoniques améliore grandement l’aspect des zones touristiques. Bien que les couts d’installation de conduites souterraines soient supérieurs à ceux d’installations aériennes, leur entretien est moins onéreux dans les régions très ventées.

La conception architecturale confère son caractère à l’environnement touristique immédiat. Les normes de conception doivent être souples et respecter certains principes élémentaires :

– La reprise des styles et motifs architecturaux traditionnels du lieu, pour que les bâtiments soient en accord avec la culture locale et que les visiteurs s’imprègnent de l’atmosphère de l’endroit, par la construction de stations et aménagements en zone rurale.

En ville les hôtels sont construits selon les canons contemporains.

– La configuration des toits influe beaucoup sur l’aspect des constructions basses ou élevées.

– L’utilisation de matériaux de construction locaux renforce le style architectural traditionnel et profite à l’économie locale à travers la commercialisation de ces produits par les populations locales ce qui constitue une source de revenus.

Par ailleurs l’utilisation de matériaux de constructions modernes et solides à long terme garantit une espérance d’utilisation et rentabilité à long terme pour les autorités publiques, les investisseurs et les populations locales.

– La prise en compte des conditions climatiques pour la programmation des activités touristiques (veiller à ce que celles de la région n’aient pas d’incidence négative sur les séjours des touristes), l’aménagement de certaines installations (conduites d’aération, climatisation…) et la mise en place d’un dispositif facilitant l’accès à personnes handicapées, sont des aspects à ne pas négliger pour assurer le confort et la satisfaction des visiteurs.

– L’agencement paysager confère aux constructions un aspect attrayant et relaxant. Il doit être assez ample et consiste à planter de multiples espèces, créer des cascades, fontaines, etc., tracer des sentiers, disposer du mobilier d’extérieur et installer un éclairage…

– L’ingénierie de l’infrastructure doit répondre à des normes internationales pour garantir la sécurité, la qualité de l’environnement, l’hygiène et l’assainissement.

afin d’éviter la pollution, il faut assurer le ramassage des ordures, évacuer te traiter correctement déchets solides et eaux usées, veiller au respect de normes acceptables pour ce qui est de la distribution d’eau potable.

Les routes et l’infrastructure générale des transports doivent être assujetties à des normes de sécurité et leurs couts de maintenance doivent être modiques.

De même l’ingénierie des bâtiments doit satisfaire les normes dé sécurité minimales à l’exemple de celles qui imposent des issues de secours.

Le génie civil et l’architecture se montreront respectueux de l’environnement et feront appel pour cela aux nouvelles techniques.

Ainsi dans les hôtels : chauffage de l’eau par l’énergie solaire, isolation chaque fois que nécessaire pour économiser l’énergie, utilisation de lampes électriques à faible consommation, installation de diffuseurs de douche et de chasses de WC requérant moins d’eau ; en région tropicale, ventilation naturelle chaque fois que possible, extinction automatique de l’éclairage quand on sort d’une chambre.

Quant aux aménagements de petites dimensions, le traitement des eaux usées sur place par des moyens d’assainissement individuels biologiques compacts et ne dégageant pas d’odeurs, les compostions maximum de déchets solides sur place pour réduire le volume du ramassage par camion sont des pistes envisageables.

La production locale d’électricité par aérogénératrice ou cellules solaires peut couvrir certains besoins. Cependant la sensibilisation des touristes pour éviter le gaspillage des ressources reste très importante.

D- Normes de qualité des équipements touristiques.

De nos jours, on insiste beaucoup sur la qualité des équipements et des services proposés aux touristes46. Renforcer la qualité renvoie alors à assurer le maintien des normes de qualité pour un état de frais donné.

Un tourisme de qualité suscite une intense satisfaction de la part des touristes tout en protégeant l’environnement et la culture du lieu.

De plus en plus raffiné le touriste attend des services et des installations de qualité, délaissant les destinations où ses attentes ne sont pas satisfaites. Il faut alors s’intéresser à la qualité des équipements et des services.

Pour les hôtels et autres formules d’hébergement, il existe des exigences minimales portant surtout sur la salubrité, l’assainissement, le confort et la sécurité.

Classiquement les normes ont appliquées par le biais d’un dispositif d’octroi de licences hôtelières et par des inspections.

Au-delà des normes on utilise un système de classification distinguant les établissements hôteliers en fonction de la qualité de leurs prestations.

Chaque catégorie se voit alors attribuer un nombre d’étoiles. Ces normes ont permis au ministère du tourisme camerounais en 2007 de redresser son parc hôtelier et de procéder au reclassement des unités d’hébergement selon les standards internationaux.

Les systèmes de classification hôtelière permettent en outre aux investisseurs de concevoir les établissements en fonction des segments de marché qu’ils désirent attirer, en même temps qu’ils incitent les propriétaires et gérants d’hôtels à relever leurs prestations.

Les restaurants doivent eux aussi satisfaire à des normes minimales de salubrité, d’assainissement et de sécurité, comme le prévoit la licence qui leur permet d’exercer. Ils sont à ce juste titre soumis à des inspections. Dans certains pays ils sont classés par catégorie.

Pour obtenir une licence, les agences de voyages doivent de même satisfaire à des exigences minimales relativement aux qualifications de leur personnel et à leur solvabilité.

Les guides doivent être convenablement formés, réussir un examen et être au bénéfice d’une licence spéciale.

Pour les organisateurs d’excursions, les normes de qualité devraient être telles que l’exploitation de tout autocar, voiture ou autre véhicule se fasse dans des conditions d’efficacité et de sécurité, et que les conducteurs des véhicules possèdent un permis en règle.

En nombre croissant les pays se dotent d’une législation de protection du consommateur intéressant les touristes.

Elle impose aux agences de voyages et d’excursions de décrire avec exactitude les produits qu’elles vendent et d’en énoncer clairement le prix, puis de s’en tenir effectivement à ce qui a été prévu en fait de type et de qualité des services fournis, d’établissements, de visites, d’excursions, de loisirs, etc.

les touristes ont aussi la possibilité d’actionner en justice une agence qui manquerait au contrat.

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44 Développement durable du tourisme : guide à l’intention des autorités locales, OMT, 2002.

45 Développement durable du tourisme : guide à l’intention des autorités locales, OMT, 2002.

46 Développement durable du tourisme : guide à l’intention des autorités locales, OMT, 2002.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Département Du Tourisme Institut - Supérieur International De Tourisme De Tanger
Auteur·trice·s 🎓:
MAA OMGBA Véronique

MAA OMGBA Véronique
Année de soutenance 📅: Administration et Gestion des Entreprises Touristiques et Hôtelières - Mémoire de fin d'études 2007-2015
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